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EAN : 9782846269469
Au Diable Vauvert (01/01/2014)
4.55/5   105 notes
Résumé :
Le 14 octobre 2013, Neil Gaiman a donné une conférence à l'invitation de la Reading Agency, au Barbican Centre de Londres. Voici une retranscription intégrale de son discours.

Né en 1960 en Angleterre, Neil Gaiman est auteur de célèbres comics, scénariste et romancier. Lauréat de nombreux prix, il est lu dans le monde entier.
Que lire après Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l'imaginationVoir plus
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Au sortir d'une flânerie dans la très dense librairie Charybde [129 rue de Charenton, 75012 Paris], avec une rencontre sympathique avec les deux libraires, charybde2 et charybde7, membres actifs de Babelio, j'ai en sus des ouvrages choisis, repéré un mince fascicule , qui est la retranscription intégrale d'une conférence que Neil Gaiman a donné le 14 octobre 2013, mettant en garde la suppression des bibliothèques par souci économique immédiat, en mettant en danger les générations futures…

Cette édition gratuite, destinée aux bibliothécaires, libraires et lecteurs, est offerte par Neil Gaiman et les éditions Au diable vauvert., maison d'édition qui a publié la plupart des textes de ce romancier et scénariste…

Précieuse plaquette qui offre un discours en faveur de la lecture publique et des bibliothèques, lieux sacrés à défendre et protéger pour le présent mais aussi pour les générations à venir.. J'ai choisi trois extraits qui résument fort bien les convictions et la teneur du propos de Nail Gaiman.

« Nous avons besoin de bibliothèques. Nous avons besoin de livres. Nous avons besoin de citoyens instruits. » (p.18)

« Mais les bibliothèques sont une affaire de liberté. Liberté de lire, liberté d'idées, liberté de communication. C'est une affaire d'éducation (ce qui n'est pas un processus qui prend fin le jour où nous quittons l'école ou l'université), de distraction, de création d'espaces protégés et d'accès à l'information. » (p.13-14)

« Les bibliothèques sont en réalité des portes sur l'avenir. Aussi est-il regrettable que, partout dans le monde, nous voyions des autorités locales saisir toutes les occasions de fermer des bibliothèques comme un moyen facile d'économiser de l'argent, sans s'apercevoir qu'ils volent l'avenir pour payer le présent. Ils closent des portes qui devraient rester ouvertes. (p.17) »

Merci à cet écrivain et à cette dynamique maison d'édition pour cette initiative de publier ce texte vigoureux et amplement justifié, quant à cette problématique et nécessité d'être vigilants :

« Je suis venu ici ce soir donner une conférence sous les auspices de la Reading Agency : une organisation humanitaire qui a pour mission d'offrir à chacun les mêmes chances dans la vie en aidant les gens à devenir des lecteurs assurés et enthousiastes. Une organisation qui soutient des programmes d'alphabétisation, des bibliothèques et des individus, et qui encourage ouvertement et effrontément l'action de lire. Parce que, nous-dit-elle, tout change, quand on lit. « (p.6)


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La lecture de ce plaidoyer en faveur de la lecture (de la fiction) par tous et dès le plus jeune âge devrait être obligatoire pour tous les amoureux des livres bien sûr, mais aussi pour les parents, les maires et autres "people" de la sphère politique.

Ce discours de Neil Gaiman a été retranscris dans son intégralité par le journal anglais "The Guardian".
Et c'est un électrochoc !
Tout ce qui est dit est plein de bon sens et d'intelligence, et surtout : de pragmatisme ! (éducation et héritage britanniques obligent) Les arguments et la rhétorique qu'il utilise sont très forts, dignes d'un "We shall never surrender" à la Winston Churchill. Certains se diront que la comparaison est un peu forte - ce qui n'est pas totalement faux - toutefois, lorsqu'on voit le peu d'efforts mobilisés pour faire vivre la lecture , il y a de quoi se poser des questions. Certes, sur le plan économique, la fermeture d'une bibliothèque n'a pas de conséquences aussi dramatiques que la fermeture d'une usine. Mais, faut-il toujours raisonner envers et contre tout en termes de retours sur investissements et profits "chiffrés" lorsqu'on parle de culture ?
Comme Victor Hugo l'avait fait au siècle dernier (mais avec chiffres à l'appui cette fois), Neil Gaiman établi une corrélation entre niveau d'alphabétisation et taux de criminalité.

