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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si vous ne connaissez pas la plume de Gogol, un petit recueil comme celui-ci ou son jumeau (je préfère le jumeau) "Le nez & le manteau" est l'occasion parfaite pour faire connaissance. Avec une verve rare et alerte, l'auteur décoche ici ou là quelques uppercuts envers qui des fonctionnaires, qui des marchands, qui des militaires, qui des artistes. Bref, ça se lit bien et c'est très agréable, avec des tendances fantastiques ou ironico-caustiques et le plus souvent avec une belle pointe de drôlerie, donc, pourquoi s'en priver ?
"Le journal d'un fou" est une nouvelle où au travers du journal intime d'un fonctionnaire on assiste à son naufrage dans la folie, par touches, par degrés successifs.
"La perspective Nevsky" traite du destin de deux jeunes hommes frappés au même instant par la vue d'une femme (différente) dans cette avenue de 4,5 km qui se nomme la perspective Nevsky (littéralement « avenue de la Neva », artère principale de Saint-Pétersbourg). L'un, peintre, romantique, l'autre, militaire, irrévérencieux.
Enfin, "le portrait" est une nouvelle plus symbolique, très personnelle sur le monde artistique, où l'auteur livre manifestement un certain nombre de ses convictions sur l'art. le destin d'un jeune peintre malheureux va être bouleversé par l'acquisition d'une toile à quatre sous achetée chez un marchand de croûtes.
Du très bon Gogol, pas le tout meilleur qui se situe dans "Le nez" ou "Le manteau", mais fort plaisant, d'ailleurs tout ceci est affaire de jugement et d'individus, or ce n'est qu'un jugement moyen, à moi, individu lambda, donc, pas grand-chose.
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Un auteur russe de plus à ajouter à mon palmarès cette année ! Bon j'admets, je me suis pas trop mouillée avec ce petit bouquin, mais avant "Tarass Boulba", il valait mieux que je sache où j'allais mettre "l'oeil" !

J'aime beaucoup le style de Gogol, je le trouve très moderne, vraiment pas difficile à lire !

Après sur le sujet des nouvelles, j'ai bien aimé la première qui est totalement délirante (normal me direz-vous, pour le journal d'un fou, lol), et plutôt marrante.

La seconde est plus dramatique, dans les tons cyniques, je l'ai beaucoup aimée, là aussi l'écriture de Gogol est au top, et le sujet est intéressant : aspirations de jeunesse et désillusions "de vieillesse" d'un artiste pourtant "à succès", voeux pieux et grandes bassesses.

La dernière : alors "la perspective Nevsky", très franchement, j'ai pas compris l'intérêt au départ. D'ailleurs j'ai eu un mal fou à avancer. Ce n'est que quand les deux jeunes hommes (un peintre, encore, décidément, et un militaire) finissent par croiser et suivre les deux femmes que ça devient intéressant, mais le début (6 pages, quand même) et cette description, olala, j'ai eu du mal. Après, bah, c'est une histoire de désillusions, encore. Un bel aspect ne recouvre pas forcément une belle personne, ou une personne intelligente, n'est-il pas ?

Bref c'est quand même un bien joli recueil que nous avons là même si légèrement macho, et un auteur russe classique que je découvre et dont j'apprécie le style, ma foi, un de plus !
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Journal d'un fou- perspective Nevsky et Portrait
Dans le journal d'un fou, un fonctionnaire minable petit tâcheron insignifiant et souffrant d'humiliation au travail s'éprend de la fille de son directeur, son amour impossible lui fait fuir sa condition et sombrer dans la folie… Il monologue ou parle avec les chiens et se proclame roi d'Espagne ! Dans cette nouvelle Gogol nous rappelle de façon cruelle les règles de la société du XIX et leur respect impitoyable.
Perspective Nevsky :
Ici nous assistons à la déambulation sur la perspective Nevsky lieu où tout le monde vient paraître, se montrer. On y croise le « tout » Pétersbourg et « les autres, le peuple russe, mais, à des heures différentes. « Quelles fantasmagories s'y jouent ! Quels changements s'y déroulent en l'espace d'une seule journée ». Voir et paraître est l'occupation de cette artère, Gogol est sans concession dans sa description d'où il émane malgré tout un certain charme. Son écriture est pétillante drôle, fantaisiste. Mais tout cela n'est pas gratuit il égratigne la société russe du XIX.
La nouvelle le portrait j'ai moins accroché.

