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sur 1123 notes
Ayant lu dans ma prime jeunesse le Capitaine Fracasse, il ne me restait en mémoire que la difficulté à lire ce texte aux mots bien compliqués et aux références littéraires un peu difficiles pour moi, à l'époque. Mais voilà que j'apprends qu'aux Fêtes Nocturnes de Grignan où, chaque été, depuis plus de trente ans, une pièce de théâtre est jouée en plein air et où je me rends régulièrement depuis une dizaine d'années, du 23 juin au 22 août 2020, ce sera "Fracasse", d'après le Capitaine Fracasse, roman de Théophile Gautier, la mise en scène étant de Jean-Christophe Hembert.
Décision est prise, je dois me replonger dans ce roman, car il me plaît toujours de lire auparavant, le roman ou la pièce avant de voir le spectacle.
Bien m'en a pris, car j'ai vraiment apprécié la lecture de ce roman de cape et d'épée, plein de romantisme dont la fantaisie est remarquable.
L'histoire se déroule en Gascogne, entre Dax et Mont-de-Marsan, au XVIIe siècle. Un jeune baron, le dernier héritier des Sigognac vit mélancoliquement dans la misère et la solitude, dans son château en ruines, au milieu de ses terres en friches. Il a pour seule compagnie, son vieux et fidèle serviteur Pierre, son chien Miraut et son chat Béelzébuth. Il est le dernier descendant d'une famille illustre qui s'est peu à peu ruinée.
Voilà qu'un soir, une troupe de comédiens ambulants dont le chariot s'est embourbé se présente à sa porte pour lui demander l'hospitalité pour la nuit. Sigognac les reçoit et tombe sous le charme de l'une des comédiennes, Isabelle.
Les comédiens, en route pour Paris vont proposer au baron de se joindre à eux : " Il faudrait que Monsieur le baron allât à Paris, l'oeil et le nombril du monde, le rendez-vous des beaux esprits et des vaillants..." Après avoir hésité, il quittera son château pour suivre la troupe. L'un des acteurs va trouver la mort en cours de route, lors d'une tempête de neige et Sigognac le remplacera, Capitaine Fracasse devenant alors son nom de scène.
Dès le départ du château, les péripéties vont s'enchaîner et se dérouler à une allure folle. Que d'aventures dans ce livre ! Et, si le dénouement final n'est pas vraiment une surprise, Théophile Gautier réussit néanmoins à nous tenir en haleine jusqu'au bout.
Même si le roman se déroule au XVIIe siècle, les valeurs d'amitié, d'entraide, de fraternité qu'il véhicule sont toujours d'actualité. D'autre part, la description de la vie des comédiens ambulants est particulièrement intéressante et fidèle, et les personnages attachants. Quant aux descriptions du château, de son mobilier, des alentours, du voyage entrepris par cette troupe itinérante, elles sont splendides et savoureuses, le vocabulaire étant riche en termes souvent tombés en désuétude, ce qui leur apporte un charme fou. Les envolées lyriques des comédiens sont aussi des moments forts de l'épopée. Les aventures toutes plus épiques les unes que les autres, à la limite du burlesque parfois, et les rebondissements incessants qui émaillent le récit, alliés à cet amour pur entre Isabelle et ce capitaine Fracasse font que celui-ci s'apparente presque à un conte.
Le capitaine Fracasse est en tout cas un bel hommage rendu au théâtre avec une écriture flamboyante et se révèle un merveilleux roman d'amour.
J'ai hâte de me retrouver cet été dans la cour du château de Grignan pour assister à cette représentation qui pour moi, sans nul doute, me ravira, en espérant de toutes mes forces que cette période folle de pandémie et de confinement ne soit plus qu'un mauvais souvenir.

