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La Cité (Stella Gemmell) tome 1 sur 2
EAN : 9791028117665
576 pages
Bragelonne (07/06/2023)
3.42/5   86 notes
Résumé :
Construite sur des milliers d'années, faite d'une multitude de niveaux, la Cité est aussi vaste qu'ancienne. En guerre permanente avec les royaumes voisins, elle recèle en son cœur l'énigmatique Empereur, que la mort même semble craindre. Des catacombes tortueuses qui courent sous la Cité aux champs de bataille gorgés de sang, une poignée de rebelles placent leurs espoirs en un seul homme. Celui qui, autrefois, était le général favori de l'Empereur. Un homme respect... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,42

sur 86 notes
Je n'aurais jamais imaginé que Stella puisse écrire un roman aussi ambitieux et aussi abouti (et puis c'est super bien traduit par Leslie Damant-Jeandel, ce qui ne gâche rien) : tout baigne du début à l'amère fin dans une ambiance froide, pesante et étouffante à la "Battlestar Galactica". Plus qu'agréablement surpris par la qualité de l'ensemble, je suis conquis !
Vous n'aimerez peut-être pas forcément Stella parce que vous avez adoré David et, a contrario, vous ne détesterez pas obligatoirement Stella parce que vous n'appréciez pas David.

L'auteure marche dans les pas des plus grands : les incontournables Howard et Moorcock évidemment, Miéville et Swainston, le Karl Eward Wagner de "Lynortis" et le Richard Scott Bakker du "Prince du Néant", mais aussi Steven Erikson et Joe Abercrombie
Pour parler fantasy francophone c'est entre l'héroïsme noir de Fabrice Colin et la poésie noire de Charlotte Bousquet.
La parenté avec le "Vengeance" du plus moorcockien des auteurs français est vraiment intéressante mais Stella ne suit pas le chemin d'un revival Metal Hurlant à la "Bloodlust". Froideur, noirceur, nihilisme… En comparant Dave et Stella, on prend bien conscience de ce qui différencie Héroïc-Gantasy et Dark Fantasy : amours, amitiés, devoir, trahison, complots… tout est là, mais noyé dans un immense océan de désespérance.

C'est tout à l'honneur de Stella Gemmell de ne pas avoir être facilement tomber dans le fan service en singeant David Gemmell (même si les inspirations, les thèmes, les piques et les gimmicks ont fatalement un air de famille). Nous somme dans un Dark Fantasy de la plus belle eau que ne tombe pas trop facilement dans le grimm & gritty. Il s'agit de la plus force mais aussi de la plus grande faiblesse du roman, mais c'est un peu la loi du genre qui nous intéresse ici. Car on navigue tellement dans le gris foncé qu'il n'y a pas de figure à laquelle se raccrocher ou s'identifier pour vibrer. Et quand on parvient à s'attacher à l'un des nombreux personnages du roman, paf il meurt très violemment (bienvenue dans fantasy à la G.R.R. Martin qui existait bien avant G.R.R. Martin n'en déplaise à certains Fantaisix).
De la même manière la courte espérance de vie des personnages secondaires ne permet pas de développer les petits zooms humanistes qui donnent des raisons d'espérer en l'humanité, car ici ils concernent les morts et non les vivants…
Et c'est aussi un peu déroutant de voir ces personnages cabossés par la vie passer du plus fol espoir au désespoir le plus profond en quelques pages. Mais ainsi va la vie non ?

Le background ? On emprunte les de chemins défrichés par David Gemmell, mais on lorgne sur le nihilisme howardien.
Ambition, humiliation, exploitation… les alliés d'hier sont devenus les ennemis d'aujourd'hui pour la Cité. Les guerriers peints en bleu qui ont jadis sonné la révolte ont été massacrés jusqu'au dernier (hommage aux Pictes de Bran Mac Morn ou aux Highlanders de William Wallace ?). D'autres ont pris la relève années après années et sont appelés Bleus par les Rouges de la Cité. Plutôt que rechercher un compromis on n'a pas hésité à sacrifier plusieurs générations des siens pour abattre des cités, détruire des nations, massacrer des peuples entiers. Pour les habitants de la Cité c'est la conscription universelle donc la parité absolue entre les femmes qui meurent en masse inutilement et les hommes qui meurent en masse inutilement…
Mais les frères Tisserand qui mène l'immense coalition de tous les peuples de l'Est ont un plan : l'Immortel Araeon qui dirige la Cité doit mourir quel qu'en soit le prix pour en finir avec une guerre sans fin.
Le worldbuilding est volontairement épuré pour filer l'allégorie : la Cité qui sombre peu à peu, c'est bien sûr l'Occident dévoré par une ambition sans borne qui se dévore lui-même après avoir dévoré le reste du monde… Nous sommes donc dans la très gemmellienne critique de la décadence de la civilisation en général (Howard) ou en particulier (Moorcock).
Bref sans compassion, pas de civilisation !


