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EAN : 9782352943983
598 pages
Bragelonne (18/05/2010)
3.44/5   162 notes
Résumé :
Il est un endroit légendaire, au cœur de l’Empire de Grif’, dont on ne parle qu’à voix basse : la Tour Écarlate.

Ce donjon de pierre rouge, entouré de mystère et de crainte, est la demeure des phéniciers. Depuis la nuit des temps, ces mages préservent un secret qui pourrait être vital dans la guerre qui s’annonce : la maîtrise des fabuleux oiseaux de feu !

Januel, le plus doué de leurs disciples, a été choisi pour faire renaître le p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai enfin tourné la dernière page de cette épaisse intégrale qui m'aura occupée pendant près de 3 semaines. Certes, j'ai aimé l'univers merveilleux de Mathieu Gaborit, mais décidément le format intégral n'est pas fait pour moi.

L'auteur nous plonge dans un univers heroic fantasy très riche et diversifié avec beaucoup d'idées : les codes du genre sont respectés, mais pour autant Les Chroniques des Féals ne manque pas d'originalité. le bestiaire des Féals en particulier est particulièrement réussi : Tarasques, Aspics, Caladres, Licornes... des animaux à la fois communs dans les livres d'heroic fantasy mais aussi d'autres moins fréquents. de plus, les différents royaumes du M'Onde sont admirablement décrits. En revanche, on apprend au fin des pages de plus en plus de détails sur cet univers, et parfois, c'est trop, on finit par oublier ce qui a été dit 100 pages plus tôt, même si c'est facile de faire abstraction.

Notre héros est donc un jeune homme répondant au nom de Januel : il a un passé assez mystérieux et il ne connaît rien du M'Onde en dehors de la Tour écarlate de Sédénie où il a été recueilli. Comme nous découvrons l'empire en même temps que nous, on s'attache forcément à lui, même s'il manque de relief comparé à ses compagnons Scende et Tshan pour ne citer qu'eux. Les deux mercenaires sont plus hauts en couleur. le parcours de Januel est jonché de nombreux personnages, mais ils sont souvent éphémères et passe-partout. En tout cas, ce qui est appréciable, c'est que notre héros n'occupe pas le devant de la scène à lui seul. Un autre personnage que je voudrais mentionner, car j'ai adoré le détester : le prêtre Sol'Cim, manipulateur et vicieux à souhait.

Comme dans toute épopée, les personnages affrontent des "méchants" absolument terribles : ici les Charognards, des morts-vivants assoiffés de sang et de conquêtes. J'ai aimé ces créatures, car bien qu'elles sont détestables et inhumaines, l'auteur fait de certaines d'entre elles des personnages à part entière, dotés d'une personnalité propre. La fin m'a bien plus dans la mesure où elle est assez inattendue.

Le style de l'auteur est très agréable : les descriptions sont excellentes, minutieuses, si précises qu'on s'y croirait. En revanche, c'est assez déconcertant par moment de complètement changer de sujets et de personnages pour se retrouver à l'autre bout du M'Onde. Et puis j'ai du mal avec le format intégral : même pour les séries que j'idolâtre, j'aime faire une pause entre deux tomes, et je ne pensais pas que ce serait aussi difficile d'avaler trois tomes à la suite. Face à ce pavé - plus consistant qu'il n'en a l'air, si si! - j'avais l'impression de ne pas avancer, de piétiner, même si l'histoire me plaisait.

En bref, cette trilogie tient ses promesses et nous offre magie, créatures de rêve et aventures. Loin d'être un coup de coeur, j'ai tout de même apprécié cette longue lecture.
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Je vais essayer de ne pas trop spoiler mais pas évident pour écrire mon ressenti. Donc, je m'excuse d'avance si je donne des informations que certains pourraient trouver trop spoilantes.

Je suis un peu déçue par l'ensemble de la trilogie. Pour moi, elle conserve une bonne note grâce au premier tome et à la plume de l'auteur.

Le premier tome était très prometteur. J'ai beaucoup aimé. On se concentre sur les codes de base. le héros est piégé découvrant ainsi qu'il est spécial et se retrouve poursuivi par un royaume entier.

J'ai trouvé ce tome vraiment bon. Il avait un rythme soutenu et termine sur une révélation à couper le souffle.

