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EAN : 9782081422261
352 pages
Flammarion (28/02/2018)
4.11/5   45 notes
Résumé :
Il possède un énorme cerveau - quasiment autant de neurones qu'un chat- localisé en partie dans ses huit bras. Il "voit" et "goûte" avec la peau, dont la couleur change instantanément pour mieux le camoufler. Dépourvu d'os, il se faufile à travers la moindre fente. Il joue, adore collectionner des objets, apprend de ses erreurs et reconnaît les humains.... Ce prince des profondeurs c'est le poulpe, dont on prend aujourd'hui la mesure de l'intelligence, déjà pressent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Dans le midi, quand on veut désigner un individu aux traits disgracieux, on peut l'appeler "face de poulpe". C'est une expression courante que l'on peut entendre régulièrement sur la Canebiere à Marseille ou sur la place de la Comédie à Montpellier. Quoi qu'il en soit, mes camarades de classe m'appelaient comme ça. Je n'ai jamais su si c'était un petit surnom affectueux et amical ou si c'était pour se moquer de ma trogne... jusqu'à aujourd'hui.

Ce livre m'a permis de répondre à cette question presque quarante ans après ces événements : les poulpes sont très intelligents et en plus ils sont magnifiques.

Merci Peter Godfrey-Smith, vous m'avez sauvé la face (de poulpe).

Alors, pour être tout à fait honnête, je n'ai pas tout compris aux résultats des nombreuses études présentées dans ce livre mi-scientifique, mi-philosophique. J'ai retenu néanmoins trois choses qui me semblent principales.

La première, c'est que l'ancêtre commun avec nous les humains remonte à fort fort longtemps et qu'en gros, nous n'avons pas grand chose à voir avec les poulpes. Dit comme ça, ça n'a pas l'air d'être une nouvelle révolutionnaire mais en fait, ça l'est. Il est assez extraordinaire de constater que deux formes d'intelligence aussi différentes ont pu se développer de manière parallèle et indépendante pendant le processus d'évolution des espèces. Comme l'auteur le précise, on cherche des intelligences extraterrestres partout dans l'univers alors qu'il suffit d'aller farfouiller dans les océans.

La deuxième chose que j'ai retenue, c'est que les poulpes ont un système nerveux bien différent du notre. Chez nous, le cerveau est l'unité centrale de la machine et commande l'ensemble des actions réalisées par le corps via un réseau de nerfs qui font transiter l'information. Chez les poulpes, il y a plusieurs "cerveaux" : le cerveau principal d'une part et les tentacules ventousées qui sont pleines de neurones également. de ce fait, il est possible que le poulpe fasse des gestes volontaires sans que le cerveau principal dans la tête ne soit au courant : "le poulpe peut contempler certains des mouvements de ses bras comme s'il était un spectateur."

C'est absolument fascinant. C'est comme si une partie de mon corps pouvait bouger sans que mon cerveau ne puisse contrôler le mouvement. Et c'est là que je me suis dit que je méritais peut être mon surnom de face de poulpe car, à bien y réfléchir, j'ai peut-être identifié un certain membre qui peut parfois s'activer sans que mon cerveau lui ait commandé de le faire. Il arrive même régulièrement que ce soit l'inverse qui se produise : mon tentacule inter-jambal reste parfois désespérément flasque alors que mon cerveau est au taquet. Je suis un poulpe.

La troisième information principale est la capacité des poulpes à changer de couleur pour s'adapter à l'environnement soit pour chasser, soit pour se cacher des prédateurs. Comme les caméléons. Et vu qu'ils n'ont pas de coquille ou d'os, ils peuvent, tel un blob, prendre des formes diverses et variées. Et cette capacité à changer de couleur telle que racontée est bluffante. L'inventivité qu'ils mettent dans les stratégies pour se cacher est la pieuvre que ces bestioles ne sont pas les couteaux les moins affûtés du tiroir.

Mais ce n'est pas tout. En discutant avec des amis, j'ai appris qu'il y avait un documentaire Netflix appelée "la sagesse de la pieuvre" ("my octopus teatcher" en anglais) et que même, il paraîtrait que c'est bien. Perso, j'aurais bien proposé "poulpe fiction" comme nom de film, mais bon ...