Dans la 1ère partie Bartellus, qui ressemble fort au Maximus de "Gladiator" qui aurait définitivement perdu la raison, fait la connaissance des orphelins Elihah et Emly dans la boue et la fange des entrailles de la Cité. Amis achluophobes et claustrophobes ce roman n'est pas fait pour vous du tout !
En leur compagnie nous traversons les différents niveaux antiques, médiévaux et renaissance d'une ville mievillesque présentant toutes les strates géologiques de la misère humaine tandis qu'une aristocratie qui se croit au-dessus du commun des mortels (au sens propre comme au sens figuré) continue ses games of thrones qui coûtent la vie à des millions d'innocents… Être immortel c'est être éternellement blasé disait Dave dans "Waylander III" : il s'agit d'une des nombreuses et riches thématiques développées par le roman.

8 ans plus tard, la 2e partie se concentre sur l'aristocrate guerrière Indaro Kerr Guillaume et ses compagnons pris au piège d'une sale guerre qui n'en finit plus. Durant la bataille de la plaine de sang, franchement difficile de distinguer les Chats Sauvage de la Troisième Maritime, les Brûleurs de Ponts de Steven Erikson et les croisés de Richard Scott Bakker.
Oui c'est long et peut-être lent, oui c'est froid et sans doute très noir mais j'ai vraiment ressenti l'épuisement physique et psychologique de soldats au bout du bout du rouleau que furent nos aïeux à Verdun ou Stalingrad (Dan Abnett style ?)

La 3e partie est plus classique : on renoue avec les fils de l'intrigue dans une ambiance à la Drenaï où Bartellus en quête de vengeance fait alliance avec la mystérieuse Archange pour renverser le tyran honni.

La 4e partie est plus intimiste car en captivité Fell Aron Lee, un Parménion dépressif ressemblant fort à Mel Gibson, se remémore son passé dans un flashback terrible empruntant aux plus sanglantes tragédies antiques avec des morceaux du "Territoire des loups" et de "Hunger Games" : le club des 5 nous amène ainsi les 1ères révélations sur les fils l'intrigue.
Stella nous montre que la cruauté des puissants n'a aucune limite et la soif de vengeance des petites gens elle aussi. Résistants Bleus et déserteurs Rouges font alors alliance pour mettre fin à cette horrible et interminable guerre…

On croit que les choses vont enfin bien tourner pour nos personnages si malmenés depuis le début du roman, et bien pas du tout car la 5e partie nous met encore plus la tête sous l'eau en nous dévoilant le monstrueux visage des frères Vincerii à travers les yeux de la courtisane Petina, de l'espionne Amita et du conjuré Riis.
Je n'avais rien lu d'aussi sombre et amer depuis "Le Royaume des Chimères" du maître R.E. Howard. le massacre du Petit Opéra est pire encore que celui des Noces Pourpres de Martin. A ce moment on comprend que cela va très mal finir pour tout le monde…

La 6e partie accélère le rythme : les chapitres sont plus courts, les POV alternent plus vite. Les pions sont mis en place sur l'échiquier pour le Jour des Offrandes alors que tout s'annonce sous les pires auspices avec la multiplication des trahisons.

Remember le dernier combat d'Argurios dans "Troie" ! Remember le Seigneur Maître de "L'Empire ultime" de Sanderson ! La 7e partie accumule les révélations, les cataclysmes, les grands drames et les grands actes d'héroïsme.
L'apport d'un grand nombre d'informations s'avère déroutant car on s'aperçoit que le Destin est en marche depuis le tout début et le sacrifice de Ranul, bien aidé par une éminence grise encore plus pourrie et manipulatrice que le Littlefinger du TdF.


