Il existe bien un livre qui publie les
oeuvres les plus connues, un florilège en quelque sorte, de
Vassili Grossman mais il est en rupture de stock. Par contre
Luba Jurgenson a entrepris une nouvelle traduction de Souvenirs et correspondances pour le compte de Calmann Lévy qui s'emploie oeuvre par oeuvre à publier l'intégralité de l'oeuvre du grand écrivain russe.
Cette dernière édition est très agréable à lire et peut même se lire dans le désordre au gré de la relation que Grossman avait avec les auteurs dont il était proche exposée ici.
Par exemple, Vassili admirait
Boris Pasternak qui était son aîné, il en parle dans le livre, note qu'il entretenait une relation de grand respect avec l'auteur de Jivago. Ils se rencontraient. Vers la guerre leurs rencontres se sont raréfiées, mais n'ont jamais été rompues.
Cette vision intime de l'oeuvre de Grossman apporte la connaissance et permet peut-être de mieux appréhender le sort de l'auteur face au problème juif en Union Soviétique, face à la guerre, face à la famine !..
Je savoure page par page le travail de ce grand écrivain, aussi dans l'action pour la vérité du grand peuple russe, enfouie sous la dure réalité de ses drames, voire de ses tragédies. Encore une fois, voilà un auteur pour lequel j'ai envie de dire que sa génération a payé pour les autres , né dans la révolution russe, à défaut d'être tombé dedans adulte, il connaitra des lendemains qui déchantent et qui ne sont pas moins que le point d'orgue guerrier et totalitaire du 20 e siècle à travers le monde. Il ne baissera jamais les armes et s'affichera comme grand témoin de l'époque avec une générosité inégalée. Venant du civil, il commet un virage vers la littérature dans les années 30 ; je ne sais pas si Gorki est le bien nommé pour l'inciter à poursuivre dans cette voie, j'ai plutôt le sentiment que Grosmann l'a déjà devancé dans la qualité de son expression !.. de la suite terrible qu'il vivra naîtra son chef d'oeuvre
Vie et destin.
Je termine mon court exposé en disant toujours à propos de Pasternak, son ami lui intime d'écrire, toujours d'écrire, avec acharnement. Merci Vassili !