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Un condamné à rire s'est échappé… oui et ?
– Et je voulais pas m'sieur l'juge, je voulais pas en parler. Ya rien à en dire.
– Alors tais toi.
– Ben… faut quand même avertir le lecteur éventuel de pas perdre son temps.
– Très bien. Tu seras le con damné à dire.
Mesdames et messieurs, bienvenus à la cérémonie des Pascal.
Tout de suite, dans la catégorie « j'me suis encore fait niqué par un titre, alors que je le sais qu'un titre c'est la péripatétitruc de l'éditeur mais que je suis un naïf chronique qui croit toujours que cette fois, non…)
Sont nominés :
Pascal Fioretto pour son roman , livre, truc ? «
Un condamné à rire s'est échappé »
Pascal TerrainsVagues pour avoir lu le truc de l'autre.
And the winner is… Bingo, le quinté dans l'ordre avec le numéro complémentaire, belote rebelote et dix de der.
J'ai tiré le gros lot, je dirai même le méga lot.
Ah le mégalo (quand je dis que je l'ai tiré, c'est une façon de parler hein, à la limite sur le mégot là mais sinon non) c'est peu de le dire.
L'histoire, ça se fait pas de raconter mais là c'est trop le casse du siècle (vivement les mémoires de Nabila pour qu'il y ait match).
Alors c'est l'histoire de l'auteur qui toutes les pages paires (une sur deux si ça vous parle plus) nous annonce que pendant des années il a travaillé tous les jours pour la première radio de France et qu'il écrivait les vannes de l'imitateur préféré des Français qui travaille encore pour la plus grande radio de France.
— Dis madame RTL, pourquoi tu l'a laissé partir monsieur
Fioretto?
— Parce que depuis le temps qu'on lui disait dans les milieux autorisés qu'il devrait écrire un roman, ben il y a cru le gars et il s'est dit, je peux le faire . le genre de truc loin de la déconne, le truc profond, limite tragique mais d'une puissance qui vous pose un homme, un auteur, un écrivain.
— Et il y a cru ?
— Et oui.
— le con…
Sur les pages impaires (la deuxième page sur deux si ça vous parle toujours plus), l'auteur se caresse l'ego, se flatte la prétention, se tripote la bobo attitude entre deux passages sur son orientation sexuelle (dont je n'ai rien à foutre) et un rappel sur ses années passées à écrire pour
Laurent Gerra (des fois qu'on aurait pas bien compris toutes les pages paires).
Petit aperçu :
« le producteur avait réservé une table à La Closerie des Lilas et j'étais en avance. Pour tuer le temps, j'ai songé à toutes les heures que j'avais passées ici du temps que j'étais jeune, dondaine, ma dondaine. Avec Renaud, avec Roda-Gil, avec
David McNeil, avec Franck Langolff et
Jean Jacques Debout au piano (uniquement après minuit). Quand on a comme moi, quitté sa province coincée, sous les insultes, les quolibets, ainsi que le rappelle gentiment Renaud dans la chanson qu'il m'a dédié (Petit Pédé – Boucan d'Enfer 2002), La Closerie c'est là où tout commence et où tout finit, notamment les illusions et les économies. »
C'est bien, chuis content pour toi Pascalou (oui quand on s'emmerde autant ensemble ça rapproche on se familiarise en tout bien tout honneur), et alors ? On s'en fout, enfin moi t'imagines même pas à quel point.
Voilà le ton de ce bouquin « hilarant » (penser à demander au ptit Robert sa définition d'hilarant, j'ai du louper un truc) d'après la critique du figaro magazine (en 4e de couverture, déconnez pas je lis pas le figaro magazine ni le figaro pas magazine, mais je vous en veux pas si de votre coté vous êtes abonné, z'avez le droit).
J'ai pas fait de statistiques pour vous dire si le mot le plus employé est « je » ou « moi » avec « moi je » pas loin mais on a là le podium.
Je reviens à l'histoire, parce que suspens suspens. le gars va nous saouler pendant 150 pages (et dans ce cas là c'est hyper long 150 pages) à raconter sa vie de super bobo tout en cherchant un sujet qui tienne la route pour écrire son bouquin.
La fin ?
Vous l'aurez deviné, il n'aura pas trouvé son sujet et en aura fait son bouquin.
Est-ce qu'il meurt à la fin ?
Non mais le lecteur oui, d'ennui.
Petit moment de lucidité du mégalo :
« Je viens de relire mes notes que j'ai prises sur mon métier d'ingénieur dans les assurances. Cette fois, il me semble que je touche au but : faire du chiant assumé ».
Sérieusement, quand je pense au nombre d'auteurs qui ont des choses à dire et qui ne sont pas édités et qu'on tombe là-dessus, ça énerve.
J'avais rien à dire sur ce bouquin, pas plus que l'auteur dans son machin, mais ça fait du bien et puis mes dernières lectures étaient trop bien, fallait bousculer un peu la routine.
Bon, je vais retourner à Dazed and Confused de Led Zep version Warren Haynes mode Gov't Mule (Mulennium, quel pied cet album) qui passe en boucle en ce moment.
Quel rapport ?
Aucun, j'avais juste envie de parler d'un truc que j'aimais pour finir sur une note positive.