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sur 17273 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Emma Bovary est mariée à un médecin de campagne et mère d'une petite fille. Cette jeune femme belle comme le jour ne manque de rien, mais ne veut pas se contenter d'une vie simple. Elle se rêve châtelaine et grande dame, participant à de grandes réceptions et rencontrant du beau monde. La tête remplie de romans à l'eau de rose, de passion et de chevalerie, elle s'imagine, le jour de son mariage, qu'elle va vivre au quotidien un amour absolu et unique. C'est une grande désillusion : Charles Bovary est, hélas, un homme comme les autres : faillible.
Alors elle se replie sur elle-même et tente de se libérer dans l'adultère. Mais qu'il soit amant ou mari, aucun homme n'est parfait. Prisonnière de ses désirs et de ses rêves, Emma est la femme la plus malheureuse au monde – croit-elle. Désabusée, étouffée par les dettes, elle s'empoisonne à l'arsenic et meurt dans d'atroces souffrances.

Ce destin tragique, Gustave Flaubert ne l'a pas inventé. Il s'est inspiré d'un fait divers de son époque : un homme, Eugène Delamare, a découvert en même temps que la mort de son épouse, la somme colossale de ses dettes et l'existence de ses amants.
Mais comment cette femme a-t-elle pu ainsi toucher le fond ? Par quelles épreuves est-elle passée pour en arriver là alors qu'elle avait une vie très confortable ? C'est ce qu'a tenté de retracer l'auteur.

Et finalement, il a réussi à la rendre vivante, car qui ne se reconnaitrait pas en elle ? Flaubert dévoile les dessous de chacune de ses aspirations. Sa pieuse dévotion n'est en fait que le résultat de son romantisme, sa passion pour ses amants, qu'un désir de liberté, sa bonté, que l'envie d'améliorer son image personnelle. Son personnage est analysé dans les moindres détails, et Dieu sait qu'il n'est pas reluisant. Ces défauts qu'elle possède et ne s'avoue pas sont tout à fait humains, communs à chacun d'entre nous. Ne fait-on pas beaucoup d'acte de charité par intérêt, nous aussi ?
Emma n'est pas la seule à subir ce traitement : tout le monde y passe. L'hypocrite M. Homais, le fourbe M. Lheureux, l'opportuniste Rodolphe, le romantique Léon… Cela se constate surtout à la toute fin, quand l'héroïne meurt dans l'indifférence générale.
Mais Charles Bovary ? C'est bien le seul à y échapper. On ne le voit sous un jour négatif que lorsqu'on vient épouser le regard de sa femme, qui le déteste. Ironie du sort, il est finalement le seul homme qui l'ait vraiment aimée. La soif d'amour et de grande romance d'Emma était vaine : l'amour, le vrai, était là, tout près d'elle. Ce n'est que sur son lit de mort qu'elle se rend compte que toutes ses recherches étaient superflues : « Oui.., c'est vrai…, tu es bon, toi. »

J'ai aimé cette femme qui n'a pas l'étoffe d'une héroïne, et qui pourtant en est une. J'ai aimé son histoire, qui est toujours actuelle. Pour moi, ce livre est une dénonciation du manque de culture de ces filles élevées dans les couvents et séparées du monde par leurs parents. Elles ne réalisaient pas ce qu'elles faisaient lorsqu'elles accordaient leur main au premier venu puisqu'on leur empêchait de réfléchir.