Deux ou trois choses m'avaient, toutefois, un peu dérangées. D'abord, le changement soudain et imprévisible de narrateur. A savoir, qu'on passait d'un narrateur à un autre dans s'en rendre compte. Personnellement, il me fallait une ou deux lignes pour identifier que le narrateur avait changé. Ensuite, les prémices d'une éventuelle romance que j'espérais ne pas voir se développer car je n'en voyais pas la nécessité et, en plus, elle ne tenait pas la route.

Après avoir fini, je m'attendais vraiment à retrouver dans le 2e tome ce qui m'avait plus dans le 1er. Et c'est là qu'à commencé ma déception.

La première moitié de l'histoire est molle. On suit principalement trois types de personnages: le héros, le méchant - qu'on découvre - et les compagnons du héros.

Pour ce qui est du héros, d'intéressant et sympathique, j'ai eu cette désagréable impression qu'il était devenu imbu de lui-même, à savoir, qu'il était est l'élu et que c'est lui qui va sauver le monde donc il faut l'aider.

Ensuite, le méchant. Comme je l'ai dit, on le découvre et, directement, ses secrets également. Pas beaucoup de mystère à son sujet, tout est révélé. J'ai trouvé ça dommage car ces informations nous sont jetées comme ça. Elle sortent de nulle part. Ah oui, pas besoin de spéculer, ni de s'interroger, tout est là. Et moi, j'adore spéculer. Aussi, il y a l'art et la manière de donner ce genre d'informations.

Ce sont les chapitres des compagnons qui m'ont tenu en haleine, heureusement. Dans les chapitres du héros et du méchant, on s'ennuie un peu car on parle surtout de mise en place de pouvoir tandis que dans les chapitres des compagnons on a quand même de l'action. Malgré tout, l'histoire n'avance pas beaucoup.

La 2e moitié apporte, cependant, heureusement, l'action nécessaire pour rendre l'histoire intéressante et sauver ce 2e tome. Car, malheureusement, on retrouve, les défauts du 1er tome, parfois en pire.

Je parle des changements de narrateur. Ici, ils sont un peu plus identifiés mais pas toujours nécessaires d'autant que quand un nouveau personnage/narrateur est introduit, on décrit qui il est et sa vie.

Et, bien sûr, la relation sentimentale dont je ne voulais pas s'est développée, un peu trop et trop vite à mon goût même.



Passons au tome 3. Pour moi, c'est le pire. Je ne dis pas qu'il est mauvais, juste que j'ai été encore moins emballée que par le deux.

Dans ce tome, on comprend pourquoi ce sont des "chroniques". On se concentre beaucoup sur le monde et moins sur le héros. On suit des nouveaux personnages, totalement secondaires, et par eux, la lutte contre le mal en dehors du héros.

Tout d'abord, le premier chapitre m'a énervé. Sans vouloir spoiler, il est question de la mère du héros. Sans être sans tâche, on nous la dépeint presque comme une sainte pendant les 2 premiers tomes et, là, je l'ai trouvé des plus antipathiques.



Voilà ce qui m'a le moins emballée. C'est bien raconté mais on suit le héros depuis 2 tomes, on l'a transformé en messie sauveur du monde et celui-ci est pratiquement inexistant.

On ne retrouve celui-ci qu'à la fin. Et, à la fin, on a l'impression d'avoir un lu un truc différent de ce qu'on promet dans le 1er tome. Comme si tout ce qu'on lit ne sert à rien. Même le héros se pose la question.

J'en ressors avec un manque. Certaines choses étaient développées alors qu'elles n'en avaient pas besoin à tel point qu'on nous donnaient des informations sortant de nulle part mais qui auraient pu être intéressante alors que d'autres manquaient cruellement de développement.

Je parais énervée dans mon avis mais je le suis. Ca m'énerve de voir une saga prometteuse dégringoler de tome en tome.
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J'ai lu ce livre dans le cadre d'un partenariat et d'une lecture commune organisé par Book en stock, un blog qui permet d'être au courant de l'actualité éditoriale dans le domaine des littératures de l'imaginaire (SF, fantasy) et des thrillers. Nous étions 11 personnes à lire ce livre très beau offert par les éditions Bragelone, que je remercie.

Ce volume rassemble l'intégrale de la trilogie de Matthieu Gaborit. Il nous emmène dans un monde peuplé de guerriers et de créatures magique au coeur d'un combat entre le bien et le mal, ce qui est un schéma très classique dans les livres de fantasy.