Donc, pour rester dans le thème, j'ai proposé à ma femme et à mes enfants de le regarder avec moi. Vraisemblablement, la vie des pieuvres ne les motivait pas plus que ça. On le regardera quand les poulpes auront des dents, m'ont-ils répondu, l'air hilare.

Mais il en faut plus pour décourager mes pulsions cephalopodophiles. En voiture Simone pour regarder en solo ce documentaire d'une heure et faire d'une pieuvre deux coups dans cette chronique.

Je passerai sur la beauté des images et des couleurs (notamment celles des poulpes, leur capacité à se camoufler est stupéfiante, un coup, elle se change en rocher, un coup elle se fond dans un amas de coquillages) car, même si cela ne gâche rien, l'essentiel n'est pas là.

Ce documentaire, tourné en Afrique du Sud, raconte l'histoire vraie de Craig Foster.
Craig est un père de famille un peu paumé, en pleine crise de la quarantaine. Il se décide de faire de la plongée sous-marine en apnée dans une forêt de varech (des algues marines) dans laquelle fourmille une population de bestioles marines particulièrement dense et variée. Mais soudain, il se retrouve face à face avec un poulpe femelle. Cette rencontre improbable va changer sa vie, surtout quand la sus-dite poulpe va tendre délicatement un tentacule pour toucher la main de Craig. Il va s'en suivre une histoire d'amitié qui va le bouleverser et il va décider d'y retourner tous les jours pour suivre et filmer la vie de sa nouvelle amie, qu'on appelera Ginette pour aider à la compréhension.

Il découvrira que sa copine Ginette possède une qualité que peu d'humains ont : la curiosité. Elle possède aussi une sensibilité et une intelligence rare pour se défendre, se nourrir, se soigner ou mettre au monde des petits poulpeaux (pas sûr que ce mot existe). Il lui découvrira également une capacité et une vitesse d'apprentissage et d'aptation hors du commun. Ginette s'est montrée capable d'apprendre de ses erreurs, par exemple quand une stratégie de chasse ne fonctionne pas ou de faire tourner en bourrique un requin qui cherchait à la croquer. En même temps, c'est nécessaire étant donné la faible espérance de vie (1 à 2 ans max), les femelles poulpes meurent généralement après avoir couvé les oeufs, la période de couvaison pouvant durer plusieurs mois, soit une grande partie de sa vie.

Autant dire que le reste du temps, les poulpes ont bien le droit de s'amuser un peu.

Live fast, die young !
C'est la devise des rocks stars.
C'est également celle des poulpes.

scob
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C'est Stéphanie Chaptal qui m'a fait découvrir ce livre par son blog [« de l'autre côté des livres »](https://www.outrelivres.fr/le-prince-des-profondeurs/).
Intrigué par le titre « le Prince des profondeurs », je suis tombé sur avis extrêmement positif et intéressant.

Qui est le prince des profondeurs ? le poulpe ! Mais ce livre est bien plus large que des histoires de tentacules.

Tout d'abord, il est écrit par un plongeur/professeur d'histoire et de philosophie des sciences.
Ensuite son propos est plus vaste.

Le poulpe est un cousin très éloigné de nous. Notre ancêtre commun a environ 600 millions d'années.
Donc sur deux branches éloignées de l'arbre des espèces, l'intelligence est apparue.
Mais quelle « intelligence » ?
L'auteur en profite donc, pour tenter de cerner cette intelligence en commençant par les bases : perception de l'environnement, réaction, locomotion, collaboration, communication.
Quand sont'-ils apparus ? Et comment ? Et au fond un être simple perçoit-il son milieu, agit-il sur lui ?

Le poulpe nous permet de sortir de notre vision anthropomorphique ou « mammifèromorphique » de l'intelligence.

Après un passionnant détour par l'arbre de l'évolution, on revient au poulpe et ses fascinants moyens de communication : ses postures et son véritable écran de projection HD multicolore : sa peau.

On replonge dans l'océan, pour observer avec l'auteur ce qui ressemble le plus à une vie communautaire de Poulpe.

