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sur 17281 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ai-je besoin de rappeler de quoi traite cette oeuvre ? C'est la vie pleine de désillusions d'une provinciale du nom d'Emma Bovary. Mariée avec un médecin médiocre, Charles Bovary, son existence ne sera que désespoir et désenchantement.

Passons directement à mon avis. J'ai beaucoup apprécié ma lecture. Tout d'abord, j'aime beaucoup les romans où l'on suit un personnage durant une très longue, presque durant tout sa vie ici. Cela permet vraiment d'assister à son évolution, ou devrais-je dire sa déchéance, dans le cas d'Emma Bovary. Ce personnage est extraordinairement complexe et très réaliste. D'un côté, on la déteste : elle est égoïste, menteuse, frivole, dépensière... de l'autre, on la plaint. C'est un personnage pétri d'illusions, d'attentes. Elle rêve de l'Amour, celui des romans à l'eau de rose qu'elle lisait étant au couvent. Malheureusement, elle ne le trouvera jamais, avec aucun de ses deux amants et encore moins avec son mari ! Ses chimères se heurtent à la vie réelle : tout ce qu'elle aura c'est une maison plutôt modeste dans une ville de province, deux liaisons qui se finiront en désastre car à chaque fois Emma pense avoir trouvé l'amour tant attendu, se prend à rêver de fuites, exige des hommes des choses qu'elle ne peut pas obtenir.

Au début du roman, j'avais plutôt tendance à m'identifier à Emma, à la comprendre d'une certaine façon. Ces rêves, cette attente d'une passion qui ne vient pas et ne viendra jamais, le regard qu'elle porte sur les autres et sur elle-même... Mais très vite ce sentiment s'est dissipé tant le personnage se révèle antipathique. Une phrase m'a particulièrement touchée et marquée : "ses rêves tombant dans la boue comme des hirondelles blessées", phrase d'une extrême violence qui illustre bien la vie d'Emma. J'avais également de la peine pour Charles Bovary, personnage grotesque, fou amoureux de sa femme et d'un ridicule, d'une bêtise sans faille. Il l'aime et elle le déteste...

Et puis, il y a l'écriture de Flaubert. D'une finesse rare, captivante, acerbe. Ce que j'ai adoré, c'est l'ironie et la satire qui emplissent le livre. L'humour est toujours là ou on ne l'attend pas, au détour d'une page, dans une scène romantique. C'est l'un des aspects du roman qui m'a le plus plu, je crois. C'est cynique et incroyablement réaliste. Les gens sont vrais, tels que nous les connaissons : vils, égoïstes, bas... Aucun n'est mis en valeur, mais tous sont intéressants et apportent quelque chose. le moins mauvais d'entre eux, Charles, est aussi le plus bête. J'ai aimé ce regard que l'auteur porte sur le monde, cet oeil clairvoyant qui se plait à révéler aux hommes leurs pires travers. Je ne m'attendais pas à sourire autant, à me délecter de tout ce que je lisait.

Ce roman nous donne un bon aperçu de ce que devait être la vie provinciale. Aucun sujet n'est épargné : adultère, argent, tout y passe. On ne s'ennuie pas car on se demande sans cesse : "mais quelle frasque va t-elle encore faire ? Que va t-elle inventer pour assouvir son désir d'un amour passionnel, éperdu, une vie idyllique ? Jusqu'où va t-elle aller ?" Pourtant, rien n'est jamais caricatural, irréel. On croit à tout ce qui se passe, tout sonne juste, on déteste chaque personnage : l'usurier prêt à tout pour l'appât du gain, le pharmacien imbu de lui même, la mère possessive...

Et puis cette fin, tragique, qu'on pressent, dont on a entendu parler ; une fin à la hauteur du roman, implacable, sale, médiocre, cynique...

