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Christian Garcin (Traducteur)
EAN : 9782374253879
432 pages
Rue de l'échiquier (20/01/2023)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Écrivain quadragénaire en pleine crise existentielle, Patrick Hamlin quitte la côte Est des États-Unis pour se rendre à Los Angeles. Alors qu’il est censé superviser l’adaptation à l’écran de son roman, il se retrouve chargé par la production de surveiller Cassidy Carter, premier rôle du film et jeune starlette, dont le comportement fantasque menace de faire dérailler le projet.
Entre les caprices de celle-ci et les appels téléphoniques de sa femme – qui se c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ecrivain, Patrick Hamlin se retrouve sur le tournage du film tiré de son roman. Quittant sa côte Est pour Los Angeles, Patrick doit prendre en charge Cassidy Carter, la star du film, et la surveiller car la jeune femme est sujette à quelques fantaisies incontrôlables. Alors que Patrick peine à maintenir le dialogue et le contact avec sa femme partie se réfugier, avec leur fille Nora, dans une communauté pour soigner son éco-anxiété chronique, les choses commencent sérieusement à déraper dans la vie du romancier. le tournage devient de plus en plus chaotique, la Californie subit des incendies ravageurs alimentés par une sécheresse sans précédent et l'eau potable a quasiment disparu, remplacée par un ersatz nommé WAT-R qui semble avoir des effets néfastes sur les consommateurs.

Comme il est déroutant de fermer un livre qu'on a pris du plaisir à lire mais dont on a l'impression de ne pas avoir compris grand-chose ! C'est ce qui se passe ici avec ce roman qu'il est bien difficile de définir.

Le récit nous plonge dans un avenir qui ne semble pas si éloigné que cela. Les bouleversements climatiques dépeints ici, même s'ils sont amplifiés, ne semblent pas si loin d'arriver. Mais nous sommes aussi dans un roman légèrement dystopique (est-ce qu'un récit peut-être « légèrement » dystopique » ?) avec cette histoire de boisson synthétique.

La lecture est par ailleurs inégale. Les premiers chapitres sont difficiles, on peine à entrer dans l'histoire. Puis, d'un coup, un déclic se fait, et le récit devient prenant avec le personnage de Patrick tiraillé entre son envie de comprendre ce qui se cache derrière cette mystérieuse WAT-R, et qui se lance dans une véritable enquête avec l'aide de Cassidy, et l'incompréhension face aux réactions de sa femme dont il est éloigné et avec laquelle il n'arrive pas à renouer le dialogue. Puis l'intérêt s'émousse avant la conclusion du roman qui viendra sans réellement éclaircir les nombreuses questions soulevées tout au long de l'histoire.

Tous les liens ne se font pas naturellement entre les personnages et les différents rebondissements du récit, laissant de nombreux doutes dans l'esprit du lecteur. Mais on peut reconnaître au roman cette qualité de ne pas laisser indifférent et de susciter nombre de réflexions. Par ailleurs, l'écriture est très riche, précise, parfaitement maîtrisée et c'est indéniablement un grand plaisir de lire un livre à l'esthétique littéraire aussi poussée.

Un roman aux multiples strates (sociales, écologiques, dystopiques, enquête) dont chacun retirera quelque chose selon sa compréhension de l'intrigue et le niveau auquel il positionnera sa lecture.
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Direction Los Angeles pour Patrick, un écrivain qui s'est vu proposer d'adapter son roman au cinéma. Des rêves et des projets plein la tête, il va pourtant très vite déchanter. Relayé au rang de chauffeur de la star Cassidy, premier rôle imposé par la production, il n'a pas son mot à dire sur le tournage et découvre un scénario un peu différent de ce qu'il a écrit.

Et Patrick n'est pas au bout de ses surprises puisqu'il découvre que la Californie est équipée d'un nouveau réseau de canalisations privatisé distribuant de la WAT-R, eau de synthèse destinée à pallier le manque d'eau naturelle. Cassidy met en garde son nouvel acolyte contre les effets néfastes de cette dernière.

Parallèlement, nous suivons sa femme et sa fille parties en retraite à Earthbridge pour vivre en harmonie avec l'environnement.

Une lecture riche, dense et intéressante qui nous interroge et nous bouscule. Si l'on pense être assez loin de la réalité avec cette eau artificielle, nous espérons secrètement que ça le restera. À travers ce livre l'autrice dénonce un monde à deux vitesses, l'urgence climatique et l'impact de l'homme sur l'environnement. Au fil des pages, nous observons la construction de l'eco-anxieté d'Alison, la femme de Patrick, sa prise de conscience écologique, ses interrogations sur l'avenir de notre planète. Nous découvrons également l'enfance de Cassidy, les auditions, la course à la célébrité, un monde superficiel fait de fête, de chirurgie esthétique et d'argent. Lorsque Patrick et Cassidy décident de mener leur enquête sur la WAT-R, le rythme s'accélère et il est impossible de lâcher le livre jusqu'à en connaître le dénouement. J'ai apprécié ce va et vient entre les côtes est et ouest des États-Unis nous offrant un contraste édifiant entre deux modes de vie. Une enquête où l'autrice exploite à merveille la colère, l'éco-responsabilisation et les réactions humaines parfois déroutantes.
Un roman singulier et résolument contemporain qui nous glace le sang autant qu'il nous donne chaud...
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Qu'elle est la signification du réel, et comment en extraire de son corps immatériel l'idée d'une construction mentale nous propulsant vers une cartographie renouvelée ? Les littératures de l'imaginaire n'ont de cesse depuis leurs inventions respectives de questionner ce dernier. Souvent partant de son postulat pour, par un habile jeu de réflexion ou d'aversion, faire basculer le lecteur dans un registre souvent à l'opposé évoluant dès lors dans des limbes de l'inventivité où la limite ne se situe plus dans une réalité physique, mais se pulvérise totalement en se confrontant à l'immensité des possibles.