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Dans un petit château délabré au fin fond de la Gascogne, le baron de Sigognac s'ennuie à mourir. Elevé depuis sa plus tendre enfance dans la misère et le dénuement, il voit sa jeunesse se flétrir entre les quatre murs pourrissants de la demeure familiale et s'est résigné depuis longtemps à être le dernier descendant de la noble – mais fauchée – lignée des Sigognac. Jusqu'au soir où un événement inattendu vient rompre ce morne train-train : portée par la tempête, une troupe de comédiens vient chercher refuge au château. le coeur et les yeux de Sigognac sont immédiatement attirés par la plus jeune des actrices de la troupe, la charmante Isabelle abonnée aux rôles d'ingénues, et, poussé à la fois par l'ennui et l'amour naissant, il prend la décision de partir aux côtés des comédiens quand ceux-ci quittent la Gascogne. Pour plaire à la belle, il pousse même le vice jusqu'à se faire acteur et endosse sur scène l'extravagant habit du Capitaine Fracasse, matamore et faux brave de comédie ! Voici le dernier descendant des Sigognac sur les routes et les planches, prêt à affronter amours, aventures et périls également, car un jeune et orgueilleux noble, le duc de Vallombreuse, poursuit l'innocente Isabelle de ses assiduités et, pour arriver à ses fins, il ne reculera devant aucune vilénie, rapt, assassinat et viol inclus…

Cela doit faire une douzaine d'année que je n'avais pas relu ce grand classique de Théophile Gautier et, si je me rappelais clairement les grandes lignes de son intrigue, j'avais tout oublié en revanche de ses particularités stylistiques. Il faut avouer que celui-ci a de quoi un peu rebuter au premier abord : grands envolées lyriques parfois un peu pompeuses, interminables descriptions, personnages à la limite du caricatural, héros bourré de vertus jusqu'à la nausée… Les cent premières pages ont été, je l'avoue, un peu difficile à passer, mais, une fois cet obstacle surmonté, je suis à nouveau tombée sous le charme de ce chef d'oeuvre ardu mais plein de séduction de la littérature française. Certes, la langue est un peu lourde et difficile d'accès pour un lecteur du XXIe siècle, mais elle séduit également par sa richesse et son éloquence. Lire « le Capitaine Fracasse », c'est éprouver le plaisir du beau mot, de la phrase joliment tournée, du calembour habilement trouvé – plaisir peut-être un peu superficiel, mais non négligeable pour autant !

D'autant plus que l'intrigue est beaucoup moins classique et artificielle que l'on pourrait le croire. Pour l'apprécier à sa juste valeur, il suffit de comprendre que la thématique principale du « Capitaine Fracasse » n'est ni l'amour, ni la vengeance, ni l'aventure, mais le théâtre. le style est grandiloquent, les dialogues manquent de naturel, les personnages de réalisme ? Quelle importance puisque ce ne sont pas ces qualités-là que l'on recherche dans une pièce de théâtre comique ! Dans « le Capitaine Fracasse », scène et vie réelle se mêlent et se confondent ; Scapins, Leandres, Tyrans et Soubrettes se mêlent au commun des mortels pour égailler de leur joyeuse fantaisie la trop morne réalité. On s'aime et on se hait avec la même folie et la même démesure que sur les planches de la scène. Qu'importe alors si tout ceci sonne un peu toc, un peu creux, un peu factice, puisque ce n'est pas pour leurs vrais visages que l'on aime les comédiens, mais bien pour leurs masques ?

Un fort réjouissant roman que ce « Capitaine Fracasse » : à lire avec un brin de second degré mais à lire tout de même !
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Vouloir faire une critique du Capitaine Fracasse et n'en retenir que l'aspect descriptif est - à mon sens - fort dommage ! Et préjudiciable à ce roman.

Certes des passages sont très longs pour les lecteurs de notre siècle plus habitués à un style expéditif.
Mais il est utile de rappeler ce roman (comme d'autres de la même époque) que nous avons aujourd'hui dans les mains d'un seul tenant était à l'époque distillés en épisodes dans les périodiques !
Puis ces auteurs n'avaient d'autre choix que de décrire : sinon comment permettre au lecteur d'avoir la vision la plus nette et la plus précise. Impossible pour eux de ne pas rentrer dans tous les détails pour faire en sorte que tout lecteur lise bien la même histoire!
Si je vous dis "imaginez vous un château"... chacun prendra l'image qui lui plait. Si je vous le décris en long, en large et en travers : tout le monde verra le même !

Le feuilleton est un style à part entière qui a ses règles et ses codes; la description diluée en fait partie.

Alors si vous n'aimez pas les grandes phrases et les chapitres entiers de description d'un lieu... n'ouvrez pas Fracasse !
En revanche si vous aimez l'art de manier les mot... vous allez être servi !

Pour ma part, je suis friande de feuilleton. Je ne suis pas loin du "plus c'est long plus c'est bon" et Fracasse m'a beaucoup amusée !
On y retrouve tous les clichés du roman de cape et d'épée; la glorification de l'honneur, l'amour bouffon qui pousse le héros, la troupe de fidèles amis, le hasard qui fait toujours bien les choses... et le happy end un peu niais !