Je suis très contente d'avoir lu ce "classique" et j'ai hâte de lire d'autres ouvrages du même auteur, sans doute l'Education Sentimentale.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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J'ai été agréablement surpris par Madame Bovary. Je partais avec un préjugé négatif car plus jeune, j'avais détesté Salammbô de Gustave Flaubert. Madame Bovary est une jeune femme qui se marie à un jeune veuf et qui a l'espoir de vivre la vie des personnages de roman en allant de bal en bal, en passant par l'opéra. Malheureusement pour elle, elle se retrouve femme d'un médecin d'un petit village. À mes yeux, c'est l'histoire d'une petite capricieuse.

L'histoire m'a fait beaucoup pensé à Anna Karénine mais en mieux. J'aime plus le style d'écriture de Flaubert que celui de Tolstoï. de plus, Emma Bovary est bien moins désagréable que la russe Anna Karénine.

Après ce roman, j'ai le goût de relire Salammbô. J'étais peut être trop jeune pour le lire à l'époque.
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Profondément ennuyant m'avait-on dit plusieurs fois. Trop de longueurs, récit futile et inutile, jugeait-on quelques fois. Les critiques étaient sévères. Mais prise d'une belle curiosité, j'ai décidé, à mon tour, comme tant d'autres, de rencontrer Madame Bovary.

Que dire à propos de la jeune demoiselle. Énervante et agaçante. Égoïste et bien méchante. Elle m'exaspère. Je commence à la détester tant sa stupidité semble déborder. Mais je finis par la prendre en pitié. Madame Bovary est de ces gens qui, toujours, courent après le Bonheur. Ils ne l'ont pourtant pas compris, ne l'ont pas saisis. Frustrés et malheureux de ne jamais pouvoir être heureux, le bonheur leur échappant complètement, ils s'en prennent alors au monde, le dénoncent et le fustigent. Et, dans un élan toujours tâché d'égoïsme et de romantisme, ils finissent par mettre un terme à leur vie.

Madame Bovary est de ceux-là. La vie bien misérable ne lui offre rien d'exaltant, de bien passionnant. Elle s'ennuie. Profondément. Elle cherche la passion qu'elle note dans l'amour; elle veut connaitre la magie que la littérature lui promet; elle se donne complètement, sans limite, ne connait pas de mesure, pas de justesse. Elle est extrême car elle pense, petite sotte, que ses extrêmes lui donnent un peu de vie. Or, c'est, me semble-t-il, dans la justesse et l'équilibre que le bonheur se fait sentir.

Madame Bovary ne veut pas l'entendre. Elle enchaîne les dépressions et les exaltations; n'a que faire d'un époux bienveillant (qui de ce fait en devient énervant) et de son enfant. Elle s'enferme dans son monde bien futile, incapable de bonne réflexion. Elle mène alors sa vie et sa famille à la ruine.

Le roman de Flaubert est une réussite. L'auteur, bien malgré quelques longueurs qui peuvent, je le reconnais, lasser plus d'un(e), écrit avec justesse. Il n'y a guère de fausse note dans la description de cet être dépressif qui jamais ne comprend que sa tête pleine de rêveries est le principal obstacle de sa vie.

Loin de m'ennuyer, Flaubert m'a captivée pendant ces trois derniers jours. Attentive, j'ai suivi avec intérêt la vie de Madame Bovary. Et c'est avec une bien grande pitié, toujours teintée de légers agacements, que j'ai fini par la quitter.


