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EAN : 9782070532810
144 pages
Gallimard (27/02/2003)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Marignan 1515 : une date qui évoque pour tous et pour chacun un événement marquant de l'histoire de France. Mais que sait-on de cette bataille entre Suisses et Français sur le sol italien ? Comment s'inscrit-elle dans le cours de soixante années de conflits incessants entre France et Espagne opposant, de Milan à Naples, de Florence à Rome, Charles VIII, Louis XII puis François Ier, d'un côté, Ferdinand le Catholique puis Charles Quint, de l'autre ? Jean-Louis Fourne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est la deuxième fois que je lis ce petit Découvertes Gallimard. J'avais oublié à peu près tout mais ce n'est pas la faute à la qualité du livre. Faut dire que les guerres d'Italie, c'est compliqué, et répétitif.

Ça commence à la fin du 15ème siècle, avec le roi de France Charles VIII qui débarque en Italie avec l'intention de revendiquer le royaume de Naples (en vertu de droits transmis par le possesseur précédent, Charles du Maine). Il est pour ainsi dire « invité » par Ludovic Sforza qui dirige le duché de Milan. Charles VIII a une armée puissante, avec des canons mobiles. Sa campagne est rapide et malheureusement trop violente. Les États italiens passent de plus leur temps à renverser les alliances – je l'ai dit, la géopolitique locale est inextricable. C'est l'époque des Borgia, de Machiavel et des Médicis, et la République de Venise n'est pas en reste.
Bref Charles VIII ne va pas rester longtemps. Seul gain. Les « barbares » français (vus de l'Italie bien Renaissante) sont entrés en contact avec une culture exceptionnelle et vont commencer à s'en inspirer.

Bon je ne vais pas tout détailler. Disons que le successeur Louis XII va retenter l'expérience, inviter la couronne d'Espagne à participer et cette dernière va carrément s'installer, en virant les Français encore une fois. Lorsque l'Espagne s'unit à l'Empire à travers l'empereur Charles Quint, François Ier va tout faire pour éviter l'encerclement, avec un succès plutôt mitigé. Certes il y a Marignan en 1515, mais il y a surtout le désastre de Pavie en 1525. D'un « simple » enjeu féodal, l'Italie devient une zone d'affrontements pour les jeunes nations de France, d'Espagne et d'Angleterre. Charles Quint ira jusqu'à piller Rome, ce qui ne s'était pas vu depuis les Goths. Entretemps, évidemment, les débuts de la Réforme protestante sont venus compliquer encore plus la situation.

La fin des guerres d'Italie correspond au début des guerres de religion en France. Les États italiens ont perdu leur puissance politique et resteront désormais en retrait de l'évolution de l'Europe, hormis sur le plan culturel.

Les deux auteurs ont bien travaillé, présentant l'essentiel des faits, leurs causes et conséquences, ajoutant de l'information sur les peintres et architectes du temps ou sur les deux grands historiens Machiavel et Guicciardini. Et l'énorme atout de la collection reste l'ensemble de portraits, fresques, peintures et monuments reproduits à chaque page.

Cette fois j'ai lu par petites touches, chaque chapitre séparé par la lecture d'un roman en cours, espérant ainsi bien identifier les différentes phases qui s'étaient mélangées dans mon petit cerveau la première fois. J'espère que cela me restera plus longtemps en tête.

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Cette publication de la collection Découvertes Gallimard revient sur ces quelques décennies qui ont vu Charles VIII et ses successeurs se rêver prenant la suite des Anjou à la tête du Royaume de Naples, puis les ont ultérieurement amenés à viser la possession de la Lombardie.
Les anciens écoliers gardent de cette période quelques dates, avec Marignan (victoire factice s'il en fut), le chevalier Bayard, la défaite de Pavie et l'emprisonnement de François Ier qui en découla.
Des illusions italiennes qui se sont surtout traduites par l'arrivée en France des idées et des arts de la Renaissance.

Pourtant, ce petit livre rappelle que ce qui était au début une simple prétention à un héritage est vite devenu l'irruption d'une armée étrangère au milieu des cités-État italiennes. Et qui dit armée à cette époque, dit pillage, ravitaillement sur la population civile, et exactions.
L'équilibre entre les petits États italiens est bouleversé par l'irruption du Royaume de France, cet acteur majeur. Bientôt rejoint par l'Espagne. Chacun devient peu à peu dépendant d'une de ces puissances. le Pape lui même cherche à garder ses territoires et s'essaie à un savant équilibre des alliances entre ces deux acteurs pour éviter qu'un des deux ne prenne la prééminence sur la péninsule.
Et c'est pourtant bien ce qu'il va se passer. L'Espagne de l'empereur Charles Quint, grâce à la force de l'infanterie espagnole, les tercios, va finir par supplanter François Ier. le temps des chevaliers est passé. Les soldats suisses ont été un temps les premiers à le montrer. Les chefs de guerre se succèdent, mais les troupes étrangères ne cessent de ravager l'Italie. Jusqu'aux lansquenets allemands protestants qui prendront plaisir au sac de Rome en 1527. le Pape se terre au château Saint-Ange, mais doit payer rançon. Ce qui n'empêchera Charles Quint quelques années plus tard – et un Pape plus tard – d'entrer cette fois pacifiquement dans Rome pour s'y faire couronner Empereur.

