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EAN : 9782081501317
241 pages
Flammarion (02/10/2019)
3.62/5   26 notes
Résumé :
Esprit libre, scientifique de renom, curieux de philosophie et d’humanités, Carlo Rovelli est aussi un formidable conteur. Sa curiosité l’amène à s’interroger sur le monde qui nous entoure, sur la nature du temps qui passe, et jusqu’aux grandes questions philosophiques aux réponses incertaines.Il rassemble ses réflexions dans ces Écrits vagabonds, un recueil de textes accessibles, composés au long cours, qui va des trous noirs à la Lolita de Nabokov, du LSD au plais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Carlo Rovelli est un scientifique singulier. Co-auteur de la théorie à boucles, éminent théoricien de la physique moderne, ses réflexions réunies dans Écrits vagabonds nourrissent l'idée d'une filiation entre l'auteur et les fondateurs antiques de la science et les penseurs de la Renaissance.
Comme les intellectuels de l'Antiquité, le chercheur italien ne s'enferme pas dans sa discipline, pour comprendre le monde qui nous entoure il considère les sciences et les sciences humaines comme des domaines de connaissance complémentaires. Il aborde ainsi dans les articles parus principalement dans Il corriere della sera des sujets aussi éclectiques que l'alchimie, la signification du temps, les inégalités sociales, la conscience des poulpes, les trous noirs, la difficulté d'unifier les deux grandes théories que sont la relativité générale et la physique quantique...
L'ensemble peut apparaître disparate mais trois idées maîtresses semblent guider l'ensemble des articles réunis : la curiosité comme vertu cardinale, la nécessité de dépasser ses préjugés et faire preuve d'une certaine liberté d'esprit comme base de méthode rationnelle et critique car les théories scientifiques, même celles corroborées par l'expérience, n'ont rien du caractère absolu qu'on leur prête aisément. Elles sont susceptibles d'être remises en cause comme le répète Carlo Rovelli qui revendique une vision renouvelée de la science.

Pour donner du poids à cette ligne de conduite, l'auteur aborde la science de manière philosophique et épistémologique. de manière surprenante, il parvient à faire dialoguer Aristote et Galiléee, Newton et Einstein, la religion avec la cosmologie. Avec limpidité, Rovelli est capable de synthétiser et de retracer l'histoire de la recherche sur la structure de notre univers en tissant des liens entre les différentes théories qui ont tenté d'apporter une réponse. le propos est toujours intelligible, on ne perd jamais pied dans cet opus qui réunit toutes les qualités d'un ouvrage de vulgarisation scientifique.
Débarrassée du jargon technique et des controverses, la vision synthétique proposée par Carlo Rovelli est enthousiasmante pour le lecteur ou la lectrice, d'autant que cette approche embrasse une vision large et semble constituer la matrice qui guide le chercheur italien dans sa discipline. En présentant ses travaux, Carlo Rovelli démontre qu'il ne cherche pas à élaborer une «théorie du tout» qui unifierait relativité et quantas contrairement à la tendance qui se cristallise dans la communauté scientifique mais plutôt à concilier les lois fondamentales avec un mode de pensée renouvelé qui ne vient pas déconstruire ni révolutionner les théories actuellement corroborées.

Il y a chez Rovelli quelque chose d'unique, quelque soit la compréhension que l'on peut avoir de la théorie de gravitation quantique à boucles_thèse ardue car hautement spéculative_, le talent de pédagogue de l'auteur et sa manière de promouvoir la liberté scientifique dans un domaine où la pensée est très cloisonnée est vivifiante. Il facilite la déconstruction des dogmes de la pensée scientifique actuelle peut-être devenue trop scientiste et surtout parvient à transmettre avec aisance le désir de connaissance chez le lecteur ou la lectrice profane. Plus que ses connaissances c'est l'esprit de découverte et d'ouverture qui semble animer l'auteur.

Si ce recueil s'est révélé passionnant dans sa dimension philosophique et scientifique, je fus moins séduite par les réflexions politiques et les expériences personnelles rapportées. Même si elles témoignent de cette volonté constante de détricoter les conflits et les antagonismes, et ne nuisent pas à la solidité scientifique du bouquin, j'ai été surprise par leur aspect parfois naïf, à contre-courant d'un esprit pourvu de rigueur scientifique.
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Carlo Rovelli est un physicien italien de haut niveau, spécialiste de la gravité quantique à boucles. Il est connu du grand public pour son petit livre remarquable et lumineux intitulé "Sept brèves leçons de physique", notamment.
Le présent recueil contient des textes généralement très brefs, publiés à des dates différentes, qui ne sont pas centrés uniquement sur la spécialité de Carlo Rovelli. Certes, il s'intéresse à l'oeuvre de grands scientifiques, quelques-uns (comme G. Lemaître, entre autres) étant moins célèbres que des Einstein et Newton. Mais la grande curiosité de l'auteur et la vivacité de son esprit l'amènent à donner son avis (pertinent) sur des sujets très variés. Par exemple: les statistiques et les incertitudes; ou la signification du temps; ou l'ancienneté de la guerre (au temps préhistoriques) ! Mais, aussi, l'auteur se rappelle sa vie de jeune "révolutionnaire" et explique précisément pourquoi il est athée. J'ai trouvé ce livre facile à lire et très stimulant. Je le recommande vivement.
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Logiquement, la plupart de ces articles traite de ses sujets de prédilection : l'espace, le temps, les trous noirs et de l'histoire des sciences. Mais Rovelli erre aussi du côté de la philosophie, ou de la politique quand ce n'est pas l'histoire. Bref, un livre intéressant qui peut se lire par petites touches. Et il vaut mieux le lire par touches car les sujets sont trop disparates et ne se suivent pas toujours dans un ordre logique. Mais on a tout de même envie de tout lire pour tout savoir des pensées de ce physicien de qualité.