Januel est orphelin et a été recueilli par la guilde des phéniciers, des moines chargés de veiller sur les Phénix. Ces derniers sont un des Féals du M'onde. Les Féals sont des créatures magiques (Licornes, Pégases, Tarasques etc) qui ont chacune donné naissance à un royaume et à une civilisation. Les phéniciers veillent à la renaissance périodique des Phénix et forgent des épées particulièrement redoutables.

A 17 ans, Januel est hanté par des cauchemars liés à son passé et ne se remet pas de la mort de sa mère, tuée par les Charognards issus du royaume des Morts, qui sont les grand méchants du livre. Il se sent coupable de ne pas avoir pu la sauver et pense être un apprenti médiocre. Mais c'est lui qui est désigné pour procéder à la renaissance du Phénix impérial lors de l'anniversaire de l'empereur. Il découvre à cette occasion que l'empire est en guerre contre la Charogne et que les choses ne sont pas aussi simples qu'il l'imaginait.

La renaissance du phénix impérial tourne à la catastrophe et l'oiseau de feu tue l'empereur. Januel est évidemment accusé du meurtre, mais il arrive à s'enfuir avec l'aide de Scende, une mercenaire draguéenne. Après diverses aventures, ils rejoignent la capitale où Januel veut s'expliquer auprès des maîtres de la Guilde Mère.

Il apprend qu'il est le fils de l'Onde (principe du bien) et qu'il a été crée dans le but de détruire la Charogne (principe du mal) . Les charognards arrivent à entrer dans la tour de la Guilde-Mère et les maîtres se sacrifient pour sauver Januel, qui prend le pouvoir sur la Guilde.

Il doit terminer sa formation en Caladre où les moines doivent lui apprendre à maîtriser le Fiel qui habite le coeur du Phénix. Januel part donc avec Scende et Tshan l'archer noir pour rejoindre cette contrée. Mais la guerre entre le M'onde et la Charogne fait rage et Januel arrivera jamais à destination.

Le roman se termine par une hécatombe générale et un dénouement totalement inattendu.

Le héros principal est d'abord peu intéressant, c'est un adolescent naïf et surtout très très gentil, et au fil des pages il devient de plus en plus autoritaire et teigneux, pour devenir carrément très antipathique. Les personnages secondaires sont plus intéressants et complexes que lui (Scende, Tshan et le mère de Januel). Par rapport à d'autres ouvrages de ce genre, l'univers des Féals est facilement accessible.

J'ai un avis assez mitigé sur cet ouvrage, j'ai aimé les aventures des héros, les personnages secondaires de la saga mais je n'ai pas aimé les longues descriptions des combats que l'ont trouve principalement dans le prologue et dans la troisième partie. J'ai apprécié le côté non manichéen des personnages qui ont tous du bon et du mauvais en eux . le livre finit très mal et Januel se rend compte qu'il n'a été qu'un jouet aux mains de puissances qui le dépassaient. La conclusion n'en est pas une et on referme le livre avec beaucoup de questions et peu de réponses. Il y a beaucoup de stéréotypes et certains évènements sont ultra-prévisibles, mais ce livre reste un moment de lecture agréable.

Une autre lecture possible de ce roman serait d'y voir l'évolution spirituelle et psychologique de Januel qui passe de l'enfance (effacé, très gentil et naïf) à l'adolescence (conflits, caractère prétentieux et teigneux, veut se faire remarquer etc.) puis enfin à l'âge adulte où il a intégré et accepté les conflits avec ses parents et la partie sombre de lui-même, le tout raconté sous la forme d'une longue fable de 600 pages. Cette lecture me paraît plus intéressante, mais il s'agit de mon interprétation, je ne suis pas sûre que Gaborit a voulu aller dans ce sens.




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Comme beaucoup de romans Fantasy, cette oeuvre reprend le traditionnel thème du Bien contre le Mal. On assiste à l'évolution, la quête d'un jeune héros destiné à anéantir le mal. La construction de l'histoire reprend un fil conducteur bien connu : l'initiation, la quête, le dénouement final.
Le danger pour ce genre de roman est de ne pas tomber dans le déjà vu, déjà lu. Chose que Mathieu Gaborit réussit parfaitement. J'ai lu un certain nombres de romans fantasy de la même veine, et je n'ai pas du tout eu l'impression d'une relecture. le thème est vieux comme le monde, mais l'histoire est originale.