Passionnant, intelligent, émotionnel… Plus qu'un 1er roman excellent, une oeuvre ambitieuse à laquelle il ne manque vraiment pas grand-chose pour être une référence du genre. Mais un roman pas toujours facile d'accès car il faut brancher ses neurones pour reconstituer à partir des POV de personnages à la courte espérance de vie la trame d'un roman non linéaire et combler les non dits à la Hérodote, Thucydide ou Tacite qui parsèment le récit (d'autant plus qu'on reste volontaire évasif sur les pouvoirs des Serafims et qu'on laisse des portes entrouvertes pour une suite éventuelle).
Un joyau pas aussi bien taillé qu'on le souhaiterait, mais un beau joyau tout de même.
Alors oui si on est très exigeant cela peut manquer de cinématogaphie dans la mise en scène par rapport à Dave, donc d'efficacité ou d'intensité, mais de là à parler d'un roman plan-plan sans talent réel ni étincelle ou de 500 pages d'exposition qui débouchent sur un dénouement creux et maladroit comme ose l'écrire le site consacré à la Fantasy Elbakin.net il faut vraiment être un gros blasé de très mauvaise foi. Car peu importe le nom sur la couverture, il semble difficile de mettre moins de 8,5 à un roman aussi réussi, quand bien même n'est-il pas totalement abouti pour autant.
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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J'ai eu la chance et la joie de me voir attribuer La Cité lors du tirage au sort d'une Masse Critique de Babelio, et je me suis plongée dans sa lecture dès réception.

Stella Gemmel signe ici son premier roman en solo. Il n'aura pas échappé aux puristes du genre qu'elle est la récente veuve d'un maître de la fantasy, David Gemmel, et qu'elle a collaboré étroitement à certains de ses écrits. Les mauvaises langues s'en donneront à coeur joie pour ne voir en ce titre solo qu'un ersatz du maître. Pour ma part, je me suis refusée à aborder cette histoire avec cet a priori, c'était insultant pour le talent de l'artiste.
Parce que talent il y a, c'est indéniable! Stella Gemmel signe ici une magnifique fresque d'Héroïc Fantasy. Un pari osé, à mon sens, pour une première oeuvre, que celui de nous offrir une histoire dense de près de 580 pages. Voir plus si les caractères étaient de taille standard. Mais non, pas d'inquiétude, je n'ai pas sorti la loupe!
La couv' est magnifique et la 4ème de couv' est plus qu'alléchante. Et que dire du contenu? Si ce n'est qu'il tient diablement bien ses promesses.

Je déplore un rythme un peu lent dans le 1er tiers du roman, lenteur relative mais nécessaire puisque le décor se doit d'être planté et que cela ne peut se faire en quelques lignes si on veut réellement s'imprégner des ambiances. Relative car l'aventure commence dès les premières pages, avec la découverte de certains personnages principaux et des remous de leur existence: Elija et sa soeur Emly, qui vont se retrouver très vite séparés; la fière Indaro; l'énigmatique Archange et le vieil homme, Barthellus, qui n'est pas celui qu'il veut bien laisser paraître.
Dans ce 1er tiers, la Cité se dévoile par ses bas-fonds, ses égouts, ses strates inférieures ancestrales, et ce, dans un climat oppressant et anxiogène de puanteur et d'obscurité, de dangers et de mort. La Cité serait-elle un colosse au pieds d'argile? Ses fondations profondes et anciennes sont-elles aussi solides que la Citadelle, en surface, l'affiche? L'existence d'une société parallèle souterraine est-elle le reflet d'un déclin annoncé? Des questions se posent déjà, des mystères apparaissent nébuleusement.

