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3,89

sur 1126 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà une fausse bonne idée, évoquer les défaites de grands hommes en les mêlant métaphoriquement avec des personnages de fiction. D'un coté, la toujours belle écriture de Gaudé, de l'autre un parti pris de prendre le petit bout de la lorgnette pour évoquer l'histoire sans H ! Cela donne un récit difficile à suivre avec à minima cinq histoires parallèles distillées en centaines de paragraphes où pour retrouver ses petits, le retour en arrière est recommandé. Pas la meilleure des expériences surtout qu'au final, la logique de la défaite est pris en... défaut, d'où une défaite pour l'auteur !
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Ulysse Grant, le commandant en chef des forces de l'Union pendant la guerre de Sécession, vainqueur des troupes sudistes du général Lee ; Hannibal, le général carthaginois qui mena une guerre acharnée face à l'Empire romain pendant près de deux décennies avant d'être vaincu à la bataille de Zama ; Haïlé Sélassié 1er, le dernier roi des rois éthiopien, dépossédé de son royaume par les troupes de Mussolini avant d'être remis sur son trône par les Alliés : trois portraits de généraux et d'hommes politiques impliqués dans des guerres totales, des carnages d'où les vainqueurs et les vaincus sortent pareillement salis, abîmés. Laurent Gaudé relie ces trois récits enchâssés par une fiction contemporaine mettant en scène un agent de renseignement, un membre des forces spéciales et une conservatrice de musée, présents au Moyen-Orient au cours de la dernière décennie, entre la Libye et l'Afghanistan.
On le comprend rapidement : le roman (l'essai ?) de Gaudé martèle que personne ne sort vainqueur d'un quelconque conflit : Grant, surnommé le Boucher en raison de sa consommation immodérée de troupes fraîches pour pallier son déficit stratégique, est rongé par l'alcoolisme ; Hannibal, la Terreur de Rome, finit sa vie comme un proscrit pourchassé par la vindicte des Romains ; quant au négus, mis à part son discours à la SDN qui lui redonne un peu de lustre, il est constamment le jouet de forces supérieures qui décident du sort de l'Ethiopie.
Ce ne sont bien évidemment pas les opérations des Américains et de la France en Libye, en Irak et en Afghanistan, qui vont réhabiliter la guerre !
le renversement des dictatures de tout poil, la neutralisation de Kadhafi, de Saddam Hussein et de Ben Laden se font au prix de la liquidation de milliers de civils et de la destruction d'un patrimoine insigne.
On ne peut pas dénier à Laurent Gaudé un art consommé du récit, mais son style lyrique, pompeux et démonstratif, ses monologues intérieurs interminables et son rabâchage des mêmes thèses du début à la fin du livre, rendent la lecture de ce livre parfois ennuyeuse.
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Il y a de la poésie dans l'écriture de Laurent Gaudé, à commencer par ce titre magnifique qui donne envie de s'installer au coin de la cheminée pour boire les paroles de nos anciens. Pourtant, j'ai été un peu déçu par ce livre qui n'est pas traversé par le souffle de la mort du roi Tsongor. Plus précisément, j'ai beaucoup aimé les évocations historiques (Hannibal, Grant et Sélassié) mais la mise en parallèle avec les trois protagonistes contemporains (Assem, Mariam et Sullivan) --qui sont pris dans L Histoire sans la faire vraiment, à la différence des premiers-- m'a laissé sur ma faim. Je me dis que ces trois personnages au caractère très fort finissent par se diluer dans L Histoire. Finalement, c'est peut-être un des messages que Laurent Gaudé a voulu faire passer.
Dernière remarque, le regard qu'il porte finalement sur l'archéologie est plutôt intéressant.
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Écoutez nos défaites : un long poème choral qui embrasse l'histoire pour un baiser de judas à tous ces vaincus , hommes soldats, chefs de « guère », « chefs des tas » … de cadavres... Laurent Gaude l'écrit et le démontre tout au long de ce roman épique « Les hommes finissent toujours vaincus » .
Il tresse inlassablement ces histoires personnelles et universelles qui se croisent, se répondent, s'interpellent, s'interrompent mutuellement dans un dédale déroutant au début pour le lecteur … mais bientôt familier avec des personnages récurrents qu'on a plaisir à retrouver au fil des pages, au long des chapitres décrivant une géographie de villes familières dans leur nom entendus dans nos cours d'histoire ou aux « actualités »
Oui des vaincus seulement ; même dans des victoires passagères , des batailles gagnées par un coup du sort, un génie tactique ou une intuition psychologique…
il en est ainsi de tous les « héros » de batailles sanglantes, qui peuplent ces pages de l'Histoire (avec le grand H) - Hannibal et ses frères face aux consuls romains … ou bien Grant , Sherman, Custer et autres généraux de l'Union nordiste,  « bouchers » de la guerre civile dite de « sécession » face aux officiers confédérés sudistes dirigés par Lee … ou encore Hailé Sélassié roi des rois en Éthiopie pendant la seconde guerre mondiale qui accepte que son peuple soit affamé alors que lui collectionne les Rolls Royce (27!) … ou enfin les généraux américains « faucons » ou plutôt « vautours » qui pourchassent et font exécuter dans les années récentes leurs anciens alliés Khadafi ou autres Ben Laden … Tous des vaincus au final, devenus fous à force d'être hantés par les dizaines de milliers de morts qu'ils ont provoquées.
Il y a sans doute aussi un peu de « Apocalypse now » (et for ever ?) dans la quête quasi mystique d'un des officiers des services secrets français Assem qui va à la rencontre d'un héros de guerre des marines - un de ceux qui ont traqué et exécuté Ben Laden dans son repaire au Pakistan- et qui a basculé dans la folie …