Nous pourrions par extrapolation supplanter notre réalité « objective », du moins notre prisme de réalité en l'opposant à la réalité du monde quantiques, tout comme celui de l'immensité de l'univers. Finalement, le réel devient multiple dans un même espace, un tout qui serait empirique permettant ainsi de laisser cohabiter des réels ensembles.

Cette réalité multiple nous en faisons plus ou moins l'expérience dans notre quotidien, et l'éprouvons en le confrontant à d'autres individus. C'est en cela que notre société se fait souvent de combats passionnés, mais aussi de déni bien ancré développant une réalité « alternative » bien souvent désarmante.
C'est ainsi que nous pourrions aborder le roman d'Alexandra Kleeman, le très malicieusement nommé « du nouveau sous le soleil ».

En suivant l'écrivain Patrick Hamlin, qui vient à quitter la côte Est des Etats-Unis pour suivre le développement du film qui adapte son roman, nous basculons dans une forme de réalité alternative. Une côte Ouest qui perd ses repères et le rôle de chacun. C'est ainsi que Patrick de consultant sur le film, se retrouve chauffeur pour l'actrice principale, Cassidy Carter, et le film semble prendre une tournure bien éloignée de ce qu'il a pu écrire. Dans un Hollywood où certaines personnes ne sont plus nommées que par une fonction, et où l'eau potable est devenue en denrée précieuse et extrêmement cher, Patrick découvre un nouveau monde, celui où l'eau est remplacée par une marque, Wat-R, semblant avoir des effets secondaires étranges sur les consommateurs, ainsi qu'un environnement qui est voué à disparaître dans un incendie perpétuel aux abords de la ville.

Comme un point de vu différent, en parallèle, sur la côte est, nous pouvons découvrir la femme de Patrick et leur fille, Nora, qui décide de profiter de l'absence de l'écrivain pour partir en retraite spirituel et matériel, dans un mystérieux camp, où chaque matin des adieux sont présentés aux plantes et animaux disparu de la Terre à cause de l'homme.

Bien que semblant prendre ses marques dans une forme de récit d'anticipation, et nous pouvons constater que le roman d'Alexandra Kleeman coche un certain nombre de cases, il s'agit ici d'une forme plus minimaliste, évoluant dans une zone grise, où là aussi le genre devient multiple. Car « du nouveau sous le soleil » est un roman en mutation, une narration qui évolue et s'adapte à l'histoire pour brouiller les pistes. Ainsi, le roman se fait tour à tour récit social, roman post modern, récit d'anticipation, histoire d'enquête ou encore quête spirituelle. de cette multiplicité de styles, nous ne pouvons que nous confronter à ces réalités réalités qui s'adaptent et s'affinent suivant les nécessités d'un contexte.

Alexandra Kleeman impressionne également, au delà de l'histoire passionnante, par son écriture. D'une grande maîtrise et d'une finesse d'analyse rarement lu, la comparaison avec Don Delillo s'impose tant nous pouvons ressentir cette même virtuosité et cette même aisance à décortiquer la psyché humaine.

« du nouveau sous le soleil » est un roman captivant, qui en osant pousser les potards un cran au-dessus de notre présent, déploie un univers qui n'a rien à envier à des auteurs comme Bret Easton Ellis, Chuck Palhaniuk ou comme dit plus tôt Delillo. Une certaine idée du roman satirique social et politique recadré à l'échelle de l'individu. Un individu confronté à un monde de loi, de non-dit, et d'entreprises plus que puissante et en capacité de dicter la marche du monde.
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Nous voici sous le soleil brûlant de Los Angeles. L'eau étant en pénurie, les Californiens consomment de la WAT-R, un substitut d'eau créé en laboratoire qu'ils utilisent pour se doucher, éteindre les incendies qui font rage... et pour s'hydrater. 💧Mais cette boisson synthétique ne cacherait-elle pas de sombres secrets ?

C'est dans ce climat étouffant que Patrick Hamlin, écrivain, voit un de ses romans adapté en film avec en tête d'affiche une jeune vedette, Cassidy Carter. Il est engagé en tant que producteur sur le projet mais se retrouve surtout à accompagner cette dernière dans ses déplacements. Malgré le fait que nous suivions Patrick pendant la quasi totalité du roman, c'est au personnage d'Alison, sa femme, que je me suis davantage identifiée.

Ne supportant plus de voir leur fille grandir dans un monde dévasté, celle-ci est partie faire une sorte de retraite spirituelle en vue de soigner sa dépression induite par son éco-anxiété. Nous avons donc d'un côté le monde du cinéma et sa démesure, de l'autre une conscience aiguë de la souffrance de notre planète. Et entre les deux, des rapports humains compliqués par les défis auxquels nous sommes confrontés, nos sentiments, les sensibilités et les ambitions personnelles.

Ce roman arrivera sans nul doute à vous glacer le sang malgré la température actuelle. L'avoir lu pendant une vague de chaleur a rendu mon expérience de lecture encore plus inquiétante. « du nouveau sous le soleil » est une critique de notre société de consommation qui est là pour nous rappeler à travers une fiction efficace que nos ressources sont précieuses... tout comme les personnes qui nous entourent et qui nous aiment.
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