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4,06

sur 286 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai eu beaucoup de mal avec ce roman à partir du moment où est apparu l'équipe du SRPJ de Versailles (c'est à dire assez tôt) : équipe parfaite, idéale, un vrai cliché s'il n'y avait le nouveau chef de groupe, Seth Khol, flic efficace mais très perturbé (genre stress post-traumatique). le style, nerveux, est efficace, il imprime le rythme, plutôt effréné, mais au prix, hélas, de beaucoup de clichés. Il y a deux fils conducteurs : une série de meurtres complètement hors normes (profils très variés des victimes, modes opératoires tout aussi variés) et une vengeance. Les deux fils sont habilement menés en parallèle, mais il est quand même surprenant que personne ne semble enquêter sur les victimes de la vengeance de Seth Kohl !
D'habitude, le nombre de meurtres m'indiffère un peu, mais là je dois bien avouer que j'ai frisé l'overdose (plus de 30 meurtres en à peine plus de trois mois, c'est un peu beaucoup !) même si l'auteur ne se complaît pas dans des descriptions de scènes violentes.
Le retour du commissaire Cécile Sanchez (personnage principale de la Trilogie des Ombres) m'a semblé de trop : l'équipe de policiers pouvait tout à fait faire les mêmes déductions sans elle, et il y avait déjà suffisamment de personnages déjantés ! le seul intérêt est éventuellement de rendre plus intéressant et moins lisse le personnage de Céline.
Malgré ces points faibles, j'ai beaucoup aimé le prologue et la présentation de Seth Kohl, dit le Zombie, héros de guerre au Kosovo et en Afghanistan, ex-flic à la brigade des stupéfiants au 36, ex-infiltré devenu toxicomane, ayant perdu tous ses proches.
J'ai adoré aussi l'idée de meurtres inspirés des Danses macabres médiévales. Au passage l'auteur dresse la courte liste de celles que l'on peut voir en France en oubliant la seule que je connaissais (dans la chapelle de Kermaria an Iskuit de Plouha). Cette idée est parfaitement exploitée, d'autant qu'elle convient tout aussi bien avec un tueur en série psychopathe organisé qu'avec un schizophrène en rupture de traitement. Dommage que l'écriture, et surtout la psychologie des policiers ne soient pas, à mon goût, à la hauteur. Peut-être qu'un tel sujet aurait nécessité bien plus de pages pour faire de ce bon page-turner un coup de coeur !
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Ghislain Gilberti est le sniper du polar. Tout ce qu'il vise est étudié avec minutie, dans les moindres détails, et ses mots en rafales font des dégâts considérables.

Son univers est tentaculaire, sorte d'hydre à têtes multiples, qui à chaque livre étend son emprise sur les lecteurs.

Ce nouveau roman se veut indépendant des précédents, mais des liens souterrains sont tissés avec le passé, pour toujours asseoir davantage ses livres-monde.

En résumé, nouveaux lecteurs vous serez pris au piège sans réserve, lecteurs habituels vous en ouvrirez grands les yeux de surprise (l'auteur vous l'explique avec une note avant le roman, que j'aurais mieux vue à la fin).

Quand on y regarde de loin, l'écrivain belfortain n'invente rien dans le milieu du polar. Mais à les examiner de près, on se rend compte que ses romans sont singuliers dans la manière de les mener. Celui-ci ne fait pas exception.

Il est cette fois question d'un tueur en série illuminé qui permet à Gilberti de développer une intrigue intense aussi violente qu'iconoclaste. Au plus près de l'enquête.

C'est là que se déploie sa particularité, et où il fait montre de tout son savoir-faire. Pour lui, chaque détail compte, chaque donnée de l'investigation est racontée avec méticulosité. Et le plus fort, c'est que ça ne ralentit pas l'intrigue, ni ne fait chuter l'extrême tension.

Il fait dire que tous ses personnages sont borderlines, à l'image de ses flics. Son équipe est totalement dévouée à sa tâche, s'en est un vrai sacerdoce. Mais ils ont leurs (grosses) parts d'ombre, à l'image de son principal intéressé, Seth Kohl, chef du groupe chargé de l'enquête à la Brigade criminelle du SRPJ de Versailles.

Lui, ce sont de lourds boulets qu'il doit traîner pour avancer. Mais comme il n'a plus rien à perdre, il en est d'autant plus dangereux.