Pas de femmes dans ces catégories . La seule , Mariam, qui traverse ce livre du premier au dernier chapitre est gardienne de mémoire, de culture, sorte de vestale libérée des obligations sociales habituelles de se marier et de donner naissance à des enfants. Elle aussi a fait le voeu de se consacrer à l'étude et au respect des traces du passé , dans les musées où les sites historiques d'orient ou de moyen orient. « D'Alexandrie à Bagdad. de Tunis à Palmyre, elle va poursuivre jusqu'à l'épuisement mais qu'importe puisqu'il ne peut y avoir de défaite. » Pour elle seule.

Pas de repos, pas de rédemption pour tous les autres
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De Laurent Gaudé j'ai lu il y a quelques temps le soleil des Scorta. J'avoue ne pas avoir aimé, ne pas avoir accroché à l'histoire. Je retente l'expérience avec cet auteur avec ce roman : Écoutez nos défaites.

Assem Graïeb, agent secret français et Mariam, archéologue irakienne. Leur deux voix alternent l'une après l'autre au cours du récit. Une nuit, rien qu'une nuit et cela va changer leur destin.
Et puis il y a Sullivan Sicoh, militaire blessé dans une embuscade. Et encore une multitude de personnages dont les histoires se mêlent et s'entremêlent.

Il m'est très difficile de résumer ce roman tant il est complexe. Il n'y a pas une histoire, mais des histoires qui s'embriquent, se passant à des époques différentes.

Ce qui m'a le plus marqué durant ma lecture, c'est l'écriture. Tout de suite j'ai été enveloppée par la jolie plume de Laurent Gaudé. Une plume exigeante, fine, lyrique et tellement belle. Je me suis plus laissée portée par ses mots que par l'histoire.
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Les férus d'histoire et de l'actualité seront bien servis avec Haïlé Sélassié l'Empereur d'Ethiopie, Hannibal le Carthaginois, Grant, le général des tuniques bleues et son second, le général Sherman, Mariam, une archéologue irakienne, Assem, un espion français et un dangereux GI, Job, qu'il doit traqué dans un Moyen Orient en guerre.

Pour celles et ceux qui aiment les lignes narratives menées en parallèle, voici une polyphonie corsée! Avec non pas deux, ni trois, ni quatre mais bien sept voix, sans transition entre elles, si bien que la lecture m'a paru bien souvent confuse au début et tenait davantage du jeu de devinettes pour savoir qui était le narrateur ou la narratrice.