La conscience des poulpes est visiblement une critique du livre de Peter Godfrey-Smith : le prince des profondeurs D'autres sont un hommages à l'un ou l'autre des grands noms de la physique. Mais je dois dire que les quelques articles sur la politique italienne ne m'ont pas du tout intéressé, si ce n'est pour donner un peu plus de réalité à un scientifique trop souvent perçu au travers de ses livres de vulgarisation ou ses articles scientifiques (Je pense en particulier à L'ordre du temps et Et si le temps n'existait pas ? ou les quelques articles publiés dans La Recherche)

En bref : Un livre que je vous conseille pour toutes ces facettes, des biographies scientifiques aux idées politique ou philosophiques en passant par ces rappels sur ses travaux sur l'espace, le temps et la gravitation.
Lien : http://sciences.gloubik.info..
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Le nom de Carlo Rovelli ne vous est sans doute pas totalement inconnu. Physicien théoricien à l'Université de Marseille, il est aussi l'auteur d'ouvrages consacrés à la physique. le dernier en date étant l'ordre du temps.

Cette fois-ci, c'est un livre un peu plus particulier que nous propose l'auteur. Il ne sera pas traité d'un sujet de physique en particulier, mais il s'agit plus d'un ensemble de courts textes sur des sujets assez divers et variés. On retrouve bien évidemment quelques récits qui seront consacrés à ces disciplines.

On ne le sait pas forcément, mais Newton s'est intéressé de près à l'alchimie. Pour l'auteur, cet intérêt de Newton pour cette thématique est un des fondements de la science. En effet, Newton était « conscient de ce qu'il ne savait pas ». Même si ses travaux s'avèreront trouver une importance par la suite, ils ne feront l'objet d'aucune publication. Un génie ce Newton !

Carlo Rovelli nous invite ensuite à faire une sorte de lien entre deux scientifiques d'époques totalement différentes. Aristote et Galilée. le second apportera des modifications majeures aux thèses du premier, notamment sur la chute des corps…

D'autres thèmes scientifiques seront abordés au cours de la lecture : Einstein et ses erreurs, les trous noirs, le beau ciel du désert d'Atacama, les ondes gravitationnelles, la particule de Higgs et quelques autres thèmes.