Avec Gilberti, la frontière entre bien et mal est toujours poreuse. Rien n'est simple, rien n'est écrit.

Cet Évangile de la colère est un peu la substantifique moelle de son oeuvre, un bon résumé de ce qu'est l'univers de l'auteur, en 550 pages. Il a tiré le suc, l'essence même de ses précédents polars, pour incendier cette nouvelle affaire.

N'imaginez pas pour autant qu'il est enchristé (un mot qu'il utilise souvent) dans un schéma. C'est plutôt qu'il le dessine encore et encore, pour en améliorer le trait. Même si paradoxalement ce nouveau roman m'a parfois fait penser à son formidable premier livre, le festin du serpent, pour lequel j'ai un attachement tout particulier.

L'univers de l'écrivain est pénétré de démons, partout, tout le temps. Cet évangile-là tout autant. C'est sombre au possible, ténébreux à souhait, violent à la limite de l'acceptable, punchy à rendre groggy.

Mais, j'insiste, d'une finesse dans la narration, d'un ultra réalisme qui fait qu'on reconnaît immédiatement sa griffe. Qui laisse de profondes cicatrices.

L'auteur a besoin que ça sonne juste, et pour ça il insiste pour tout cadrer dans les moindres détails. En parlant de ce qu'il connaît, pour l'avoir vécu ou pour s'être sérieusement renseigné. Il dit souvent qu'il ne sait pas inventer et qu'il doit se baser sur du réel, y compris lorsqu'il crée des personnages. Et j'ai comme l'impression qu'il a mis beaucoup de lui dans ce roman-là.

L'évangile de la colère est un polar dense et brutal, plongeant le lecteur en immersion totale dans une enquête qui déménage. Pour un final qui laisse des traces. Avec un Ghislain Gilberti qui tient l'instrument de combat sans flancher, sans trembler, avec une précision remarquable.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Un petit garçon de 6 ans est enlevé dans un parc, ce qui suscite toujours beaucoup d'émotions que ce soit auprès du public que des policiers chargés de l'enquête.
Le petit garçon est finalement retrouvé mort.
Ensuite un homme est enterré vivant...
Voilà comment débute cette histoire qui va à cent à l'heure et dans laquelle les morts s'enchaînent à une vitesse phénoménale.
Je n'avais jamais lu de livres de cet auteur, je découvre donc sa plume et son style.
J'ai bien aimé suivre cette intrigue haletante, car on ne sait pas trop vers quoi on se dirige : une histoire classique de tueur en série, une affaire liée à de l'occulte, une vengeance, une histoire de malades mentaux, une intrigue liée à une obsession religieuse ?
Bon, là où je n'adhère pas trop, c'est à la surenchère de violence et de noirceur.
Les personnages principaux sont des être brisés par la vie, le policier principal est surnommé le Zombie, en raison d'un passé très sombre : son frère, sa femme et sa fille ont été assassinés, et tout est dans la même veine.
Chaque personnage se trimballe des casseroles qui débordent et certains sont même un peu agaçants, comme Céline, le bras droit du Zombie, qui pleurniche tout le temps et semble exagérément sensible pour un policier chargé de résoudre des crimes.
Mais hormis cet aspect, j'ai pris un grand plaisir à suivre cette enquête palpitante, bien que certains rebondissements soient assez prévisibles.
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Ce polar sombre et dense est mon premier contact avec Ghislain Gilberti. Je n'ai pas lu la fameuse Trilogie des ombres ni aucun autre de ses romans. Et le moins que je puisse dire, c'est qu'il "ne fait pas dans la dentelle".

Le récit commence très fort, par un prologue qui met immédiatement le lecteur dans l'ambiance. Assurément il va être secoué ! Des meurtres atroces se succèdent : d'abord celui du petit Gabin, ensuite celui d'un paysan enterré vivant le doigt pointé vers le ciel. Puis c'est un antiquaire qui est assassiné, écrasé par son stock d'objets anciens, puis encore une riche aristocrate, et puis... Sommes-nous en présence d'un nouveau Serial killer ? Mais chose curieuse aucun lien apparent ne semble unir les différentes victimes. L'enquête de la SRPJ de Versailles s'annonce complexe, semée de rebondissements dramatiques et d'affrontements violents.

