Un week end chez mon frère, l'attente dans l'aéroport, et une valise chargée de livres, tellement chargée d'ailleurs que j'ai eu peur que la compagnie me la refuse comme bagage à main, voilà comment j'en suis venue à me plonger dans ce drôle de roman. On a tous nos petite manies, et la mienne est de partir avec un bon stock de lectures pour pouvoir choisir, toujours cette histoire d'état esprit et de moment.
Daniel Glattauer et son vent du nord, qui souffle d'ailleurs beaucoup, aujourd'hui faisait partie de ces livres. C'est un roman que je voulais lire depuis longtemps mais pour lequel je n'arrivais pas à trouver d'occasion. Et ma PAL étant conséquente, j'ai appris la patience (si, si, je vous assure... ). Patience récompensée car j'ai mis la main dessus il y a peu, et dans une belle édition. Mais je m'égare. Tout comme certains mails. Cela arrive parfois. Une lettre erronée, un point mal placé, et hop, le mail destiné à votre banquier arrive entre les mains d'un inconnu, ou vous recevez un mail qui ne vous était pas du tout adressé. Et si c'était là voix du destin, ce destin si facétieux qui vous met en contact avec l'autre ?
Léo et Emmi ne se connaissent pas. Il reçoit par erreur un email d'Emmi qui souhaite résilier son abonnement au magasine Like. Il lui répond poliment pour lui signaler son erreur. Elle lui répond tout aussi poliment. le mal est fait, Leo est désormais dans le carnet d'adresses d'Emmi. Quand les nouvelles technologies se font le bras du destin... Noël arrive, et elle envoie un email groupé qu'il reçoit. La vie de Leo a pris une tournure inattendue, commence un échange épistolaire moderne au verbe haut en couleurs.
Qu'il est facile de se confier sans avoir vu l'autre... Qu'il est difficile de se confier sans l'avoir vu. Comment construire une relation que l'on arrive pas à définir ? Comment construire une relation qui fait tellement de bien qu'on a peur de la perdre ? Est-ce que le virtuel peut-être réel ? La relation épistolaire s'installe, se consolide. Ils ne sont qu'Emmi et Leo, dans leur univers réel de l'irréel. Leo est bourré d'humour, très attachant, Emmi plus énervante avec ses doutes et ses interrogations. Ils sont finalement le miroir fidèle de ce que nous serions dans cette situation. J'ai lu ces échanges mailistiques avec un plaisir presque coupable, m'immergeant dans cette intimité qui se crée, le tout servi par une plume agréable et au dynamisme sans failles. J'ai pesté contre Emmi, contre Leo, je me suis m'attendrie pour les deux, j'ai espéré, vont-ils enfin se rencontrer ? Comment vont-ils se reconnaître ? Et j'ai même surpris mon voisin de siège à lorgner sur ce que je lisais, mes sourires et autres gloussements, pourtant retenus, je vous l'assure, semblaient beaucoup plus intéressant que le film Divergent qui passait sur sa tablette.
Un vol en avion de 50 minutes, et le livre était bouclé. Et je me maudissais de ne pas avoir été prévoyante et de ne pas avoir emmené
la Septième Vague avec moi. A quoi me servaient tous ces livres dans ma valise, et tout ce stress à l'aéroport si c'était pour ne pas avoir la suite ? Un vrai drame, oui, oui... Mais j'ai été raisonnable, j'ai attendu mon retour pour m'en délecter...
PS : Ils m'ont beaucoup aidée à l'aéroport à être raisonnable, ils ne l'avaient pas. Un moment de frustration très douloureux, croyez-moi... Vous ai-je déjà dit que j'étais un brin obsessionnelle ?
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