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EAN : 9782815913133
221 pages
L'Aube (01/10/2015)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Nuit d'orage dans la Serra Morena - la « montagne impraticable » du Brésil. La foudre s'abat sur une maison, ne laissant aucune chance au couple endormi. Leurs trois enfants, en revanche, survivent. L'aîné est embauché dans l'exploitation de café voisine. La fille est adoptée par une riche Arabe de Rio de Janeiro. Pour le benjamin, les difficultés ne font que commencer : se révélant atteint de nanisme, il ne quittera jamais l'orphelinat tenu par des religieuses fran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un coup de foudre. L'éclair s'abattit sur la maison. Les deux parents brûlés vifs, les trois enfants s'en sortent presque miraculeusement indemnes. La fille sera achetée par une princesse arabe, l'ainé travaillera dans la fazenda voisine, le dernier restera à l'orphelinat, il est nain.

Caruarú hotel centenario, suite princière, vue sur les chiottes, télé couleur,
courant alternatif.
Les pales du ventilateur coupent tranche à tranche l'air épais du manioc
Le dernier texaco vient de fermer ses portes
Y a guère que les moustiques pour m'aimer de la sorte
Leurs baisers sanglants m'empêchent de dormir
Bien fait pour ma gueule ! J'aurais pas dû venir ...

Les Malaquias. Présentations faites de cette saga familiale dans le nord du Brésil, au milieu des exploitations de café. Je suis l'histoire de ces trois orphelins. Une histoire qui de prime abord peut paraître sombre, mais la plume illuminée de l'auteure adoucit tant les faits que je reste sous le charme de ces latitudes. Il y a de la poésie dans chaque phrase. le dépaysement est total. Les années défilent, la fratrie grandit, s'adultifie. Ils chercheront à se retrouver, je prends un café, pur arabica du Brésil.

Je suis ébloui, non pas par le noir café qui coule dans ma tasse, ni par le soleil chaud qui cogne sur cette terre – encore que – mais par la qualité de ce premier roman. Les images baignent dans la poésie me feraient presque oublier les plages de Rio et les cocktails sucrés à base de papaye et de noix de coco. Je suis en plein voyage, des couleurs plein l'iris pour m'en mettre plein la vue – et pourtant je suis loin des plages et des strings, des stades de foot et des hordes de supportrices en string. Roman onirique, roman magnifique.

Un coup de foudre, pour cette histoire, s'est abattu sur mon âme. La rétine brûlée à vif par l'auteure qui en de phrases aussi concises que la descente d'une bière même chaude ou que le va-et-vient d'un majeur en milieu humide. Il y a des romans qui envoûtent l'esprit, celui-là en fait incontestablement parti, séances de vaudou comprises. La magie opère, histoire fabuleuse d'au-delà des morts, histoires d'eau et de lumière. L'envie de plagier un grand auteur-compositeur qui résume bien mon ressenti et ce livre : un soleil ivre de de rage tourne dans le ciel Et dévore le paysage de terre et de sel…
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Revue de presse
(http://www.portoeditora.pt/produtos/ficha/os-malaquias?id=11935227)

"Un style concis, phrases qui grève, la beauté sans l'origine du monde des appareils. Quand ils ont besoin pour arrêter la lecture, je vous assure que cherchent à rencontrer de nouveau Malachie, savent eux, où ils commencent à prêcher son destin, qu'ils peuvent gagner. de cette manière, l'Andrea déposée à côté de notre coeur ».
Pilar del Rio, membre du jury du Prix José Saramago


"Il vaut mieux lire le Malachie à nous connaître. Un jour, après tout, si nous sommes à la hauteur de la vie, chacun de nos histoires feront partie de vertige tel que décrit dans ces pages. Donc il pourrait y avoir lecteurs à emocionarem, à sobressaltarem, pour éblouir, comme cela se passe tout au long de cette oeuvre magistrale d'Andrea del Fuego ".
José Luís Peixoto


