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sur 733 notes
Une dame centenaire, qui tient un restaurant à Marseille, et qui derrière une vie de restauratrice réputée autant par ses talents culinaires, que par la longévité de son existence, -laquelle peut très certainement s'expliciter par son tempérament hors du commun- ; cache les secrets d'une vie tourmentée, que les deuils du sang versé nés des tourments de l'Histoire de ce terrible XXème siècle, n'auront pas épargnée.
La cuisinière aura connu les massacres du génocide arménien, le viol de son corps d'enfant, l'exil, la fuite, la peur, la deuxième guerre mondiale et tout son cortège d'indicibles horreurs, jusqu'aux drames éclos sous l'ère maoïste, après une vie menée en Amérique.
Elle a aimé, a été aimée, a eu des maris, des enfants, elle les a tous pleurés. Son destin a été une mare de sang et de larmes, qui n'a jamais pu éteindre le feu de son ventre ni celui de son âme. Toujours elle a su renaître face à ses morts qui l'ont brisée, et pourtant consolidée.
Bien sûr, comme tout grand goûteur des parfums de l'Existence, elle a une potion magique, un élixir de jouvence, qui à défaut de lui apporter la jeunesse éternelle, lui procure tout du moins une vieillesse qui se prolonge continûment, et qui lui permet, encore, de sentir la morsure d'un regret, lorsque se colle à sa rétine, l'enviable jeunesse d'un mâle aguicheur… Son secret ? Elle tue. Elle tue ceux qui lui prennent ses aimés. Elle venge ses morts en toute bien-pensance. Elle échange le sang des innocents contre celui des salauds. A chaque fois qu'elle fait s'éteindre une de ces vies-là, elle reprend un surplus d'énergie, un sursaut comme une libération, un prétexte à renouveler son parcours, elle étend alors, un peu plus ses racines sur cette terre qui lui a mangé (et si constamment), les fruits qu'elle y aura fait pousser.
Ce livre n'est en rien un ode à la vengeance meurtrière, ces meurtres sont des symboles qui tentent à prouver qu'il faut tout faire pour faire reculer les monstres et cultiver la vie, en dépit de tout, des autres comme de soi. Que l'amour, le sexe, le partage, le don de soi sont les seuls atouts qui peuvent nous rendre dignes d'avoir été et d'avoir remporté le pari d'avoir vécu notre vie. Car notre héroïne ne fait pas que se venger, elle venge également tous ceux qui n'ont pas pu se relever et renaître de leurs douleurs…
Cette odyssée est aussi l'occasion pour nous, de croiser des personnalités comme Jean-Paul Sartre (non dénué de ses petitesses), Simone de Beauvoir, Nelson Algren, et Félix Kersten (avec sa si délicate position et opposition), jusqu'à ces âmes noires qui auront piqué le monde d'une vaste peste brune. Mais c'est aussi l'occasion pour F.O.G., de faire entendre sa voix sur ces personnes, de livrer quelques points de vue mordants et sans concession, sur le métier d'écrivain, sur certains de ses collègues et leurs travers… Pour toutes ces raisons, et pour bien d'autres encore, ce roman est vraiment à lire…
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Une perle perdue dans mes tours de livres à lire, un petit bijou à relire pour ne pas oublier et surtout à partager pour que la mémoire ne se résume pas à quelques lignes dans les livres d'histoire.
Très bien écrit, super bien documenté, c'est le roman macabre du XXème siècle à l'aune d'un panier gourmand. Ici, l'amour et la haine sont un seul sentiment qui guide une vie comme certaines recettes que l'on cueille dès son plus jeune âge et qui toujours feront partie de notre moi intime.
Si la lettre de Guy Môquet est un hommage aux résistants de la première heure, le livre de Franz-Olivier Giesbert est la mémoire des horreurs commises au nom de la pureté des peuples, la mémoire des hommes qui se complaisent dans le rôle du mouton, la mémoire de ceux qui retournent facilement leur veste mais aussi, de ceux dont on ne parle pas dans les livres d'histoire, et qui pourtant ont sauvé par leur action des milliers d'innocents. Un livre au vitriol plein d'humour et de tendresse qui devrait donc être lu en « humanités » car c'est bien d'humanité qu'il s'agit ici.
Et comme le roman se termine par quelques recettes, j'ai fait hier « Le plaki de ma grand-mère », facile à réaliser et pas mal du tout pour accompagner un barbecue :-)
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Je n'aime pas du tout Franz-Olivier Giesbert, je le trouve pédant, prétentieux, arrogant...mais je dois bien avouer que sa plume est agréable. Il nous brosse ici un siècle d'histoire (très rapide tout de même) et n'épargne rien à son personnage principal. Même si son récit est invraisemblable, certaines réflexions de l'auteur donnent à réfléchir et son appréciation sur les intellectuels comme Sartre, Simone de Beauvoir... est frappée au coin du bon sens.
