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Nathalie Bauer (Traducteur)
EAN : 9782493206640
336 pages
Le bruit du monde (17/08/2023)
3.22/5   79 notes
Résumé :
Paris, novembre 2015. Le narrateur, écrivain et journaliste, est venu couvrir un sommet sur le climat, quelques jours seulement après les attentats. Une situation de crise qui fait écho à celle qu'il traverse avec sa compagne, Lorenza. Avec une désinvolture vivifiante, il s'entoure de personnages atypiques qui apportent, chacun à sa façon, du sens à son univers : un jeune physicien aventurier, un climatologue spécialiste des nuages, une reporter haute en couleurs et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,22

sur 79 notes
J'ai trouvé que Tasmania, le dernier roman de Paolo Giordano, était très inégal. En voulant passer de l'intime au général, à l'universel, l'auteur que j'avais bien apprécié dans Dévorer le ciel, a réussi à m'ennuyer profondément puis à me captiver avec talent.

Le thème du réchauffement climatique et des débats contradictoires qu'il suscite aurait suffi mais voilà que Paolo Giordano se met à parler des deux bombes atomiques larguées sur le Japon par les États-Unis, en 1945. Paradoxalement, c'est ce thème le plus intéressant.

Or, lorsque j'ai lu ces lignes, je venais de voir l'excellent film de Christopher Nolan : Oppenheimer. Cela ne pouvait pas mieux tomber car, dans Tasmania, le narrateur se rend sur place, à Hiroshima et à Nagasaki, pour rencontrer les derniers témoins ou survivants de ces deux dramatiques largages de bombes jamais utilisées sur des humains.

D'ailleurs, Robert Oppenheimer lui-même, n'approuvait pas ces assassinats de masse et demandait que son pays n'aille pas plus loin ; l'Allemagne nazie était vaincue mais il fallait prendre de vitesse l'URSS dans la course au titre de super puissance mondiale…

Ainsi, le narrateur, physicien devenu journaliste pour le Corriere della sera, débute son récit avec la COP21, à Paris, en novembre 2015. Il commence à présenter ses amis qui vont tourner en rond autour de lui tout au long de ce roman.

Avec Lorenza, sa compagne plus âgée, déjà mère d'Eugenio, voilà Giulio, jeune physicien, qui se sépare de Cobalt alors qu'ils ont un gosse : Adriano. Débarque ensuite Karol, un prêtre amoureux puis ce fameux Novelli, spécialiste des nuages. C'est avec ce dernier que l'épisode le plus révélateur de la place des femmes dans le monde scientifique se déroule et révèle bien des injustices. Je peux ajouter encore Curzia, journaliste efficace.

Justifiant le titre énigmatique du roman, l'auteur fait dire à Novelli qu'il aimerait se réfugier en Tasmanie… en cas d'apocalypse mais tout cela n'aide pas notre narrateur qui ne parvient pas à écrire son livre sur la bombe atomique et ses conséquences.

C'est donc à Hiroshima puis surtout à Nagasaki que Paolo Giordano écrit les pages qui m'ont le plus appris et surtout le plus ému, dans ce livre. Il faut encore et toujours raconter au plus près de l'humain ce qui s'est passé lorsque ces deux bombes atomiques ont été larguées sur des civils sans défense. Les conséquences, terribles, inimaginables, font l'objet de la troisième partie, de loin la plus forte : les radiations.

Je remercie Babelio et les éditions le bruit du monde pour cette lecture d'un livre très bien écrit et bien traduit par Nathalie Bauer.

