AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782925141709
272 pages
La Peuplade (17/08/2023)
3.59/5   22 notes
Résumé :
Les enfants naissent dans les choux, on peut acheter des choux à l’épicerie, on peut acheter des enfants.

L’enfant arrive dans sa famille à l’âge de cinq jours. Très jeune, amour et argent le taraudent. A-t-on une dette envers quelqu’un lorsqu’on a été adopté ? Il ne cesse dès lors de compter de manière obsessive les pertes et les gains : un chocolat chapardé, un billet de vingt dollars confisqué, le lot d’un jeu télévisé, des cadeaux à sa mère comme ... >Voir plus
Que lire après Le compte est bonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« … « pauvre enfant, il cherche son nom », qu'elle se dit, sa famille, il cherche son nom mais il ne le trouve pas, il ne le trouvera jamais, il va passer sa vie à tourner les pages, il va passer sa vie à changer de peau, peut-être qu'il cherche son autre nom, le nom porté durant les cinq premiers jours, le nom de sa préhistoire, son nom zéro, le nom donné par son autre mère pas-la-sienne ? » (pp.13-14)
Un texte étonnant, détonnant même dans cette rentrée littéraire où peu d'oeuvres frappent autant par leur originalité stylistique, un roman qui attise d'emblée la curiosité du lecteur autant par la singularité de l'écriture que par l'étrange étrangeté dans laquelle on débarque dès les premières lignes avec cette question angoissante et sa réponse désespérante comme un couperet: « L'enfant demande à sa soeur « c'est combien zéro ? » et sa soeur répond « zéro, c'est zéro, zéro c'est rien ».
Un texte qui revendique en son sein la présence de deux voix, celle d'Hervé Guibert, suggérant un rythme, et celle d'Hervé Bouchard (un écrivain moins connu par chez nous, parce que canadien… accessoirement grâce à l'hommage ici rendu par Louis-Daniel Godin, l'occasion d'aller le fréquenter davantage), inspirant l'idée que « conter consiste à faire son décompte », et c'est vrai qu'on les y trouve en filigrane et avec bonheur, ces deux Hervé.
Un texte qui, aussi, irrésistiblement, et c'est plaisir, trouve parenté pour nous avec les oeuvres de deux autres écrivains, dans un rapport peut-être incongru mais frappant pour le premier, le Beckett de « Malone meurt », avec ce « pousse-mine » du narrateur qui rappelle le crayon qui s'épuise de Malone et les récurrents « il faut avancer, il faut avancer quand même" remémorant le « Ça avance » et « ce gamin raisonnable et patient, s'acharnant pendant des années à voir un peu clair en lui » ; et puis, bien oublié (mais pour nous toujours bien vivant dans notre mémoire, tant on a adoré ses écrits), Serge Doubrovsky (en particulier dans « Fils », Galilée 1977, et « Un amour de soi », Grasset 1982), avec son écriture en boucles ressassantes et sa trituration lacanienne des mots, un Doubrovsky qui était alors pionnier dans l'art de l'autofiction analytique, et qui, comme Louis-Daniel Godin ici, écrivait déjà pour sauver sa peau.
Un texte, donc, de vie ou de mort, un texte dont les enjeux excèdent la littérature, ou plutôt dans lequel la fonction esthétique de la littérature devient l'instrument nécessaire de la survie, un roman magnifique et, en même temps, un texte vital.
Car le narrateur, ici, celui qui se met à distance pour s'observer, en utilisant le « on » ou le « il » de la troisième personne, mais qui, très occasionnellement et pour immédiatement les refuser, laisse affleurer un « je » ou un « nous », ce narrateur, c'est bien Louis-Daniel Godin, l'écrivain… voire Louis-Daniel Godin-Ouimet, l'universitaire (dont quelques recherches permettent de constater qu'il a travaillé, en particulier, sur les deux Hervé, Guibert et Bouchard), un auteur obligé d'aller voir « l'homme qui écoute les histoires », un psychanalyste, pour espérer leur donner sens, avant qu'un jour, l'absence du praticien ou le trop-plein même de ces histoires ouvrent, comme un échappatoire nécessaire, le chemin de l'écriture. Et l'on raconte alors l'enfant adopté, confronté