L'histoire se met donc lentement en place. Certaines personnes n'aiment pas quand ça traîne en longueur, et j'avoue que moi non plus, les présentations de personnages et de lieux qui s'étalent sur un tiers du roman ça m'énerve. Sauf pour ce genre de récit, car je trouve que c'est tout à fait adapté et que c'est justement ce qui donne tout l'intérêt à l'histoire. Donc oui, j'ai apprécié le fait que l'action en tant que telle n'arrive pas immédiatement.
En revanche, le dénouement m'a quelque peu déçu. Je ne l'ai pas trouvé très abouti, presque bâclé. Sur les dernières pages, les actions se suivent, défilent à une vitesse hallucinante, comme si l'auteur voulait absolument faire tenir un maximum d'actions en un minimum de page. J'ai trouvé cela vraiment dommage car en plus d'accélérer le rythme, je me suis sentie un peu perdue au milieu de révélations et retournements de situation de dernière minute.


J'ai beaucoup aimé l'idée de ces dix créatures légendaires incarnant et représentant chacune une région du M'Onde. S'il apparaît rapidement que ce sont les Hommes qui sont au centre de l'histoire, que ce sont eux qui vont faire basculer le M'Onde d'un côté ou de l'autre de la force, on comprend bien que les créatures sont intimement liées à eux, mais aussi à leurs faits et gestes, leurs façon de penser… Les créatures fantastiques restent toujours en arrière plan, visibles derrière chaque action.

D'ailleurs, le titre de l'oeuvre nous l'explique en partie. En effet, il est question ici de la chronique des Féals. Or, féal signifie fidèle, loyal. En l'occurrence ici, il s'agit des hommes fidèles aux créatures de leur région respective. Ceci est ma propre interprétation, peut-être que je me trompe complètement….

J'ai facilement réussi à distinguer les différentes races qui peuplent ce M'Onde. Notamment grâce au fait que derrière ce monde fantastique se cachent de nombreuses références très facilement identifiables. La consonnance des noms, leur apparence physique, des rituels…. J'ai vite fait la comparaison avec les peuples berbères, japonais ou européens.

Cependant, si les peuples sont bien décrits, je n'en dirais pas autant niveau géographique. Au début du livre, il y a une carte permettant de visualiser ce M'Onde. Certes, cela m'a permi de savoir à quoi il ressemblait. Malheureusement, au niveau du récit je n'ai pas du tout été embarquée dans les déplacements des personnages.
Quand Tolkien nous mène du Mont Venteux à Fondcombe, je visualise mentalement le chemin parcouru par les personnages. de même lorsque David Eddings, dans la Belgariade nous emmènent du Val d'Aldur en Drasnie, je n'ai aucune peine à imaginer les lieux. Dans les Chroniques des Féals, je n'y arrive pas du tout. Je fais le lien entre une région et son peuple, mais impossible de cartographier le lieu. C'est dommage dans le sens où cela renseigne mal sur la taille de ce M'Onde, les distances, mais aussi sur la géographie physique (montagnes, fleuves….). de ce côté-là, cet univers est resté beaucoup trop flou pour moi.


J'ai beaucoup aimé le destin du héros, dans la mesure où justement il n'est pas le héros tout puissant qui va tout régler. Son évolution est très intéressante et originale. le petit reproche que je pourrais faire concerne la façon dont il passe de l'innocence à l'offensive. Lorsqu'on fait connaissance avec lui, il a 17 ans. C'est donc pratiquement un adulte. Et pourtant son comportement m'a semblé plus proche d'un pré adolescent timoré que d'un homme de 17 ans. Je le trouvais beaucoup trop gamin pour un jeune de cet âge. D'autant plus que plus tard, des gamins de 12 ans vont se montrer bien plus adultes. Et pour le coup, sa maturité arrive un peu trop brutalement, ce qui donne l'impression que Januel (c'est comme ça qu'il s'appelle) devient brutalement arrogant et imbu de sa personne. Or, je suis persuadée que ce n'est absolument pas le cas.