J'ai trouvé essentielle et même fondamentale l'approche très pragmatique de l'auteur qui insiste sur le fait qu'avant tout la lecture doit être un plaisir. Alors que nos compatriotes français s'évertuent souvent à placer la lecture sur un tel piédestal que la littérature en vient à être vue comme quelque chose de purement intellectuel. Comment s'étonner alors que beaucoup de personnes voient cette activité comme ennuyeuse ? Certes, ce n'est pas le seul facteur. Ceci dit, lorsque les différents éducateurs et (pire encore) l'Education Nationale se décidera à changer les programmes de manière à ce que les jeunes découvrent des textes qui leur parleront et leur seront accessibles plutôt que de s'évertuer à leur faire lire des classiques (et pas toujours les meilleurs) qu'ils ne sont pas armés pour comprendre, on aura fait un grand pas.

L'autre argument intéressant de Gaiman, c'est celui sur les médiathèques dont ils démontrent l'utilité, pas seulement grâce aux livres qu'elles contiennent mais aux accès internet qu'elles offrent. Leur permettant ainsi d'être "dans le vent" et de s'adapter aux besoins "modernes" des adhérents.

A LIRE ABSOLUMENT !!

http://www.theguardian.com/books/2013/oct/15/neil-gaiman-future-libraries-reading-daydreaming
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Au risque d'en choquer certains, au même titre que beaucoup de personnes ont une bible chez eux, tout le monde devrait posséder cet essai. Peut-être devrait il être offert aux enfants qui entrent au cours préparatoire. Trop de parents voient la lecture comme une corvée et une perte de temps.
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Je pense que je vais me décaler quelque peu du très long cortège de fervents supporters de ce discours, de cet essai, d'un auteur dynamique et prolifique, quasiment incontournable depuis plusieurs années. J'ai lu plusieurs fois son texte. A chaque fois, je pensais pouvoir y trouver des éléments lumineux qui le font apprécier des autres lecteurs. Je ratais un truc chez Neil Gaiman. Non... Il pense se mettre à l'abir de toute critique dès le départ en avouant ne pas être objectif. Façon "péché avoué à moitié pardonné". Auteur et lecteur, il cumule en effet les biais. Un peu comme si un boucher défendait l'idée que notre futur dépend du boeuf, de la grillade et de la marinade. L'aveu que Neil Gaiman fait d'emblée ne rend pas sa démonstration imparable ni exemplaire. Il est de parti pris, ce qui rend sa démonstration caduque, même si on est convaincu de la véracité de son propos.

Car, je crois comme Neil Gaiman que notre futur, que mon futur, dépend des bibliothèques, de la lecture et de l'imagination. Mais je ne suis pas du tout convaincu par sa "démonstration". Me lancer dans un débat serait fastidieux et difficile dans le format de Babelio. On peut lancer quelques pistes. Je pense que les bibliothèques "à l'ancienne", des lieux où on stocke des livres et où des gens viennent prendre un livre sans échange d'aucune sorte sont appelées à disparaître. le digital (même si je ne suis pas un fan du "tout numérique") est passé par là depuis 2013, date de son discours. Même si j'aime lire en format papier, je me rends compte que je lis de plus en plus sur PC (pour mon plaisir, mais aussi pour le travail, facette occultée par Neil Gaiman). J'en profite pour signaler et saluer la plateforme lirtuel.be, une initiative francophone belge, qui permet le téléchargement gratuit ET légal de plusieurs centaines d'oeuvres.