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Triste roman dont tout le monde connaît l'histoire. C'est pourtant une nouvelle intrigue, à l'ambiance bien différente de ce qu'on nous enseigne à l'école, que l'on découvre lorsqu'on se décide à lire Flaubert pour de bon (et non à travers des extraits...). Moi qui pensais m'ennuyer car je croyais connaître toutes les étapes du récit, vaste erreur. Les protagonistes sont plus égoïstes les uns que les autres, tous ont des défauts. Pourtant, on pardonne Emma tandis que Charles nous fait inévitablement pitié. C'est tout l'art de Flaubert, dont l'écriture est remarquable. Sa perpétuelle ironie ne tombe jamais dans la caricature et l'on sourit sans le vouloir. Super découverte !
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le bovarysme est une tendance pour une personne insatisfaite, à s'imaginer autre que l'on est, à se rêver un autre destin.
Emma Bovary est mariée à un médecin médiocre, elle multiplie les relations sentimentales adultérines sans y trouver la passion qu'elle cherche. Fille d'un paysan aisé, cette petite bourgeoise dans l'âme, admire les aristoctates, elle ne voit jamais le réel tel qu'il est.
L'histoire d'Emma Bovary reste une vraie histoire de femme, prise au piège de sa vanité et de la prétention masculine. Un roman de style où Flaubert arrive à nous faire pleinement ressentir l'ennui de son héröïne, son "bovarysme".
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« Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c'est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être soutenue se tient en l'air, un livre qui n'aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut. Les oeuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière. »
Voilà ce que voulait accomplir Flaubert. Avec « Madame Bovary », on y est presque. le roman parle de la vie provinciale désespérément ennuyeuse d'Emma Bovary, loin des fastes de la capitale et des aventures romanesques dont elle rêvait jeune fille. Au lieu de palpitantes romances, la voilà mariée à un médecin, manquant totalement d'ambition et surtout limité et simple. Même en ayant deux liaisons, qu'elle investit aussitôt en grands sentiments épiques, rien ne répond à son désir. Emma rêve de grandeur, rêve de péripéties rocambolesques, de dangers et de prises de risques. Au lieu de cela, elle vit une vie ordinaire à pleurer, où rien ne se passe, engluée dans une petite commune où tout le monde se connaît ou presque, s'envie et s'enlise.
La douleur de cette frustration, de cette vie pathétique où seule sa fille met quelques touches de couleur finit par la briser. Les dettes l'achèveront. Ironiquement, même sa mort, où elle imite de grands personnages en s'empoisonnant, sera affreusement loin de ce qu'elle imaginait, coincée entre la laideur de la souffrance et l'horreur de sa solitude, puisque même son mari l'insupporte.
J'avais lu ce roman au collège mais il m'avait tellement marquée que je l'ai relu plusieurs fois à quelques années d'intervalle et il produit toujours le même effet sur moi : beaucoup d'émotion pour Emma, cette âme perdue par les « romans » lus durant sa jeunesse au couvent, et une réalité du XIXe facilement transposable de nos jours… Il existe toujours des Emma, des Charles, des Homais, des Rodolphe et des Léon… Il y aura toujours un gouffre entre les rêves et la vie quotidienne, entre la fiction et la réalité… Une jolie leçon que nous donne ici ce monument littéraire, dans un style impeccable et dur.
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Quand j'étais au lycée, on nous prescrivait de lire certaines grandes oeuvres littéraires : je me souviens de la cousine Bette, Jane Eyre, La petite Fadette, le grand Meaulnes, le Rouge et le Noir. Je n'en ai lu aucune.
Et à vrai dire, il me semble qu'il faut une certaine maturité pour apprécier toutes les nuances stylistiques de ces grands classiques. Et cette maturité, on ne l'a pas à l'adolescence ...

Aussi en est-il du chef-d'oeuvre absolu de Gustave Flaubert : Madame Bovary. Je l'avais lu autrefois, mais totalement oublié, pas vraiment compris. Et voici qu'entreprenant le rangement de notre bibliothèque, je tombe sur une édition en deux petits volumes de ce roman, un second tirage de l'édition originale de 1857. D'où vient ce livre ? Sans doute un héritage …
Et commençant la lecture avec d'infinies précautions – le papier est devenu cassant et un lecteur précédent en a corné les pages - je me surprends à me passionner pour cette étude de « moeurs de province », palpitante comme un thriller des plus modernes.
Une histoire banale, cependant, celle d'une jeune femme exaltée, peu intelligente et pourtant douée de talents et ravissante, mais totalement dominée par ses pulsions, d'un égoïsme absolu, mauvaise mère qui soigne son ennui perpétuel par des aventures sentimentales qui ne tardent pas à la lasser et par des dépenses compulsives qui terminent de la ruiner, elle et toute sa famille.
Une étude psychologique minutieuse, pertinente, paradoxalement très actuelle, une galerie de portraits féroces, une description de la petite bourgeoisie de province émergeante sous Louis-Philippe, et, toujours, l'évocation de la condition des femmes, vouées à un mariage arrangé puis à la maternité subie.