«Toutes les familles ont une histoire, mais quelques-uns servent cette tension d'écriture avec son système de références propres exquis et l'art du roman. le Malachie sont donné de connaître un jeu complexe que les contrôles et les remakes écrit. le résultat est mystérieuse, mais absolument fascinant ".
Ana Paula Tavares, membre du jury du Prix José Saramago


"Le Malachie est un roman robuste, poétique, original. Face à la campagne, qui a rarement auteurs contemporains sont limitées, son profil archaïque et tragique susciter des émotions intenses. Nous offrent une lecture qui ne fait pas indemne, chaque chapitre remonte à nous déranger ".
Nelida Pinon, membre du jury du Prix José Saramago


"Ecrire surprenant étrangeté insoupçonnée des ressources dans familière de tous les jours et se développe dans un rythme très sûr, troublante et parfois presque hallucinatoire."
Vasco Graça Moura, membre du jury du Prix José Saramago


"L'intrigue est classique, mais Andrea del Fuego racheter avec une parfaite maîtrise de la langue (...) La précision des mots transforme la réalité, ce qui rend le monde peut le monde réel. Cela ne veut pas la fonction de la littérature? "
Eduardo Pitta, samedi


"A [prose] de la plus excitante parmi ceux écrit en anglais aujourd'hui."
José Mário Silva, express


"Avec l'un des meilleurs démarrages de la littérature récente en portugais, le Malachie (...) a remporté le 2011 répartition très équitable José Saramago prix pour une oeuvre d'exception parmi la nouvelle fiction brésilienne, à long (trop) longtemps dominé par les univers urbain. "
Filipa Melo, Sun
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Il y a un an, il y a un siècle, il y a une éternité, quand j'étais gamine, c'était l'été indien et avec mes parents on allait au Lac de Sainte Croix sur le Verdon. Là, on pouvait se baigner, on louait un pédalo, bref ce genre de trucs qu'on faisait en vacances, mais moi j'étais obsédée par une chose : le village des Salles-sur-Verdon qui avait été englouti sous les eaux à la création du lac dans les années 70 (à l'époque c'était tout frais, eh ouais ch'suis plus toute jeune). Mes parents m'avaient raconté l'histoire et ça me trottait tellement dans la tête que j'avais grave les chocottes d'aller dans l'eau, et même quand on avait un pédalo avec toboggan c'était no way pour que je m'y risque. Je pensais à toutes ces maisons là-dessous avec peut-être des gens dedans - même si on me disait que non bien sûr, tout le monde avait été évacué, même les morts avaient été transférés dans un nouveau cimetière… mouais, à d'autres.
Dans le même esprit, lorsque je suis venue m'installer dans l'Hérault il y a un an, un siècle, une éternité, c'était l'été indien aussi, j'ai découvert le Lac du Salagou, un de mes endroits préférés dans le coin, un lac de retenue comme celui de Sainte-Croix, et un lac avec aussi son village fantôme. Sauf que lui, il n'est pas englouti, non, le village de Celles a été exproprié lors de la mise en eau du barrage à la fin des années 60 car à terme il devait être englouti, mais ce n'est jamais arrivé. Depuis il est déserté, abandonné, à moitié en ruine, et j'adore m'y promener, c'est un peu mon petit Pompéi local sauvé des eaux (oui je suis fascinée aussi par ces villages recouverts des cendres du Vésuve, englouti, enseveli, même combat...).

Ça fait bien longtemps donc que j'ai un faible pour l'été indien et un attrait irrationnel pour les mondes engloutis. Qui a-t-il sous la surface des choses ? C'est entre autres pour ça que j'ai voulu étudier l'archéologie (pareil, il y a un an, un siècle, une éternité...) mais ça c'est une autre histoire.

Oui parce que bon, c'est bien joli tout ça, mais quel rapport avec les Malaquias ? C'est vrai quoi, je suis là à blablater sur ma vie, alors qu'on ne m'a rien demandé. Mais j'y viens, pas d'impatience.