A cet effet de style, s'ajoute à un sentiment qui m'a gêné tout le long de cette lecture, le lyrisme du ton employé avec les personnages historiques. J'avais déjà constaté cette emphase avec "Pour seul cortège" dont le sujet était Alexandre le Grand.
Pourtant, cette fois-ci, je n'ai pas remis le livre à sa place.
Peut-être grâce au message qui transite de la première à la dernière page: "Ecoutez nos défaites".
L'orgueil des vainqueurs les pousse à tout détruire et dessert ce qui fait l'homme et ses valeurs.

Cette leçon portée aussi à travers les liens ambiguës entre l'agent secret et sa proie est, pour moi, la grande réussite de ce roman.

Malgré ces deux réserves émises, j'ai malgré tout apprécié l'écriture de Laurent Gaudé et les descriptions des champs de bataille, faites avec une certaine distance par rapport aux événements, où il suinte une forme de mélancolie, un ton désabusé.
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Premier roman de Laurent Gaudé que je lis, et je pense que je n'ai pas choisi le bon moment pour le faire.
Son histoire est plutôt intéressante, les personnages crédibles, en revanche les différents flash-back vers d'autres événements historiques, en plus de l'histoire présente m'ont à plusieurs reprises perdue.
L'auteur a voulu mettre en avant le fait qu'une guerre, quel que soit son issu, reste une défaite pour tous, car trop de sang coule à chaque fois.
Je pense qu'avant de lire ce roman, il est intéressant de s'intéresser un minimum aux trois événements historiques dont l'auteur fait référence à plusieurs reprises, de façon à mieux se situer dans le temps.
Je lirais d'autres livres de cet auteur, car sa plume reste très plaisante et je pense que les sujets qu'il aborde dans ces romans sont intéressants et laissent à réfléchir.
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Au départ, le style original surprend : des évènements historiques s'enchevêtrent sans autre point commun que celui de la guerre, violente, sanglante, inacceptable, sur lesquels se plaque une rencontre amoureuse, apparemment sans lendemain.

Si l'on parvient à passer outre cet imbroglio, alors on se laisse prendre par ces histoires qui font L Histoire. le déroulement de ces défaites annoncées nous renvoie irrémédiablement à notre propre existence.

J'avais adoré "Sous le soleil des Scorta", beaucoup plus accessible que cet "Écoutez nos défaites". Dans ce pamphlet contre la guerre, Laurent Gaudé m'a rappelé, par son érudition, notre regretté Jean d'Ormesson, l'un jouant dans la lumière et la beauté, l'autre dans la noirceur et la laideur.

J'avoue avoir eu quelque hâte à parvenir à la fin, un peu trop lyrique à mon goût...
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Une drôle de méditation sur l'histoire et ses héros, la guerre, ses victoires et ses défaites...
A première vue c'est un peu décousu, et après avoir digéré cette lecture quelques mois, c'est toujours aussi décousu et déjanté même si évidemment, on comprend que est le fil conducteur est la victoire en déchantant...
Personnellement j'ai regretté d'effleurer autant d'époques, de héros et d'épopées qui mon laissée passablement frustrée. le point positif c'est que Laurent Gaudé m'a donné envie de lire les hauts faits d' Hailé Selassié et d'Hannibal. En ce qui concerne le général Grant, je resterai plus circonspecte... Et d'ailleurs pourquoi pas Bonaparte, Charlemagne, Pancho Villa, Gengis Khan ou Che Guevara ?
J'ai de loin préféré les passages contemporains qui évoquent la lutte d'Assem Graieb contre l'obscurantisme et le fondamentalisme
Un exercice de style comme un autre, pas désagréable à lire mais un peu... un exercice quoi !
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Ce sombre roman constate la folie du monde et la défaite inscrite au coeur même de la victoire, la mort au coeur de la vie. Malgré des thèmes difficiles et une construction complexe ce livre se lit assez agréablement.
Avec un regret quand même : visiblement Gaudé fait du Gaudé. C'est de plus en plus marqué au fil de ses derniers livres et cela devient lassant.
Lien : http://carnetdenoisette.cana..
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