Daft

Sous prétexte de suivre des noceurs, des "people" (on en croise du monde !), des gens de radio Nova ou radio FG, des gens de la nuit ou de labels... sous ce prétexte donc, on y croise les Daft Punk. Comme un livre-hommage sur un leur début pour fêter leur disparition médiatique ? Quand à savoir si elle est définitive, l'avenir le dira. Que c'est bon de retourner au Queen par exemple, ou même d'en savoir bien davantage sur la confection de leurs tubes. L'autrice nous livre surtout le monde des années 90, de la créativité musicale de cette décennie, de la percée de la French touch, de l'importance des disquaires désormais disparus, et surtout du génie musical, mais aussi commercial des deux compères masqués. Je me rappelle aussi quand j'allais chercher régulièrement les vinyls qui allaient faire danser, faire découvrir des talents, et les tubes de demain. Quand le public faisait confiance au DJ pour ses choix, acceptant de découvrir ; avant que le DJ devienne un juke-box des maisons de disque d'abord et des clients surtout, chacun(e) venant avec son morceau qu'il veut écouter dans la nuit (!). Là aussi ça a bien changé. Bref ! un bon livre pour les nostalgiques, les fans, les teufeurs, les jeunes artistes, etc.

J'ai abordé ce livre avec une bonne dose de méfiance, en me disant : ouais, allez, après la diffusion d'un live sur Twitch et la réédition de leur 1er album le 22/2/22, voici venir le livre - dernier élément d'un plan com bien huilé. Après tout, il y a une mythologie à entretenir auprès du public, un an jour pour jour après l'annonce de la séparation du groupe !

Mais ce livre s'avère plus ambitieux que prévu, et pas réservé qu'aux seuls fans. le récit prend la forme d'une enquête sur les débuts du duo musical, en s'appuyant sur une cinquantaine de témoignages de personnalités aux profils différents ; donnant la parole à de nombreux acteurs et témoins gravitant autour du groupe depuis toujours ou pour un temps seulement.

Les 200 pages de « Daft » ont eu raison de mes idées préconçues, en sachant dresser un triple portrait très habile : d'un groupe musical en devenir, mais aussi du Paris des années 90, ainsi que d'une génération passionnée (faite de disquaires, animateurs de radios, DJ...) - avec juste ce qu'il faut de nostalgie et d'acidité, pour renouveler l'intérêt au fil des pages.

Finalement, c'est tout un pan de l'histoire de la musique de la fin du 20è siècle qui défile devant nos yeux ; autour de la naissance de l'électro, portée par une génération biberonnée au rock, à la house et la techno - qui n'oublie pas de nous rappeler comment alors on fabriquait, diffusait et consommait la musique, avant l'émergence des réseaux sociaux et de Spotify.

#Daft #NetGalleyFrance #Grasset

Il y a une trentaine d'années, deux copains de lycée formaient le groupe Darlin', deux lycéens versaillais bien décidés à percer dans le rock. Leur premier 45 tours, chroniqué dans la presse anglaise, recevra un accueil plus que mitigé par l'hebdomadaire Melody Maker qui désignera leur musique de… “daft punk”. Malgré tout, le groupe poursuit son aventure pop rock, avant de découvrir lors d'une soirée House à Beaubourg la musique électronique grandeur nature. Fascinés par la puissance des sons, par l'ambiance survoltée qui règne dans cette soirée, le duo comprend que leur avenir passera désormais par ce style de musique. Très vite, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo s'équipent de diverses machines, samplers et claviers, et se mettent à composer, bidouiller frénétiquement dans leur chambre. Leurs premiers sons arrivent jusqu'aux oreilles du label anglais Soma, alors très influent dans le monde de la musique Techno / House. Cette fois c'est la bonne. La sauce prend, les retours sont bons, encourageant les deux garçons à poursuivre leur travail de composition forcené jusqu'à la sortie du morceau Da funk qui va tout déclencher.

A peine majeurs, Thomas et Guy-Man se voient alors embarqués dans un monde où ils vont se sentir tout de suite à l'aise, enchaînant les passages radio, les soirées, avec un succès toujours grandissant. Leur premier passage aux Transmusicales de Rennes en 1995 sera d'ailleurs un moment crucial pour eux.
Désormais Daft Punk entre dans la cour des grands avec leur musique mêlant techno, house music et esprit rock, délivrant des morceaux hypnotiques, entêtants, puissants, à travers une premier album Homework qui sort en 1997 et qui fera date. le phénomène “French Touch” est bel et bien lancé !