## En conclusion :

* une belle plume
* de grandes qualités de vulgarisation de la biologie et de l'évolution
* un regard différent sur la vie
* Et une grande fascination pour un animal intrigant, malicieux, curieux, différent
Font de ce livre une lecture indispensable
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Merci à Babelio et à l'opération Masse Critique pour m'avoir offert ce livre !

Contrairement à ce que j'avais cru, l'auteur n'est pas un scientifique mais un philosophe, ainsi qu'un plongeur sous-marin. Mais il a lu un grand nombre d'articles, a discuté avec plusieurs scientifiques spécialistes, et a un bon esprit scientifique, ce qui fait que cela ne pose aucun problème. Il est même plus rigoureux que la plupart des livres de vulgarisation que j'ai lus et cite chacune de ses sources individuellement plutôt que d'en faire une liste à la fin en bloc.

Non seulement il récapitule ce qu'on sait sur les poulpes et dans une mondre mesure les seiches, sur leur biologie, leur place dans l'évolution, leur perception, leur intelligence, mais il part de là sur des questions philosophiques et scientifiques à la fois très intéressantes mais jamais hors-sujet. La question fréquente de l'émergence de la conscience est accompagnée de questions beaucoup plus précise sur la nature de la conscience que dans d'autres livres. La partie sur l'origine de la mort de vieillesse était également fascinante. Il raconte aussi ses propres expériences de rencontres avec des poulpes en plongée, sans jamais tout centrer sur lui.

C'est vraiment un excellent livre ! Je regrette juste qu'il ne parle pas de quelques anecdotes que j'ai entendues sur les poulpes qui m'ont semblé intéressantes, comme les tests sur les mouvements d'art, ou la nature changeante de leur ADN. Etait-ce de l'intox ? Jugé pas assez important par l'auteur ? Trop récent pour être dans un livre sorti il y a deux ans ? C'est ce qui m'a sans doute manqué, une petite liste "les idées fausses sur les poulpes". Je devrai aller la chercher ailleurs. :-)
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Avant toutes choses, je dois vous avouer une chose : j'ai détesté mes cours de philosophie en terminale, et ce dégoût de la discipline m'est resté depuis. Pourtant, Peter Godfrey-Smith avec le prince des profondeurs – l'intelligence exceptionnelle des poulpes m'a presque réconciliée avec la philosophie.
Il faut dire que le livre n'est pas vendu comme un ouvrage philosophique à moins d'aller chercher sur le verso, sous la bannière bleue annonçant une préface de Jean-Claude Ameisen, la mention « Peter Godfrey-Smith est professeur d'histoire et de philosophie des sciences à l'université de Sydney. » D'autant qu'il part de sa propre expérience — des plongées répétées sur le site d'Octopolis — pour nous amener sur le terrain des idées. Avec le prince des profondeurs, Peter Godfrey-Smith m'a piégée. Je comptais lire un documentaire sur l'intelligence des céphalopodes aux lumières des dernières découvertes scientifiques, histoire d'en savoir un peu plus sur les animaux qui ont inspiré Cthulhu à H.P. Lovecraft et d'autres récits horrifiques dont je suis friande. Et je me suis retrouvée embarquée dans une grande épopée sur l'apparition de l'intelligence dans le monde vivant. le tout entrecoupé d'interrogations sur ce que c'est l'intelligence, la conscience de soi et le rôle du dialogue intérieur et du langage dans le développement de l'intelligence. Loin de se contenter de comparer les poulpes, les seiches et les humains, Peter Godfrey-Smith repart aux tout débuts de la vie animale au moment où certains organismes unicellulaires se sont regroupés pour former un amas de cellules, et explique les différents mécanismes qui ont peu à peu abouti à la création d'un système nerveux organisé de façon totalement différente entre les céphalopodes et les vertébrés. Il tente également de comprendre ce que ces différences d'organisations et les modes de vie très différents impliquent pour le développement d'une intelligence et d'une forme de conscience, mais également sur les limites de la reconnaissance mutuelle de cette intelligence entre les espèces.
Si le fait de lire un ouvrage scientifique ou philosophique pour le plaisir peut vous sembler rébarbatif, détrompez-vous. le style de Peter Godfrey-Smith est très clair, largement accessible et bien rythmé. L'auteur émaille ses explications de schémas semblables à des dessins d'enfant ou à des idées griffonnées sur un coin de table comme s'il nous parlait autour d'un café. Et il les entrecoupe de photos prises sur le site d'Octopolis et ailleurs dans ses plongées. La présence de ces supports visuels est un vrai plus humoristique pour entrer dans le bain de ce livre, finalement plutôt court.
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Les deux premiers chapitres sentent le passage obligé : un étayage de connaissances de base pour appuyer la suite sur un ton qui se veut ludique et accessible. Peter Godfrey-Smith s'appuie sur l'image de l'arbre phylogénétique constitué de racines et de branches qui partent vers le ciel. C'est étonnant car il y a aujourd'hui des représentations sous forme de buisson sphérique composé de trois branches s'épanouissant à partir d'un centre qui sont beaucoup plus intéressantes, intellectuellement stimulantes et représentatives du foisonnement de la vie. Elles évitent toute idée de hiérarchisation, de supériorité de l'homme ou d'une croissance qui tendrait vers un but.

