Eldorado

Certes, c'est plutôt bien écrit. le sujet est d'actualité. C'est ce qui m'interpelle, certains auteurs n'hésitent pas à "surfer" sur l'actualité par opportunisme intéressé. Cet ouvrage m'a donné l'impression de ne pas avoir été "pensé" en amont, d'une écriture dans l'urgence ( sur commande?)
L'histoire (malgré tout) est réduite à son minimum.
Le côté Africain m'a intéressé, ce fondre dans la peau d'un émigré clandestin, était une expérience intéressante, je ne peut que regretter que le personnage n'ai pas été davantage approfondi. Quel était son passé? Pourquoi émigre t'il ?( même si l'on peut deviner les réponses).
Par contre le côté Italien de l'histoire m'a laissé perplexe.Autant je peut comprendre la dépression de ce commandant de navire qui passe son temps à refouler les immigrants, autant la suite de son parcours m'à paru totalement irréaliste. En résumé, un sujet intéressant, malheureusement survolé.

Laurent GAUDE. Eldorado.

Décidément les livres de Laurent GAUD2 sont à marquer d'une pierre blanche. Chaque lecture éclaire une vérité intemporelle. Ce sont des chefs-d'oeuvre. J'ai lu « Salina », « Danser les ombres », « Ecoutez nos défaites » et aujourd'hui j'ai saisi « Eldorado ». Encore une très bonne surprise.

Bien que ce roman soit sorti en 2006, il ne m'avait pas été permis de le lire à l'époque. Mais depuis , il n'y a eu aucun changement. le thème est l'exil, les migrants, la fuite, par ceux qui le peuvent, qui ont de l'argent, quel que soit le moyen, peuvent prétendre à fuir leur pays en raison de guerres tribales, de luttes fratricides, de guerres civiles, laisser la misère derrière soi et aller vers « L'eldorado ». C'est bien connu, l'herbe est plus verte dans le pays voisin. Mais les chemins pour atteindre ce pays nappé de toutes les couleurs, détenteur de toutes les richesses est long, ardu, difficile, pénible, jonché d'obstacles et les rencontres ne sont pas toutes de bon aloi. Il fait faire preuve de ténacité, de volonté, marcher, marcher, fuir les forces de police, la police de la mer, les voleurs, les marchands d'esclaves pour atteindre ce lieu mythique.

le commandant Salvatore Piracci erre dans les ruelles de Catane, sa ville natale. Il se sent surveillé, espionné et il retrouve une jeune femme, qu'il a sauvé de la noyade, dérivant sur un bateau, le Victori, rempli de migrants, et abandonné par les passeurs, il y a deux ans déjà. Cette jeune femme a perdu son enfant lors de sa tentative d'exil. Elle recherche l'armateur, afin de lui faire payer la perte de son bébé. Deux ans après le drame, elle a préparé sa revanche mais a besoin d'une arme et demande cette dernière au commandant. Va-t-il accéder à sa demande ?

Dans ce récit, Laurent GAUDE nous retrace la route suivie par deux frères qui fuient le Soudan, Soleiman et Jamal. Parvenus à la frontière de la Libye, Jamal exhorte son frère à poursuivre sa quête seul : il lui révèle qu'il est gravement malade et ne peut continuer le chemin vers la liberté. Soleiman va trouver un « frère » qui lui offrira le prix du billet pour l'exil. Mais Soleiman et Bourbakar, vont-ils passer la frontière, à Gibraltar, poursuivi par la police marocaine ? Poseront-t-ils les pieds dans le no man's land et pourront-ils bénéficier de l'accueil en Espagne et choisir ensuite leur destination finale. Tous ces destins de migrants se croisent. Mais leur parcours est similaire. Ils doivent toujours fuir plus loin, se cacher, ruser... Quelle tristesse de voir tous ces hommes, ces femmes qui doivent s'exiler et être la manne providentielle des armateurs dépourvus de toute humanité, de ces passeurs sans âme, avides d'argent.

Laurent GAUDE a une belle plume, même pour nous décrire ces tragédies humaines. Il y a du sentiment, de l'empathie, de la solidarité, de l'amitié, mais également de la jalousie. Il faut être tenace, débrouillard et oser, foncer. Merci Laurent pour ce superbe récit. (17/05/2021)

Lien : https://lucette.dutour@orang..

Laurent GAUDE est un auteur dont les textes me sont précieux ; avec ELDORADO, mon admiration et mon engouement demeurent.
A la fois récit et conte, le texte est pétri d'humanité s'intéressant au sort des émigrants qui tentent le tout pour le tout afin d'atteindre un ELDORADO tant convoité
La route est jonchée de douleurs, de morts, de renoncements, pas simplement des renoncements aux rêves. En effet, survivre coute que coute c'est aussi « renoncer aussi à la noblesse des hommes qui vivent aisément ». Et là Laurent GAUDE donne une dimension tragique et troublante à ses personnages, particulièrement Soleiman.
J'ai été également très touchée par le Commandant, lui qui choisira de faire dans l'autre sens le voyage pour donner un sens à sa vie et à ses engagements.
A découvrir sans tarder.
Un texte émouvant et juste, indispensable et humain, marquant et inoubliable.

Eldorado, c'est le roman du départ, de la fuite.

Fuite d'un pays pour ses migrants qui cherchent à quitter la pauvreté ou la violence d'un pays, à la recherche d'un eldorado européen, où la vie est pressentie comme plus douce.