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Pour son cinquième roman, Tasmania, l'écrivain italien Paolo Giordano également docteur en physique théorique, s'attache à suivre un homme en crise.
En novembre 2015, cet homme écrivain et journaliste mais aussi narrateur de Tasmania est venu à Paris, couvrir la conférence des Nations Unies consacrée à l'urgence climatique, quelques jours seulement après les attentats.
Cette situation de crise fait écho à celle que traverse le couple qu'il forme avec sa compagne Lorenza.
Bref, la crise climatique et celle qu'il vit en privé, les attentats islamistes, pas sûre que les vacances à la Guadeloupe concoctées par Lorenza, une semaine de tropiques, ne soient en mesure d'y remédier...
De manière désinvolte et un peu fataliste, il s'entoure de personnages assez inclassables qui, chacun à leur manière apportent du sens à son univers, que ce soit cet ami, jeune physicien aventurier Giulio, ce climatologue spécialiste des nuages, Novelli, cette reporter plutôt originale Curzia ou encore ce prêtre Karol qui a rencontré la femme de sa vie…
C'est d'ailleurs après une discussion avec Giulio qu'il décide de reprendre son ancien projet d'écrire un livre sur la bombe atomique, livre qu'il aura du mal à mener à terme.
Paolo Giordano raconte la vie de cet homme, sa solitude, son ennui, sa lassitude, ses chagrins, ses peurs. Il parle du présent, certes mais aussi et surtout de l'avenir.
J'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à ce personnage. Il ne m'a intéressée que lorsqu'il parlait de ces fameuses bombes dont bon nombre des physiciens du projet Manhattan pensaient qu'elles ne seraient pas vraiment utilisées, et certainement pas sur des cibles civiles.
Les témoignages des rescapés d'Hiroshima et de Nagasaki sont précis et bouleversants.
Il est question également de l'importance des nuages dans l'histoire de la bombe. Comment le 9 août 1945, suite à un nuage étrange qui ne semblait pas vouloir se dissiper, l'équipage du B-29 décida de renoncer à Kokura et se dirigea vers Nagasaki : naga (long) saki (promontoire), la ville suivante sur la liste des cibles…
Quant à l'effet des radiations, les habitants, personnel médical compris, personne ne savait…
Postérieurement, pour le moins troublés par le massacre de centaines de milliers de personnes et par l'effacement de deux villes, un certain nombre de physiciens du projet Manhattan formèrent une association à but non lucratif dénommée Bulletin of the Atomic Scientists. Ils inventèrent alors la Doomsday Clock, l'horloge de l'apocalypse, sur laquelle minuit correspond symboliquement à la fin du monde. Comment ne pas être épouvanté quand on sait qu'en raison de l'incapacité des dirigeants mondiaux à faire face aux menaces imminentes d'une guerre nucléaire et du changement climatique, le 23 janvier 2023, l'horloge affichait minuit moins 90 secondes, ce qui est l'heure la plus proche de minuit depuis sa création !
Le narrateur qu'il faut sans doute apparenter à l'auteur lui-même se pose d'ailleurs fort judicieusement quelques questions, à savoir comment il se serait conduit à la place de ces physiciens, s'il aurait continué, s'il aurait laissé tomber, s'il aurait été capable de voir l'avenir et s'il se serait montré ensuite à la hauteur de cette vision.
Dans son roman Tasmania, Paolo Giordano mêle intime et universel, nous rappelant que chacun peut trouver un espace où écrire son avenir. Novelli, pour sauver sa peau, en cas d'apocalypse, aurait choisi quant à lui la Tasmanie !
Merci aux éditions le bruit du monde et à Babelio pour cette lecture enrichissante.

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« Si vous me demandez une définition exacte de l'époque où nous vivons, la voici : une époque prétraumatique. » Paolo Giordano mobilise sa sensibilité de physicien de formation et son talent d'écrivain prodige de la littérature italienne pour dessiner quelques destins fragiles, serpentant tant bien que mal sur la toile de fond de notre actualité cataclysmique.


Comment vit-on à la croisée des anxiétés nées des bouleversements contemporains, quand la Doomsday Clock, l'Horloge de l'Apocalypse inventée en 1947 pour dénoncer les risques qui menacent la planète, n'a jamais estimé la fin du monde plus imminente qu'aujourd'hui, son compte à rebours virtuel ne nous laissant symboliquement plus que quatre-vingt-dix secondes avant les coups d'un minuit fatidique ? Choisissant pour point de départ l'arrivée à Paris, juste après les attentats de 2015, d'un autre Paolo, journaliste et écrivain italien lui aussi physicien à la base, venu couvrir une conférence de l'ONU sur l'urgence climatique en même temps qu'il rédige un livre sur la bombe atomique, de son invention jusqu'aux commémorations d'Hiroshima et de Nagasaki, en passant par les terribles récits de survivants et de leurs descendants, le récit se déroule aux premières loges des périls qui guettent le monde, entre menace nucléaire, dérèglement climatique, terrorisme et pandémies.