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Le journal d'un fou est un texte court où le narrateur, un obscur fonctionnaire entraîne le lecteur dans la folie dans laquelle il va glisser, entre schizophrénie et paranoïa, un état où il pense que des chiens échangent des billets entre eux puis celui où il se prend pour le roi d'Espagne. Reflet d'un esprit fragile et perdu dans sa vie ou simplement sa solitude et ses sentiments qu'il ne peut exprimer, qu'il transformera peu à peu en délires...Un texte court et assez percutant où on voit le narrateur s'accrocher à ses obsessions et rebondir sur les éléments qui les confortent afin de s'en convaincre et ainsi s'enfermer dans cette folie grandissante.
Dans la deuxième nouvelle le portrait Nikolai Gogol s'attache au peintre Tchartkov, qui jeune, désargenté et peu connu est irrésistiblement attiré par le portrait d'un vieil homme qu'il acquiert en sacrifiant ses dernières économies. Il découvre mille ducats dans le cadre du tableau, une fortune qui va l'accompagner dans sa réussite...Devenu âgé, peintre à succès mais enfermé dans son style figé, un évènement va le ramener au choix qu'il a fait en cédant à la facilité dans son art et le précipiter face au vide de sa vie.
La perspective Nevsky , le dernier texte nous présente cette belle avenue de Saint Petersbourg, où l'on croise selon le tempo de la journée des typologies de personnages et notamment le destin de Piskariov peintre, incapable de vivre sa vie et qui se perdra dans des chimères fatales et Pirogov son ami militaire qui lui, se remettra très facilement d'une expérience désagréable et déstabilisante.

Une première approche qui me permet d'apprécier la prose et surtout le traitement des thèmes abordés par Nikolai Gogol : la folie, le mensonge à soi même, la jalousie, l'amour idéalisé et l'impossibilité de vivre sa vie. Quel talent pour dépeindre les tourments de l'âme humaine et l'enchainement des circonstances qui précipitent ses héros dans des destins tragiques ou des questionnements angoissants. Une belle découverte.
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Frustration intense et rageante pour moi que ce Journal d'un fou : j'ai beau essayer, ouvrir tous mes chakras, je lis superficiellement mais je ne capte rien. Pas le sens profond, pas le tableau caché, à peine l'humour.
J'envie ceux qui pénètrent l'univers de Gogol et se nourrissent de sa richesse, moi je n'y arrive pas. Je crains que Gogol ne soit un coin d'âme russe qui m'est inaccessible; "Les âmes mortes" sont sur ma table de chevet, on verra bien...
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Ce petit recueil contient trois nouvelles publiées par Nicolas Gogol en 1935 dans le recueil Arabesques. J'aime beaucoup le style de Gogol y compris quand il part en vrille dans le "journal d'un fou" où son narrateur, un médiocre fonctionnaire, se met à espionner des chiens et à intercepter leur correspondance, puis à se prendre soudainement pour le roi d'Espagne. Les deux autres nouvelles ne manquent pas de piquant non plus et c'est peut-être à la troisième, "La perspective Nevski" que va ma préférence, quand il réussit à mêler le romantisme, la sociologie et le fantastique dans la description enflammée de la plus célèbre artère de Saint-Petersbourg.
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J'avais quelques doutes concernant la littérature russe. C'est pour ça que j'ai opté pour des nouvelles.
Je suis agréablement surprise. le style n'est ni ampoulé ni superficiel. Au contraire. J'ai retrouvé quelques ressemblances avec Balzac, Maupassant et Poe.
Une études des moeurs de la société russe du 19 ème siècle avec une ironie un peu vacharde. Des descriptions au fusain et au canif. Et les sentiments jusqu'à la folie.
Il y a les nobles ; il y a les femmes surtout des prostituées. Il y a l'art révélé par la peinture.

Découverte à poursuivre.
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En 1999, en plein cours d'histoire de prépa, je suis tombée amoureuse de la Russie.

Là où mes camarades de classe ne voyaient que barbarie je voyais des destins fantastiques, là où ils ne faisaient que subir les cours d'histoire géopolitique assommants, je me repaissais des tsars, de l'empire soviétique, de mots à la sonorité trébuchante tels que Politburo, Perestroika ou Glasnost, là où ils assimilaient les Russes à des baudruches emplies de vodka appartenant tous à la mafia, j'imaginais des histoires merveilleuses sur fond de températures glaciaires, de chapka, de balades en calèche autour de la Place Rouge.



Combinez mon amour naissant pour la Russie et mon amour naturel pour la littérature et vous comprendrez aisément que je me suis plongée avec délectation dans les livres de Fédor Dostoïevski, Léon Tolstoï, Ivan Tourgueniev et Alexandre Pouchkine.