à cette angoisse de ne pas savoir ce qui s'est passé entre le jour de sa naissance réelle et ce cinquième jour de sa naissance adoptive, à cette terreur d'un vide originel. Un enfant, puis un adolescent et un adulte, poursuivis par l'idée d'une dette à payer, et pour qui, en conséquence, tout devient affaire de compte et de chiffres : l'inquiétant « zéro » du début, les dates, celle de la naissance effective ou ce « 2012 », année de « l'abandon » du psychanalyste et de l'origine peut-être de ce projet romanesques, la date anniversaire de ses trente-trois ans - l'âge du Christ, source d'une suggestive coïncidence-, mais aussi nombre d'autres dates, et puis le prix des choses, le bon ou le mauvais prix, le coût de l'adoption (gratuite, bien sûr, mais qui, dans un bizarre fantasme persistant, aurait pu valoir 20 000 dollars !), ce qu'il faudrait vraiment payer pour être en paix avec soi-même, le compte des pas du texte, des mots et des phrases…
« … et si on ajoute toutes sortes de précisions, et si on revient souvent en arrière, si on fait deux pas en arrière pour faire ensuite trois pas en avant, c'est pour se donner le temps de calculer sans s'arrêter » (p.60)
… un compte infini, donc, à travers des chapitres dont la numérotation n'obéit elle-même à aucun ordre chronologique, mais au petit bonheur des associations d'idées ou à cette obsession enragée des chiffres (jusqu'à l'ultime séquence placée sous le signe, justement, de l'infini), et dans un texte qui progresse, d'une anecdote, d'un moment de vie à un autre, par incessante rumination, par inlassable ressassement, qui fait que la phrase procède par répétition de séquences, séquences qui se modifient peu à peu, comme le thème générant ses variations dans une fugue de Bach.
On ne sait pas, au bout du … compte, si celui-ci aura été si bon qu'annoncé par le titre, si cette tentative de se mettre à distance pour trouver le moyen, dans les mots, d'aller de soi vers soi, aura vraiment abouti. On pourrait même suggérer des titres de deuxième récit, tiens, retrouvons Beckett, « En attendant Godin », ou Doubrovsky, « Vivre Ouimet, oui, mais… », d'un texte qui prolongerait cette exploration intime de son destin. Mais on sait surtout que l'on n'aura jamais assez dit toute la richesse de ce roman, la beauté constante du mouvement de l'écriture de Louis-Daniel Godin, l'incongruité joyeuse de certaines histoires vécues, l'humour du regard ou des mots, l'extrême tendresse parfois… et notre bonheur de lecteur ! Lisez Godin, oh oui, son conte est si bon!
Commenter  J’apprécie          50
Merveilleux, unique et admirable, ce livre est le piédestal littéraire. Un premier roman : le compte est bon. Indispensable dans le champs de la littérature, cette auto-fiction voire plus est une gageure et c'est peu dire.
L'incipit inaugure le renom. « L'enfant demande à sa soeur « c'est combien zéro ? » et sa soeur répond «  zéro c'est zéro, zéro c'est rien ».
On ne bouge plus. L'intensité et le charme d'une écriture atypique qui entraîne avec elle les styles, tous. On pressent les traductions de la vie. Les vents contraires et ceux qui font vaciller la définition même d'une littérature d'apothéose.
Les chiffres comme des bouées de sauvetage. Les lettres avant le premier mot. L'entendu laisse le passage à une trame inoubliable. La connivence et la connexion. La fébrilité de lire et d'annoter des passages entiers pour en lendemain éprouvant.
On aime le narrateur (double de l'auteur). Les cordes à noeud entre ce qui est et ce qui fût. Les bonds en arrière et l'écriture qui cède sa place à la parole.
L'enfant adopté à cinq jours lors de son arrivée dans la famille Godin-Ouimet.
« Dans le carnet de bébé bleu, on trouve des témoignages, des dates, quelques photos et une mèche de cheveux de l'enfant ». « Les enfants naissent dans les choux, on peut acheter des choux à l'épicerie, on peut acheter des enfants ».