"Tous les animaux qui ressentent ne sont pas forcément conscients." (147)

La vie surgit au troisième chapitre. L'attention fraternelle que Peter Godfrey-Smith porte aux poulpes et aux seiches, "cette sensation d'implication mutuelle qu'ils vous procurent", donne tout de suite beaucoup de chaleur à son écriture. Récits, réflexions philosophiques et connaissances scientifiques alternent avec bonheur. Il nous invite à faire de la plongée et à réfléchir avec lui en compagnie de ces êtres dont le "corps est à la fois partout et nulle part" et dont le "bavardage chromatique continuel" ne s'adresse - la plupart du temps - à personne. Sa pensée progresse au fil de questions et d'hypothèses tout en restant ouverte. J'ai pris plaisir à me laisser guider dans cette exploration de la sentience et de la conscience, de la pensée complexe hors langage, domaines riches de possible et touchant aux fondements de l'existence.

"Le discours intérieur peut prendre une telle place qu'il en devient envahissant chez certaines personnes, qui ont recours à la méditation pour faire taire ce bavardage continuel." (227)

"Peut-être que les formes de pensée consciente les plus vivantes sont celles durant lesquelles nous portons l'attention sur nos propres processus de pensée, y réfléchissons et les expérimentons comme les nôtres." (231)

Je trouve cependant qu'il passe à côté de deux pistes. D'une part, la méditation comme champ d'expérimentation direct de la conscience. D'autre part, la possibilité d'une conscience qui ne soit pas exclusivement individuelle. Nombre d'êtres vivants ne se conçoivent pas comme des entités séparées, même si leur unité corporelle en donne l'impression. Les recherches sur le cerveau et la génétique ont à ce sujet des choses à nous dire.

"Je ne peux jamais, à aucun moment, me saisir moi-même sans une perception, et jamais ne je ne puis observer autre chose que la perception." [David Hume] (211)

David Hume aurait pu aller plus loin dans son observation s'il avait pratiqué la méditation (dite de pleine conscience, par exemple), qui consiste à identifier, observer et laisser passer les phénomènes qui se manifestent dans l'esprit sans jugement et surtout sans saisie. Une expérience qui remet en cause la question d'un "soi-même" permanent et localisable, effectivement, mais qui peut aussi s'ouvrir sur une conscience d'être au-delà du cadre de l'identité, qui transcende la construction mentale et émotionnelle de notre personne. David Godfrey-Smith reste cantonné à une vision utilitaire et fonctionnelle et écarte trop facilement la possibilité d'une conscience du vide, du rien, d'une conscience impersonnelle et originelle qui ne nous appartient pas et nous rend fondamentalement vivants.