Fuite de soi-même pour Salvatore Piracci, ce marin dont la mission est de retrouver les bateaux pleins de migrants au large de sa Sicile natale. Pour les sauver, certes, mais aussi pour mettre fin à leur rêve.

Laurent Gaudé, c'est la garantie d'une plume magnétique, incantatoire et de personnages puissants, charismatiques.
J'ai passé un très bon moment de lecture avec Eldorado, même si j'ai eu un peu de mal à comprendre la psyché de Salvatore Piracci, personnage très complexe.
Pour autant, j'ai commencé Gaudé avec les excellents le soleil des Scorta et La mort du roi Tsongor, romans sublimes et forts, qui ont mis la barre de mes attentes très hautes.

Le commandant Piracci surveille les côtes à bord de son bateau. Il reste froid, imperturbable, donne ses ordres mais a aussi un coeur et fait tout pour sauver des vies. Deux ans après avoir sauvé l'une de ses vies, il retrouve l'une de ses femmes à qui il a tendu la main. Elle avait perdu son bébé pendant la traversée, ayant eu affaire à des passeurs sasn scrupules qui avaient abandonné le bateau en pleine mer et sans victuailles. le commandant comprend que cette femme ne vit plus depuis ce jour et veut se venger. Il réfléchit à son tour, écoeuré par son propre métier et abandonne tout lui aussi, s'en remettant à la mer, sans savoir où il va se rendre. Pendant ce temps, d'autres passagers clandestins continuent à espérer, abandonnent tout (famille, pays...), croyant à un avenir meilleur. Peu réussissent mais il ne le savent pas : la mort les attend au fond d el'eau, ou ils seront arrêtés et renvoyés dans leurs pays ou ailleurs. Au mieux, c'est une nouvelle vie de misère qui les attend, dans un pays inconnu où tout les éloigne de ceux et de ce qu'ils ont aimé.

Un grand roman empreint d'une humanité sincère, voilà ce que nous offre Laurent Gaudé.

L'histoire se déroule à Catane, en Sicile, où le commandant Salvatore Piracci a pour mission la surveillance des frontières maritimes. de fait, c'est lui qui repêche les migrants clandestins sur leurs bateaux de fortune en perdition, parfois sur de simples barques où les vivants côtoient les cadavres de ceux qui sont morts d'épuisement, de faim, de soif, …

Le lecteur va suivre simultanément les trajectoires de ce commandant, mais également, celui d'une survivante de l'un de ces canots de la mort, et celui d'un jeune migrant à travers l'Afrique du Nord dont le souhait est de fuir la misère et de trouver un Eldorado en Europe. Les parcours se croisent, se répondent dans un récit d'une cruelle justesse.

Ce roman fait partie indubitablement des récits utiles qui peuvent changer la façon de percevoir les tragédies vécues par ces gens si éloignés de nous et c'est par cela que notre humanité tout entière est sollicitée.

J'ai envie, en complément de cet ouvrage, de vous recommander la lecture des trois livres graphiques de Fabien Toulmé « L'Odyséee d'Hakim » (tome 1 à 3).

Laurent Gaudé m'aura enchantée par la beauté de sa plume et marquée par ce récit sur une des plus grandes tragédies humaines de notre époque. Je vous recommande sincèrement cette lecture.

J'ai découvert ce roman dans la liste des oeuvres que mon fils devait lire au collège... honte à moi de ne pas l'avoir connu plus tôt ! J'ai feuilleté les premières pages et n'ai pas pu le refermer.
Une histoire d'hommes et de femmes des plus touchantes, de gardes-côtes et de migrants, de compassion et de solidarité ... L'humanité qui se dégage de ces pages nous ferait presque oublier le sujet de fond. Elles nous donne, en tout cas, beaucoup d'espoir sur l'âme humaine.

Sur le conseil avisé de Ladymuse j'ai ouvert Eldorado et découvert Laurent Gaudé. Je n'ai refermé le livre qu'après l'avoir terminé. Aucun mérite, c'est aussi fort que c'est court.
Une écriture tendue, coupante, brutale et tout autant prenante, attachante et troublante ; déroutante en somme, comme les destins qu'elle porte, comme cette humanité qui ère et dont elle trace les cheminements, comme ces êtres déracinés qui, dans un autre pays ou au fond de leur conscience, n'aspirent tout bonnement qu'à se poser enfin et à trouver la paix, prennent le risque de se perdre pour mieux se trouver… Une écriture volontairement économisée mais concentrée, d'un noir brillant comme le courage dans un monde sens dessus dessous, comme le regard de ces femmes et de ces hommes qui avancent malgré la vie.

Chacun cherche à atteindre son Eldorado. Les existences de toutes ces personnes se croisent, se percutent, se renforcent ou se détruisent. Un beau roman sur l'immigration mais pas seulement.

Livre écrit en 2007 qui reste d'actualité.
Laurent Gaudé , à travers deux personnages , un commandant d'une frégate de l'armée italienne et un migrant soudanais, évoque les deux points de vue de la migration ainsi que le parcours interminable et dangereux de Soleman.
Certains passages, notamment celui d'une funeste "croisière" sont douloureux à lire. Il met en exergue le rôle contradictoire du commandant Piracci, sauver les migrants abandonnés en mer par les passeurs et les emmener dans un camp de transit.
Ce livre m'a été conseillé par mon fils, qui l'a lui même lu en classe au lycée.