Cette relecture est une bien meilleure expérience que la toute première, quand j'avais quinze ans. Je trouvais que c'était long, mais long ! Pour finalement, ne pas raconter grand-chose. Maintenant, je trouve que les descriptions sont très bien dosées et que la « lenteur » est loin d'être un défaut, puisqu'elle permet de se concentrer sur la psychologie de la protagoniste.
Une heureuse redécouverte :)
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Même après un bac littéraire, j’ai l’impression d’avoir fait l’impasse sur un grand nombre de classiques et j’essai d’y remédier progressivement.
L’une des choses qui m’a frappé en commençant ce livre est le style de l’auteur, je m’attendais à un style difficile, multipliant les fioritures et les longues descriptions, mais j’ai trouvé que le roman se lisait très facilement. Il est accessible, il y a de l’action et des rebondissements... et pourtant, l’écriture est succulente; si l’on choisit de savourer le livre, on se retrouve à lire à voix haute certains passages pour apprécier davantage la substance du texte.
Flaubert est un réaliste, il nous livre des personnages entiers, riches et complexes,qui peuvent être perçus et appréhendés de différentes façons. Je suis persuadée que selon l’âge et l’état d’esprit du lecteur, la perception de l’histoire et des personnages sera extrêmement différente. Personnellement, j’étais écartelée entre ma compréhension du désir d’Emma de vivre une vie passionnée et entre un jugement sévère à son égard. Je ne pouvais m’empêcher de comparer son destin à celui d’Effie Grey, dont j’avais vu le biopic récemment. Si je relis Madame Bovary dans quelques années, ma perception aura surement changée.
Ce livre est à la fois une critique de la bourgeoisie et des mœurs de l’époque, un tableau extrêmement réaliste d’une société gangrenée par les tabous et les conventions sociales; mais c’est aussi une histoire moderne, soulevant des questions et des problématiques actuelles. Qui n’a jamais tenté d’échapper à une vie insipide en se raccrochant à des passions ou des comportements à risques ? Nous pouvons tous nous retrouver dans ces personnages et c’est dans le caractère intemporel d’un texte qu’on reconnait un chef d’oeuvre !
Un classique incontournable à lire et à relire absolument !
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Enfin lu après des années de tergiversations. Globalement, ce qui me frappe le plus dans cette histoire c'est que personne n'est bienveillant; tous les personnages principaux, ou presque, y allant soit de mesquineries, d'égoïsme, de calculs malsains, soit, dans le cas de Charles, d'une joyeuse incompétence doublée d'un incroyable aveuglement volontaire. J'en ressors avec un certain malaise devant cette accumulation de fourberies, mensonges et individualisme exacerbé. le sort d'Emma ne m'a pas particulièrement touché, ses perpétuelles fuites en avant, autant comme épouse que comme mère ou comme gestionnaire des comptes familiaux, ainsi que ses «arrangements» avec L'heureux m'ont ôté toute sympathie à son égard. Je la vois davantage comme l'artisane de son propre malheur que victime d'un destin tragique. Encore que, à cette époque, la marge de manoeuvre des femmes était plutôt mince . . .

Oui l'écriture est sans faille, le récit rondement mené, les dialogues sonnent juste, la psychologie des personnages savamment étalée, mais quand l'histoire ne vous touche pas toutes ces qualités tombent à plat. Peut-être, un autre titre de cet auteur me le fera mieux apprécier.
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J'ai repris la lecture de Madame Bovary en plusieurs étapes. Et oui, ce n'est pas un festin qui se digère en une fois.
Le phénomène qui me l'a fait reprendre est la vision du film "Gemma Bovery" où on peut faire facilement les parallèles avec la vie d'Emma.
Les personnages sont étonnants de vraisemblance.
Charles, terne : on a envie de dire qu'il ne peut pas mieux faire mais j'avais tellement envie qu'on l'aime un peu en lisant ce livre.
Emma est lancée dans la vie après le couvent avec de terribles illusions et ne va pas cesser d'être déçue.
Plus que la valeur des personnages de cette fin du dix-neuvième siècle, c'est l'ambiance, la beauté des phrases, l'organisation du récit qui m'ont touchée.
Quand on pense aux répercussions qu'a encore ce roman dans la littérature d'aujourd'hui, c'est que des "Emma Bovery", il en existe peut-être encore quelques-unes.
Espérons que non!

