Nécessité vitale mais également sociale, manger est un acte fort. Par-delà les temps et les civilisations, le repas est un rituel signifiant : autant ses modalités que son contenu. Alors
Claude Fischler questionne l'influence des traditions, la nature des goûts, les effets de l'industrialisation et de l'évolution des modes de vie, les transformations de la diététique et de la cuisine – grande ou quotidienne –, le rapport au corps et à l'autre que sous-tend la problématique de l'alimentation. L'homme, omnivore par excellence, est soumis à un paradoxe des plus intéressants : la tendance à se nourrir de ce qu'il connaît et l'envie de s'ouvrir à de nouveaux horizons, de découvrir et d'expérimenter. C'est dans la tension entre ces deux pôles que naît la cuisine, sur le fil ténu des traditions et de l'innovation.
Un essai sur la question de la nourriture, forcément j'étais curieuse et intéressée d'emblée. Et je n'ai pas été déçue par l'approche multiple de l'auteur. Il balaie un nombre impressionnant de sujets qui gravitent autour de la question fondamentale de l'alimentation. Ainsi la lecture de cet ouvrage permet d'éclairer plusieurs paramètres et de les faire entrer en relation, dans une perspective sociologique replacée dans un contexte historique.
Claude Fischler ne s'encombre pas de concepts obscurs et nous livre un ouvrage facile d'accès qui permet une interrogation raisonnée sur ce sujet bien souvent éculé par les médias : aucune prescription, seulement un panorama exigent et intelligent, qui apporte connaissances et sources de réflexion. Une recette réussie.
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