Pourtant, dans ce contexte qui a tout pour terrifier, la vie poursuit son chemin, dévidant opiniâtrement les destins individuels. le Japon a reconstruit ses deux villes martyrs, les survivants et leurs descendants subsistent malgré leurs récits épouvantables et leurs séquelles. Lui-même ramené à des préoccupations plus personnelles par son couple qui se déchire sur son impossibilité à concevoir un enfant, Paolo observe son entourage faire face à ses anonymes et minuscules batailles pour se tailler une existence. Relations de couple et parentalité, rivalités professionnelles et déséquilibre entre les sexes, conventions religieuses et sociétales : les drames intimes sont légion, souvent dévastateurs, même si parfois, à y bien regarder, quelque peu incongrus. Comment peut-on encore s'offusquer qu'un prêtre se marie, qu'un homme épouse une femme plus âgée ou qu'une femme prétende faire carrière, lorsque l'on s'angoisse pour le sort du monde ? Quoi qu'il en soit, de cette superposition entre l'intime et le planétaire, entre le particulier et le général, émerge progressivement un constat : la vie résiste à tout et, quelles que soient les souffrances endurées, finit toujours par renaître sous une forme ou une autre, tout n'étant qu'évolution et adaptation perpétuelles.


De l'anxiété des temps présents à l'apaisement que chacun devra trouver dans sa Tasmanie personnelle, là où il trouvera à se préserver, Paolo Giordano nous offre un grand roman contemporain, vaste fresque sociétale teintée d'autofiction et de reportage scientifique, soulignant l'étendue de nos ambiguïtés et de nos contradictions.

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Paolo-San est journaliste et vient de couvrir un sommet sur le climat. Paris vit une atmosphère quasi militarisée en novembre 2015 peu après les attentats. Il y a de belles figures auprès de lui, un jeune physicien, une femme, reporter chevronnée, un spécialiste des nuages du nom de Novelli et un homme de foi. Tous ces gens sont des acteurs de notre monde contemporain et pour autant, ils sont aussi, comme nous, spectateurs, emportés dans la marche du siècle qui ne laisse pas de les réunir ou de les secouer tour à tour comme emportés par un vent fou. Lorenza et Paolo traversent ensemble les turbulences d'une vie de couple bien qu'ils soient posés tous les deux, les pieds bien sur terre. Lorenza renonce à la difficulté de faire un enfant puisque rien ne marche de ces traitements de substitution et Paolo se voit exclu de la prise de décision. Néanmoins, c'est un couple qui marche bien en ce sens que sa construction affective reste inébranlable ; chacun vaquant à ses occupations tout en revenant au port, amarrés l'un à l'autre par un lien solide. On peut soupeser également les liens d'amitié ou de désillusion des uns envers les autres sans qu'il soit énoncé quelques exagérations et en cela le texte, qui est sain et réaliste, m'a entièrement séduite. de même qu'il n'est pas fait état comme souvent d'une quelconque culpabilité envers quiconque ne véhicule pas un esprit rigoureusement écologiste. Au contraire, la manière dont Paolo ressent les diverses inquiétudes quant à notre devenir témoigne du fait qu'il n'est qu'un personnage vulnérable, puisqu'il est confronté comme tout un chacun aux aléas de la vie et de la sienne propre. J'ai beaucoup aimé le personnage attachant de Novelli quand il dénonce le manque d'objectivité lorsque sa collègue a bénéficié d'une récompense alors que sa notation était bien inférieure à la sienne. J'ai aimé qu'il reste sur sa position envers et contre tous allant jusqu'à dire que nous nous accommodons d'un semblant de vérité pourvu qu'elle nous arrange et allant jusqu'à nier le réel. Une façon comme une autre finalement de contrer l'échéance possible de notre propre disparition en ne retenant que ce qu'il est de bon ton de voir et de penser. Novelli ne lui tiendra pas rigueur du reste, de ne l'avoir pas soutenu lorsqu'il s'est vu ostracisé du monde de la bien-pensance, mais nous sentons bien là que s'il en avait été autrement Paolo en aurait durement souffert.
Paolo-San, c'est ainsi que le nomme et le reconnaît Terumi Tanaka lors de la cérémonie de Nagasaki, la seule cérémonie qui par le fait de la présence de cet enfant rescapé donne un sens au livre qu'il va écrire sur l'explosion de la bombe atomique. Il ressort de toutes ces menaces passées ou à venir que c'est notre humanisme qui nous sauve, comme l'amitié et puisque nous sommes mortels j'aime à penser comme le suggère le narrateur à la fin du livre que ceux du passé nous accompagnent comme le spectre irradié d'une planète étoilée. Je remercie babelio pour cette belle découverte et le bruit du monde ainsi que l'auteur que je vais retrouver sans coup férir dans les nombres premiers par exemple.
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Le narrateur de ce roman, un auteur à succès, se trouve proche de la quarantaine dans une phase un peu difficile de sa vie. Son mariage avec Lorenza, qui a quelques années de plus que lui, traverse une crise ; les rapports avec l'adolescent Eugenio, fils d'un premier mariage de son épouse sont plutôt délicats et il cherche un bon thème pour un nouvel ouvrage.

