Autant le dire d'emblée, le
grand absent du roman de
Laurent Graff, c'est l'être humain. Dans ce monde qui s'ouvre page 7 sur le parking d'un aéroport, on est vite pris d'un singulier vide, au milieu d'allées bétonnées et de voitures abandonnées. Y déambule un petit robot antipathique, dont les automatismes sont délibérément limités.
Soudainement, parce qu'on est dans un monde où l'éclairage est dissociatif, on est projeté dans un décor différent, comme si un stroboscope illuminait nos vies et que nous redémarrions notre machine cérébrale avec plus ou moins de succès. On dissocie aussi l'image du son ; on n'en est que plus mal à l'aise.
Passant d'un registre froid à l'évocation de l'Histoire de la queue, d'un certain Jean-Paul Louvier, cette anecdote érotique nous fait sursauter comme une décharge électrique. La langue de
Laurent Graff, c'est comme son monde, c'est à part, C1K. C'est un cirque, et vous savez ce qu'on y fait, dans un cirque ? On y circule, de façon circulaire. Avance-t-on pour autant ? « Cela n'est pas souhaitable » dirait le petit robot, troublé.
Paru dans Blake 63
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