Mais Fracasse c'est surtout le jeu des mots ! Lisez ce livre doucement, prenez le temps de sentir le plaisir de Gautier dans son écriture. Il faut savoir que Gautier écrit Fracasse en fin de carrière. L'homme est abouti, reconnu... Fracasse c'est sa récréation. Il y met tout son coeur et se redonne le plaisir de la plume.

C'est là le sel de cet ouvrage... Lire pour lire. L'histoire n'est que la serveuse du verbe.
Alors vous prendrez beaucoup de plaisir quand vos yeux tomberont sur des phrases telles que: "sa poignée de main était froide comme celle d'un serpent" !
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Le roman est annoncé dès 1836, mais il ne paraîtra en revue (Revue nationale et étrangère) qu'en 1861, et en volume en 1863. La fille de l'auteur raconte, que pour obliger son père à l'écrire, son éditeur, Charpentier, conditionnait le paiement au fait que Gautier produise régulièrement un manuscrit, dont chaque feuille était timbrée après son paiement par le caissier. Pourtant Gautier semble avoir tenu au livre, qu'il évoque et annonce régulièrement. Il connaît un grand succès publique : quatre réimpressions en 1864, suivie d'une édition illustrée par Doré en 1865. Ce succès ne s'est pas démenti depuis, et l'oeuvre reste sans doute la plus connue, éditée et lue de l'auteur ; elle a eu l'honneur de plusieurs adaptations, notamment cinématographiques.

Maxime du Camp témoigne des intentions de l'auteur « Gautier rêvait quelque chose comme le roman comique, avec l'éblouissement de son style et le richesse de son ornementation. » Et on retrouve beaucoup d'éléments du Roman Comique de Paul Scarron dans le capitaine Fracasse. Dans les deux textes, une troupe de comédiens de campagne est au centre du récit, et nous les suivons dans leurs pérégrinations, dans l'exercice de leur métier, dans les représentations, répétitions. Mais aussi dans leurs amours et histoires romanesques : le capitaine Fracasse et la belle Isabelle, amoureux parfaits, ont comme ancêtres et modèles le Destin et L'Etoile, Les deux couples sont allés chercher refuge dans une compagnie théâtrale, alors qu'ils sont de noble extraction, mais des malheurs et mystères planant sur leur naissance les ont obligé de prendre cet expédient. Les deux couples ont un persécuteur noble et perfide, Vallombreuse et Saldagne, qui poursuivent de leur assiduité la jeune première qui n'en veut pas, ayant donné son coeur à son compagnon d'infortune. Sans oublier qu'un baron de Sigognac était un personnage secondaire du Roman Comique...

Mais Gautier s'est inspiré d'autres sources, celles du XVIIe siècle, où est censé se passer le roman, comme Saint-Amant, Scudéry, Antoine de Sommaville etc. Parmi les auteurs plus récents, Gautier semble se souvenir de Goethe ( Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister ), le personnage de Chiquita évoque irrésistiblement Mignon. Gautier était un lecteur frénétique et boulimique, de toutes sortes d'ouvrages, doué d'une mémoire exceptionnelle, qui lui permettait de nourrir ses écrits de réminiscences diverses et variées.

Le roman commence dans le château délabré des Sigognac, sous le règne de Louis XIII. le dernier rejeton de la noble famille végète dans la misère. Une troupe de comédiens égarés arrivent dans son château, et par amour pour une jolie comédienne, Isabelle, il part tenter l'aventure avec eux. Il va revêtir le masque du Matamore, et jouer sous le nom de Capitaine Fracasse. Mais les charmes d'Isabelle provoquent une violente passion chez le jeune duc de Vallombreuse. Orgueilleux et sûr de son droit, il ne va reculer devant rien pour la séduire, usant de force s'il le faut, et tenter de se débarrasser de son rival, Sigognac-Fracasse, en recourant entre autres à des assassins.

