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Michelle Herpe-Voslinsky (Traducteur)
EAN : 9782264023131
139 pages
10-18 (12/09/1999)
3.75/5   10 notes
Résumé :
Résumé:
Lauréat du National Book Award, Ernest J.
Gaines revisite le temps de deux nouvelles le territoire de son enfance, la Louisiane. Prêtant voix au jeune Ti-Bonhomme, un gamin à peine haut de six printemps, il raconte les zizanies et les disputes familiales avec une candeur désarmante et " en comprimé ". Et si parfois " le ciel est gris ", le jeune narrateur de la seconde nouvelle nous rappelle qu'il n'y a pas que la misère, les voitures en panne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Même en Louisiane, les rapports entre hommes et femmes ne sont pas simples. Et même là-bas, c'est les gosses qui trinquent, qui se trouvent partager entre les choix de sa M'man et les dérives de son P'pa. Peut-être que là-bas, les gosses grandissent un peu trop vite, et qu'ils devraient passer plus de temps à jouer aux billes, plutôt qu'à marcher le long de la route, dans le froid humide d'une journée de novembre, pour aller à l'école, pour s'enfuir chez Grand-Ma, pour visiter la voyante du coin venu prodiguer contre 3 pièces les bons conseils à P'pa pour que sa femme revienne…

Voilà pour la première nouvelle que l'on retrouve dans une autre édition sous le titre Ti-Bonhomme ! (cf my chronicle from Louisiane, là-bas)

Seconde nouvelle proposée ici : le ciel est gris.

Toujours avec le point de vue, d'un gamin, légèrement plus vieux, la dizaine d'années avec une rage de dents pas possible. Toujours cette même nostalgie de l'enfance. Je me souviens encore quand moi gamin, ma M'man m'emmenait chez le dentiste. La peur me faisait suer comme si mon âme s'était déplacée dans le bayou. le bruit de la roulette ou de la fraise provoquait des crampes à l'estomac. Je ne voulais pas l'affronter, je voulais rester p'tit, sans souci sans bobo. Je ne connaissais pas encore le Sud, sa chaleur, sa moiteur en été, son ciel gris et ce froid d'une longue journée de novembre. Et cette même tristesse qui ressort de la vie d'une famille noire dans ce Sud profond. Qui aurait pu penser qu'aller voir un simple dentiste devient une expédition si humaine. Affronter le froid et la grêle, la faim et la misère, la ségrégation et le regard des autres, des noirs, des blancs. Mais y découvrir aussi l'espoir, celui de voir au coin d'une rue, un sourire, une précieuse aide qui réchauffe le coeur en cette journée grise de novembre. Il pleut, il grêle, et malgré tout, il y a de la lumière, de l'émotion, de l'humain.

[...]
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Deux nouvelles composent ce recueil. Ernest J. Gaines écrivain afro-américain remonte le temps et revisite son enfance en Louisiane dans le Bayou.
Dans une longue journée de novembre c'est Ti-Bonhomme le narrateur. Il est pas bien grand, 6 ans à peine. Il fait encore pipi au lit ou à l'école mais il aime sa maman et il aime son Papa alors lorsque la colère gronde entre eux, Ti-Bonhomme est très malheureux. ... tout cela à cause d'une voiture !
Le ciel est gris : il fait froid, il pleut il grêle et James a mal à sa dent. Bayonne, la petite ville la plus proche, le car avec les places du fond réservées aux noirs , le cabinet du dentiste et la salle d'attente. La vie est dure, la faim, le froid, la misère omniprésents et la révolte qui murmure..
Un auteur que j'ai découvert par le plus grand hasard sur une étagère de ma bibliothèque, un auteur que je me promets de découvrir plus avant.
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UNE LONGUE JOURNÉE DE NOVEMBRE d' ERNEST J. GAINES
2 nouvelles.
La Louisiane, novembre, il fait froid, c'est Ti Bonhomme qui raconte. Un soir sa mère lui dit qu'ils déménagent chez Grand Ma et oncle Al, car son père passe tout son temps avec sa voiture, rentre de plus en plus tard, alors maman en a marre. Avec tout ça Ti Bonhomme n'a pas appris ses leçons, pisse sans sa culotte, a peur d'être puni par la maîtresse qui d'ailleurs fait un mot à ses parents. Les enfants se moquent de lui même Lucy sa copine. Quand le père rentre à la maison il n'y a plus personne, alors il comprend qu'ils sont chez Grand Ma qui le prend pour un bon à rien et il va tout mettre en oeuvre pour récupérer sa famille. Pour y arriver il ira bien au delà de ce qu'il envisageait…
James a mal aux dents mais ne veut rien dire à sa mère, il sait qu'elle n'a pas d'argent. Mais maman voit bien qu'il a mal alors elle fait venir Mr Baptiste qui soigne avec des prières mais ce sera sans effets. Ils prennent le bus pour la ville, James sait qu'il doit s'assoir après la pancarte, au fond, les sièges pour les noirs. Il y a foule chez le dentiste, ils doivent revenir l'après-midi mais maman n'a pas d'argent pour déjeuner, payer le dentiste et le retour en bus… Dans cette noirceur ambiante surgit une vieille femme blanche…
Toujours un grand plaisir de lire Gaines dans ses romans ou ses nouvelles, il nous fait revivre la réalité quotidienne de l'apartheid en Louisiane avec un minimum de mots, une économie de phrases pour un maximum d'efficacité. Un livre plein d'humanité.
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Ernest J. Gaines est l'un de mes écrivains préférés. J'ai lu tous ses ouvrages. Autobiographie de Miss James Pittman est pour moi un petit chef d'oeuvre. Dites-leur que je suis un homme, lauréat de National Book Award, est un roman absolument bouleversant. Mais c'est avec Une longue journée de novembre que j'ai découvert cet écrivain afro-américain né en 1933 sur une plantation de coton.

