Il n'était pas question d'écrire un roman, mais de rédiger un document susceptible de servir par la suite à l'écriture d'un roman. Angelo a été écrit en six jours (…). Le Hussard sur le toit m'a occupé pendant huit ans. Ce n'est pas du tout le même travail. Il ne s'agissait dans ces six jours que d'analyser le personnage qui venait de naître et d'éprouver les éléments de l'analyse (…). Ce texte est donc un simple rapport de laboratoire.
(Notice générale - page 1115 - A propos du roman Angelo, Jean Giono évoque le "Cycle du Hussard.)
De Fabrice [Del Dongo], Angelo a naturellement la situation d'origine : la noblesse, la naissance irrégulière, la nationalité italienne ; il a les traits italiens, qui seront soulignés à diverses reprises ; la gravité, l'appétit pour le mystère, les gestes excessifs, la fougue ; il a l'admiration pour l'Arioste qui lui présente, comme à Fabrice, des modèles de chevalerie ; il a de la pitié qui lui vient de sa mère, et invoque la Madone ; surtout, il a la qualité de hussard ; Fabrice est habillé par sa tante en officier de hussards lorsqu'il a douze ans, et c'est en hussard qu'il s'habille à Waterloo. De Lucien Leuwen, Angelo a cette naïveté optimiste qui lui fait juger les gens au-dessus de leur valeur. Coffe dit à Lucien : "Vous tendez vos filets trop haut". C'est littéralement ce que Giono dit d'Angelo dans son carnet : "Angelo, celui qui tend ses filets trop haut".
(Notice générale, page 1121)
C'est parce qu'il vient de Stendhal qu'Angelo – fait nouveau chez Giono – appartient à ce type de héros que le récit suit presque de bout en bout, dont les pensées, les rêves parfois, sont constamment connus de l'intérieur, alors que les autres personnages sont vus le plus souvent par ses yeux.
(notice, page 1122)
Denis Infante a publié son premier roman Rousse publié aux éditions Tristram le 4 janvier 2024. Il raconte l'épopée d'une renarde qui souhaite découvrir le monde. Un ouvrage déroutant par sa singularité. Son histoire possède la clarté d'une fable et la puissance d'une odyssée et qui ne laissera personne indifférent. L'exergue, emprunté à Jean Giono, dit tout de l'ambition poétique et métaphysique de ce roman splendide : "Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers."
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