Le récit couvre les réalités du monde dans la période de 2015 à 2020, telle la peur après les attentats du 13 novembre en France et le déclenchement de la pandémie, le mouvement "me too", le réchauffement de la terre et les menaces climatiques.

C'est justement ce dernier phénomène qui le conduit à Paris pour la grande conférence sur les changements climatiques du 30 novembre au 12 décembre 2015 et c'est à cette occasion qu'il fait la connaissance avec le scientifique italien, Jacopo Novelli, un personnage haut en couleur, avec qui il se lie d'amitié.

Certains désastres climatiques conduisent notre homme à se pencher sur les effets et suites atroces des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945.
Il en est tellement bouleversé, qu'il décide faire des effets radioactifs le sujet de son prochain livre. Dans le cadre de ses recherches, il se met en rapport avec un des rares survivants de cette horreur historique du bombardement de la ville de Nagasaki.

Il me faut signaler aux personnes sensibles que certains passages relatifs aux conséquences humaines de cette tragédie sont fort durs à lire.

Paolo Giordano, entre un séjour à la Guadeloupe et ses cours à Trieste, aborde une large variété de sujets, comme le syndrome de Cassandre, la jongle de Calais, la relation hommes-femmes dans le monde scientifique, l'alloparentalité... tout comme il fait défiler des personnages aussi divers que Marie Curie, Elon Musk et Nick Cave.

Le titre du livre se réfère à l'endroit où Jacopo Novelli essaierait de se retirer en cas d'apocalypse : l'île de Tasmanie, à 10 heures de ferry de Melbourne en Australie, loin des températures excessives et disposant de bonnes réserves d'eau douce.