Le 2ème tiers nous ramène à la surface... mais l'ambiance n'est est pas moins sombre. Un autre aspect de la Cité est dévoilé, celui de la guerre incessante dont on ne se souvient plus du début et dont on n'imagine pas la fin, dont on ne sait plus qui est qui, de l'agresseur ou de l'agressé..., celui de ses paysages désolés, dévastés et devenus stériles par excès de sang dans les sols... Un cimetière à ciel ouvert où chaque jour, les soldats se lèvent pourtant pour mener la bataille... de là, une réflexion quasi-philosophique et intemporelle sur la notion de la guerre, de sa justification ou pas. Pour qui, pour quoi, pour servir les intérêts d'un peuple ou assouvir la soif inextinguible de pouvoir d'un seul être? le mystère sur la nature et l'identité de l'Empereur de la Cité se dessine peu à peu, au fil des événements et lors des flashbacks sur les vies de chacun. Les conspirations et les vengeances prennent corps.
Stella Gemmel réussit le tour de force de décrire avec moults détails et précisions chaque coup porté et chaque mouvement et stratégie, tactique de groupes sans en casser le rythme trépidant, guerrier et sanglant. Un véritable bonheur visuel tout autant que littéraire. On est loin de scènes édulcorées et d'un héroïsme angélique; on est dans la réalité épuisante et horrible des combats quasi-suicidaires des différents camps.
On retrouve Indaro, on découvre Fell et ses compagnons d'horreur. Les personnages s'étoffent et en deviennent attachants: on veut les suivre jusqu'au bout, on veut qu'ils s'en sortent. Par conséquent, on vibre, on tremble pour et avec eux. Parce que ce roman épique exhale aussi l'émotion par la sueur de chacun, par chaque goutte de sang versé.

Le dernier tiers de ce gros pavé marque le départ concret des luttes de chacun et de tous. Il n'est plus temps de tergiverser, de tester, de se questionner... c'est le moment de prendre partie et de se lancer dans l'ultime assaut. Et là aussi, l'auteur nous régale avec un suspens de tous les instants, en nous plaçant sous différents points de vue et d'action. le tout dans une fluidité qui nous pousse à vouloir aller plus vite, à ne pas cesser de tourner les pages, pour savoir enfin où se situe la victoire... s'il y a même une victoire! Car c'est fatalement vers la chute au sens propre comme au sens figuré que tous se précipitent. le dénouement est des plus surprenants et inattendus. La mort est au rendez-vous, loin de la gloire et des honneurs. La vérité éclate loin de tout idéal de paix sereine et porteuse d'avenir léger. C'est une plongée dans la noirceur et le marasme de l'âme humaine... ou celle des Dieux.

Pour conclure, je dirais que, sans conteste, à mon sens, c'est du grand art. Ne vous laissez surtout pas rebuter par l'épaisseur de l'ouvrage, l'histoire en a besoin, le lecteur en a besoin. Tout y est, des scènes d'action, de l'horreur, de l'angoisse, du fantastique, de l'humanisme... C'est un total régal livresque et je me refuse à croire que Stella Gemmel ne donnera pas suite à cette Cité. Ne serait-ce que pour nous éclairer sur le destin des Serafim, d'Elija, d'Emly... et de certains autres... C'est un livre que je conseille de tout coeur à tous les accros d'Héroïc Fantasy, vous ne serez vraiment pas déçus, c'est certain!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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La Cité est une duologie fantasy signée Stella Gemmel. Dans ce premier tome, la guerre fait rage depuis maintenant des décennies, et les morts sur le champ de bataille se comptent par milliers. La Cité ne prospère plus, et ses ennemis, à bout, sont prêts à tout pour mettre un terme à ce sanglant conflit. Pas à pas, ils placent les pions de leur plan le plus ambitieux…

S'il y a bien une chose que j'ai retenue de mes précédentes lectures du genre, c'est qu'en fantasy, il est normal d'être totalement perdu au départ. Il faut prendre son mal en patience, et plus on avance, plus le scénario et l'univers gagnent en clarté.

En général. Parce qu'en l'occurrence, j'ai refermé ce livre presque aussi perdue que je ne l'étais à l'origine. Il y a tellement de personnages, tellement de sous-intrigues, tellement de manigances, tellement de secrets, tellement de mensonges, tellement de connaissances et d'oublis…, que la plupart du temps, je ne me rappelais plus qui devait faire quoi, où, comment, pourquoi, sur ordre de qui, et encore moins qui était le qui en question par rapport à X ou à Y.

Paradoxalement, on évolue dans un cercle très exigu. La Cité est présentée comme une ville gigantesque, millénaire, tentaculaire, à la tête d'une armée colossale qui comprend de nombreuses subdivisions… Sauf que ce sont toujours les mêmes noms, les mêmes lieux, qui reviennent. Sans parler des individus impliqués dans le grand final qui se sont tous rencontrés au moins une fois au préalable grâce à ce bon vieux hasard.