Reçu tel un cadeau, l'enfant observe, compte et retient l'éphéméride. Voiles gorgées de vent. Sa mère l'aime, mais mal. La vie chahutée d'erreurs d'aiguillages. Elle cherche la moindre pièce dans son porte-monnaie pour abreuver son jeune fils. Pour la lumière du soir et les pieds glacés par le froid hivernal. Comment savoir si le compte est bon ? Défier l'adversité et joindre le bon chiffre sur la bonne case. Calculer et faire en sorte que la mère soit heureuse de l'enfant. Lui, qui accumule les échecs de tendresse. le compte n'est parfois pas bon. Il quête sur la fenêtre l'oiseau qui frappe du bec. Il épuise ses regards dans le brouillard existentiel.
« Ses cinq mauvais coups à lui, c'est qu'il a oublié de faire signer des papiers à ses parents en arrivant le soir à la maison… Il oublie et personne à la maison ne met le nez dans son sac d'école, ses parents sont trop sur le point de divorcer pour penser à lui demander s'il a des papiers à leur faire signer... ».
L'enfant aimerait consentir à la normalité. Mais les écueils lui brouillent les yeux. Les histoires des grandes personnes lui font perdre ses chaussures. On imagine ses maladresses comme un pull de laine qui perd ses mailles. Il conte, et ce qu'il dit pourrait briser les comptes, tout fausser. Mais en lui, c'est le plein des miracles enfantins qui vont enfanter sa foi en lui-même.
Ce texte-litanie, incantatoire est un berceau. Un chou prêt à éclore. Métaphore du zéro. Ce par quoi tout commence et advient.
« On est beaucoup plus tard, on est rendu beaucoup plus tard, quand les histoires vécues sont des histoires racontées, des histoires racontées à un homme qui écoute les histoires, on est rendu beaucoup plus tard, au moment de lire les histoires du présent à la lumière des histoires du passé, ou de lire les histoires du passé à la lumière des histoires du présent, on est rendu beaucoup plus tard dans le cabinet d'un homme... ».
Sauts de cabri, le récit, subrepticement, devient le papier calque d'une renaissance. le flot des évènements, les siens, ceux d'un père abonné absent, présence aléatoire, un week-end sur deux, Marcel un faux beau-père, gardien de sécurité côté nuit, et côté jour, buveur de bières invétéré. le loser, dont le poids a imprimé sa marque sur le canapé d'un antre spartiate. Un sous-sol sans lumière et l'enfant sans porte pour contrer sa pudeur et ses douleurs existentielles. Une petite soeur adoptée, elle aussi. le compte est bon. de toutes les errances intérieures, les blessures enfantines, et le crayon de bois dont les mots boivent à la source est le double du narrateur-auteur, fils et homme en advenir.
« il faut avancer, il faut avancer quand même dans l'ignorance des choses et des nombres ».
Le récit est l'épicentre d'une réalité. Un huis-clos où Louis-Daniel épuise son prénom de pluie contre ses lézardes intimes. Il scrute l'originel, le fil rouge de son identité. Cherche la raison, ordonne les battements d'ailes aux verbes. Attise les mathématiques. Cartésien et hédoniste, il ne sait pas, il marche à l'aveugle. Canne blanche sur sa destinée. « Il faut compter pour raconter ». « C'est l'âge des chiffres et des lettres : le compte est bon ».
Le crayon de bois ignore les doutes. Aide à la survie de ce poulbot en mutation. Il est perfectible, sa chance de salut est de savoir compter, lire et écrire. Louis-Daniel, son petit bout de bois émancipateur.
Ce récit serre le coeur. La narration témoigne de la rémanence des liens. Sans distance, la maturité inouïe, au sortir de l'enfance comme une vérité qui touche. L'initiation salvatrice, « Le compte est bon » de Louis-Daniel Godin est magistral. Publié par les majeures Éditions La Peuplade.
Commenter  J’apprécie          50
Louis- Daniel Godin nous présente dans un style atypique l'histoire de cet enfant hors norme, qui tente de résoudre un vrai problème mathématique comme peut l'être la vie quand on commence à s'interroger, à calculer puisqu'il semble qu'une dette s'est imposée à lui dès le jour de son adoption, redevable il se sent et cherche un moyen de s'affranchir pour régler la note et avancer dans la vie. 

