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EAN : 9782825120248
227 pages
L'Age d'Homme (30/11/-1)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Traduit du russe par Marion Graf
Préfacé par Georges Nivat

Alexandre Grine occupe une place à part dans la littérature russe. Sa famille est celle de Poe, Conrad et les grands aventuriers de l’imaginaire. Il voyage et envoûte.

228 pages.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Aventure maritime et fantastique, irréalité, amour et beauté.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/06/23/note-de-lecture-lecuyere-des-vagues-alexandre-grine/
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’avais tout juste apaisé ma faim quand j’avisai un vapeur en train d’amarrer vis-à-vis de la taverne ; j’attendis que les passagers commencent à descendre la passerelle, et me plongeai dans l’observation de la bousculade causée par leur désir d’arriver au plus tôt chez eux ou à l’hôtel. J’examinais le mélange des scènes, relevant les traits de fatigue, d’irritation, d’emportements manifestes ou cachés, ces traits qui constituent l’âme d’une foule quand le caractère de son mouvement change brusquement. Au milieu des équipages, des parents, porteurs, nègres, chinois, passagers, commissionnaires et mendiants, des montagnes de bagages et du raclement des roues, j’aperçus un geste d’une lenteur plus grande, parfaitement fidèle à lui-même, jusqu’au moindre détail – à tel point incomparable, irréprochable et pittoresque se révélait le passage sur la passerelle d’une jeune fille inconnue, d’apparence modeste, mais qui semblait douée de l’art secret de se soumettre lieu, hommes et choses.
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L’Écuyère-des-vagues approchait d’une baie qui s’étalait comme une large morsure dans le rivage repoussé au loin. De là-bas, par intermittence, se dégageait une vague rumeur. Gayse, Butler et Sincright se tenaient près du bordé. L’équipage tirait les drisses et les bras de vergues, circulant d’un mât à l’autre.
La rive se déroulait en une sombre perspective de cheminées d’usines environnées de volutes de fumée noire. La ligne de côte, où façades maussades, aqueducs, ponts, grues, citernes et dépôts se serraient entre les rails de chemin de fer, évoquait une silhouette bizarre – tout ici était si noir de charbon et de suie. Le bruit des coups frappés contre le fer retentissait des quatre coins de l’horizon ; la trépidation des marteaux-pilons, les cigales des petits maillets, le hurlement perçant des scies, le tintement syncopé des chariots – pour qui n’en épelait pas les sons, tout ceci formait une seule clameur. Au milieu du rugissement des métaux qu’on martelait et coupait, des centaines de cheminées disparates déjetaient une vapeur fétide. Le long des môles couverts de dépôts et de constructions à l’aspect d’instruments de torture – tant de crochets et des chaînes ballaient parmi ces semblants de tours Eiffel – on voyait des péniches et des vapeurs, suant de la poussière du coke qu’on avait déchargé.
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Comme le « matin » de Mons, un port promet toujours. Son monde est plein d’une signification masquée qui descend des grues géantes en pyramides de ballots, qui est semée parmi les mâts, pressée auprès des quais par les flancs de fer des navires, là où, dans les fentes profondes entre leurs bords étroitement serrés, l’eau verte de la mer gît dans l’ombre, silencieuse comme un livre ouvert. Sans savoir s’ils doivent prendre leur essor ou tomber, des nuages de fumée roulent hors des énormes cheminées ; des chaînes tendent et contiennent la force des machines, dont un mouvement suffit pour que l’eau paisible sous la poupe soit déchirée par un monticule.
Quand j’entre dans un port, il me semble distinguer sur l’horizon, derrière le môle, les rivages des pays vers lesquels sont orientés les beauprés des navires qui attendent leur heure : les rumeurs, les cris, une chanson, le glapissement démoniaque d’une sirène – tout est empreint de passion et de promesse. Et au-dessus du port, au pays des pays, dans les déserts et les bois du cœur, dans les cieux des pensées, luit l’Irréalisé, cerf mystérieux et merveilleux d’une chasse éternelle.
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Vidéo de Alexandre Grine
Les Voiles écarlates (Алые паруса), film soviétique réalisé par Alexandre Ptouchko en 1961.
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