Dans ce passionnant récit biographique, nourri de nombreux témoignages, et très bien documenté, les deux journalistes Pauline Guéna et Anne-Sophie Jahn nous racontent les débuts du groupe comme s'il s'agissait d'une sorte de journal intime, de carnet de bord, rassemblant les étapes marquantes du début de carrière de Daft Punk. Au fil des pages, les amateurs de pop et d'electro reconnaîtront des noms connus. On y croisera, entre autres, Serge Nicolas le fondateur de la revue Magic, mais aussi des vendeurs de disque du magasin Rough Trade de l'époque (Ivan Smagghe et Arnaud Rebotini), le producteur des Daft Punk, Pedro Winter, le journaliste Yves Bigot, Laurent Brancowitz, guitariste de Phoenix… ainsi que diverses artistes et personnalités qui gravitaient dans le petit monde de la musique électronique parisienne de la fin des années 90.

Avec moult détails et anecdotes, les deux journalistes nous offrent un récit captivant, plein de nostalgie (pour certains), racontant très précisément comment ces deux garçons aux caractères différents mais complémentaires, ont imaginé et construit l'entité Daft Punk, avec le souci de garder une maîtrise totale sur leur musique et de mener leur carrière comme bon leur semble, à commencer par le choix de ne jamais apparaître à visage découvert en public… un choix qui va contribuer à renforcer un peu plus la mythologie autour de Daft Punk.
Le livre se termine au moment où sort leur deuxième album Discovery en 2001, un disque en forme de consécration qui va faire entrer le groupe dans une nouvelle dimension… mais ça, c'est une autre histoire.




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Les daft punk. Un nom qui sonne comme une revanche et qui est devenu tout un mythe, celui de la démocratisation de la house music par deux jeunes prodiges qui n'ayant pas réussi à percer avec leur premièr groupe de rock et qui se sont reconvertis au bon moment dans la musique techno alors que celle-ci n'en était encore qu'à des prémices balbutiants dans les milieux Underground initiés
Avec génie et travail acharné, additionné aux bons conseils d'un paternel producteur, les deux compères qui n'ont jamais oublier qui ils étaient, ont sus élever ce style musical au delà des raves, pour le rendre presque populaire et accessible.
Pour vivre heureux faut il rester caché?
En tout cas Thomas et Guy-Man ont su privilégier la musique à la médiatisation sans jamais trop se mettre en avant, faisant force de détermination, de professionnalisme jusque boutistes et d'une volonté d'indépendance maîtrisée qui accentuera ainsi le mystère et contribuera Inexorablement a la notoriété d'un succès bien mérité

Daft, bien sûr Daft Punk, pas forcément punk quoi que "no future" est devenu vrai pour le duo avec l'arrêt de celui-ci.
Je remercie les Editions Grasset et NetGalley de m'avoir permis de lire ce titre qui me laisse un arrière-goût de "tu peux pas comprendre". Je m'explique : je suis née dans les années 60 et j'ai connu les Daft Punk avec "one more time" : je crois que je les ai rencontré au début de la fin avec l'accès à la célébrité mondiale, la french touch et il me semble que cette gloire a contribué à leur explosion.
Les auteurs nous entraînent dans la naissance et les débuts du groupe, mais pas que celui-ci Air, Phoenix ... Deux gars de Versailles, qui faisaient des "sons", de la musique sur des ordinateurs, des claviers, se nourrissant de leurs faux pas, des anomalies électroniques et de leur culture musicale personnelle. Ils forment un bloc, un janus, l'un expansif, l'autre introverti, mais un bloc soudé et cohérent, là est leur force. le livre se termine vers la mise en orbite avec "one more time" et somme toute, la fin de l'anonymat, la course à l'album suivant et peut être aussi, un âge qui les rattrape l'un comme l'autre. Leur clip de fin était magistral avec ces explosions dans le désert : j'ai la sensation d'une explosion interne à Daft, au couple, au duo que formait les deux jeunes gens, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo.
Le roman m'a semblé parfois ésotérique, trop d'entre soi, de milieu "fermé" élitiste en terme de musique électronique. Beaucoup de personnages dont l'histoire n'est pas facile à suivre. Daft Punk ne s'explique pas : c'est la musique qu'ils produisaient, leurs sons qui parlaient d'eux. Leurs casques étaient leurs armures pour les protéger de l'extérieur, trop envahissant et leur univers trouvait sa puissance dans leurs conversations et leurs expériences musicales à l'écart du monde.