Cette histoire avait tout pour être prenante, mais elle ne me laisse qu'un goût amer de trop ET de trop peu, à cause de la propension de l'auteur à s'enfoncer dans les détails au lieu de nous offrir une vue plus large. Des détails, au demeurant, souvent lourds et redondants.

À l'inverse, des éléments autrement plus importants sont à mon sens survolés : le voile, les Serafim, leurs pouvoirs, les explications les concernant… Tout cela ne survient que dans la dernière partie du livre, et ce n'est pas suffisant.

La fin tout court n'est pas suffisante. Attention, spoilers dans ce paragraphe et le suivant ! À partir du moment où l'ultime mission se révèle pour ce qu'elle est exactement, c'est-à-dire une diversion plus que la clé de voûte de la paix à venir, tout s'accélère. Au nom de quoi ? « Oh, bah finalement, les ennemis qu'on s'est donné du mal à essayer de tuer n'avaient pas spécialement envie de vivre, donc ils nous ont aimablement permis d'accomplir notre office. »

Je pense notamment à Marcellus, qui aurait pu être un personnage intéressant, mais qu'on ne verra au bout du compte que très peu, au contraire d'un Stalker qui ne sert à rien d'autre qu'à ralentir l'intrigue, jusqu'à ce que Stella Gemmel, ayant visiblement (enfin) envie d'en finir, décide de s'en débarrasser à la va-vite. Fin des spoilers !

J'ai le sentiment de beaucoup trop utiliser cette expression dans mes chroniques depuis quelque temps, mais qu'y puis-je si elle s'applique ici aussi ? Encore une fois, c'est un récit que je qualifierai de « plein de vide ». C'est long, d'une longueur superflue, car le plus gros du roman semble dispensable, au contraire de l'essentiel qui apparaît, en comparaison, négligé, voire incomplet.

Je ne comptais pas découvrir la suite, et un ami, en me spoilant par accident le rebondissement majeur du tome 2, n'a fait que me conforter dans l'idée que je ne manquerai rien qui en vaille la peine. Vous pouvez toujours vous laisser tenter par cette lecture, mais pour ma part, n'étant déjà pas adepte de fantasy à la base, c'est un échec. Je lui souhaite de vous convaincre davantage si d'aventure vous vous y plongez.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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Cadeau de ma cousine à Noël dernier, je ne connaissais que très mal Stella Gemmell. Je n'ai pas beaucoup lu de David Gemmell, ne lisant que peu de fantasy de ce genre. La Cité est un roman de dark fantasy et un beau morceau de plus de 800 pages en version poche ! Qu'en ai-je pensé ?

Ma lecture a été contrastée ! Dans un premier temps, j'ai bien apprécié l'univers violent et sans concession dépeint par l'autrice. Nous sommes dans un Empire emporté dans une guerre brutale depuis des siècles, il est impossible même de savoir pour quelle raison le conflit a commencé ! L'ambiance est souvent sanglante et l'autrice ne nous épargne que peu des sévices et des tortures qui sont infligés aux personnages.

L'histoire est plutôt bien menée et Stella Gemmell place et déplace ses pions avec une grande habileté. Elle parvient à créer une histoire très structurée, quitte à nous perdre un peu par moments dans le dédale des nombreux points de vue. le roman est intrigant dès ses débuts, en bâtissant notamment des légendes autour de la Cité qui attisent la curiosité, en faisant un personnage à part entière. Les égouts de la ville ont une ambiance particulière, glauque et évocatrice qui nous hante tout au long du récit.

Il y a des personnages qui m'ont vraiment marqué ! Bartellus en particulier est un personne qui reste dans les esprits. Très bien introduit, malgré une histoire un peu déjà vue, avec une évolution claire et intéressante le long du roman ! Indaro est aussi un personnage de guerrière un peu rude bien écrit, faisant partie des femmes fortes et sans concession du récit.

Dans les points négatifs, j'ai trouvé que parfois l'écriture de Gemmell était un peu confuse. C'est comme si elle avait tenté de créer des moments de suspens mais de manière assez maladroite, notamment dans la chronologie ou le choix des mots. J'ai parfois eu du mal à comprendre si un personnage était réellement mort ou non. de la même façon, j'ai eu l'impression que l'ensemble des êtres vivants a été annihilé mais que tout continuait à tourner. Que malgré le nombre de morts la guerre continuait, du coup j'avais le sentiment de faire à un paradoxe démographique de grande ampleur.

