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EAN : 9782253176091
744 pages
Le Livre de Poche (26/02/2014)
3.92/5   352 notes
Résumé :
1977 : Martin Radford, jeune historien londonien dont la carrière universitaire a été brisée par un scandale, arrive sur l'île de Madère. Il y rencontre Leo Sellick, un millionnaire sud-américain, qui habite une superbe villa, naguère propriété du mystérieux Edwin Strafford, mort en 1951. Homme politique de premier ordre, promis à un brillant avenir, Edwin Strafford a été en 1908, à l'âge de 32 ans, ministre de l'intérieur du cabinet Asquith, aux côtés de Lloyd Geor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (65) Voir plus Ajouter une critique
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Londres, fin des années 70. Impliqué dans une affaire de moeurs, obligé à quitter son poste d'enseignant, quitté par sa femme, Martin Radford attend des jours meilleurs en profitant de l'hospitalité d'un ami. Aussi n'hésite-t-il pas un instant quand Alec, un ancien camarade de fac, lui propose de le rejoindre à Madère où il s'est lancé dans la création d'une revue pour expatriés anglais. Sur place, Alec lui présente Léo Sellick, un homme d'affaires sud-africain, installé à la Quinta do Porto Novo, l'ancienne propriété d'Edwin Strafford, un anglais ayant fait une carrière aussi fulgurante que brève dans la politique de son pays. Sellick se dit intéressé par le mystère entourant sa démission du gouvernement Asquith en 1910, la rupture de ses fiançailles avec Elizabeth Latimer, une jeune suffragette, et sa mise au ban de la société. Il demande donc à Martin d'enquêter en sa qualité d'historien. C'est le début d'une aventure qui va le mener dans les arcanes du pouvoir au coeur d'un sombre complot, dans l'Angleterre d'Edouard VII.


Historique, politique, sentimental, ce roman foisonnant de Robert GODDARD est aussi une enquête, quasiment policière, dans le passé. Uniquement guidé par le journal intime d'Edwin Strafford, le jeune historien va sonder ces écrits à la recherche d'un indice expliquant sa disparition de la scène politique. Soixante ans après les faits, les témoins vivants sont rares et ceux qui restent ne semblent pas disposer à déterrer les histoires anciennes. Martin prend immédiatement fait et cause pour le politicien tombé en disgrâce. Et le lecteur avec lui ! On aime le politique intègre, refusant les compromissions, les alliances douteuses, fidèle à son Premier ministre. On s'attache à l'amoureux fou, prêt à tout quitter pour celle qu'il aime. On s'insurge quand tous le lâche. On compatit à son chagrin. Puis le doute, naturel, insidieux, s'installe. Edwin Strafford n'a-t-il vraiment rien à se reprocher ? N'a-t-il pas volontairement occulté de ses mémoires les éléments compromettants ? Martin pourra-t-il le réhabiliter ou se laissera-t-il tenter par une chercheuse charmeuse qui lui offre une collaboration mais voudrait arranger les faits selon ses théories ? Les manipulations d'hier trouvent un écho dans les agissements du présent, ceux à qui le crime a profité sont prêts à tout pour sauver leur position et leur réputation, même à tuer...
Amours trahies, amitiés bafouées, complots politiques, désirs de vengeance dans l'Angleterre du début du XXè siècle sur fond de crise ministérielle et de revendications féministes, voilà les ingrédients de ce somptueux roman porté par les aléas amoureux de deux fortes personnalités, Edwin Strafford, politicien idéaliste et Elizabeth Latimer, jeune suffragette fougueuse puis vieille dame digne et lumineuse. Encore une belle réussite pour Robert GODDARD dont les talents de conteur sont sans limites.
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Martin Radford est un jeune historien , qui après une erreur de jeunesse se retrouve divorcé et sans travail. "Dans la vie, je m'étais toujours attendu au pire et j'avais rarement été déçu". Il est appelé par un ami sur l'île de Madère pour faire des recherches sur un certain Edwin Strafford. Alec Sellick a acheté une propriété sur l'île de Madère, il y trouve une photo. Il s'agit d'une photo de 1908 sur laquelle l'ancien propriétaire des lieux est avec les membres du cabinet ministériel anglais. Alec demande donc à Martin d'enquêter sur cet homme Edwin qui a fait partie du gouvernement anglais durant deux ans et qui a disparu de la scène politique du jour au lendemain.
Pour l'aider, il lui fait lire les écrits d'Edwin Strafford qui raconte ces années et particulièrement le jour où il décide d'annoncer son mariage avec une suffragette et que toutes les portes se ferment devant lui.
Pour son enquête, Martin devra reprendre contact avec son ex-belle-famille.