[Lu dans le cadre des fabuleuses masses critiques]

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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critiques presse (1)
Liberation
03 septembre 2018
On aurait envie de raconter le livre entier, qui se dévore d’une traite pour qui s’intéresse à l’intelligence animale. Peter Godfrey-Smith, l’auteur, est un philosophe des sciences australien qui s’est pris de passion pour les céphalopodes. [...] Tout simplement fascinant.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J'arrivai et vis d'abord un tournoiement de bras sous la corniche. Les bras étaient jaune-orange-brun. L'animal était tourné vers l'extérieur entouré d'algues ondulantes. Ses bras partaient dans toutes les directions. J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'un comportement de camouflage, l'ondulation de ses bras reproduisant peut-être celle des algues. Je me suis approché, et sa production de couleur s'est intensifiée, avec l'ajout de sublimes zébrures blanc argent. Il ne s'agissait pas des tranquilles pulsations argentées sur la tête et les bras qui sont communes, mais de taches plus grosses qui apparaissaient et disparaissaient. Ses bras inférieurs étaient disposés en éventail vers le bas, les autres étaient dressés comme une forêt de lances. Il fut immédiatement sur ses gardes et s'est précipité vers moi. J'ai tout de suite rebroussé chemin. Il m'a poursuivi un moment, puis il est retourné dans sa tanière. J'ai attendu un peu avant de m'approcher à nouveau avec mille précautions... Il a alors jailli du trou, telle une arme de guerre médiévale propulsée par jet. Lors de ces poursuites, il arborait l'apparence la plus terrifiante que j'aie jamais observée : des oranges brûlants, des bras en forme de cornes et de faux, et des plis qui ressemblaient à une armure de métal. Parfois il dressait aussi ses bras internes et les contorsionnait. À un moment donné, presque tous ses bras étaient en l'air et enroulés les uns aux autres, avec une seule paire de bras pointant vers le bas et sa tête au milieu. Je me suis dit : on dirait la bouche de l'enfer. C'était comme si une sorte d'intuition lui avait soufflé comment produire l'image la plus effrayante possible pour un humain, une vision de damnation, destinée à me frapper droit au cœur.
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Hamilton est mort en 2000 après avoir attrapé la malaria lors d'un voyage en Afrique, où il enquêtait sur les origines du VIH. Environ dix ans avant sa mort, il avait décrit par écrit les funérailles qu'il désirait. Son corps devait être transporté dans les forêts brésiliennes et abandonné là pour être dévoré de l'intérieur par un énorme scarabéé "Coprophanaeus" ailé dont les larves émergeraient de son corps pour s'envoler.

"Pas de vers pour moi, ni de mouche sordide, je grésillerai dans le crépuscule comme un énorme bourdon. Je me multiplierai, je vrombirai comme un essai de motocyclettes, je serai porté par un corps volant sous les étoiles de la nature brésilienne, soulevé par ces magnifiques élytres que nous aurons tous dans le dos. Et finalement, moi aussi, je brillerai comme un scarabée violet sous une pierre."
(255)
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Le dernier ancètre commun des poulpes, des seiches et des calmars vivaient il y a 270 millions d'années et c'est à ce moment là qu'une bifurcation a mené au groupe des octopodes (qui comprend le poulpe) et au groupe des décapodes (qui comprend le calmar et la seiche) [...] ce qui rend plus probable la possibilité que les céphalopodes aient élaboré des systèmes nerveux complexes au moins à 2 reprises, une fois dans la lignée qui aboutit aux poulpes et une autre fois dans la lignée qui aboutit aux seiches (p. 291)
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Lorsque nous abordons la question de l'intelligence animale, nous nous laissons trop facilement influencer par notre propre cas. En imaginant les vies et les expériences d'animaux plus simples, nous nous fourvoyons souvent à essayer de visualiser des modèles réduits de nous-mêmes. Or les céphalopodes nous font entrer en contact avec quelque chose de radicalement différent
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Chez les babouins, on trouve une vie digne d'une série télévisée, avec une complexité sociale stressante et frénétique, et peu de moyens pour l'exprimer. Chez les céphalopodes, la vie sociale est bien plus simple, il y a donc moins à dire, mais des choses extraordinaires sont malgré tout exprimées.
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Video de Peter Godfrey-Smith (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Godfrey-Smith
Peter Godfrey Smith: "Other Minds: The Octopus, the Sea, and the Deep Origins..."
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