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Les Tortues de Zanzibar », l'archétype même d'une lecture improbable. Comment est-ce qu'un tel roman puisse trouver sa place dans les rayons de ma bibliothèque entre Fante et Fukuzawa ? Quel est le critère qui a été déterminant au point d'acheter ce livre dont le titre évoque plus un circuit touristique écologique qu'un thriller politique ? La couverture du bouquin, peut-être ? Un camion sur lequel est peinte, aux couleurs criardes, l'icône d'un Oussama ben Laden et en arrière plan des avions s'écrasant sur une tour : provocateur mais aussi et surtout racoleur. Une passion inavouée pour les tortues ? Respect envers ces reptiles ancestraux si majestueux dont la plupart des espèces sont en voie d'extinction mais mes connaissances se limitent à ce constat tout comme l'île de Zanzibar, éden touristique aux longues plages de sable fin et aux autochtones callipyges...
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Les tortues de Zanzibar » est donc un de ces romans qui mélange allègrement réalité et fiction. Nick, biologiste marin, se retrouve parachuté sur cette île pour un programme d'étude et de préservation de la Nature. Khaled, enfant malheureux du pays, se cherche et pense retrouver espoir dans une organisation islamiste bien connue de nos jours, Al-Qaïda. Miranda, nouvelle recrue du service de sécurité, découvre sa première mission diplomatique à l'ambassade américaine de Dar es-Salaam. Jack Queller, ancien fonctionnaire de la CIA et connaisseur passionné de l'Islam, est chargé d'intervenir en qualité de consultant sur les problèmes du Moyen-orient et la lutte anti-terrorisme. Et puis, il y a aussi le cheik. le prince. L'émir. le directeur. Il avait aussi un autre nom, mais on l'utilisait rarement. Basé en Afghanistan, ce prince arabe n'est autre que Oussama ben Laden, chef du mystérieux réseau terroriste et ancien compagnon d'armes de Jack Queller.
La guerre froide entre les USA et l'ex-URSS semble bien terminée, mais une nouvelle guerre a été déclarée. Ben Laden, formé et armé par les services secrets américains, se prépare à agir au nom d'Allah, en envoyant des « recrues » suicidaires sur les ambassades américaines de Dar es-Salaam (Tanzanie) et de Nairobi (Kenya). Ce roman fut écrit (en grande partie) quelques mois avant les rapports officiels montrant l'implication d'Al-Qaïda sur ces attentats en terre africaine servant de fondements à cette fiction et avant les attentats terroristes du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center. Quoi ? Qu'est-ce que j'apprends ? Ben Laden aurait été puissamment armé et entretenu par les américains ! Totalement fictif et peu crédible, ce roman ! ? ! Une fiction pure...
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