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4,27

sur 12230 notes
À la vue des 600 critiques, ce roman n'a visiblement plus besoin d'être présenté.

Nous sommes à Beauville, où "vivent Juifs, Arabes et Noirs", et suivons Madame Rose ainsi que le petit garçon Momo (Mohammed).

On suit l'histoire à travers la narration de Momo.

Les thèmes abordés sont l'abandon, la prostitution, les origines, la religion et la pauvreté.

La syntaxe m'a dérangé au début, c'était assez décousu... car le récit est fait avec des mots d'un enfant de 10 ans et beaucoup de répétitions.

Même s'il m'a été compliqué de rentrer dans le récit, c'est une histoire très attachante.

Brûlant d'actualité, en France, est-ce la fin du tabou du suicide assisté ?
En tout cas, une convention citoyenne s'est prononcée pour sa légalisation et une promesse de loi a été présentée.
Je pense que ça va bien au-delà du "Pour ou contre"...

"Elle ne voulait pas entendre parler de l'hôpital où ils vous font mourir jusqu'au bout au lieu de vous faire une piqûre. Elle disait qu'en France on était contre la mort douce et qu'on vous forçait à vivre tant que vous étiez encore capable d'en baver"

Les mots de Momo sont percutants :

"Je sais qu'on a beau en baver, il vous reste toujours quelque chose à apprendre."

C'est un très bon classique de la littérature française que je recommande chaudement.
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"La vie, c'est pas fait pour tout le monde"
Une parmi d'autres des conclusions de Momo, enfant ou ado, il ne sait pas; fils d'une pute, ça il sait. Dans son clandé de Belleville, au sixième sans ascenseur, c'est Madame Rosa qui fait la loi. Madame Rosa, qui a été belle un jour, qui est revenue d'Auschwitz pour se défendre avec son cul dans Paname et qui aujourd'hui s'occupe de gosses comme lui. Les amis de Momo, ceux sur qui il peut compter en cas de coup dur, ils sont "proxynètes", aveugles ou "travestites"; ils sont juifs, arabes ou noirs; souvent, ils sont vieux mais ils ont l'avantage d'être là. Momo, du haut de ses 10-14 ans, il va prendre les choses en mains pour pas que Madame Rosa finisse comme un légume à l'hôpital; parce que c'est comme cela qu'on finit puisqu'on peut pas avorter les vieux !

Quel bouquin ! Une leçon d'humanité, une claque à la bien-pensance, un uppercut au racisme ordinaire ! Un roman qu'on dévore un sourire aux lèvres et les larmes aux yeux. On voudrait le prendre dans ses bras ce Momo qui raconte sans filtre, avec sa compréhension du monde qui sonne tellement juste.
Quelle prouesse pour l'auteur que d'être parvenu à se mettre dans la peau de Momo et à nous livrer une histoire si tragique dans la bonne humeur. Les sujets sont délicats et le lecteur rentre dedans de plein fouet.

Et le tout est encore si moderne, alors que le roman a été écrit il y a presque 50 ans. Un vrai bijou, que j'avais lu ado sans en prendre la mesure et que je reçois 30 ans plus tard comme un cadeau que je viens de déballer pour la première fois.
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Momo, un garçonnet de dix ans veille de plus en plus sur Madame Rosa, comme elle s'est jadis occupée de lui et de tant d'autres.

Elle est aujourd'hui affaiblie par les épreuves et la maladie mais ces enfants, nés au mauvais moment et au mauvais endroit ont toujours pu compter sur sa grandeur d'âme. Elle acceptait, en effet, ce que les parents lui payaient, et même, quand ils ne donnaient rien.
Momo justement est dans ce cas. Il deviendra son préféré et l'aidera à s'occuper des autres.

Mais le temps passe et "les vieux coulent". Madame Rosa, âgée, coule. Lui n'est pas vieux et a la vie devant lui.
Le portrait croisé d'un garçon qui s'éveille face à sa bienfaitrice qui décline. Les deux, cernés par des personnages hauts en couleur, pour qui chaque épreuve est une invitation à la vie.
Rythme enlevé et propos brillant.
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Un bon roman d'amitié ou d'amour tout court. La narration est très vivante et évolutive, il y a de quoi s'attacher à Mohammed, et son amour pour madame Rosa est très touchant. J'ai aimé le livre aussi bien des personnages et tout ce déséquilibre qui les hante de temps en temps, bien sûr, chacun à sa façon. La vie devant soi est un mélange de cultures, de croyances, de religions, de pratiques, de sentiments. Tout se déroule autour d'un immeuble qui rassemble des personnes de différente culture allant des Juifs, des arabes, des français jusqu'aux africains, ça fait que le livre soit haut en couleurs, surtout que c'est dans le regard d'un gamin de dix ans qu'on côtoie ce monde. Et lui, il découvre toutes ces couleurs autour de lui, de sorte qu'il se fait un petit philosophe...interroger son monde, et répondre lui-même d'après ses sensibilités!
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Un roman à la fois drôle, touchant et émouvant. Avec un regard sincère, plein de candeur, tendre et surtout une vision juste.
Romain Gary dépeint la vraie vie : un monde où la réalité est dure mais qui possède toutefois une douceur cachée dans les lieux et personnes les plus obscurs.
Momo, par son regard d'enfant, montre la cruauté qui l'entoure mais son envie d'échappée fait l'éloge d'un magnifique espoir qu'on ne devrait pas laisser s'enfuir en grandissant. Même si l'enfant mûrit, gagne en maturité, sa candeur reste intacte.
Nous retrouvons là un Romain Gary dans un récit toujours aussi efficace et pertinent. Où la tolérance prône et l'ouverture d'esprit est de rigueur. Un grand homme qui offre encore une fois une magnifique leçon de vie.
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C'est un roman magnifique et inoubliable. Pour une fois, le jury Goncourt a couronné en 1975 une oeuvre qui fait vraiment partie du patrimoine littéraire francophone. Et cette récompense est la seconde obtenue par R. Gary, par l'utilisation habile d'un pseudonyme, E. Ajar