D'après le témoignage de Maxime du Camp, Gautier aurait pendant longtemps caressé l'idée d'un roman burlesque, avec un personnage comique, hâbleur mais lâche. On en est loin : le baron de Sigognac est un véritable héros de chevalerie, courageux et invincible. Dans le Roman Comique, le comédien le Destin, était le même type de personnage positif, mais il avait en pendant inversé Ragotin, ridicule à souhait, provoquant des véritables catastrophes en cascades. Cet aspect n'est au final pas présent dans le capitaine Fracasse, même si certains personnages secondaires peuvent prêter, sans doute plus à sourire qu'à rire aux éclats. Nous sommes plus dans une sorte de second degré, dans un jeu subtile entre l'imitation et la récréation, entre le presque semblable et le différent, entre le référence et son détournement. Sans qu'il soit nécessaire de toutes les comprendre pour prendre plaisir à la lecture. La narration de Gautier est sacrément efficace, les moments de l'action sont presque cinématographiques, construits de façon endiablée, même si on se doute que les choses vont arriver, l'auteur arrive à embarquer son lecteur dans le suspens, en en rajoutant parfois. La comparaison entre l'enlèvement d'Isabelle et de l'Etoile est sur ce point très significative : la narration est infiniment plus trépidante et prenante dans le capitaine Fracasse.

Etrangement, à première vue, le roman de Gautier détaille bien plus les choses sur le théâtre au XVIIe siècle que ne le faisait le roman comique. Les différents emplois (types de personnages) sont par exemples très détaillés, la façon de transformer un jeu de paume en salle de représentation l'est aussi, les pièces jouées sont décrites, de très nombreux auteurs cités etc. Et pour autant que je puisse en juger, c'est très juste dans l'ensemble et montre à quel point Gautier connaissait tout cela, et visiblement l'aimait. Il familiarise ses lecteurs avec ce théâtre du XVIIe siècle qui pour eux (comme pour nous) appartenait à un passé révolu. Alors que Scarron, qui décrivait une pratique au présent, passait bien plus rapidement sur de nombreux aspects, qui devaient sembler évidents.

L'image du XVIIe siècle à l'heure actuelle est surtout celle du classicisme, des règles, des formes parfaites. On oublie souvent le baroque, le spectaculaire, le sensationnel, l'extrême, le grotesque, qui ont aussi caractérisé ce siècle, surtout dans sa première moitié. Gautier, à la fois associé au romantisme, défendant férocement le jeune mouvement contre les tenants du classicisme, mais en même temps si sensible à la forme, défenseur de la beauté avant tout, présenté souvent comme un précurseur des Parnassiens (donc des néo-classiques) ne pouvait que se retrouver dans ce siècle et ses deux pôles aussi opposés que nécessaires. Puisque son roman parle de théâtre, si on doit le ranger dans un genre, ce serait sans conteste une tragi-comédie, un genre bien oublié maintenant, mais caractéristique de la fin du XVIe et surtout du premier tiers du XVIIe siècle. Entre rires et larmes, entre malheur et bonheur, tout en action, en combats, enlèvements, mais aussi en amours, sentiments, avec une fin heureuse et des nobles personnages qui ont souffert, lutté, craint, avant d'arriver au bon port. Comme dans le capitaine Fracasse.
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Une très belle oeuvre ! Ce livre qui prenait la poussière sur mon étagère, privilégié à d'autres romans qui attisaient un peu plus ma curiosité est resté là à attendre que je veuille bien lui faire honneur.

Et bien désormais c'est chose faite, je lui est rendu les hommages qui lui sont dû.

Je dois dire que le style du roman tout en description, m'a un peu rebuté au début de la lecture, et oui lorsque l'on est pas habitué à ce style littéraire c'est un peu déroutant. Mais très vite je me suis laissé pénétrer par cette façon de faire vivre les décors, les personnages, leurs actions, leurs émotions.

C'est d'ailleurs dans la qualité de ces descriptions que l'ont se rend compte du talent de Théophile Gautier. La finesse et la richesse de celle-ci est incroyable. Il est rare de trouver dans un roman une tel diversité de mots. On a l'impression que l'auteur maîtrise parfaitement l'ensemble du vocabulaire français.

Que dire de l'histoire. Et bien l'intrigue est prenante, en effet on se prend de pitié pour le jeune baron Sigognac qui évoluera un peu plus tard ans le livre sous le nom de "Capitaine Fracasse" d'où le titre du livre. Ce jeune homme qui tente de survivre et de faire honneur aux ancêtres de sa noble famille, voit sa vie s'étioler dans les ruines de son château. Cette rencontre faite avec une troupe de comédien, va être pour lui le commencement d'une aventure qui le pousse hors de son domaine et l'emporte sur la route de Paris.