J'ai raconté tout ça parce que c'est une chose qui m'a tout de suite parlé dans ce livre, cette histoire d'engloutissement de village, de dissolution trouble du passé. Ici aussi il y a quelque chose dans les couches du dessous et il y a une grande puissance d'évocation dans l'écriture d'Andréa del Fuego… “Andréa du Feu”, un nom qu'on pourrait croire mystico-prédestiné pour écrire sur la noyade, vous ne trouvez pas ? Moi je trouve que ça annonce tout de suite la couleur, on sait qu'on va rentrer dans une histoire spéciale et on se doute (en tout cas on devrait le faire) qu'il va falloir mettre de côté sa rationalité avant de s'engager sur le chemin de la Serra Morena. Vous avez compris ? Prenez une dose de champi ou croquez le ver du mezcal parce qu'il va vous falloir un open mind pour apprécier cette lecture et vous mettre à croire aux miracles.

D'ailleurs justement, j'avoue que j'ai eu un peu peur au début car depuis quelques temps - et de plus en plus - j'aime avoir mes deux pieds fermement plantés sur la terre, voire aspirés par la boue pour être sûre de ne pas décoller. Je m'en tiens à la crudité du réel, j'essaie d'éviter les échappées oniriques parce que tout simplement en ce moment j'ai besoin de tenir mon esprit en laisse. N'importe comment, les résolutions les principes les préjugés les ‘je pensais que' les ‘c'est pas pour moi', tout ça, parfois, on prend un grand pied à passer outre et on se retrouve embarqué mine de rien dans un truc complètement ésotérique sans même avoir le temps de protester pour la forme.
Alors oui c'est vrai, normalement, je n'aurai pas dû trop aimer ce livre, vade retro satanas, mais au final, va savoir pourquoi, j'ai pas réussi à le poser avant d'en avoir fini. Peut-être à cause justement de cette histoire d'engloutissement (ennoiement, j'adore ce mot), qui sait ? Beaucoup aussi sans doute grâce au côté très visuel de l'écriture qui parvient à faire voyager assez loin même les personnes qui tentent de s'accrocher au quai avec des amarres en titane. “Avant le lever du jour, l'eau avait modifié le toucher des choses”.

Alors voilà, avec les Malaquias (supra biblique ce nom d'ailleurs, comme si c'était pas déjà assez vaudou par ailleurs, on nous rajoute un p'tit coup de prophète pour bien nous rappeler que les péchés seront fatalement punis un jour - eh ouais bande de nains, vous pensiez vous en tirer comme ça ?), les Malaquias donc (ça y est je m'égare) sont là pour nous rappeler que plusieurs mondes peuvent exister en parallèle, que le temps n'est pas une ligne droite et que les frontières sont parfois poreuses entre tous ces concepts philosophico-scientifiques - même que d'ailleurs, au final, c'est pas plus mal.

À propos de final, j'ai vraiment beaucoup aimé la fin du roman où après cette grande ascension/descente/dissolution/évaporation on retombe (je trouve) dans quelque chose de bien réel et auquel je crois dur comme fer, à savoir la bitchitude de la vie. “En eau trouble, les substances ne se voient pas”, avec cette dernière scène me voilà comme un poisson dans l'eau, dans mon élément, les rendez-vous manqués, les malédictions, les ‘à deux secondes près', les coups du destin, j'ai frémi de voir ces Malaquias pourtant si près du but, si proches, à deux doigts de se toucher, se perdre pour de bon juste comme ça, juste parce que c'est le hasard, juste parce que c'est la vie. Merveilleux.