Mais, bien évidemment, là n'est pas l'essentiel. Tout a été déjà dit sur ce roman et je ne peux qu'apporter tardivement ma contribution à la critique laudative de ce roman. L'histoire racontée, les deux personnages principaux (Momo et Madame Rosa), leurs relations, leur rapport au monde extérieur... tout est empreint à la fois de réalisme, de poésie, d'une authenticité profonde, d'une humanité bouleversante. L'incroyable fin du roman, crépusculaire, est le couronnement d'une oeuvre que je considère comme exceptionnelle.
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Momo, Mohamed, a 10 ans ; Il est un « fils de pute » abandonné et élevé clandestinement par une ancienne prostituée juive, madame Rosa.
Une relation simple, faite d'amour unie ces deux là.
Mais l'état de santé de madame Rosa se dégrade très rapidement plongeant les deux êtres dans un désarroi terrible. L'amour transpire mais ne s'exprime que difficilement

Les effets de fraîcheur liés au langage enfantin et primaire des personnages peuvent paraître un peu lassants mais ils révèlent tellement de nobles vérités que l'on excusera la répétition d'autan qu'ils sont la véritable assise de ce roman, prix Goncourt 1975. Les inventions langagières sont croustillantes.

Tout comme nous disons que la vérité sort de la bouche des enfants, elle sort aussi de la bouches des gens simples ayant le coeur sur la main ; aussi ce court roman nous place quelques belles et nobles idées bien senties, si simples et pourtant si vraies qu'elles ne peuvent s'exprimer qu'à travers la bouche d'un enfant afin de ne pas trop nous ébranler. Et pourtant, à travers des propos enfantins se développe un véritable plaidoyer pour l'euthanasie, pour l'amour, pour le respect.
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Du haut de ses 10 ans, enfin il pense qu'il a 10 ans, mais en réalité il en a peut-être plus, Momo nous raconte sa vie.
Et que dire de sa vie ?
Elle tourne autour de celle qui l'élève, Madame Rosa une ancienne prostituée d'origine polonaise qui a connu les camps de concentration après avoir été arrêtée lors de la rafle du Vel d'hiv.
Et même si Madame Rosa est revenue vivante d'Auschwitz, elle en a gardé bien des traumatismes et se réveille souvent en panique pour aller se réfugier dans la cave de l'immeuble.
Immeuble dont les escaliers qui mènent au sixième étage dans lequel elle vit deviennent de plus en plus problématiques pour cette vieille femme maintenant obèse et bien souffrante.
Oui mais voilà, celle qui a élevé tant d'enfants de prostituées et qui se meurt, ne veut pas, surtout pas aller à l'hôpital.
Et Momo quant à lui sait bien que si Madame Rosa n'est plus là, lui ce qui l'attend c'est l'Assistance Publique, d'autant que Momo ne sait rien de lui, ni sa date de naissance ni son vrai prénom qui semble être Mohammed, a priori il est arabe et musulman, mais surtout Madame Rosa lui a fait faire de faux papiers, alors si il est contrôlé, qu'adviendra-t-il de lui ?
Momo du haut de ses 10 ans va tout faire pour maintenir Madame Rosa chez elle en appelant à la rescousse tous leurs voisins dont la situation ne semble pas beaucoup plus légale que la sienne.
Joli livre raconté par Momo avec son regard d'enfant évoluant dans un milieu qui ne devrait pas être celui d'un enfant, et qui nous raconte avec ses mots à lui et parfois des mots d'adultes employés à la place d'autres par cet enfant débrouillard avec qui on ne peut que rire, pleurer, espérer et croire que la vie qu'on a devant soi sera belle.
Un livre qu'on referme avec une petite larme au coin de l'oeil.
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AMITIE/AMOUR DANS UNE SOCIÉTÉ A LA DERIVE

BRILLANT, l'auteur a réussi à influer tendresse, subtilités, vérités, propos censés, et Amour ...

A lire absolument.
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Merveilleux roman.

Un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire sur la vieillesse. Non pas qu'il la dépeigne comme un âge doré ou même enviable, mais parce qu'il en parle avec une humanité, une empathie, un amour rarement rencontrés, et pas qu'en littérature.

Il m'aura pourtant fallu du temps pour rentrer dedans. Il parle un fameux baragouin, le Momo. Quand j'étais petite, ma maman tenait un recueil de ce qu'elle appelait nos "bons mots", ces mots, expressions ou réflexions erronés, naïfs et drôles que sortent les enfants. Avec Momo, elle aurait eu de quoi écrire... Ben, tout un livre.
Mais on s'habitue, après quelques efforts au début comme quand on lit une langue étrangère qu'on comprend mais qu'on est encore peu habitué à lire, on finit par rentrer dans la musique, et la magie opère. Ce livre, on voudrait en noter toutes les phrases en citations. On sourit si souvent, on s'arrête pour laisser certains passages résonner en soi, et on suit la montée en intensité émotionnelle vertigineuse jusqu'à la fin... Bouleversante.

Un très, très beau moment de lecture, de ceux qui me resteront en mémoire pour longtemps.
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