Je ne pense pas que ce livre doit être vu comme étant une explication scientifique de certains points particuliers, mais plus comme des réflexions personnelles. Ce livre est aussi un recueil de confessions. Une entrée dans l'intimité de l'auteur qui nous partage des moments marquants de sa vie. Si la science occupe une partie majeure de sa vie, les rencontres qu'il a pu faire ont néanmoins laissées des souvenirs indélébiles dans la mémoire de notre physicien.
Lien : http://astrobook21.blog/2019..
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Ce recueil d'articles d'un grand physicien contemporain donne un plaisir rare de l'esprit qui allie intelligence spéculative et intelligence du coeur. Comme Jean-Claude Ameisen dans « Sur les épaules de Darwin » , il nous entraîne dans l'histoire des sciences de l'Antiquité à nos jours , dans l'admiration lucide des génies , des possibilités de la science et de l'esprit humain . « Science avec conscience étant enrichissement de l'âme » il y mêle des réflexions philosophiques , sociologiques et politiques sur l'Italie contemporaine et le monde comme il va (ou ne va pas…) . Des trous noirs à Lolita , du LSD aux chasseurs -cueilleurs , du sourire de Lucrèce à celui de Stephen Hawkings ce vagabondage mettra des paillettes dans vos neurones !
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critiques presse (1)
LesEchos
06 décembre 2019
« Ecrits vagabonds » rassemble les articles écrits par le grand physicien Carlo Rovelli dans divers journaux. Science, philosophie, littérature… quel que soit le sujet abordé, c'est toujours passionnant.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Un trou noir est une masse tellement compacte, tellement compressée sur elle-même que rien ne peut échapper à sa formidable force d'attraction, pas même la lumière. Un rayon de lumière qui parvient sur son horizon reste là, sans bouger, sans réussir à sortir, congelé. Rien ne sort d'un trou, mais tout peut y entrer. […]
Dés 1972, un objet très compact et sombre dans la constellation du Cygne suscite la curiosité des astronomes. Il est baptisé Cygnus X-1. Une autre étoile tourne autour de lui très rapidement. Un trou noir a dit John Wheeler […].
Nous savons qu'il existe uniquement parce que nous voyons l'étoile brillante voltiger autour de lui. Aujourd'hui, on estime que dans notre seule galaxie il y a des dizaines de millions de trous noirs semblables à Cygnus X-1.
Mais il y a plus. Dés le début des années 1930, on sait que les communications transatlantiques sont perturbées par une étrange source d'ondes radio. En 1974, on s'aperçoit que la source de ces ondes ne se trouve pas sur Terre : les ondes proviennent de la constellation du Sagittaire, située au centre de notre galaxie. Les observations se focalisent sur cette source nommée Sagittaire A*, et petit à petit quelque chose d'impressionnant émerge : un trou noir immense se trouve au milieu de notre galaxie. Sa masse est des millions de fois supérieure à celle du Soleil. Plusieurs étoiles tournent autour de lui. De temps en temps, l'une d'elles s'approche trop près de ce monstrueux Polyphème galactique et est avalée comme un petit poisson.
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Le philosophe autrichien Karl Popper exerce une influence énorme sur les scientifiques en soutenant que la science n'est pas caractérisée par le fait que ses thèses peuvent être confirmées, mais seulement par le fait qu'il est possible de démontrer qu'elles sont fausses : les théories ne sont justes que dans la mesure où elles n'ont pas encore été « falsifiées ». Cela implique que nous ne pouvons rien savoir avec certitude.
Quelle est alors la valeur de la connaissance, si les certitudes absolues font défaut ? La grandeur de Bruno De Finetti est d'avoir compris comment nous pouvons construire un savoir commun et fiable malgré cette absence. Il cerne le caractère subjectif de la probabilité et le caractère probabiliste, mais convergent, de la connaissance. La clé qui rend cela possible est un subtil théorème, dû à un mathématicien anglais du XVIIIe siècle, Thomas Bayes, qui montre deux choses. Premièrement, que chaque nouvelle preuve empirique modifie la probabilité des croyances. Deuxièmement, et c'est un point crucial, que ces modifications conduisent nos croyances à converger, même si elles sont différentes au départ.
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Celui qui soutient que nous n’avons aucune certitude absolue sur le futur du climat de notre planète dit la vérité. Mais il est stupide d’affirmer qu’un danger n’est pas grave parce qu’il n’est pas mathématiquement certain qu’il se produise.

Si nous découvrons une bombe enterrée sous une aire de jeux pour enfants, nous ne la laissons pas là en disant « il n’est pas certain qu’elle éclate ». Si un incendie se déclare dans la cave, une personne raisonnable cherche un extincteur, appelle les pompiers, sort de la maison... Si elle dit « il n’est pas absolument certain que l’incendie se propage. Je vais donc continuer tranquillement à prendre mon petit déjeuner », c’est un idiot. C’est exactement l’attitude de ceux qui soutiennent que le problème n’est pas grave parce que nous n’avons pas de certitude en ce qui concerne le climat.
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Je n'aime pas ceux qui se comportent bien par peur de finir en enfer. Je préfère ceux qui se comportent bien parce qu'ils aiment bien se comporter. Je n'aime pas ceux qui sont bons pour plaire à Dieu. Je préfère ceux qui son bons parce qu'ils sont bons. Je n'aime pas respecter mes semblables parce qu'ils sont les fils de Dieu. J'aime les respecter parce que ce sont des êtres qui sentent et qui souffrent . Je n'aime pas celui qui se dédie à son prochain et cultive la justice en pensant plaire à Dieu ainsi.J'aime celui qui se dédie à son prochain parce qu'il éprouve de l'amour et de la compassion pour les autres.
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L’augmentation de l’entropie oriente la direction du temps et permet l’existence de traces et de souvenirs. Ce sont ces derniers qui maintiennent notre sens d’identité et de continuité, et qui nous donnent le sens de l’écoulement du temps. Je crois donc que ce que nous appelons "l’écoulement du temps" a plus de chances d’être compris en étudiant la structure de notre cerveau que la physique. L’évolution a modelé notre cerveau, jusqu’à en faire une machine qui se nourrit de souvenirs, pour anticiper continuellement le futur. (p. 180-181)
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Videos de Carlo Rovelli (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carlo Rovelli

Faut-il tuer le temps ?- 3e partie : les questions avec le public
Débat (en trois parties) entre Carlo Rovelli et Patrick Peter, modéré par Michel Blay mardi 7 octobre à 19h au Palais de la découverte, Paris. http://www.dunod.com/sciences-techniques/culture...
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