CHANT PREMIER. — CALLIOPE.
Infortune et compassion.
Jamais je n’ai pourtant vu la place du marché, ni les rues, si désertes. La ville est comme vide, comme morte. Il ne reste pas à la maison, ce me semble, cinquante de tous nos habitants. Que ne fait point la curiosité ! Chacun court, chacun s’empresse, afin de voir le triste convoi de pauvres fugitifs. D’ici à la chaussée qu’ils suivent, il y a bien une petite lieue, et l’on s’y précipite en plein midi, à travers la brûlante poussière. Quant à moi, je refuserais de faire un pas pour regarder l’infortune de braves gens en fuite, qui hélas ! ayant déjà loin derrière eux leur pays, le beau pays d’outre-Rhin, s’en vont aujourd’hui, avec tout ce qu’ils ont pu sauver, errants dans les détours heureux de notre fertile vallée.
« C’est très-bien, femme, d’avoir eu de la compassion, d’avoir envoyé, par le fils, des provisions de vieux linge, d’aliments et de boissons qu’il va distribuer à ces malheureux, car donner est affaire du riche. Comme ce garçon-là sait conduire, comme il maîtrise les chevaux ! La nouvelle petite voiture a fort bon air : quatre personnes, sans compter le cocher sur le siège, y tiendraient à l’aise ; Hermann, cette fois, est allé seul ; avec quelle légèreté elle tourne l’angle de la borne ! »
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Savez-vous quel livre, devenu un classique, a fait scandale parce qu'il justifierait (soit-disant) le divorce ? Alors qu'il s'agit surtout d'un roman sur la passion et les conséquences d'une rupture un peu trop franche.
« Les affinités électives » de Goethe, à lire en poche chez Folio.