Se pourrait-il que le tueur soit un personnage mystique, un envoyé de Dieu, qui s'inspirerait des Danses macabres, ces fresques médiévales que l'on retrouve dans certaines églises anciennes, et plus particulièrement celles des Simulacres de la Mort peintes par Hans Holbein dit le Jeune ?

Un scénario atypique et une équipe policière compétente, solidaire et efficace pour dénouer les fils de cette intrigue redoutable. Toutefois chacun possède sa part d'ombre, ses démons, tel le personnage principal, Seth Kohl, le nouveau chef de groupe, dont la vie a basculé à la suite d'un drame personnel et qui aspire à la vengeance.

Ghislain Gilberti, dans ce thriller très noir, ne laisse aucun répit au lecteur. L'écriture de ce gros pavé (570 pages) est technique mais simple et précise, le rythme est dynamique avec des phrases et des chapitres courts. Pas de ralentissement dans le récit, tout s'enchaîne rapidement. Les crimes odieux se perpétuent inlassablement, comme dans la fresque de Holbein, et les règlements de compte violents se succèdent jusqu'au bout. Tout un univers brutal de part et d'autre. La frontière entre le bien et le mal est parfois perméable.

Pour les besoins du Challenge illimité des départements français en lectures, il me fallait un écrivain originaire du Territoire de Belfort. Ils sont peu nombreux et c'est ainsi que je suis sortie de ma zone de confort pour découvrir Ghislain Gilberti. Je ne le regrette pas et me suis laissée entraîner par cette intrigue atypique, même s'il y a un peu trop de sang versé et coups de feu froidement tirés à mon goût.

#Challenge illimité des départements français en lectures (90 - Territoire de Belfort)
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Ghislain GILBERTI est un homme et un auteur à fleur de peau.
A l'image du personnage principal de « L'évangile des ténèbres » : Seth Kohl alias le Zombie.
Outre le polar à multi-rebondissements, j'ai adoré ce personnage torturé, qui a tout perdu et qui donc n'a rien à perdre. C'est lui qui porte l'intrigue. Il est tour à tour paumé, sûr de lui, vengeur et bienveillant. Il est multi-facettes et se révèle très attachant.
Le scénario est bien construit et original. le tueur sème les cadavres en s'inspirant d'Hans Holbein le Jeune et de sa danse macabre. Il fait intervenir la mort directement dans des scènes de la vie quotidienne. Et nos enquêteurs de la Brigade Criminelle de Versailles ont peine à suivre la cadence…
J'ai retrouvé et aimé l'écriture de G. GILBERTI, entre ombre et lumière, navigant entre poésie et brutalité. Malgré quelques longueurs, les mots sonnent justes.
« L'évangile des ténèbres » est un polar percutant dont je vous recommande la lecture.

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Si vous n'avez pas lu les précédents livres de l'auteur, ce n'est pas grave. C'est mon premier de l'auteur et je n'ai jamais été larguée.
Je l'ai mis un peu de côté au profit d'une lecture plus légère et divertissante. Ça a fait du bien à mon humeur et m'a permis d'être plus disponible et apprécié ma lecture. J'étais prête à replonger dans la noirceur et les méandres de l'âme humaine. Les romans noirs permettent souvent de dédramatiser, mais parfois c'est juste trop. Trop noire, trop gore, trop tout ! Nous enlevons une couche de crasse pour découvrir que c'est encore plus crade en dessous. Ghislain Gilberti a su s'arrêter à temps. C'était limite.

Cette enquête fictive fait écho à un papier que j'ai pu lire durant mes études sur un délire à deux. Les deux patients atteints de schizophrénie entretiennent réciproquement leur délire. Sans vous en dire davantage, disons que ce papier m'a fait comprendre et mieux appréhender l'enquête. Il lui a donné une dimension plus réelle et beaucoup plus dérangeante. Je ne sais pas ce qu'il en est pour un lecteur n'ayant pas de formation médicale par contre… Brrr ! Je frissonne. Je garde une petite réserve concernant le rebondissement final qui n'était pas forcément nécessaire et surtout trop prévisible.