Un livre de 734 pages où on ne s'ennuie pas de la première à la dernière ligne.
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Martin Radford est au chômage. Il n'y est pas pour rien. Il a été révoqué de son métier d'enseignant pour s'être amouraché d'une de ses étudiantes mineures. Aussi quand l'occasion se présente de faire une étude bien rétribuée sur l'obscure disgrâce d'un ministre du gouvernement Asquish au début du XXème siècle en Grande Bretagne, il ne se pose pas la question de connaître la raison qui sous-tend cette proposition. Il la prend comme une aubaine qui mettra à contribution sa qualité d'historien tout en lui donnant une bouffée d'air pour vivre.

Voilà un personnage qui pourrait paraître d'emblée peu recommandable. Voilà un roman qui pourrait se cantonner au registre historique. Mais l'un et l'autre évoluent très progressivement et très favorablement aux yeux du lecteur. L'historien se prend au jeu et retrouve goût à son métier, le roman s'enrichit de suspenses multiples et enchevêtrés. Et quand les sympathies et inimitiés se nouent et se dénouent cet ouvrage devient un formidable roman fort bien construit, imaginatif et plaisant à lire. Un de ces ouvrages qui vous fait vous réjouir à la perspective de le rouvrir à la page que vous avez suspendue de votre marque page fétiche. Roman historique, à suspense et d'une saine amitié entre une vieille dame respectable et un jeune historien qui rachète ses égarements. Les sentiments sont embellis de sincérité, la psychologie des personnages subtilement affinée, le machiavélisme sophistiqué quand les intérêts entrent en conflit.

Les multiples rebondissements qui entretiennent l'attention ont le mérite de ne pas faire patienter le lecteur vers le dernier chapitre pour trouver l'épilogue de cet écheveau bien emmêlé par l'esprit fécond et inventif de son auteur. Une énigme se résolvant tire la ficelle d'une autre sans toutefois embrouiller le fil de l'histoire au point de perdre le lecteur. C'est très intelligemment construit et bien écrit, et sans doute bien traduit dans l'édition que j'ai eu sous les yeux. Il n'y a surtout pas de ces coïncidences assassines qui viennent trop souvent pallier l'imagination indigente des romans écrits à la hâte et en série dont on nous vante le caractère haletant à grand renfort de soutien publicitaire.

Robert Goddard, un auteur que je découvre et qu'il me fera plaisir de retrouver dans un autre de ses ouvrages. Bonne pioche dans une boîte à livres de Bandol. Je suis sûr qu'il fera le bonheur du lecteur qui le retirera de celle dans laquelle je vais le remettre. Un roman à qui on souhaite un bon périple de main en main et dans les pages de Babelio.
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Un ministre de l'Intérieur, collègue de Lloyd George et de Winston Churchill au début du XXème siècle, aurait-il pu être : sincèrement amoureux d'une suffragette, foncièrement honnête et totalement candide ?
C'est le pari que tient Robert Goddard dans ce passionnant récit où, comme à son habitude, il a dissimulé, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs, énigmes, fausses pistes et rebondissements.
Les Anglais sachant voyager, l'intrigue commence à Madère pour se développer autour de Cambridge, ses bibliothèques et ses pubs. La description de la campagne anglaise autour d'Exeter est en soi une très belle invitation au voyage tout comme les pins, mimosas et agapanthes posés sur la terre d'ocre rouge dominant le bleu intense de l'océan le sont pour Madère.
Deux amoureux séparés pour toujours, un tricheur, des politiciens retors, deux businessmen qui vont s'affronter, une historienne trop belle, des érudits, des mémoires, des luttes politiques, une vieille dame très digne, une vengeance à assouvir et le temps qui est passé en enterrant les hommes et les secrets, voilà les ingrédients de cet excellent roman. C'est un prof au chômage, sans argent et rejeté par sa famille que le destin, ou plutôt l'auteur, a choisi pour déterrer les secrets. Il ne se doute pas, au début de l'aventure, dans quoi il s'embarque, alors faites comme lui, prenez un billet pour Madère. Vous, vous ne le regretterez pas !
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Attirée par la couverture et la 4eme de couverture, j'avoue avoir emprunté cet énorme pavé vraiment par hasard, et, j'ai surtout entamé ma lecture avec une certaine appréhension car je n'étais pas certaine que cela me plaise.