Pas simple de s'y retrouver dans tous ces calculs, : “ Comment savoir si le compte est bon ? ”

Pas toujours facile à suivre, parfois même complexe, mais un roman intelligent, intéressant, drôle et touchant, qui tout en comptant nous offre une expérience littéraire inhabituelle qui mérite bien qu'on s'intéresse à ce garçon plein d'esprit.
Commenter  J’apprécie          20
Quand on est adopté à l'âge de 5 jours, est-ce qu'on a une dette avec la vie ? Est-ce qu'il y a des choses à rendre ou au contraire à reprendre ? Louis-Daniel Godin traque les nombres de sa vie et replonge à travers eux, de manière obsessionnelle et émouvante, dans ses souvenirs d'enfance.

Dans ce grand récit introspectif, le narrateur tente de comprendre si il a une dette et, le cas échéant, si elle est payée. Il traque les coïncidences et les nombres qui se répondent dans sa vie. Il suit le flux de ses pensés, cherche les pertes et les gains qui ont rythmé sa vie. le récit se déploie à mesure que les nombres grandissent et se dresse alors progressivement le portrait de l'auteur. Il nous raconte avec beaucoup de justesse les désillusions et les humiliations de l'enfance. Il parle de sa relation à sa mère et demeure un grand absent tout au long du texte, le père.



La langue, déroutante au début, devient progressivement fascinante par son rythme. le flot des pensées de l'auteur semble jaillir directement du livre. Hachée, tourbillonnante, l'écriture évoque la recherche de soi et les hésitations de l'auteur. le « on », obsédant, employé (presque) tout au long du récit, invite à plus de proximité du lecteur avec le narrateur. Nous nous tenons à ses cotés à mesure qu'il fait le compte de sa vie.

L'impact de l'adoption, la recherche de la sexualité ou encore le poids de l'enfance sur la construction d'un adulte sont les grandes questions qui traversent le livre. S'il n'y a rien de bien nouveau sur le fond, les récits pour expliquer le sens de son enfance sont légion, la forme est vraiment originale. La langue comme la manière de mener son introspection interrogent et happent le lecteur. La pointe d'humour et l'émotion qui affleurent sous les mots achèvent de nous emporter. Après trois chapitres lus laborieusement, je me suis surprise à ne plus pouvoir lâcher le livre.

