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EAN : 9782844857798
80 pages
Allia (07/01/2014)
2.79/5   12 notes
Résumé :
Ecrire, c'est d'abord s'asseoir. Plutôt que de s'asseoir devant un bureau, l'auteur a choisi de s'asseoir dans un avion.
Cinquante millions de personnes sont transportées chaque année par la compagnie low cost easyJet. Vacances ou travail, toutes entreprennent le voyage dans un but donné. Pour l'auteur au contraire, le transport lui-même a pris le pas sur la destination. Alexandre Friederich a décidé de rejoindre en vingt jours dix-sept destinations, ainsi re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le petit livre orange que je tiens entre les mains avait peu de chance que je l'achète si une chronique n'en avait pas été faite dans Les lectures de Salomé Kiner (sur le Mouv'). Fin en épaisseur et au titre m'évoquant en premier lieu de la publicité gratuite pour la grande firme, je ne suis normalement pas très friande des deux conjugués. Oui mais voilà, le propos m'a interpellé.

L'auteur a pris 17 fois l'avion en l'espace de 20 jours. Et toujours avec l'un des bestsellers de l'aviation low-cost, j'ai nommé EasyJet. Il dresse un intéressant panorama du voyage, rendu plus facile du fait du faible coût. Depuis 1995, date d'implantation du géant, l'entreprise qui a deux sièges, l'un à Luton en Angleterre, l'autre à Genève, a eu de beaux jours devant elle. Avec une moyenne de 200 appareils et un remplissage total d'environ 83%, l'entreprise peut se targuer de faire voyager les foules, toutes populations confondues. Avec 120 destinations, EasyJet a ouvert le marché à l'Europe et rendu possible les flux réguliers vers une maison de vacances, un parent ou une ville "inconnue" (Tallinn, Ljubljana...). le transport aérien s'est donc démocratisé et, comme il l'explique bien, il ne viendrait plus à l'idée de quiconque de raconter un vol puisque les trajets sont désormais monnaie courante.

Alexandre Friederich raconte, dans une succession d'anecdotes, les différents vols (car sociologiquement ils révèlent des tendances et sont caractéristiques de migrations, dues aux crises secouant différents pays). Il voyage avec des Grecs puis des Espagnols n'ayant pris qu'un aler simple, espérant trouver du travail ailleurs. Il raconte les formalités et petits rouages qui obligent les passagers à se plier à des contraintes souvent dégradantes : bagages passées au peigne fin, nourriture surévaluée, attente et retard courants.

Je ne suis ni une voyageuse régulière ni une pro (ni même anti) EasyJet mais le pont de vue adopté par Alexandre Friederich permet un balayage sociologique du transport aérien. Il n'est pas tout à fait à charge contre le géant orange car il cerne, avec ce cas d'école, les logiques du marché, les restrictions liées au coût, les avantages d'un périple simplifié.

C'est très instructif et ça donne le goût de voyager aussi ! Quitte à être pris pour un poulet (cf. citation) !
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Récit de voyage? Enquête sociologique? : L'auteur achète 14 billets d'avions easyJet pour faire le tour de l'Europe en 20 jours, sans quitter les aéroports. Bienvenue dans le cauchemar climatisé du tourisme de masse ! A la manière de Cortazar qui avait écrit Les autonautes de la cosmoroute (l'auteur passait un mois à voyager sur les autoroutes de France sans jamais en sortir), Alexandre Friederich réactualise la démarche avec le transport aérien. Son petit essai pointe du doigt bien des travers de notre société contemporaine sans être pontifiant pour autant. A travers la biographie de la société Easyjet il constate à la fois les apports mais aussi l'aliénation d'une nouvelle sorte de nomadisme. Un petit livre fort intéressant...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans son ensemble, le processus s'apparente à une traversée de la mort. Le passager n'a ni rôle ni corps. La compagnie est toute-puissante. Elle vous dépose sur votre lieu de destination. Du travail de postier. En comparaison, le train ou le bus sont des moyens archaïques, inscrits dans l'épaisseur du monde.
Conséquence de la perfection, la liberté souffre. Tel est le prix de la sécurité (chez easyJet, avantageux). Le low cost offre ainsi une métaphore sans pareille de nos sociétés. Il invente de nouvelles techniques de conditionnement du passager - comme on parle de conditionnement du poulet. (p. 15)
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Désormais, le passager est là pour l'avion. Il doit prendre la forme des portes, des tourniquets, des passerelles, des sièges. Son bagage doit respecter les gabarits, la charge, satisfaire aux impératifs de la balance, son poids corporel, correspondre à la moyenne sociale. Il doit répondre aux robots, respecter leurs instructions, éviter le rapport humain, être ponctuel, renoncer à ses affaires personnelles, se plier aux exigences, éviter les questions.
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Lorsque son usage se répand, l outil se banalise. Cette banalité est le signe que l outil a trouvé sa forme finale. Perfectible mais suffisante. Signe aussi que l homme s est adapté.
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Videos de Alexandre Friederich (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Friederich
Le 30.06.2022, Romain de Becdelièvre évoquait “easyJet” d'Alexandre Friederich dans sa chronique “La Pièce jointe”, dans l'émission “Sans oser le demander” (France Culture).
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