Un homme, âgé d'une cinquantaine d'années, entreprend deux voyages seul, sans sa femme, dans une ville d'Amérique latine, peut-être Buenos Aires, puis à Istanbul. Il dort, dîne, fait ses exercices physiques, s'inscrit au tango, boit des cafés dans les bars, va au hammam, s'allonge à la mosquée bleue,… On suit les réflexions et le désoeuvrement de cet homme voyageant en solitaire. On soupçonne une séparation traumatisante à l'origine de ce départ, de cette fuite. On n'est pas si loin du compte au final, mais ce n'est pas ce qui importe ici, c'est plutôt la prose évoquant la vie d'un homme quand il ne se passe rien, les mots pour décrire ce « rien ».
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Un homme Visite trois villes, sans que l'on Sache pourquoi, sans que l'on puisse saisir de lien entre Celles-ci... On le sent triste et en grande difficulté de créer du lien, des bribes de son passé remontent...
Ce n'est qu'en fin d'ouvrage que l'on cromprend le pourquoi de sa démarche et le poids de la dette qu'il Porte... et que je ne révèlerai pas ici.
L'écriture est très riche, le propos qui pourrait paraître moralisateur (on finit toujours par payer) est abordé de manière sobre, comme un constat...
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Un homme décide de tout quitter pour aller passer trois mois dans un pays d'Amérique du sud qui pourrait être l'Argentine ou le Chili puis trois mois en Turquie. On ne sait rien de ses motivations. A chaque fois, il s'installe et essaie de s'intégrer, d'intégrer la culture. A la fin de chaque période les mots sont identiques et on ne découvre qu'à la fin du livre les raisons de cet exil volontaire. Un roman d'une grande profondeur.
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Les phrases longtemps contenues finissent par s'aventurer au bord des lèvres. Lorsque cela arrive, quelque chose de grave se joue qui n'est rien d'autre que l'estime de soi. Il est possible qu'on ne se supporte plus taiseux. Comme il est possible que l'aveu fasse un pli dégoûtant sur notre miroir. L'un ou l'autre est assassin sans que l'on sache à l'avance lequel.
Tu te sens "las", penses-tu, pour la première fois de ta vie. Tu connais cet adjectif depuis longtemps mais le sens t'est demeuré jusque la trop flou pour que tu puisses l'appliquer à une sensation. Il désigne, sans aucun doute, une fatigue différente de celle que tu as toujours éprouvée et doit tout à fait convenir à ce nouvel état d'épuisement.
Le mur de la qibla te fascine. Ce que tu ressens est simplement cette immersion dans une beauté qui n'a ni âge ni identité. Celle qu'on ne questionne pas selon ses goûts ou les modes.
La stupéfiante beauté.
Tu es l'homme devenant plus que lui-même en acceptant d'être moins que ce qu'il a bâti.
L'exil comme un roman : Marion Muller-Colard dialogue avec Christophe Fourvel
@Marion Muller-Colard entremêle dans Wanted Louise @Gallimard, 2020 le destin véridique d'une famille mulhousienne d'origine polonaise durant la Seconde Guerre mondiale et l'insoutenable disparition d'une jeune mère de famille de nos jours. Quant à Christophe Fourvel, il tisse dans Ce sont des bateaux que l'on regarde partir @Médiapop Editions 2020, les récits de ceux venus plein d'espérance de tous les continents pour fonder la diversité de la France.