Peut-être un énième livre d'introspection, un énième récit familial, mais qui a l'élégance d'avoir du style et du panache.
Lien : https://lapagequimarque.word..
Commenter  J’apprécie          10
Décompte de la dette qui nous relierait aux autres, celle que véhicule le langage dont l'interprétation fait revenir souvenirs et manques, tendresse et non-dits d'une économie familiale qui remontent grâce à de très psychanalytiques associations d'idées. Mimant avec un sens très sûr du rythme, du ressassement qui avance par reculs, progresse par retour, Louis-Daniel Godin donne à entendre une inventive, enfantine, oralité, une pudeur sans doute surtout pour tout, souffrances et joies, qui se révèle dans ce jeu ludique sur les chiffres, sur les décomptes et écarts de la langue. le compte est bon ouvre alors une fine méditation sur la pluralité de ce que nous sommes, l'arrangement des réminiscences qui, par la mise en mots et en fiction, nous permettrait, presque, de compter sur ce que l'on serait.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (3)
LaPresse
28 août 2023
"Le compte est bon" est un jeu littéraire surprenant. Audacieux, surtout, puisque Louis-Daniel Godin exige du lecteur qu’il se laisse transporter sans repères dans des scènes tirées de sa mythologie familiale.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
25 août 2023
Tout cela est riche d’intelligence, de sensibilité, de pétillance ! À lire sans réserve, pour notre plus grand profit.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Actualitte
17 août 2023
Le compte est bon est un grand récit d’introspection. Une mise à plat de chaque événement, dans l’espoir de déterminer si "la dette" a été payée. […] Ce premier roman est une belle réussite.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Habituellement la vérité est hors du livre et le mensonge dans le livre, ici c’est l’inverse : la vérité est dans le livre et le mensonge hors du livre, il ne faut pas croire ce que dira l’auteur sur son livre, il ne faut pas le croire, car la vérité est dans le livre ; ce n’est pas une vérité référentielle, ce n’est pas une vérité sur la coïncidence entre la littérature et la vie, sur la coïncidence entre l’histoire vécue et l’histoire racontée, il ne faut pas compter là-dessus, il faut compter pour raconter, il faut compter jusqu’à soi pour enfin dire «je», peut-être, quelque part vers la fin, peut-être, on verra rendu là, mais il ne faut pas compter là-dessus, sur la coïncidence entre la littérature et la vie, la vérité n’est pas là, la vérité est ailleurs.
Commenter  J’apprécie          30
On sait que le pronom « on » s’accorde à la troisième personne du singulier, pourtant on n’en démord pas, on a l’impression d’être plusieurs là-dedans , on a l’impression d’être pluriel : l’adulte et l’enfant, la voix et la main, celui qui pense et celui qui pousse le pousse-mine, le personnage et l’auteur, le vrai et le faux, on est plusieurs là-dedans, on est plusieurs à vouloir tenir dans un mot.
Commenter  J’apprécie          20
En 2012, son rapport à l’argent est tellement exacerbé qu’on pourrait raconter toutes sortes de choses, on ne sait pas par où commencer, les souvenirs ne sont pas assez loin, on n’arrive pas à se faire une idée d’ensemble, on a le nez collé sur 2012, comme Narcisse sur son reflet, Narcisse qui plonge en lui et meurt à vouloir ne faire qu’une image de deux images, il faut mettre des mots entre soi et soi pour ne pas sombrer, il faut des mots, il faut un pousse-mine, il faut ériger un écran entre soi et soi, il faut reculer un peu : c’est en reculant qu’on aperçoit les contours d’une scène, quand on est dans la scène on ne voit pas bien, quand on dit « je » on se trompe à tout coup, on est trop proche, c’est en reculant qu’on arrive à voir son reflet, le nez dans le miroir on ne voit rien du tout, il faut reculer, il faut reculer dans l’espace et dans le temps, c’est en reculant qu’on voit mieux, c’est pour ça qu’on voit mieux le passé que le présent.
(p.212)
Commenter  J’apprécie          00
Il ne comprends pas la pauvreté, alors qu’il en vient, de la pauvreté, alors que sa préhistoire en est une, de pauvreté, on donne son enfant en adoption quand on est trop pauvre, c’est ce qu’il se dit, mais à quoi ça rime, être pauvre, quand les guichets automatiques donnent de l’argent, à quoi ça rime, être pauvre, quand le père Noël fabrique les cadeaux aux enfants gentils, est-ce que les pauvres sont méchants ?
Commenter  J’apprécie          10
… « pauvre enfant, il cherche son nom », qu’elle se dit, sa famille, il cherche son nom mais il ne le trouve pas, il ne le trouvera jamais, il va passer sa vie à tourner les pages, il va passer sa vie à changer de peau, peut-être qu’il cherche son autre nom, le nom porté durant les cinq premiers jours, le nom de sa préhistoire, son nom zéro, le nom donné par son autre mère pas-la-sienne ?
(pp.13-14)
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : adoptionVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Lecteurs (86) Voir plus



Quiz Voir plus

One Piece - Les fruits du démon

Qui a mangé le Gomu Gomu no Mi (fruit du Caoutchoutier)?

Portgas D. Ace
Monkey D. Luffy
Gold D. Roger
Monkey D. Garp

42 questions
175 lecteurs ont répondu
Thème : Eiichirô OdaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..