Les enquêtes montrent que les gens, et même les jeunes, lisent de plus en plus. Et écrivent de plus en plus. Seulement, le médium a changé. On ne lit plus de la même manière qu'avant. Il y a un soupçon passéiste chez Neil Gaiman qui me perturbe. Façon "c'était mieux avant", ou "rendez-nous les émotions d'avant". Car lire, c'est affaire d'émotion (plus de d'imagination). Je n'éprouve pas d'émotion en lisant une notice de montage d'un meuble suédois. Pourtant, on pourrait remplir les bibliothèques de manuels scolaires et de notices et autres modes d'emploi. Et je pourrais les y lire. Et même, la lecture d'un plan de montage de Lego suscite en moi et chez mon fils des tonnes d'idées et de fascinantes poussées d'imagination. Mais assez peu d'émotion (sauf à la vue du résultat). Bibliothèque, lecture, imagination... devant un plan de montage... je suis dans les clous tracés par Neil Gaiman. Bien sûr je pousse le bouchon.

Mais quelqu'un qui ne lirait que des récits de vie, ou des essais... ce quelqu'un serait-il moins intéressant qu'un lecteur des oeuvres de Neil Gaiman? Non, clairement pas.

Ce discours prononcé par Neil Gaiman avec parti pris, devant un parterre de personnes acquises à sa cause suscite le débat, pose des questions légitimes. On peut aller vers la dématérialisation des bibliothèques. Ce n'est plus un rêve (ou un cauchemar, c'est selon). C'est une réalité. Et pourquoi pas? En quoi est-ce mal? En quoi est-ce intéressant de remplir toutes les bibliothèques des mêmes ouvrages...? Stephenie Meyer, Musso, Lévi, Nothomb, After, ... si je m'en réfère aux bibliothèques de la Communauté française De Belgique, le modèle qui sous-tend les bibliothèques établit un calcul pour la redevance payée par les bibliothèques à la Communauté française en fonction du stock de livres possédés. Plus une bibliothèque possède de livres, plus elle va payer cher en redevance, peu importe que les livres soient empruntés ou pas. En conséquence, les bibliothèques vont se doter de livres dont elles savent qu'ils vont être empruntés. On revient aux blockbusters... pas aux auteurs moins connus. Il y a quelques années, j'ai emprunté le Parrain... et mon ami bibliothécaire m'a signalé que j'avais "sauvé" le livre de la relégation à la cave... Au bout d'un moment, si un livre n'est pas emprunté, il disparaît des rayons... et il est plus que vraisemblable qu'il sombre alors fort rapidement dans l'oubli. Un livre qui n'est plus emprunté, il faut le montrer afin de susciter le désir du lecteur. On fait l'inverse. On montre les nouveautés... et un livre d'un an seulement est déjà obsolète.

Il faut des bibliothèques différentes. Et si elles n'ont plus l'apparence des salles d'antan, eh bien, let it be. Il faut de l'interaction. Des animations. Il faut que le lecteur se fasse violence. Qu'il ou elle arrête de ne vouloir que les mêmes livres. Selon mes bibliothécaires de référence, quelques dizaines de livres comptent pour une très large proportion des emprunts tous les ans. Neil Gaiman, en bon stratège qui ne veut pas se mettre mal avec son public, évite cet aspect des choses. Par ailleurs, lire est un privilège. Il faut se le rappeler maintes fois. Entre bosser dur pour une croûte de pain pour nourrir ses enfants, et lire un bon bouquin pour alimenter les Challenges de Babelio, certain.e.s n'ont pas le choix. Eh oui, il faut quand même se dire que pour beaucoup de personnes, leur futur dépend de leur capacité à avoir un travail, de l'argent, pour pouvoir rencontrer leurs besoins fondamentaux. Et il n'est malheureusement pas rare que des adultes pensent que la lecture est un loisir d'enfant (ils se trompent, bien sûr, mais le discours de Neil Gaiman n'y changera rien), comme le heavy metal et les jeux de rôle sont supposés être l'apanage des adolescents boutonneux (dont je fus, tout en étant resté fan de Metal et de JdR). Enfin, je connais des gens ayant peu d'imagination... et ils lisent... et ils lisent même pas mal. Seulement, ils lisent des choses qui les intéressent. Qui suis-je, qui est Neil Gaiman, pour porter sur ces personnes un jugement de valeur? Non, vraiment, pas convaincu par la thèse de Neil Gaiman, mais j'aime bien ces textes qui provoquent les débats et les questionnements.