Bon cette fois je dois vraiment vous laisser, j'ai mon tibia qui me démange, il faut que je trouve quel fantôme s'amuse à me torturer de la sorte afin de m'en libérer en l'attirant dans une grotte à double fond… Adeus meus amigos e cuidar de você...
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Au coeur du Brésil, dans la Serra Morena, Nico, Antônio et Julia deviennent orphelins suite à la foudre qui brûla leurs parents en pleine nuit. Séparés rapidement, les uns et les autres vont tenter de retrouver un chemin commun malgré les épreuves qui les entourent. Julia est adoptée puis abandonnée, Nico disparait dans le café d'une bouilloire lors de la naissance de ses jumeaux, Julia est adoptée puis abandonnée… Entre conte mystique, poésie, roman et fable, ce splendide roman est écrit avec une finesse rare. Au-delà de l'histoire de cette fratrie, la prose de l'auteur laisse songeuse tant elle semble relever de la magie vaudou, de la superstition ou du rêve, tout en côtoyant la réalité d'un monde brusque et sans pitié. Une belle réussite qui a déjà été couronnée du prix José Saramago. A découvrir en se laissant transporter.
Andréa del Fuego. Les Malaquias, traduit du portugais par Cécile Lombard.
L'Aube, 2015. 17,90 €
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Dans le cercueil de Geraldo, des colonies de bactéries se disputaient sa chair déjà liquide. Cette nutrition sous la terre épuisait les os qui – s’ils avaient pu -, seraient morts dans une chambre noire différente, de façon moins mouvementée. C’était du corps lui-même que sortaient les meutes affamées. De l’intérieur vers l’extérieur, le finale de Geraldo. Comme il se désagrégeait des extrémités vers le centre, il ne sentait pas l’odeur de la transformation mais entendait ses bruits infimes. Il savait que petit à petit son existence était avalée par le bois poreux et le contact avec la terre elle-même. Jusqu’à ce que l’absorption complète le transforme en humus. Peu à peu, il descendait plus profond et sa proportion entière s’enfonça encore, pour rencontrer enfin la nappe phréatique la plus superficielle.
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Après avoir mis son fils au monde, Geraldina tomba malade d’une maladie sans explication. Elle ne souffrait pas, mais ses yeux larmoyaient sans arrêt et une sève jaune se formait autour de ses iris noirs. Elle fut fécondée trois fois après la naissance de Geraldo. Par trois fois elle souffrit de grosses hémorragies, elle ne retenait plus la vie dans son utérus. Les bébés perdus – toujours à quatre mois de gestation -, elle leur faisait des funérailles au bord du fleuve. Elle emballait le sang et les matières dans un petit sac en tissu, l’amarrait avec une ficelle de paille sèche et priait pour l’âme de l’être à qui elle n’avait pu donner le jour.
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Maria s'allongea sur les oreillers, jambes ouvertes, robe remontée jusqu'à la taille. Antônio lui donna sa main à serrer. La première à venir au jour, une fille, était emmaillotée à côté. Elle conservait des restes de terre humaine, les lubrifiants de la séparation.
Nico entendit le second cri, une épée qui jaillit par la fenêtre pour se plonger en lui. Il rentra, sentit l'haleine chaude de la maison, en suspension. Antônio arriva, un bébé dans les bras.
"Un garçon. Maria a fait un couple."
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"Un chat étendit ses jambes, les murs serrés. Les corps aplati de pression d'air contre le matelas, toute la maison a été allumées et éteintes, une lampe au milieu de la vallée. Le tonnerre a retenti longtemps pour atteindre l'autre côté de la montagne. sous des terres de la construction, chargé négativement, a reçu le rayon positif d'un nuage vertical. La charge invisible rencontré à la maison de Malachie.
Le couple a eu la systole cardiaque, à laquelle l'aorte est fermé. Avec le contrat via la décharge ne pouvait pas les terres et jusqu'à traverser. Le rayon du passage, père et mère d'inspiration, le muscle cardiaque a reçu le choc sans ruissellement. Le flash allumé les niveaux sanguins dans l'énergie solaire et a commencé à brûler l'arbre entier circulatoire. Un feu intérieur qui a fait son coeur, les courses de chevaux pour vous, terminer la course à Doñana et Adolfo "
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C’est ça, la mer ?
Eneido le confirma, tout en posant son hippocampe séché sur une soupe de manioc. Il donna le plat à la chienne.
Oui, c’est ça la mer. Elle fait du bruit, c’est un vent qui passe par-dessous. Dans le fleuve, l’eau coule, mais dans la mer c’est le moyen de compter le temps, puisque chaque vague dure une minute.
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