Si tu as des activités de transmission de la foi, enseignement, catéchèse, prédication, il te faut parler de Dieu. Il te faut l’annoncer, mais sans être attaché à ton discours au point que tu aurais l’illusion que tu as tout dit de Dieu. Tu bafouilles devant le Mystère : reconnais qu’Il t’échappe. Si tu peux tout expliquer, ce n’est pas de dieu dont tu parles. C’est pourquoi il est bon de te retrouver de temps en temps à des textes bibliques ou spirituels qui te semblent difficiles, ou même un peu choquants. Si tu ne fréquentes que les auteurs spirituels où les textes bibliques dans lesquels tu te sens à l’aise, ce Dieu dont tu parles a de grandes chances de te ressembler.
Le renoncement ne consiste pas à faire comme si tu n’avais pas de volonté, mais à savoir garder ta liberté, ta distance à l'égard de ce que veut ta volonté. Lorsqu'on propose une telle conduite de douceur et d'humilité, qui ne supprime pas la volonté mais l'évangélise, beaucoup lisent qu'il faut se méfier de sa volonté, l'abandonner au profit de celle de Dieu. Mais ce n'est pas "ou la volonté de Dieu ou la mienne", c'est la mienne dans celle de Dieu.
Chacun doit suivre le Seigneur à sa sa manière. Il te faut comprendre à quoi Dieu t'exhorte le plus nettement, car tous les hommes ne sont pas appelés par la même voie. Il ne faut pas t'inquiéter outre mesure si tu comprends que ta propre voie ne passe pas par de grandes choses, de grands projets, une forme de vie extraordinaire.
Jean-Marie Gueullette. Théologie de la prière.