Dans ce recueil composé de deux nouvelles, Gaines revit en quelque sorte son enfance en Louisanne. Dans le premier texte éponyme, une mère décide de quitter le foyer avec son fils. le mari est trop absent depuis qu'il a acheté une voiture. Ne supportant plus de le voir rentrer chaque nuit à deux heures du matin, sa femme fait ses valises. L'histoire est racontée par Ti-Bonhomme, l'enfant du couple. Une immersion dans la vie quotidienne des coupeurs de canne à sucre du sud profond. Beaucoup de dialogues, quelques échanges savoureux, un père un peu couillon et une femme qui, à l'évidence, porte la culotte. Ti-Bonhomme essaie de comprendre le monde des adultes avec ses mots à lui. C'est simple et touchant.

La seconde nouvelle met en scène un gamin de huit ans et sa mère. Il a une rage de dent, il faut l'emmener en ville pour le soigner. La mère a de quoi payer le bus et le dentiste, pas plus. En partant de bonne heure, ils devraient être de retour avant onze heures et elle pourra aller travailler dans les champs en rentrant. Mais la salle d'attente est bondée et lorsque la pause du midi arrive, le cabinet ferme ses portes sans que le gamin ait pu être soigné. Mère et fils vont traîner en ville dans un froid glacial, sous la grêle, en attendant la réouverture. le gamin est gelé et crève de faim mais il ne dit rien. Il sait que sa mère n'a pas les moyens de lui payer un repas. A travers le regard du fils se dresse le magnifique portrait d'une maman fière et indomptable.

Deux très beaux textes, racontés à hauteur d'enfant. La prose est limpide, d'une désarmante simplicité qui fait mouche. Sans doute l'idéal pour appréhender l'univers de ce grand écrivain américain. le recueil publié par les éditions 10/18 en 1996 est aujourd'hui épuisé. Liana Levi a ressorti la première nouvelle dans sa collection Piccolo sous le titre Ti-Bonhomme. Il serait néanmoins dommage de s'en contenter tant le deuxième texte, absent de cette réédition, est un petit bijou.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Belle découverte de cet auteur afro-américain né en 1933 dans une plantation à travers deux nouvelles écrites à hauteur d'homme et au plus pur du vécu, qui nous font vivre et ressentir fortement sous deux angles différents la condition des Noirs de Louisiane dans ses années de jeunesse.
Après "Une longue journée de Novembre" qui introduit un peu de théâtre et de farce glauque à travers les yeux de Ti-Bonhomme suivant, incrédule et déchiré, du haut de ses six ans ses parents se séparer et se retrouver dans une pantomime digne et misérable qui leur tient lieu de vie, "Le ciel est gris" nous ramène brutalement au réel de la ségrégation, du mépris et de la faim qui tenaille cette mère magnifiquement digne et son fils, en mission dans la ville des Blancs pour le faire soigner d'une rage de dents qu'elle n'a pas les moyens de payer.
Un auteur reconnu et enseigné aux Etats-Unis que ce court recueil me donne envie de découvrir plus avant, tant cette lecture faite de mots simples et d'émotions brutes a été intense.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Maintenant je sais où on va. Dans les faubourgs derrière la ville où les gens de couleur vont manger. Ça m’est égal de pas manger. J’ai déjà eu faim. Je peux le supporter. Mais je peux pas supporter le froid.
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- Elle est pas heureuse où elle se trouve, elle dit.
- Elle est chez sa maman, papa dit.
- T'as pas besoin de m'apprendre mon métier, madame Toussaint lui dit. Je le sais où elle est. Et je dis quand même qu'elle est pas heureuse. Elle aimerait beaucoup mieux être dans sa maison. Les femmes elles aiment être dans leur maison. C'est leur monde. Vous les hommes, vous avez si bien saccagé le monde extérieur qu'elles s'y sentent perdues, déplacées. Sa maison, c'est son monde à elle. Y a que là qu'elle peut faire ce qu'elle veut.
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Un nègre à la peau claire avec les dents de devant écartées de la sorte, ça peut pas être un bon nègre.
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