Pourtant, lorsqu'Emma rencontre Charles, elle a l'impression de faire un joli mariage qui va lui permettre de s'évader d'une condition de fille de riche fermier qui lui semble sans issue. Charles l'adore … Mais il est tellement limité, ennuyeux, stupide en effet. le tromper sera si facile …
En réalité, le personnage le plus fouillé, le plus ridicule, le plus complexe et irritant, c'est le pharmacien, Monsieur Homais. Emma nous attendrit dans sa bêtise, sa veulerie, ses sautes d'humeur, son insondable insensibilité, en particulier vis-à-vis de sa fille. On en vient à se demander comment elle se débrouille pour éviter une seconde grossesse au cours de ses liaisons avec Rodolphe et Léon.
On a oublié cette pureté absolue d'un style qui a traversé les siècles et nous transporte dans ce petit monde clos, ces décors minutieux, ces folles chevauchées au trot d'une haridelle fatiguée … Avec un discours sous-jacent contre la religion et la médecine – le père de l'auteur était chirurgien-chef à l'Hôtel-Dieu de Rouen. Lors de la parution du roman, Flaubert fut traîné en justice par les procureurs pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes moeurs ». le procès, qui se termine par un acquittement, assure une publicité énorme au livre.
Et j'ai particulièrement apprécié certaines scènes : le bal, le comice agricole, les visites de M. Lheureux, la mort d'Emma … Jamais je n'aurais pu comprendre les ressorts de cette histoire à la fois réaliste et romantique à l'âge où on m'en avait prescrit la lecture …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Flaubert est l'un de mes auteurs "classiques" préférés alors si vous lisez cette critique, elle sera forcément subjective. Vous voilà donc prévenu !

Vous êtes encore là ? ok, vous êtes comme moi en fait :-)

Madame Bovary est pour moi, un chef-d'oeuvre de la littérature française, se laissant lire puis relire et encore re-relire.

La description d'une époque, des us et coutumes, de la place de la femme sont parfaitement décrits avec des mots qui semblent avoir été minutieusement couchés sur le papier.

Un chef d'oeuvre (oui, je sais, je l'ai déjà écris).

Belle découverte et bonne lecture à vous !
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Encore une découverte due au lycée... Il m'a fallu un an pour me décider à finalement lire plus que les extraits imposés pour le bac. Et ce fut une bonne décision. Je ne vais pas raconter l'histoire connue de tous, mais juste dire que des Emma, on en connait tous encore aujourd'hui, et que Flaubert est un merveilleux conteur des sentiments humains, qu'ils soient liées à la joie intense ou au désespoir profond.
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La belle langue de Flaubert (même si le style parfois est un peu daté) pour conter cette histoire du désir et de l'ennui dans la bourgeoisie normande sous la Monarchie de Juillet.

Sous le poids de la pression sociale, des bonnes moeurs, de la morale chrétienne, les rêves d'Emma Bovary vont peu à peu s'évaporer. Mal mariée, pas assez riche pour vivre de rentes, désintéressée de la vie de son ménage et de l'éducation de son enfant, Emma vit dans une époque qui ne lui convient pas. Elle cherchera sa vie ailleurs.

Charles s'en contente, bienheureux dans cette vie de province, aveugle au malaise de son épouse.

Et Flaubert de nous décrire tout un petit monde bien organisé, une structure établie, rassurante, une sorte de France éternelle dont personne ne se rend vraiment compte quel carcan elle est pour qui rêve d'amour et d'aventure.

Très bon roman, grand classique de la littérature française, Madame Bovary ( et Monsieur donc ) en énervera plus d'un. Mais avec un peu d'âge et à condition de lire rapidement car l'action est lente, on y trouve un réel plaisir. Un incontournable.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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