Bref, Neil Gaiman prêche les convertis, c'est fastoche. Il est en terrain conquis et il le sait. Je me demande s'il ne souhaite pas -justement- que nous soyons en désaccord avec lui afin que, de nos différence, puisse naître une bibliothèque de demain. Et si vous n'êtes pas d'accord avec moi, vous en avez le droit le plus strict.
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Voici un essai de Neil Gaiman qui m'a beaucoup remué. J'ai aimé ses romans fantastiques comme ses histoires pour enfants et ce titre donnait envie de connaitre les arguments en faveur des bibliothèques, de la lecture et de l'imagination. L'auteur explique très justement pourquoi la lecture est nécessaire : elle permet de développer l'imagination des enfants comme des plus grands. Toutes les littératures se valent car elles sont la porte d'entrée vers d'autres littératures, l'imagination, des rencontres… A lire absolument, à faire lire !
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Nous avons obligation de faire la lecture à voix haute à nos enfants. De leur lire des choses qui leur plairont [...] et de ne pas cesser de leur faire la lecture juste parce qu'ils ont appris à lire. Utilisez le moment de la lecture à voix haute comme un moment d'intimité, un moment où l'on ne regarde pas son téléphone, où l'on met de côté les distractions du monde.
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La vérité, c'est que les individus changent sans cesse leur monde, les individus fabriquent l'avenir, et ils le font en imaginant que les choses peuvent être différentes.
Regardez autour de vous. Je suis sérieux : arrêtez-vous un instant et regardez autour de vous la salle où vous vous trouvez. Je vais vous signaler un détail tellement évident qu'on tend à l'oublier. Le voici : c'est que tout ce que vous pouvez voir, murs compris, a, à un moment donné, été imaginé. Quelqu'un a décidé qu'il était plus facile de s'asseoir sur une chaise que par terre et a imaginé la chaise.
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Si vous étiez prisonnier d'une situation impossible, en un lieu désagréable, avec des gens qui vous veulent du mal, et qu'on vous offre une évasion temporaire, pourquoi ne la saisiriez-vous pas ? Et voilà tout simplement ce qu'est la fiction d'évasion : une fiction qui ouvre une porte, montre qu'il fait soleil dehors, vous procure une destination où vous contrôlez les choses, où vous vous retrouvez avec des gens avec lesquels vous voulez être (et ne vous y trompez pas, les livres sont des lieux réels); et, chose plus importante, durant votre évasion, les livres peuvent aussi vous apporter des connaissances sur le monde et sur votre situation, vous fournir des armes, vous doter d'une armure: des choses bien réelles que vous pourrez rapporter dans votre prison. Des méthodes, du savoir et des outils que vous pourrez
employer à vous évader pour de bon.
comme nous l'a rappelé J.R.R. Tolkien, les seules personnes qui dénoncent l'évasion sont les geôliers. (p.12)



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La fiction a deux rôles. D'abord, c'est une drogue d'appel vers la lecture. Le besoin de savoir ce qui se passe ensuite, de vouloir tourner la page, le besoin de continuer, même si c'est dur, parce que quelqu'un a des problèmes et qu'il faut que vous sachiez comment tout cela va tourner...
...c'est une pulsion très forte. Et cela vous force à apprendre des mots nouveaux, à formuler des pensées nouvelles, à persévérer. A découvrir que lire est en soi un plaisir.
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(…) the second thing fiction does is to build empathy. When you watch TV or see a film, you are looking at things happening to other people. Prose fiction is something you build up from 26 letters and a handful of punctuation marks, and you, and you alone, using your imagination, create a world and people it and look out through other eyes. You get to feel things, visit places and worlds you would never otherwise know. You learn that everyone else out there is a me, as well. You're being someone else, and when you return to your own world, you're going to be slightly changed.
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Dead Boy Detectives | Bande-annonce officielle VF | Netflix France
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Coraline découvre un autre monde qui semble plus agréable que la réalité. Mais pour y rester, il faut...

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se coudre des boutons à la place des yeux
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chanter du karaoké

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