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EAN : 9782010166099
Hachette (20/10/1997)
4/5   16 notes
Résumé :
La Révolution française n'a pas duré dix ans, mais un siècle : c'est autour de cette idée novatrice qu'est bâtie cette magistrale synthèse en deux volets (1770-1814 et 1814-1880)due à l'un des plus éminents spécialistes du sujet. Le premier tome s'attache à décrire et expliquer le séisme qui fit s'effondrer l'Ancien Régime. Le second tome fait de son onde de choc le moteur de toute la vie pol... >Voir plus
Que lire après La Révolution. Tome 2 : 1814-1880Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On s'étonnera de voir que la Restauration, la Monarchie de Juillet, le Second Empire, appartiennent eux aussi à ... la Révolution française. Pourtant, après l'épisode dictatorial napoléonien et l'aventure militaire, on voit s'établir progressivement une sorte de légalité démocratique de plus en plus étendue, du suffrage censitaire étroit au suffrage universel réduit aux hommes établi par Napoléon III. C'est donc bien, au plan institutionnel et à celui des événements politiques, le même travail de la Révolution de 89 qui est à l'oeuvre, comme Chateaubriand l'avait bien vu. de même, la révolte populaire contre la légalité démocratique des élections, dont le dernier soubresaut fut la Commune de 1871, continue-t-elle la vieille tradition insurrectionnelle des extrémistes de 1792-93, toujours prêts à corriger par l'émeute la volonté générale si elle ne leur convient pas. Ce résumé ne dit pas toute la richesse culturelle dont ces deux volumes de François Furet sont porteurs, et qui fait du livre une encyclopédie portative du XIX°s.
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Ce deuxième volet parcours les événements de la vie politique française après la chute de Napoléon Ier jusqu'à l'instauration de la IIIe République en 1875. Période passionnante où tous les modes de gouvernements qui s'y succèdent rejouent la pièce mouvementée de la Révolution française : monarchie, république, empire. Comme si les Français ne parvenaient pas à s'entendre pour mettre un terme à ce grand événement, fondateur de leur histoire contemporaine. François Furet, dans un style très pur, nourri de nombreuses pointes sarcastiques pour certaines situations où certains personnages de tout le champ du spectre politique et idéologique de l'époque, nous présente une riche analyse d'une nation divisée entre ancien et nouveau, noble et roturier, riche et pauvre, aristocrate et démocrate, ville et campagne, propriétaire et prolétaire.
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Égal au premier tome, toujours aussi finement commenté, même si l'on distingue le parti-pris de l'auteur. François Furet nous permet de mieux saisir l'installation de la République comme régime propre à la France. Reste à connaître comment les Français ont adopté et intériorisé un régime tant décrié né de la Révolution de 1789 ("La République au village" de M. Agulhon est une de mes prochaines lecture). Pour F. Furet, celle-ci se termine par l'accaparement de tous les rouages du pouvoir républicain par les Républicains eux-mêmes. On pourrait presque regretter qu'il n'y ait pas un tome supplémentaire pour comprendre l'enracinement de la République dans la violence du XXième siècle.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les hommes de 1789 avaient cru que la reconstruction de l'Etat sur la volonté du peuple donnait la clé du bonheur social ; le jacobinisme de 1793 avait figuré l'apogée de ce volontarisme politique, puisque la dictature révolutionnaire avait cru être en mesure de transformer par son action toute la société civile et de recréer des citoyens vertueux à partir d'individus mus par l'égoïsme. Or ce surinvestissement politique, caractéristique de toute la vie publique française depuis 1789, fleurit de plus belle en février 1848. (...) Au mythe robespierriste de la dictature de la vertu s'est substituée la croyance à la fraternité républicaine où Marx ne cesse de dénoncer sarcastiquement l'illusion française selon laquelle l'Etat produit la société, alors que c'est l'inverse qui est vrai.

p. 235
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Rien ne montre mieux la résonance des idées dans le peuple urbain du XIX°s, et par conséquent l'extrême sensibilité de la politique française à la littérature, que ce contraste entre les deux révolutions, à dix-huit ans seulement de distance. Juillet 1830 avait été accompagné et suivi de descellements de croix, de bris d'objets sacrés, de pillages et de fermeture forcée de lieux de culte ; mais c'était l'Ancien Régime encore qui était attaqué à travers l'église. Février 1848 met fin au gouvernement d'une oligarchie politique taxée d'esprit voltairien au nom d'une égalité fraternelle dont bien des auteurs "populaires" viennent d'écrire qu'elle est aussi l'esprit des Evangiles.

p. 233
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On voit apparaître sous la Restauration une figure du roi martyr, calquée sur celle du Christ, qui n'a plus rien à voir avec la construction juridico-politique de la monarchie française d'Ancien Régime, sans qu'elle contribue pour autant à enraciner dans l'opinion l'image d'un roi constitutionnel. Les ultras réinventent un culte de la monarchie alors qu'ils croient entretenir ou restaurer l'ancien; mais le nouveau, en s'alimentant au malheur des Bourbons, ne tire sa substance que des années révolutionnaires. Il redouble la séparation du peuple et du roi au lieu de la conjurer.
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Videos de François Furet (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Furet
Sous le déluge d'acier qui ravage Kiev, du fond de la cave qui lui sert d'abri, Constantin Sigov, l'un des plus grands philosophes ukrainiens d'aujourd'hui, connu pour avoir enseigné à La Sorbonne, écrit une lettre à ses amis français. Il dit la réalité au jour au jour de l'effroyable guerre que Vladimir Poutine inflige au peuple d'Ukraine. Il raconte le courage des résistants qui prennent les armes pour défendre la liberté. Il explique les non-dits de ce conflit fratricide au coeur du Vieux-Continent. Il éclaire sa signification pour l'avenir de l'Europe. Sa lettre représente le plus puissant des appels à la mobilisation de toutes les femmes et de tous les hommes qui ne peuvent se résoudre à la victoire du Mal radical.
Le philosophe ukrainien Constantin Sigov, qui dirige le Centre européen à l'Université Mohyla de Kiev, a été directeur d'études associé à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris de 1992 à 1995. Il a contribué à l'établissement du Vocabuaire européen des philosophies (Paris, Seuil/Le Robert, 2004) et a fondé à Kiev la maison d'édition Duh i litera (L'Esprit et la lettre), qui a publié des traductions ukrainiennes faisant autorité de grands penseurs comme Montaigne, Descartes, Pascal, Paul Ricoeur, Emmanuel Levinas et François Furet. Ami de Paul Ricoeur et de Charles Taylor, il les a accueillis à l'Université de Kiev. Pour son inlassable activité de bâtisseur de ponts entre les cultures, Constantin Sigov a été décoré par la France au grade d'officier de l'Ordre des Palmes académiques. En 2014, il a soutenu la Révolution du Maïdan, dont il a été une grande voix. Son oeuvre personnelle de penseur, qui occupe une place majeure dans le monde slave, rencontre un vif écho international.
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