Pour résumer, Les chroniques des Féals n'est certes pas le meilleur roman que j'ai lu dans le genre, mais il reste tout de même très bon et je le conseille sans hésitation.
Lien : http://voyageauboutdelapage...
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L'univers de Gaborit est à la fois dense, assez impitoyable et sombre, et mis en scène d'une matière relativement classique. Je me suis immédiatement rendu compte que le fait d'avoir joué dans l'univers me donnait beaucoup de clés dès les toutes premières lignes, mais je pense que cela m'a surtout avantagée pour remarquer de petits détails plutôt que de comprendre le fond de l'intrigue. Ceci dit si la dichotomie Onde / Fiel (les deux forces opposées du M'Onde) est j'imagine relativement facile à comprendre il y a tout de même beaucoup de peuples divers avec chacun leurs coutumes, localisations et idéologies et à ce niveau je ne peux me prononcer sur l'efficacité de la présentation de l'auteur puisque j'avais déjà un certain nombres de cartes en main. La carte géographique en début de volume pourra certainement aider les lecteurs tout du moins à se repérer.

Le livre que je vous chronique ici est une intégrale des trois volumes initialement parus : Coeur de Phénix, le Fiel, et le Roi des cendres. Chacun se focalise sur des personnages un peu différents, même si Januel reste le héros de la saga tout du long. J'ai préféré le premier livre aux deux autres car je l'ai trouvé quelque part plus cohérent dans sa construction, même si les deux autres amènent plein d'éléments très intéressants de l'univers.

Si je peux vous conseiller cet ouvrage pour un point, c'est bien l'univers et les peuples et mythes qui le composent. Les Féals sont des animaux fabuleux mi-dieux mi-bêtes, comme le Griffon, le Phénix, le Dragon… Ils protègent leurs peuples individuellement, et le M'Onde tous ensemble, et si leur bestialité doit être maîtrisée et est crainte de nombreuses personnes ils ne sont pas mauvais pour autant. Les peuples, qui ont une grosse tendance à se craindre et se haïr, ou en tous cas à ne pas trop s'entendre, mettent néanmoins en place des alliances sacrées lorsque le besoin s'en fait sentir ou que le Mal s'engouffre dans le M'Onde. Dans le livre on parle beaucoup de la Charogne comme d'un mal ultime, car les Charognards sont en fait des sortes de zombies intelligents, des êtres morts qui survivent encore grâce au Fiel. ça m'a un peu perturbée car dans le jeu c'est le Néant l'ennemi ultime et les Charognards ne sont pas décrits comme des êtres à combattre absolument, ils sont intégrés au monde. Bref, pour un univers qui n'est exploité que sur 600 pages il y a quand même pas mal de créatures différentes et plus originales que ce que l'on trouve à côté, avec des liens intéressants qui sont eux aussi exploités (pas toujours mais parfois) au-delà de ce qui se fait dans ce qui est plus connus. Si j'ai tenté de vous expliquer tout ceci relativement simplement il y a en fait pas mal d'intrigues, de complots, de subtilités très intéressantes à suivre tout au long du livre, sous-tendues par toute la mythologie et les mystères mis en place dès le début.

Cependant j'ai eu du mal sur plusieurs points.

D'abord, Januel fait partie de ces héros à qui j'ai envie de coller des baffes de temps en temps, qui paradoxalement ont des élans d'héroïsme sorti de je ne sais où tout autant qu'ils se savent rien faire de leurs dix doigts car ils ont passé leur jeunesse à l'écart de tout. Mais comme ce sont des Élus, on les laisse faire, et ça m'agace de temps en temps.

Ensuite, ce même Januel tente de violer quelqu'un et là encore même si j'ai cru percevoir que l'auteur tentait de justifier la scène ici et là (aaah le Fiel c'est tellement pratique) ça ne me va pas du tout.

De plus Gaborit a beaucoup de mal selon moi à trouver son public : tantôt le livre est écrit comme du YA, narration simple, retournements de situation éminemment faciles, intrigues tirées par les cheveux coupés en quatre (non mais vous comprenez c'est un être exceptionnel qui a justement connu une situation également exceptionnelle et il est aussi Élu à sa matière alors c'est magique c'est comme ça et tant pis si ça ne colle pas au reste), tantôt on glisse dans quelque chose de plus sombre et plus sérieux, et de très cohérent même si certaines situations de l'univers sont malsaines, ce qui se justifie là par contre totalement car l'univers n'est pas tendre.

En fait c'est un bouquin que je ne peux pas déconseiller parce qu'il y a de bonnes bases et plein de bonnes idées, mais je lui trouve définitivement un déséquilibre interne assez dérangeant qui s'intensifie dans le livre 2 et perdure tout au long de la saga.