Un petit bémol pour les passages un peu crus qui n'apportent rien si ce n'est de flatter notre côté voyeur.
Lien : http://ratdebiblio.overblog...
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Les quelques recettes qui truffent ce livre, sûrement pour en justifier le titre, ne suffisent pas à rendre ce fourre-tout intéressant. Dommage.
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A la Bibliothèque, le bénévole de la BB m'a dit que cela me plairait certainement. Hé bien je peux vous dire que il ne s'est pas trompé. Ce livre m'a plu énormément.
Tout d'abord je vous dirai que cette cuisinière a une façon bien particulière de régler le sort des gens que elle déteste, elle les tue mais il faut dire le assez intelligemment sauf une fois ou elle s'est affolée et à laisser sa bible avec son nom et sinon ni vu ni connu, ou qui lui font du mal, la blesse. Et elle va son petit bonhomme de chemin tout en
traversant le 20 ème siècle de son Arménie natale en passant par la France, l'Allemagne de Hitler, les USA et enfin la Chine pour revenir en France et quand même elle a une sacré chance de traverser tous les événements disant importants sans y laisser sa peau et en y trouvant l'amour.
Si vous le rencontrer hé bien n'hésiter pas je crois que il ne vous décevra pas.

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2012 à Marseille. Rose, 105 ans et toujours non pied bon oeil, tient « La Petite Provence », un restaurant où elle concocte de bons petits plats qui ont fait sa réputation.
Car c'est en partie grâce ses talents culinaires et à son physique avantageux qu'elle traversa la violence du vingtième siècle avec la légèreté d'un papillon.
Il est vrai que la dame a de la ressource. Dotée d'un solide sens de la dérision et d'une intelligence supérieure à la moyenne, elle est douée d'un impressionnant instinct de survie et d'une formidable capacité d'adaptation.
Née au bord de la Mer Noire en 1907, elle est d'origine arménienne. Pas de chance de voir le jour quelques années avant le génocide de son peuple par l'Empire ottoman ! Forcément, Rose en réchappe et part pour un périple qui durera toute sa vie de la Turquie à la France en passant par l'Allemagne et la Chine.
Pendant ce siècle agité, elle pourra assouvir sa soif de vengeance pour éliminer ceux qui ont nui aux siens...
De nombreuses péripéties rythment une existence que FOG dévoile avec un vrai talent de conteur et un humour féroce : elle est enrôlée dans un harem, déflorée à 10 ans et devient, quelques années plus tard, la cuisinière du Reichsführer SS Himmler ! C'est l'occasion pour elle d'observer le quotidien des Nazis et de s'étonner du caractère souffreteux de Hitler et du physique ingrat de la plupart des proches du peintre raté qui ne correspond en rien aux critères d'une race pure.
Lucide sur tous les totalitarismes, qu'ils s'appellent nazisme, communisme ou maoïsme, Rose porte sur son environnement un regard plein de lucidité et de fraîcheur même.
Rose ne serait-elle pas une sorte de double de l'auteur, une éternelle amoureuse qui n'hésite pas à régler ses comptes avec des personnages réels aussi ambigus que Sartre qui aurait sablé le champagne avec les Nazis ?
EXTRAIT
- Quand on regarde tout le temps la télévision, c'est qu'on va mourir. Je ne sais pas s'il y a un lien de cause à effet, mais l'expérience m'a appris qu'elle était l'antichambre de la mort.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Un avis partagé .... Un plaisir de lire qui s'est amoindri au fil des pages.
J'ai vraiment accroché sur la première partie, puis, j'ai trouvé le tout assez fouillis. Peut-être beaucoup trop d'évènements majeurs de l'Histoire qui se déroulent ici : l'Arménie de 1915, l'Allemagne nazie, la Chine de Mao. Des faits historiques d'une importance capitale que Rose, l'héroïne, vit dans la promiscuité des "grands décideurs".
Bon, du coup, ça perd en crédibilité, ces 1 000 vies en une seule ...
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Rose a 105 ans et elle raconte sa vie. Une vie émaillée de drames et de vengeance. Tout semble si extrême. Il manque quelque chose pour rendre le personnage crédible ou attachant. Un peu déçue.
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Vraiment beaucoup aimé ce roman qui passe en revue les grands événements du XXe siècle à travers les yeux d'une centenaire d'origine arménienne vivant à Marseille. de courts chapitres percutants d'une écriture vivante et truculente permettent au lecteur de digérer les horreurs perpétrées par les hommes politiques au cours du dernier siècle.
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Grinçant, ok. Drolatique, pas du tout... Grosse déception en tout cas. Aucun éclairage apporté au niveau historique car tout est juste survolé, j'ai trouvé que certaines anecdotes sont tellement tirées par les cheveux qu'on frôle le ridicule et je ferme le livre en éprouvant juste une profonde antipathie pour ce personnage !
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