Grande erreur de ma part. J'ai vite été happée, prise par l'intrigue aux multiples rebondissements. Les indices sont distillés avec parcimonie, et, arrivent au bon moment afin de mieux relancer l'enquête menée par le héros.

Les différents personnages, en particulier Martin Rafford et Edwin Strafford, sont extremement bien cernés. L'auteur brosse leurs portraits, leurs caractères psychologiques avec lucidités ainsi que d'une manière précise et juste.

Les extraits des mémoires d'Edwin Strafford, quant à eux, apportent des éclaississements, des éléments nouveaux sur des points de l'enquête que le héros soupçonne.

Il en ressort - du moins, en ce qui me concerne - que Martin Rafford et Edwin Strafford ont bien des points communs. Tout deux ont été profondement malheureux toute leur vie, le premier est un historien raté tandis que le second un politicien "raté", et surtout, tout deux possèdent un secret qui ont pourri leur existence ... ...

A déguster, volire même à dévorer sans modération.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Parce qu'en 1914, un monde est mort. Et dans celui-ci, tu n'as plus ta place. Tu es totalement déphasé. Ton époque, celle des politiciens amateurs généreux a disparu depuis longtemps. Je me rappelle ta foi dans le demos. Ta foi dans le débat intellectuel. Déjà dans ce temps-là, c'était de la blague. Maintenant, c'est un anachronisme.
Plus personne n'est libre. Nous avons perdu notre liberté quelque part en route, au profit de ce qu'on appelle sans rire l'Etat providence. Je ne me plains pas. J'ai su profiter de toutes les occasions. Quand ils ont voulu s'entre-tuer, je leur ai vendu des armes. Quand ils ont voulu des maisons, j'en ai fait construire. Quand ils ont voulu s'amuser, je leur ai vendu des cinémas. Tu vois, j'ai toujours su quelle carte jouer. Le profit donne du plaisir. Et le plaisir, c'est la vie. L'hédonisme est un métier qui a ses lettres de noblesse. Je suis capable de te vendre une cravate en soie pour aller avec ton cilice.
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- Prenant cet élément en considération ainsi que vos qualités d'historien que je ne mets pas en doute, je vous propose un engagement lucratif sur le plan financier et stimulant sur le plan intellectuell.
- Vous m'offrez un travail ? demandai-je, incrédule.
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En historien attiré par le mystère, je désirais découvrir une vérité plus dramatique et, en homme que la vie n'avait pas épargné, j'avais envie de prouver que les châtiments n'étaient pas tous mérités.
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"Laissez-moi décider toute seule, Martin. J'aimerais bien faire une promenade en barque. Cambridge est une communauté très fermée, comme vous devez le savoir, toujours à l'affût des derniers ragots. Cela fait du bien de rencontrer quelqu'un de l'extérieur."
Je regagnai ma chambre à Princes' Hall avec les mémoires et la liste des ouvrages à consulter, éprouvant, cela me frappa, ce que Strafford avait dû éprouver à la perspective d'un rendez-vous dans Hyde Park avec Elizabeth, un dimanche, soixante-huit ans plus tôt : la joie frémissante de jouer avec le feu.
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- Le passé peut devenir un fardeau si on le laisse faire, Martin. Je crois que c'est ce qu'Edwin a découvert.
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présentation du livre Le temps d'un autre, au poche, par Robert Goddard.
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