La période est plus complexe qu'il n'y paraît. Les auteurs ont grandement raison de rappeler que les grandes puissances de l'époque ont finalement trouvé en Italie un terrain à leurs oppositions, avant que la réforme en Allemagne et en Angleterre, et la poussée des Ottomans vers Vienne, ne rendent les conflits continentaux.
Le choix des textes cités montre à quel point les auteurs italiens ont savamment analysé la déchéance des Républiques indépendantes et l'instauration de micro-états sous tutelle Habsbourg.
Comme toujours dans cette collection, les images illustrent efficacement les propos. Avec d'autant plus de facilité que la Renaissance italienne propose une remarquable iconographie inspirée par la géopolitique d'alors.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Si le bilan de la bataille de Marignan (septembre 1515) est moins net qu'on a bien voulu le dire, l'importance de ses conséquences, en revanche, est indiscutable. En quelques semaines l'ensemble de la Lombardie tombe dans les mains des vainqueurs... Le pape s'empresse encore plus vite de se rallier au parti du jeune souverain et lui propose de le rencontrer à Bologne dès le mois de décembre. Les entretiens entre Léon X et François Ier débouchent sur la signature d'un concordat qui règle les rapports entre la papauté et la couronne jusqu'à la Révolution française : le roi accroît son contrôle sur les nominations dans le haut clergé et se voit conférer un droit de regard sur une partie des impôts levés au nom de l’Église.
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Le Français Pierre Terrail, seigneur de Bayard, s'illustre pendant cette guerre riche en épisodes chevaleresques, en tournois, combats et exploits singuliers dont les moins célèbres ne sont pas ceux du "chevalier sans peur et sans reproche", notamment sa défense du pont de Garigliano ou son duel avec le chevalier espagnol don Alonso Sotomayor. Mais le courage individuel ne décide plus de la victoire.
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Catherine de Médicis fait de la cour de France la cour la plus "italianisée" d'Europe. L'Italien y est une deuxième langue connue de beaucoup ; nombre d'exilés de Milan, de Florence ou de Naples acquièrent auprès des souverains français fonctions et titres importants ; jeux, pièces de théâtre, musique sont souvent importés d'outre-monts. C'est aussi le cas de la danse, comme la volta.
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Quand Charles VIII pénètre triomphalement à Naples le 22 février 1495, on peut dire que les Français ont pris l'Italie "avec des éperons de bois", sans livrer une vraie bataille. Mais ils ont suscité la terreur en massacrant à plusieurs reprises la population de bourgs qui faisaient mine de résister, comme à Monte San Giovanni, le 10 février 1495 : les sept cents habitants sont passés par les armes et la petite ville est livrée aux flammes.
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Cependant, s'il ne reste rien des conquêtes militaires, ces jardins, ces ruines et ces statues antiques, cette civilité courtisane et cette place accordée aux lettres et aux arts, qui avaient étonné les frustes hobereaux français lors de la campagne napolitaine de Charles VIII en 1494 ont favorisé l'éclosion d'une Renaissance française qui, au passage, a suscité une réflexion inédite sur la langue ou la littérature nationale et nourri la pensée de l’État, liant indissolublement le gouvernement des mots et celui des hommes.
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Vidéo de Jean-Louis Fournel
Storia Voce - 22 juin 2020 Machiavel: le verbe et l'action
Du nom de Nicolas Machiavel, nous retenons généralement son œuvre majeure, Le Prince. Cette œuvre dédiée à Julien ou à Laurent de Médicis, rédigée entre l’été 1513 et le printemps 1514, ne cesse d’être au centre de bien des débats. Mais comme toute œuvre qui se détache d’une vie, on en oublierait presque que Machiavel fut certes écrivain et penseur, mais aussi un homme d’action et un homme de terrain à une époque marquée par les longues guerres d’Italie.
A travers trois cours d’histoire, Storiavoce vous propose de découvrir un autre Machiavel. Après avoir étudié dans une première émission l’ambassadeur en guerre, puis sa pensée entre Histoire et Politique, nous terminons cette série avec une analyse du style de l’écrivain, entre verbe et action. Jean-Louis Fournel est interrogé par Christophe Dickès.
Notre invité: Jean-Louis Fournel est professeur à l’université Paris-8 Vincennes/Saint-Denis. Il est l’auteur, avec Jean-Claude Zancarini, professeur des universités émérite à l’ENS de Lyon, de nombreux travaux sur l’histoire de la pensée politique italienne de l’Ancien Régime, dont Les Guerres d’Italie. Les batailles pour l’Europe (1494-1559), La Politique de l’expérience et La Grammaire de la République. Ensemble, ils ont aussi proposé plusieurs éditions françaises commentées des œuvres de Savonarole, Machiavel et Guicciardini. Ils viennent de publier chez Passés / Composés: Machiavel, une vie en guerres (624 pages, 27€).
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