Il est aussi assez dommage que le complot pour mettre un terme au règne de l'Empereur intervienne finalement assez tard dans le récit alors qu'il est évoqué sur la quatrième de couverture du roman. Cela crée une attente qui ne se réalise pas réellement et peut entraîner des déceptions.

Enfin, mais cette fois c'est très personnel, j'ai lu beaucoup de livres de fantasy au schéma assez similaire, du coup le déroulement des événements manquaient d'originalité à mes yeux. J'ai déjà lu deux livre qui parlaient d'une personne ou d'un groupe cherchant à éliminer des rois ou empereurs immortels, despotiques et d'une puissance aux origines inconnues.

Pour conclure, c'est une bonne lecture de dark fantasy, avec des personnages forts et une histoire bien structurée. le contexte de la Cité est assez captivant (même si un peu sous-exploité). Il est cependant dommage que l'écriture de l'autrice soit par moment un peu brouillonne. le livre manque d'un petit quelque chose pour se différencier d'autres lectures dont le déroulé est assez similaire.


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Monsieur David Gemmell a très souvent été présenté comme l'un des auteurs les plus aguerris de fantaisie. A sa mort, sa femme, Stella, a terminé le livre qu'il était en train d'écrire. Et comme ça devait être une réussite, elle s'est décidée à sortir de l'ombre de son cher et tendre pour voler de ses propres ailes. La Cité est donc le premier tome de la première saga écrite en solo par Stella Gemmell, qui a baigné dans l'univers de la fantaisie toute sa vie.

Comme je n'ai toujours pas lu de David Gemmell (et j'en ai honte), j'ai profité d'un partenariat proposé par Livraddict pour découvrir Stella - à défaut de lire son mari et dans l'espoir que ça me motiverait encore plus à sortir ses livres qui traînent sur mes étagères. Un grand merci ! Néanmoins, le constat n'est pas brillant. Pour l'instant, j'ai même plutôt envie d'oublier que j'ai essayé de lire ce livre.

En effet, depuis les deux semaines que j'ai entamé la Cité, je n'en ai lu qu'un peu plus de deux cents pages. Je n'abandonne pas, non, mais il me fallait rendre ma chronique pour aujourd'hui. Je vous propose donc mon avis à mi-parcours.

L'ambiance de ce roman est posée dès la première page. L'on découvre deux personnages, un frère et sa petite soeur, vivant dans les égouts sous la Cité. Ils rejoignent rapidement un autre groupe d'exilés et l'on découvre alors que ce monde est divisé en deux : ceux qui se prosternent devant l'empereur et qui gagnent ainsi le droit de vivre correctement, et ceux qui ont été bannis. Les souterrains ont donc été transformés en véritable ville, divisée elle-même en camps pour accueillir les parias. Néanmoins, le danger règne, qu'il prenne la forme de brigands, de la faim ou de la gangrène. Joyeux donc.

L'auteur nous invite ensuite à changer de point de vue plusieurs fois, suivant tour à tour un ancien soldat de l'empereur accusé de traîtrise et condamné à l'exil, et des soldats qui combattent toujours pour le dirigeant de la ville. Aux côtés de ces derniers, l'on apprend que la Cité est non seulement menacée par le despotisme de son leader, mais aussi par les tentatives d'invasion répétées des cités voisines. La situation est comme qui dirait plutôt désastreuse dans ce monde.

Vient alors mon problème avec ce roman. Mais qu'est ce qu'on fait là ? Je suis complètement larguée sur le rôle de chaque personnage dans l'histoire et je n'ai trouvé aucun but, aucune quête pour l'instant. Alors qu'au début, je pensais que nous allions suivre une rébellion contre l'empereur, j'en doute maintenant beaucoup puisque beaucoup de personnages semblent parfaitement l'accepter. Il n'est quand même pas impossible que je sois passée à côté d'une explication, ou tout du moins d'un élément de réponse, par ce qu'il faut le dire, le style brouillon me gêne beaucoup. J'ai du mal à comprendre ce qui se passe, qui est qui, pourquoi, comment et d'où sortent certaines personnes. de plus, les informations concernant le fonctionnement de la Cité (ses castes, son leader, sa situation politique, etc.) ont été trop longues à venir. L'auteur est vraiment avare de détails et d'explications, elle ne dévoile son monde qu'avec une trop grande parcimonie.