Il y en a un par contre que je n'ai jamais ouvert, plus par manque d'occasion que par goût, c'est Gogol.
Les puristes me répondront que Gogol n'était pas russe.
Effectivement, Nicolas Vassilievitch Gogol est né urkrainien mais est considéré par ses pairs comme un écrivain d'expression russe. N'a-t-il d'ailleurs pas eu comme maître l'illustre Pouchkine et son recueil de nouvelles le plus connu ne s'intitule-t-il pas "Nouvelles de Petersbourg"?

Ce trou dans ma culture littéraire russe est donc en train d'être comblé on m'a offert récemment "Le Portrait" de Gogol, nouvelle issue du recueil dont je vous parlais un peu plus haut.

Ce Faust à la soviétique n'est pas sans rappeler l'excellent "Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde, écrit pourtant quelques 50 ans plus tard.
Si des similitudes apparaissent bien évidemment entre ces deux histoires (le destin d'un jeune homme lié à celui d'un portrait, le fantastique qui en découle, la relation existant entre la nature, l'art et l'âme humaine, la noirceur des sentiments et la perte de la raison), l'oeuvre de Gogol est beaucoup plus noire, beaucoup plus fantastique que peut être celle De Wilde.
Gogol croyait intimement à l'existence du diable et le fait qu'il le faisse ainsi prendre vie dans son oeuvre illustre bien les tourments dont il a pu être l'objet durant toute sa vie. En effet, Gogol, de son vivant, était plus connu pour ses crises morales et mystiques que pour la qualité de ses écrits.
C'est un destin épique que celui de Gogol et de sa relation à ses propres manuscrits, manuscrits qu'il tentera plusieurs fois de détruire par les flammes ("Hanz Küchelgarten" en 1829 ou "les Ames Mortes" en 1852).

Le peintre du Portrait ne serait donc qu'un reflet de l'auteur, tentative d'exorcisme de la part d'un esprit exalté...
Car c'est en faisant s'incarner l'Antéchrist dans un portrait poussiereux déniché par un peintre modeste des faubourgs de Petersbourg que Gogol nous renvoie à l'histoire séculaire de la tentation du diable et de son commerce d'âmes humaines.

J'ai conscience de vous parler ici avec les mots d'une fanatique de la littérature et de l'histoire de la Russie, je me contenterais donc pour conclure de vous apprendre que "Le Portrait" est une nouvelle d'une trentaine de pages qui se dévore en un trajet de métro, je vous conseille sincèrement de vous y intéresser et promis, il n'est même pas obligatoire d'embrayer sur "Crime et Châtiment" pour pouvoir l'apprécier :)
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Le journal d'un fou et les deux autres nouvelles vous entrainent aux portes de la folie. Nicolas Gogol navigue avec aisance sur les flots de l'absurde.

Le journal d'un fou
Un fonctionnaire à un emploi médiocre qu'il juge essentiel. Son chien parle. Soit, mais quand il découvre que son chien écrit, il s'interroge. Pire, il entretient une conversation épistolaire avec la chienne du voisin. Inquiétant.

Le portrait
Un peintre doué ne peut vivre de son art. Il se résigne à renier ses rêves pour tirer les portraits des gens de la société. Il obtient beaucoup de succès. Pourtant un portrait qu'il a chiné pour trois fois rien le hante jour et nuit.

La perspective Nevsky
La magnifique rue de Pertersbourg devant laquelle le monde s'extasie. La rue change au fil des heures, peuplée de personnages différents suivant le moment de journée, comme des fauves qui se partagent un point d'eau.

J'ai adoré. En tant que lecteur, c'est très agréable, car on ne peut pas trouver d'explications à ce qu'on lit. On appréhende les scènes les unes à la suite des autres en les appréciant simplement. En tant qu'auteur, c'est fantastique ; un vrai cours.

La chronique complète est sur mon site.
Lien : https://chronique-fiction.fr..
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quand la folie s'en prend à l'homme,
Gogol nous fait rire et sourire dans cette courte nouvelle où : le protagoniste parle et comprend un chien; il se prend pour le roi d'Espagne; ses pensées et réflexions relèvent des incohérences de ses raisonnements




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Que l'on m'apporte mon ..........?............. Les soirées sont fraîches à Saint Petersbourg, et voyez- vous... d’ailleurs... selon moi... je le crois encore bon... sauf un peu de poussière... Eh ! sans doute il a l’air un peu vieux... mais il est encore tout neuf... seulement un peu de frottement... là dans le dos...

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