CHALLENGE ATOUT PRIX 2015/2016 (1/10)
Prix An Avel 2010
Prix littéraire des lycéens du Liban 2010
Prix
Jean-Pierre Coudurier 2010
Prix Harmonia 2010
Prix Gaël Club 2010
Prix du Septième Art 2010
Prix des lecteurs du Télégramme 2010
Prix des Dunes 2010
Prix Conversation 2010
Prix Orange du livre 2010
Première rencontre avec
David Foenkinos et première impression à chaud : style original et poétique. Un titre particulièrement bien choisi pour nous raconter ces deux histoires d'amour tout en finesse.
La première grande histoire d'amour de Nathalie se termine brutalement par la mort de François son mari, renversé par une voiture alors qu'il faisait son jogging. Effondrée, veuve à 30 ans, elle mettra du temps à reprendre son travail qui s'avérera pourtant un puissant dérivatif à sa solitude. Ayant désormais fait un trait sur sa vie sentimentale, elle refuse les avances de son patron. Mais que lui passe-t-il par la tête le jour où elle embrasse sur la bouche Markus, un collègue aussi terne que timide ? Pour elle, il s'agit d'un malentendu mais pour lui, c'est le coup de foudre immédiat. Une deuxième histoire d'amour peut-elle débuter pour Nathalie ? Se laissera-t-elle séduire par tant de maladresse ?
Il est rare que j'apprécie les livres qui ont défrayé la chronique par leur succès et pourtant, avec "
La délicatesse", je suis tombée dans le panneau.Un peu de tendresse dans ce monde de brutes, ça fait parfois du bien. L'histoire n'a vraiment rien d'extraordinaire, les personnages sont terriblement ancrés dans le quotidien, et doivent faire face comme tout le monde, aux aléas de la vie, le deuil pour Nathalie, l'isolement pour Markus, tout en se pliant aux règles de la vie en entreprise. Bref, c'est banal à pleurer et pourtant l'auteur, en passant indifféremment de l'humour à l'émotion, en parsemant son récit de petits apartés liés à un instant précis de l'intrigue, a su en faire un grand moment de poésie.
Revers de la médaille, c'est que cette abondance de jolies formules et de mots compliqués si bien maîtrisés par l'auteur entraine un manque de naturel. J'ai noté plusieurs fois "exégèse" (ça doit faire bien de placer ce mot dans une phrase, je vais essayer...) et dans les citations, j'ai relevé que l'expression "comme une rhapsodie des rotules" revenait dans deux de ses romans. Je me trompe peut-être, mais cela donne une impression d'autosatisfaction de la part de l'auteur qui a l'air d'apprécier ses bons mots.
Je n'ai pas vu le film mais il me semble que d'après la bande-annonce, Audrey Tautou et François Damiens collent parfaitement aux personnages. Je reste malgré tout sur une impression positive et séduite par la simplicité de Markus, je donne un 16/20 pour cet instant de grâce.