Du coup je suis très partagée sur cet ouvrage : d'un côté plein de bons points, l'originalité, de belles descriptions, des éléments très intéressants comme la focalisation sur les Phéniciers qui sont certainement l'un des peuples les plus intéressants à suivre, des personnages secondaires charismatiques, la plongée dans un univers en même temps sombre et trash et fascinant. de l'autre des ratés et incohérences qui ne toucheront pas tous les lecteurs de la même manière mais qui sont bien là à des niveaux divers.
Lien : https://croiseedeschemins.wo..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation

Il était aussi convaincu d'une chose : ces hommes venaient les tuer!
Les assassins se confondaient avec la nuit. Au nombre de treize, ils se glissaient jusqu'à la roulotte et l'encerclaient à pas lents. D'une main, ils brandissaient leurs torches, de l'autre, ils s'accrochaient fermement à la garde ouvragée d'une épée d'onyx. Comme pour accomplir un rituel magique, ils abattirent chacun de leurs flambeaux à un coin de la roulotte et regardèrent monter les flammes dans un silence absolu.
L'enfant s'éveilla en sursaut et flaira d'instinct le danger.
- Maman?, gémit-il.
La jeune femme était déjà réveillée, accroupie au centre de la pièce, immobile comme une louve prête à bondir. Elle avait raflé l'épée courte qu'elle posait chaque soir sur le coffre qui contenait ses précieux grimoires. Elle adressa un geste rapide à son fils, lui intimant de ne pas bouger.
Les mystérieux assaillants s'étaient regroupés dans l'axe de la porte et frémissaient sous leurs capes bercées par le vent.
La meute s'impatientait.
Le meneur récita une incantation entre ses dents. La magie lui coulait des lèvres. Un son rauque jaillit finalement de sa gorge et donna le signal de l'attaque. Au même moment, la teinte des flammes, qui commençaient à ronger les flancs de la roulotte, vira au vert sombre. Le feu des ténèbres.
À la lueur des flammes impies, l'homme révéla sa face cadavérique. Il recula pour prendre son élan et se jeta de toutes ses forces contre la porte, qui céda avec un craquement sinistre. Sa silhouette noire se découpa dans le rectangle lunaire de la porte. Les yeux agrandis par la terreur, l'enfant chercha la main de sa mère et ne rencontra que du vide.
Elle se dressa entre son fils et l'adversaire, la lame pointée devant elle. Puis elle vit les complices de l'assassin pénétrer à leur tour dans la roulotte, trois, puis quatre. Ils lui barraient l'entrée. Elle se dirigea aussitôt vers la lucarne, mais un rideau de flammes s'y engouffra, accompagné d'une épaisse fumée opaque. Impossible de sortir par là aussi. Ils étaient pris au piège.

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Le comportement de ses maitres, le départ de son ami, la force renouvelée de ses cauchemars... autant d'entailles dans le bois nu de son existence.
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-De quoi parlez-vous? De qui?
-D'un ennemi sans visage, d'un ennemi qui n'est rien, et qui, parce qu'il n'est rien, peut se défaire de tout. Le Néant, mon fils. L'Indiscutable Néant qui enrobe ce monde comme une coquille. La matière, ce que tu es, ce que je suis, ici en charogne et à la surface du M'Onde, tout cela est contenu dans sa main. Nous existons à travers lui. Il nous contient.
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La gueule du Féal se dressa vers le ciel. Lui seul percevait l'imminence du drame qui se jouait au large. Petit à petit, les vagues noires prirent de l'ampleur et certaines culminèrent à près de cinquante coudées de hauteur. Elles s'approchèrent dans un grondement comparable à celui du tonnerre et s'abattirent avec une terrible violence au cœur de la cité.
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La dernière phrase d'Ezrah, la devise qu'il évoquait, chacun des phéniciers réunis aurait pu la prononcer en même temps que lui, car eux savaient qui en était l'auteur, ils l'avaient même entendue de sa propre bouche.
"Aucune braise ne mérite de s'éteindre."
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Vidéo de Mathieu Gaborit
À l'occasion de la sortie du tome 2 de la Cité exsangue et de notre mois d'avril entièrement dédié son auteur, Mathieu Gaborit a répondu à nos questions dans ce nouvel épisode à découvrir dès maintenant.
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