Durant son parcours, il découvre l'amour grâce à une jeune comédienne de la troupe, Isabelle qui a su rester vierge de tout actes honteux, chose rare pour une comédienne qui justifie d'une telle beauté. le jeune baron Sigognac passé maître dans l'art de l'épée, fin bretteur, au fil des pages nous fait découvrir son talent en repoussant les tentatives de meurtre orchestrées par un autre jeune noble beau comme un dieu et très riche dont les avances sont constamment repoussées par la belle Isabelle.

Chacun des personnages présents vient consolider les différentes péripéties dont nos deux personnages principaux sont victimes. le livre se tient du début à la fin. Les rebondissements relancent l'intrigue tout en conservant un lien avec ce qui s'est passé précédemment. La fin du roman fait honneur à l'ensemble du livre. Une fin certes quelque peu prévisible, mais qui fini tout autrement aurait pu gâter l'histoire.

Pour conclure, une oeuvre délicate à lire, de part son style qui peut paraître un peu lourd. Mais si vous êtes un amoureux des mots, de belles descriptions, n'hésitez pas et lancez vous.

Si vous aimez les romans de cape et d'épée, dans lesquels on parle d'honneur, courtoisie, bienséance, d'amour mis à mal part un galant jaloux encore une fois lancez-vous vous en serez pas déçus.

C'est pour cela que j'aime lire, on est souvent déçu par nos lectures, mais parfois l'on est plus chanceux. le hasard nous fait découvrir des trésors . Ceux sont ces livres qui lorsque l'on tourne la dernière page, ont mérité le droit de prendre place sur l'étagère de nos lectures préférés.

J'ai donc comme vous l'avez compris beaucoup appréciez cette lecture, et ne regrette pas d'avoir attendu avant de l'avoir lu. Il faut sans doute une certaine maturité pour en apprécier tout le contenu.

J'espère vous avoir donné envie de le lire.
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Le jeune baron de Sigognac, dernier rejeton désargenté d'une lignée jadis riche et puissante, vit seul, abandonné de tous, dans son triste château, niché entre Dax et Mont-de-Marsan.
Lassé de cette vie sans éclat, il décide, un matin d'hiver, de suivre une troupe de baladins auxquels il avait donné l'hospitalité la veille au soir. Et voilà, notre jeune seigneur parcourant les routes et vivant les aventures souvent comiques et parfois dramatiques de cette troupe.
Il aime Isabelle, la jeune actrice et remplace bientôt l'acteur Matamore, disparu lors d'une tempête de neige, dans le rôle du capitaine Fracasse.
Lors de leur passage à Poitiers, Isabelle est remarqué par le jeune duc de Vallombreuse qui n'aura de cesse que de la harceler pour obtenir ses faveurs.
Le jeune baron de Sigognac, alias le capitaine Fracasse, devra vivre bien des péripéties et combattre, l'épée au poing, bien des spadassins au service de Vallombreuse, pour finir dans les bras de sa bien-aimée au "château de la misère" devenu par un retour de fortune inattendu "le château du bonheur".
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Je dois dire à ma grande honte que je connaissais très peu les oeuvres de Théophile Gautier, à part le roman de la momie que j'avais lu étant adolescente. Certes, j'avais déjà entendu parlé du Capitaine Fracasse sans avoir eu l'occasion de m'y plonger jusqu'à présent. Aussi, je loue l'initiative du journal le Monde qui a eu l'idée d'adapter dans cette collection intitulée "Les grands Classiques de la Littérature en Bande-dessinée" afin de permettre à tous de découvrir ou redécouvrir ces chefs-d'oeuvre parfois trop négligés.

Ici, l'histoire se déroule sous le règne du roi Louis XIII et entre Dax et Mont-de-Mersan, dans une campagne où la nature reprenait ses droit faute d'agriculteurs pour la travailler demeurait la demeure (plus que château car celui-ci commence à partir en ruine) du baron de Sigognac, dernier survivant de sa lignée. Vivant seul avec son fidèle serviteur Pierre, son chat et son chien, le jeune duc a tout juste de quoi joindre les deux bouts et il y a longtemps que ce château n'a plus vu ni bals ni festins. Aussi, lorsqu'un soir de grande pluie se présente aux portes du château, une troupe de comédiens ambulants, le baron, bien que navré de ne pouvoir leur apporter grand chose, les accueille dans ce qu'il reste de sa demeure. Il est tout de suite ébloui par la beauté de la jeune Isabelle, qui correspondrait plus à une dame de la noblesse de par sa grâce et son éloquence qu'à une comédienne et l'histoire va d'ailleurs lui donner raison mais je me tairais sur ce point. Cependant, en les suivant à Paris, notre jeune baron va tout de suite se rendre compte qu'il n'est pas le seul à faire tourner la tête d'Isabelle et devra faire face au duc de Vallombreuse qui ne va pas y aller pas quatre chemins : il désire Isabelle et est prêt à l'avoir, quels que soient les moyens employés.
Sigognac, s'il ne conserve que son titre de baron en gage de sa haute lignée, va se faire un devoir de défendre les honneurs de la belle...