Malgré tout, maintenant que j'ai compris comment cette Cité fonctionne, je sens qu'il y a du potentiel et surtout matière à ce que ça se débloque et se fluidifie. Je vais donc continuer ma lecture. Mais pour sûr, si je ne vois pas d'amélioration dans les cent prochaines pages, je serai forcée d'arrêter.

Lien : http://mariae-bibliothecula...
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critiques presse (2)
Syfantasy
12 juin 2023
La Cité est donc un travail de maître et Gemmell montre bien qu’elle a sa place parmi les plus grands écrivains de fantasy.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Elbakin.net
01 octobre 2013
Malgré un démarrage plutôt réussi, le récit s’enlise cruellement une fois franchi le premier tiers du livre, dans sa deuxième partie.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
_Ce sont toutes les guerrières, que vous n'aimez pas, ou seulement moi?
Il fronça les sourcils, retrouvant son expression familière.
_Ce n'est pas que je t'aime pas. Et j'ai du respect pour nos femmes. Elles n'ont cessé de prouver leur valeur. Elles n'ont pas la force brute des hommes, mais elles sont plus véloces, plus agiles, et souvent plus impitoyables.
A ce qu'on disait, les femmes étaient plus rapides pour porter les coups à l'entrejambe. Elles tranchaient les parties intimes de leurs adversaires sans états d'âme. Elles semblaient même y prendre parfois du plaisir....
_Toutefois, je ne crois pas que les femmes devraient participer à la guerre. Nos ennemis ne les font pas combattre. Ils nous méprisent de le faire.
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Je suis venu dans les égouts pour échapper aux malheurs du monde extérieure, comme Elija et toi, je suppose. Je croyais que la vie n'avais plus rien à m'offrir, rien même qui vaille la peine de se battre. Aujourd'hui, je t'ai toi. Jamais je n'aurais cru rencontrer un jour une âme digne de confiance. Pourtant, j'ai confiance en toi. Je crois que tu es la personne la plus courageuse que j'aie jamais rencontrée. Tu as le cœur d'un soldat, et je te confie ma vie. Elle leva vers lui son visage mouillé de larmes et l'observa avec gravité. Il se demanda si elle avait compris un mot de ce qu'il venait de dire.
_ Il est temps de regagner le monde, petit soldat. Nous allons y retourner ensemble.
Ensemble, le vieil homme et la fillette s'en retournèrent vers la lumière.
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Quand les dieux débarquèrent pour la première fois sur ces terres, alors que les étoiles étaient encore jeunes et que le monde venait de naître, ils quittèrent leurs navires dans le grand port et gravirent la colline. Comme de coutume, ils attrapèrent une proie, un homme, et la firent rôtir vivante jusqu'à ce que ses cris cessent. Ensuite, ils se la partagèrent et se régalèrent.
Reconnaissant l'excellente qualité de la viande et la fertilité des lieux, ils décidèrent de s'installer.
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[...] Au fil des siècles le grand fleuve finit par être enseveli sous la Cité qui s'élevait, pour ne devenir qu'une partie des égouts. Les hommes avaient oublié jusqu'à son nom. Mais le fleuve était toujours là. Des millions de tonnes d'eau se déversaient chaque jour en provenance du Sud et, pendant la saison des pluies, des hautes plaines de l'Est. Il s'écoulait sous la Cité, dans ses niveaux les plus bas, écrasés par l'histoire. Il s'infiltrait dans les fissures des vieilles pierres, faisant effondrer les murs. Il pénétrait des amas de chênes remontant à la préhistoire. Puis il sortait de la Cité par une multitude de tunnels, de grottes, de tamis, de conduits, de canalisations et de fossés, pour enfin rejoindre la mer.
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Nous avons découverts que les esclaves et les criminels condamnés mourraient très vite sur place. On demande en revanche aux travailleurs de signer un contrat d'un an. Ce document légal, qui lie l'ouvrier à la Cité, lui laisse espérer que, le délai expiré et s'il a survécut, il rentrera chez lui avec une généreuse compensation. L'espoir fait vivre. Du moins certains d'entre eux.
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Video de Stella Gemmell (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stella Gemmell
Bande-annonce VO du livre "La Cité" de Stella Gemmell.
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