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Ce grand classique de la littérature française n'en finit pas de plaire ! Ayant lu auparavant des avis très positifs, je me suis finalement décidée à me plonger dans cette grande oeuvre. Je ne peux que rejoindre toutes critiques entousiastes ! Gustave Flaubert n'est pas mon auteur favori, pas comme Emile Zola, Stendhal ou encore Guy de Maupassant, ne citant que les auteurs de son époque, mais l'histoire qu'il nous raconte ici reflète le portrait d'un homme avec des sentiments sincères, comme on le voit à travers Emma Bovary, bien évidemment, cette héroïne trompée, qui, après son mariage avec le médecin Charles Bovary, son déménagement à Yonville et la naissance de sa fille Berthe, commence à s'ennuyer de cette vie d'épouse monotone. Ainsi, rêveuse et admiratrice des grandes histoires d'amour, Emma décide de "quitter" sa situation et prend des amants à commencer par Rodolphe, un riche propriétaire qui la fera rêver jusqu'à un certain point. Trompée et victime de Rodolphe, Emma retombe dans sa vie si sinistre auprès de son mari qu'elle déteste plus que tout, ses voisins méfiants mais qui l'amusent parfois. Cette femme malade d'ennui accepte d'assister à un opéra, "Lucie" de Lammermoor qui a lieu à Rouen, et le changement qu'elle attendait arrivera en la personne de Léon, un clerc qui l'avait charmée avant son départ de Yonville, et Emma goûtera à nouveau aux joies de la passion et de l'adultère. Malheureusement, après tous ces mois de tendresse et de jouissance, les dettes et les désillusions de Madame Bovary la conduiront très vite à une fin fatale et tragique...

Flaubert, qui a travaillé sur ce roman pendant près de cinq ans, sera blâmé par la justice pour « le réalisme vulgaire et souvent choquant de la peinture des caractères ». Contrairement aux critiques adressées à son auteur, "Madame Bovary" connaitra un énorme succès en librairie. Je comprends parfaitement l'empressement des lecteurs à découvrir ce classique cité partout comme un roman incontournable, ce que je ne peux que confirmer, étant moi-même comblée par le charme de cette découverte que je conseille vivement à tous ceux qui ne l'ont pas encore lu.

A lire absolument !
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Tous les personnages sont exécrables dans Madame Bovary. Ils représentent, chacun à leur manière, tout ce qu'il y a de pire dans les gens. Charles est niais, plat, inutile, personne n'aurait envie de partager une soirée avec lui. Homais est suffisant, imbu de lui-même, il ne s'intéresse aux autres que pour ce qu'ils pourraient lui apporter. Lheureux est fourbe, avare, vil, sournois, il profite des faiblesses des autres pour mieux en tirer profit dans leur dos. Et Emma... Emma... Elle sait ce qu'elle veut mais ne le veut pas. Elle ne cherche son plaisir que dans l'imaginaire, le virtuel, et dès qu'elle trouve quelque chose qui y ressemble elle se crée de nouvelles chimères après lesquelles courir. On voudrait la secouer, la baffer, lui dire d'arrêter de tourner autour du pot, de savoir se contenter de ce qu'elle a ou de faire ce qu'elle veut. Et puis on réalise qu'au fond, Emma, c'est un peu nous, parfois. Qu'il y a un peu d'Emma dans tous les gens qu'on connaît. Un peu de Charles, aussi, un peu d'Homais, de Lheureux, et de tous les autres. Flaubert a dressé des portraits intemporels de nos défauts les plus communs, les plus répandus, ceux qui nous pourrissent le plus la vie.
C'est peut-être ça qui fait qu'on déteste parfois ce livre. Il nous renvoie à la figure nos propres tares, notre propre ennui. On préfère voir des héros qui parviennent à surmonter ça, pour nous montrer l'exemple, pour qu'ils nourrissent notre imaginaire de solutions pour nous aider à progresser. Mais non. Ce ne serait pas réaliste, pas aussi représentatif.
Au fond, je pense que c'est ça qui fait que c'est un tel chef d'oeuvre, dont on parle encore. Ce réalisme, et la plume de Flaubert, au vocabulaire, à la grammaire et aux tournures exemplaires.
Lien : https://toccacieli.wordpress..
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"Un homme, au contraire, ne devait-il pas, tout connaître, exceller en des activités multiples, vous initier aux énergies de la passion, aux raffinements de la vie, à tous les mystères?" [1857] Madame Bovary {de Gustave Flaubert}. Dans ce livre, j'ai retrouvé comme dans beaucoup de livres de la même époque, une critique sociale assez complète sous couverture d'un roman. La femme et tous ses vices sont mis en avant. le même roman au sujet des hommes auraient pu être fait et on en aurait sorti la même image, hideuse, de l'être humain. Cette femme, aussi rêveuse et douée soit elle, court après le bonheur, l'attrape dans des feux de pailles, et veut ce qu'elle ne peut pas avoir. Elle pense pouvoir fuir pour trouver une vie plus agréable... La société n'a pas changé, seuls les objets qui nous entourent ont pris d'autres formes, d'autres utilités. Mais dans le fond, l'Homme s'ennuie et se créé ses images du bonheur sans jamais ne pouvoir les attraper. Un joli roman qui nous montre les défauts de l'espèce humaine et l'aspect complexe des relations entre eux. A ne pas manquer, et à lire avec un peu de recul.
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Madame Bovary est une mauvaise mère, une infidèle, une rêveuse bercée par des romans d'amour, bercée d'illusions...
Madame Bovary bouscule, dérange, le scandale éclate !