Une adaptation qui rend hommage à son auteur tant celle-ci est soignée et avec un scénario de Philippe Chanoinat / Djan avec le texte de Théophile Gautier et des dessins de Bruno Marivain et Catherine Moreau pour la mise en couleurs, le lecteur n'a qu'une hâte sitôt cet ouvrage terminé : découvrir l'oeuvre originale. Roman de cape et d'épée d'abord paru sous forme de feuilletons à l'époque, je comprends le public d'alors de s'être passionner par cette histoire de chevalerie, d'honneur avec des renversements de situation assez impensables (d'où le fait que je ne mette pas la note maximale à cet ouvrage car il est vrai que c'est parfois un peu trop "tiré par les cheveux" à mon goût) et n'oublions pas, d'amour ! A découvrir et à faire découvrir !
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Oyez, Oyez, braves gens l'illustre troupe déambulatoire dirigée par le sieur Hérode jouera pour vous ce soir et ce soir seulement Les Rodomontades du Capitaine Fracasse. Dans le rôle de l'ingénue venez applaudir la ravissante et prude Isabelle , le rôle titre sera tenu par le Baron de Sigognac mais chut ne le dîtes à personne!
Comment un Baron sur une scène ? Eh oui quand la misère est telle , que la mélancolie s'accroche aux basques, que peut faire l'unique descendant de la famille Sigognac ? Sur un coup de tête il décide à monter à Paris pour essayer de récupérer de quoi relever l'honneur et le nom de sa famille, il va pour cela se joindre à une troupe de comédiens. D'aventures en aventures , ses pas le conduiront vers la douce Isabelle et il lui faudra affronter le Duc de Vallombreuse qui veut la conquérir à tout prix .
Théophile Gautier nous embarque dans une histoire à tiroirs, qu'importent les invraisemblances, les retournements de situation miraculeux, une fois passées les premières pages, une fois acceptées les longues descriptions ( Théophile Gautier se serait vu peintre !), je me suis laissée porter par la prose par le rythme inhérent à ces romans de cape et d'épée et voilà le tour était joué ... tiens à propos je vais peut-être essayer de revoir l'adaptation cinéma avec dans le rôle principal : Jean Marais et oui je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans .......
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Mon premier livre de poche acheté avec mes deniers; un souvenir qui ne s'effacera pas tellement j'étais contente de mon achat. Depuis j'ai complètement oublié le roman.
Quand on lit beaucoup certains romans sont chassés par d'autres mais rien n'empêche de les relire. Mais j'ai trop de P A Llllllllllll et pas toute la vie devant moi!
Mais Cancie m'a convaincu avec son billet.
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Depuis ma prime jeunesse, « le Capitaine Fracasse » est indissociable des noms de Pierre Gaspard-Huit, mais surtout des inoubliables interprètes, Jean Marais et Geneviève Grad, couple ô combien charismatique et adulé du cinéma en ce début des années 60.

J'en étais restée là de cette histoire avec quelques belles images en mémoires, quelques mots d'amour vite, trop vite échangés par une héroïne rougissante avec son beau capitaine, le tout agrémenté de quelques coups d'épées.

J'ai enfin rendu sa véritable paternité au « Capitaine Fracasse » en le redécouvrant sous la plume de Théophile Gautier.

J'ai aimé cette écriture émaillée de termes aujourd'hui disparus.
Aventures et rebondissements s'enchaînent dans un rythme trépident.
L'atmosphère de l'époque est parfaitement rendue par un luxe de détails souvent cocasses.

Même si l'histoire peut paraître parfois invraisemblable j'ai retrouvé mon âme d'adolescente et me suis laissée bercer par une histoire d'amour intemporelle.


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