Mais toutes les jeunes filles se pâment sur son chemin, on se demande pourquoi… : d’ailleurs, c’est bien connu, quand on a une automobile…
L’« on se demande pourquoi » est la clef de voûte des plus complexes systèmes d’explication du monde : aussi est-il extrêmement utilisé par les métaphysiciens de la morale, dès qu’il s’agit d’établir le pourquoi de la physique du genre humain. L’idée d’auto, ensuite, est accessible de prime abord aux spéculatifs les plus profonds, et non aux seuls concierges de la comtesse ou à leurs deux cents interlocutrices : auto cela signifie, à la torride rencontre des soirs d’été, caresse de douce fraîcheur : cela signifie course et vol le long de chaque peuplier de la verte plaine, ivresse de la fuite vers de gros nuages dorés : vision fantasmagorique des panoramas de Briance, avec des Tramaglini en bicyclette, des Mondelle et d’inépuisables fontaines de cotcotcot dans un nuage de poussière aveuglant, une fois esquivés les bornes les plus zélées, et les clous les plus pervers.
Le mobile authentique de l’action est au cœur de la personne, Panigatti le dit très bien : la voilà, messieurs, la question ! La question des questions !
Sur quoi tous partirent pour la montagne. Gigi, à ses heures de solitude et de rêve, recommença à s’écorcher les genoux sur la dolomie : mais, aux heures de componction, lut Jules César dans la version italienne, en vers, de Giulio Carcano ; aux heures de sociabilité, de comme-il-le-faut, il sua des ruisseaux de fraîches albumines à s’affairer, en vrai chevalier !
Mon livre, en même temps qu’une Éthique, est une Stylistique…, car, dans une œuvre qui se veut modèle, la vertu doit également avoir un style !
Pour italiens... A propos de "L'affreux Pastis de la rue des Merles"