Avec l'évangile de la colère, Ghislain Gilberti signe un thriller où les policiers sont sur une corde raide en équilibre précaire. Leurs gestes ne sont pas tous bons, cependant la justice permet à certains criminels d'agir en toute impunité. Si vous aviez des armes pour les punir, les punissez-vous ?
La suite de ma chronique :
Lien : https://lesparaversdemillina..
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Avec « L'évangile de la colère » Ghislain Gilberti offre une histoire labyrinthique construite comme un assemblage de poupées gigognes. À peine les héros connaissent quelques instants de répits, à peine ils sont rattrapés par l'horreur.
Dès le départ, j'ai été happée par Seth Kohl. Son passé et sa force de frappe dans les premiers chapitres donnent l'impulsion à une enquête multiple. le punch des répliques et de l'action m'ont mise K.O. d'office.
Ce commandant est très attachant malgré ses défauts, on ne le surnomme pas le Zombie pour rien !
« Demandez les Stups et dites que vous avez retrouvé le Zombie, vous allez voir que les battements d'ailes d'un putain de papillon peuvent faire frémir toute une institution. »
Seth doit rejoindre une équipe bien soudée afin de résoudre une affaire concernant un tueur particulièrement dangereux. Cela commence avec la disparition d'un enfant et l'angoisse s'emballe. Les personnages sont attachants et bien dessinés. Chaque membre de l'équipe de flics est à sa place.
L'auteur s'attache à montrer la cohérence du groupe et décortique les rouages de l'enquête. J'ai saisi l'importance de la hiérarchie qui distribue le travail afin d'arriver aux meilleurs résultats.
De plus, Paul qui commande l'ensemble de ces hommes et ces femmes a une influence encourageante. C'est une figure paternelle positive, il est comme une entité protectrice, ce que n'est pas le Dieu adoré par le tueur. Mais le mal rode et ces flics, même super entraînés, sont confrontés à plus fort qu'eux… jusqu'à la fin assez surprenante.
« S'il poursuit dans cette voie, en sachant utiliser le meilleur de chacun, il va vite devenir un bon chef, se dit Paul en les regardant partir. Je vais pouvoir compter sur eux rapidement pour les affaires les plus délicates comme les plus stressantes. »
Les motivations du « tueur » sont vraiment bien trouvées. Et pourtant j'ai ressenti une baisse d'intérêt au milieu du roman. Est-ce les méditations du tueur qui sont trop répétitives ? Les dialogues trop présents au fil des chapitres ? Ou les rebondissements trop nombreux ? Oui, un surplus de « trop ». Toujours est-il que j'ai préféré la première partie de « L'évangile de la colère ». La fin est certes bluffante mais ses effets sont pour ma part freinés à cause de cette accumulation de péripéties.

Lisez pourtant ce roman pour la beauté de ses scènes d'action et ses personnages bourrés d'humanité. de plus la culture de Ghislain Gilberti est indéniable et donc mérite le détour. J'ajoute également que j'ai été séduite par la personnalité de Seth, quel charme !
« Il est difficile de lui donner un âge, mais les plis au coin de ses yeux soulignés de cernes font remonter chez lui un charme évident. le genre d'homme un peu usé mais auquel la maturité va comme un gant. »
Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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🍂 Efficace 🍂

Comme toujours, avec Ghislain Gilberti, une atmosphère particulière, pesante, parfois malsaine, et subtilement travaillée vous embarque pour un voyage de quelques centaines de pages dans les méandres de l'âme humaine. Quel plaisir de retrouver cette plume atypique, ce style qui lui est propre, et cet amour pour les personnages auxquels on ne peut que s'attacher. Les fans retrouveront d'ailleurs une figure centrale de la Trilogie des Ombres, sans que la lecture de celle-ci ne vous soit nécessaire pour appréhender ce nouveau pavé.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, même si je dois vous avouer l'avoir trouvée moins aboutie, avec une ou deux incohérences, et de temps en temps plus brouillonne que ses ouvrages précédents (la barre est vraiment très haute avec sa Trilogie des ombres). Cela étant dit, l'intrigue reste efficace, dynamique, accrocheuse… Bref, un bon page-turner comme on les aime. Et un récit lié à un sujet assez intéressant. Peut-être aurais-je d'ailleurs voulu qu'il soit davantage exploité.