Gustave Flaubert, avec sa magnifique plume, aborde et sabre les préjugés de la maternité, la place de la femme, sa liberté de pensée et d'agir, la vie des ces femmes menottées à une vie conjugale subie...
Un portrait de femme qui n'avait pas lieu d'être en 1857...

Un roman avant-gardiste et qui restera d'actualité bien longtemps, car la place de la femme est encore bien trop souvent derrière les fourneaux...
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Troisième lecture de ce roman (pas forcément par goût, même si je l'aime beaucoup, mais par nécessité) et là, au delà de l'histoire que beaucoup connaissent (et que je ne raconterai pas à nouveau), j'ai été touchée par deux éléments: la profonde modernité de ce personnage d'Emma, qui refuse son destin de femme passive et soumise du XIXème et essaie de s'en échapper, par le rêve ou l'adultère, faux fuyants qui la précipitent avec plus de violence vers la fin, car ils la ligotent encore davantage aux volontés masculines.
Et la virulence de la critique de la bourgeoisie que nous livre ici Flaubert: une bourgeoisie étriquée qui ne rêve que croix d'honneur et place politique, qui vise ses intérêts et ne s'apitoie sur quelqu'un qu'après sa mort: le personnage d'Homais en est un représentant fidèle tout comme le notaire (au chantage horrible!); et la société consumériste n'est pas oubliée par le marchand Lheureux , aux promesses mielleuses et rusées.
Alors oui, Madame Bovary est un classique, mais non, il n'est pas dépassé: il nous parle encore de nous et de notre monde où les romans à l'eau de rose d'Emma ont été remplacés par la télé réalité et les Lheureux par les crédits à la consommation.
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Une femme insatisfaite, qui (croit) passe(r) à côté de sa vie car elle ne trouve pas le bonheur à l'intérieur d'elle-même... LE chef d'oeuvre de Flaubert (seul que j'ai lu jusqu'à présent)! A-t-il inspiré le Aurelien de Aragon et sa Bérénice, jamais heureuse ?
Le film avec Mia Wasikowska passe sur Ciné+ Emotions les 06/01 et 20/01. Tandis que celui de Claude Chabrol avec Isabelle Huppert et Christophe Malavoy passe sur FR5 le 14/12/20 !
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