Ce livre, qui paraîtra le 17 août en version française, constitue une approche très personnelle et intéressante des maux de notre temps et fait ainsi penser à son chef-d'oeuvre "La solitude des Nombres Premiers" de 2008, sans en avoir toutefois le même haut niveau exceptionnel.
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critiques presse (4)
Actualitte
02 février 2024
Envoyé à Paris pour couvrir la conférence de l’ONU sur le changement climatique, un écrivain assimile la crise environnementale à celle vécue par son couple. Au fil des rencontres du protagoniste, Paolo Giordano expose dans son dernier roman des interrogations qui résonnent en chacun de nous, dans une traduction de Nathalie Bauer.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaLibreBelgique
08 septembre 2023
L'écrivain italien Paolo Giordano aborde les catastrophes en germe dans notre monde, en miroir de celles du narrateur.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
04 septembre 2023
L'écrivain italien signe un grand roman sur les angoisses de son époque… et la façon de les surmonter.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeMonde
28 août 2023
Méthodiquement, Giordano ­prélève des échantillons de l’air du temps, celui que nous fabriquons et respirons chaque jour. [...] Voici un anti-« feel-good book » qui, par la magie d’une plume lucide et sincère, nous réchauffe et nous réconforte.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
Bon nombre des physiciens du projet Manhattan qui avaient assisté à Trinity pensaient que les bombes ne seraient pas vraiment utilisées, et certainement pas sur des cibles civiles. Ces armes étaient si destructrices qu’elles ne pouvaient obéir qu’à un but démonstratif. Robert Oppenheimer, responsable de la section scientifique à Los Alamos, estimait que, larguée sur une ville, chacune causerait environ vingt mille morts. Il avait obtenu ce nombre en effectuant un de ces calculs que les scientifiques désignent sous le nom de calcul de coin de table, c’est-à-dire effectué approximativement sur un papier de fortune. Contrairement à Fermi, Oppenheimer se trompait : dans la seule ville d’Hiroshima, les morts directs seraient plus de cent mille. Mais si l’on avait évoqué un nombre de cet ordre devant lui ou n’importe lequel de ses collègues, aucun n’y aurait cru.
(pages 57-58)
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Mais le Kruger, m’expliquait-il aussitôt après, était lui aussi une illusion : l’illusion selon laquelle l’homme faisait encore partie de l’écosystème à égalité avec les autres espèces, que la nature y était à son état primordial. C’était totalement faux. Les parcs étaient des systèmes soigneusement régulés, gérés de façon invisible par l’homme pour l’homme : on y allumait périodiquement des feux pour contenir la végétation et garantir la vue des animaux aux touristes payants, la population de lions était surveillée à travers l’introduction de nouveaux mâles (qui éliminaient les petits des autres) et, dans certaines réserves, on imposait aux éléphants des formes de contraception.
Bref, il était impossible d’échapper à l’anthropisation. Giulio employait ce terme, « anthropisation », cependant il évoquait à mon avis quelque chose de beaucoup plus vaste que le parc : il était impossible d’échapper aux êtres humains, impossible d’échapper au présent.
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Le corps humain est composé de milliards d’atomes, essentiellement de l’hydrogène, de l’oxygène et du carbone, mais on y trouve, dans des concentrations inférieures, du potassium, du lithium, du césium et même de l’uranium. Une fois les corps pulvérisés, les atomes continuent d’exister et, pour les atomes instables, à émettre des radiations : rayons alfa, bêta et gamma, neutrinos qui traversent sans entrave la matière vers l’espace ouvert, pendant des milliers et des milliers d’années.
(page 323)
Commenter  J’apprécie          380
À la fin de la guerre, troublés par les conséquences de leur travail (c’est-à-dire par le massacre de centaines de milliers de personnes et par l’effacement de deux villes), un certain nombre de physiciens du projet Manhattan formèrent une association à but non lucratif dénommée Bulletin of the Atomic Scientists. Ils se donnèrent pour mission de surveiller le risque nucléaire et inventèrent dans cette intention un moyen synthétique : la Doomsday Clock, l’horloge de l’apocalypse. Sur cette horloge, minuit correspond symboliquement à la fin du monde.
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Le 6 août 1945, à 8h 15, un B-52 largua Little Boy sur Hiroshima.
Trois jours plus tard, le 9 août, à 11h 02, Fat Man explosa dans la zone ouest de Nagasaki.
Après le flash, Setsuko Thurlow se réveilla sous les décombres. Elle entendit autour d’elle des voix de filles, des voix implorantes mais faibles, puis celle d’un homme qui lui disait de ramper vers une ouverture et de continuer à pousser pour se libérer.
Elle s’en tira, contrairement aux autres élèves – plus de trois cents -, brûlées vives quelques minutes après. À l’extérieur du bâtiment, dans la ville inexistante, Setsuko Thurlow vit des survivants dont la peau pendait sur les os. Une personne tenait dans ses mains ses globes oculaires.
(page 59)
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