Quoi qu'il en soit, Ghislain Gilberti confirme qu'il est l'un des auteurs du genre absolument incontournable de sa génération. Et si vous ne le connaissez pas encore, je vous encourage à y remédier très très vite 😇
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Quel plaisir de retrouver Ghislain Gilberti avec l'évangile de la colère.
Comme ses précédents romans, c'est très dense, noir, violent mais c'est encore une histoire passionnante avec des personnages atypiques et de l'action sans interruption !
La brigade criminelle du SRPJ de Versailles, après plusieurs meurtres sans lien apparents, réussit à comprendre qu'ils sont sur la trace d'un tueur en série. Il faudra les talents de tous pour arriver à découvrir qui il est : la capitaine Céline Fauvel, très forte dans l'analyse des personnalités, le chef de groupe Seth Kohl tout juste arrivé à ce poste, avec des méthodes peu conventionnelles, Paul Baptista à la tête de la brigade criminelle, sa soeur Asia responsable de la police technique et scientifique.
Tous sont très attachants dès qu'on commence à les connaitre et sont très complémentaires dans l'enquête.
Aucun temps mort, les meurtres se succèdent à grande vitesse et l'enquête, même si elle piétine à certains moment, reste toujours intéressante. Des rebondissements inattendus m'ont surpris, l'auteur réussit parfaitement à maintenir le suspense jusqu'à la fin.
Un petit bémol sur la vengeance de Seth Kohl, qui semble trop invraisemblable, c'est un peu trop "facile" à mon gout !
En refermant ce roman, je n'ai qu'une envie, retrouver ces personnages !
Merci à Hugo thriller pour leur confiance.
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J'ai saisi l'occasion offerte par NetGalley pour lire à nouveau du Ghislain Gilberti. J'avais lu de lui le Bal des ardentes et le Festin du serpent, voilà longtemps. Eh bien il n'a pas changé. Il met toujours en scène des flics très très limite avec la loi mais très investis dans leur(s) mission(s). Des policiers hors-normes à la hauteur des tueurs qu'ils traquent.
Ici, un assassin qui semble choisir des victimes au hasard, seules quelques empreintes de pas assurent le lien au départ, jusqu'à ce que la vérité mystique apparaisse. le tueur s'inspire de scènes de Danse macabre, et sa cohorte de victimes qui est un échantillonnage de la société. de l'enfant jusqu'au vieillard. du SDF au très fortuné. Les scènes de meurtres sont courtes, scénarisées, et le délire religieux de celui qui se prend pour la main de Dieu, un Dieu vengeur et colérique, bien écrit - on mesure bien son degré de folie.
La traque a lieu, faisant au passage des dégâts dans l'équipe de policiers de la SRPJ de Versailles menée par Seth Kohl, lui-même sur le chemin de la rédemption (surnommé le Zombie, ancien militaire, ancien ou presque toxico, qui tue de sang-froid et pas toujours en légitime défense : on a bien dit qu'ils étaient limite) et Céline Fauvel, aux talents de psy utiles en interrogatoire. Cette dernière, chargée au départ de le surveiller (il est là question de loyauté envers l'Institution), a du mal à canaliser son partenaire de travail (puis dans la vraie vie). de la nitroglycérine, ce flic-là ! Mais Kohl ne vit que par le travail policier, c'est ça qui le civilise, dit-il - on n'ose imaginer ce qu'il adviendrait s'il retournait à la vie civile.
L'enquête rebondit plusieurs fois, ou, dirions nous, ressuscite, pour rester dans la thématique. le tueur "neutralisé" semblait bien ne pas agir seul. Sortent du bois ses demi-frères, un freluquet et un handicapé... Lequel des deux ? Oeuvrent-ils de conserve ? Qui est la tête pensante ? le récit est palpitant ! ça défouraille à tout va, les enquêteurs sont tellement frustrés d'être face à une hydre criminelle. Dès qu'on tue un assassin, il en repousse deux !
On est heureux de renouer avec le Gilberti qu'on avait tant apprécié avant de le perdre de vue. On retrouve aussi fugacement Cécile Sanchez, héroïne des débuts, en mauvaise posture ici, ce qui donne envie d'aller voir ce qui s'est passé dans les romans qu'on a loupés. En revanche, les parties consacrées à la vendetta personnelle de Kohl étaient moins palpitantes, la guerre des polices et la corruption endémique au sein des services n'a pas la même aura sulfureuse qu'un tueur mystique, avouons-le.
On se réjouit aussi de voir l'auteur signer chez Hugo, ce qui lui permettra une meilleure exposition, lui qui fait partie des meilleurs auteurs français dans ce type de polars : violents, mystiques, hyper noirs. Des romans feuilletonnants aussi, car on retrouve des personnages de précédentes enquêtes, mais l'auteur trouve la juste mesure pour ne pas trop en dévoiler.
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