La pensée du moineau

Sur le chemin du temps qui passe...
Respire l'odeur des mousses et des feuilles qui poussent,
Entends-tu dans le vent la chanson du grillon,
Regarde voici qu'au ciel se prépare l'orage,
Reviens pour un instant sur ton plus beau nuage.
Écoute le torrent roulant ses cailloux blancs,
Le chant du doux ruisseau dévalant le coteau,
Entends-tu cet oiseau caché dans les roseaux,
Contemple pour un instant les couleurs du temps.
Admire l'or des forêts et le rubis des haies,
Coiffé d'un chapeau rond ce très beau champignon,
Au loin n'entends-tu pas Jeannot couper son bois,
Écoute pour un instant la plus belle des saisons.
Regarde dans le vent plier les sapins blancs,
Accompagne la danse de ces papillons blancs,
Retiens ce paysage c'est la plus belle image,
Admire pour un instant les couleurs du temps.
Prends le temps mon enfant,
D'écouter le vent, le chant des oiseaux,
Sur le chemin prends le temps.
Swingue avec la pluie,
respire le soleil,
Danse avec la neige,
Sur le chemin prends le temps.

Ce qui manque à notre société, c'est ce pétale de rose, ce parfum divin évaporé, ce souffle à la marée haute, tout le silence et le calme embarqué sur le voilier qui glisse dans le bleu du soir, la justesse et la musicalité du chant des oiseaux quand ils sont heureux, l'odeur de l'herbe coupée, de la terre humide après l'orage, à la lisière des bois, les fougères courbant le front devant le vent, dans les jardins les roses parfumées alourdies d'eau, ce nuage perdu, cette brise qui caresse vos cheveux, ces matins rouges quand la lumière descend et accentue le violet des iris, l'envol d'un groupe d'oies sauvages au-dessus d'un lac, la magnificence de l'aurore et du couchant, cet air de Bach sans qui nous ne saurions pas ce qu'un moineau pense.

Je ne suis pas poète.
Les mots me viennent, comme ça.
Ils apparaissent puis disparaissent.
Parfois la rime se compose
Parfois pas.

Je ne suis pas poète,
Je ne suis pas écrivain.

Quand tu illumines mon cœur d'un sentiment,
D'une émotion, d'une sensation,

Quand par une vibration tu me fais chanter,
Quand tes mains, ton corps me parlent,
Quand je vois la lumière dans tes yeux
Quand tes mots me disent demain,
Quand sur mon oreiller ton parfum,
Je suis bien.

Je ne suis pas poète
Je ne suis pas écrivain
Juste un peu musicien
Et je t'aime.

Et pour que le fontaines de Rome s'en
souviennent,
Je plongerai dans un océan de miel
Pour te rendre, chaque jour, plus belle.

Je reste là, devant cette porte,
Et je voudrais qu'elle me transporte.
Je voudrais la franchir pour rajeunir,
Mais je ne fais que vieillir.
Cette porte temporelle,
Porte du temps et du ciel.
Je voudrais la passer et aller en arrière,
Mais il y a cette barrière.
Alors je reste là, seul témoin
De ce temps qui passe, et déjà il est loin.
Il faut se faire une raison,
Et laisser aller les saisons.
Voler les oiseaux,
Frissonner les ormeaux.
Souffler le vent et passer la pluie,
Les chagrins, le bonheur, la vie.
Je reste là, devant cette porte,
Et finalement peu importe...

Le temps passe ! Il est comme une plume dans la paume des enfants.
Blanche et légère, j'ai soufflé dans le creux de ma main et le duvet tombé du nid s'est envolé.