Douche Ecossaise .
En son temps ,
J'avais commencé ce roman , il y a assez longtemps et naguère , à ce moment-là : j'ai été stérilisé par les vingt premières pages .
Nettement et clairement , par l'apparition de l'empereur au début du roman . Un empereur qui ressemble à une caricature de
Marie-Antoinette , croisée avec une commode Louis XV …
Egalement , je fus stérilisé par les passages du texte , situés dans un bar , où j'ai eu l'impression d'être dans un vrai cliché de western , il ne manquais que
Calamity Jane …
Ce faisceau d'éléments troublants , nimbés d'un halo de léger ridicule , m'a contraint à abandonner la lecture à mon corps absolument , pas défendant .
Je l'ai reprise plus tard , et j'ai terminé le livre grâce à une meilleure humeur sans doute , mais aussi grâce à son style , et oui en effet ! ….
Le texte est rédigé à la première personne sur un mode assez limité . Ce qui est une recette du tonnerre quand c'est bien foutu ou bien seulement presque bien foutu , comme c'est plus le cas ici ...
Pourtant bien que l'ayant un quart de millième apprécié , je comprends que les avis soient partagés sur cet ouvrage .
Nous passons en effet sans crier gare , de la caricature ( au bon sens du terme ) au caricatural stéréotypé le plus échevelé , souvent au minimum grotesque .
Nous passons aussi du cliché le plus éculé , à une phrase intense , à la profondeur affective ou philosophico-philosophale , abyssale .
Enfin , le lecteur s'expose aussi au burlesque de bon gout , pour nager deux phrases plus loin dans le ridicule le plus total et le plus fascinant .
Alors il se retrouve tétanisé , un peu dans la situation d'une biche scotchée par les phares d'une voiture la nuit .
Pour couronner le tout il y a une césure entre les deux parties du roman ( au milieu ) .
Cette césure est mise en oeuvre avec des pages superbes et poignantes ( une contradiction avec son contraire , qui est embusqué dans de nombreux recoins du texte ) .
Cette césure nous fait redouter de nous retrouver subitement et par erreur dans un autre livre . Heureusement on retrouve ses marques très vite par la suite et alors on se rend compte que cela n'a servis au final , qu'à installer une nuance dans la hiérarchie des personnages .
L'auteur a du louper un virage et puis reprendre le contrôle du véhicule , je ne vois pas d'autre explication ...
Ce roman contient donc le pire et le meilleur , mais il n'est pas inégal , je crois malgré tout .
C'est voulu par l'auteur « toussa « , même si je ne comprends pas pourquoi il se livre à cet exercice troublant ( sourires ) .
Il y a moins d'envergure dans ce second tome que dans le premier opus et c'est vraiment un récit burlesque , drôle ( souvent ) , avec des passages qui sont un fabuleux réquisitoire contre la barbarie et qui sont dignes des minutes du procès de Nuremberg .
Pour ceux qui se scandalisent de ne pas savoir à quoi ressemble hekati ..
je leur rappellerais d'abord , que le héros principal s'en fout complètement , d'une part , et que d'autre part , on l'a en visuel à la fin …
Mon personnage préféré : le flingue .
Les amateurs de d'action militaire basique y trouveront leur bonheur . Ils seront même aussi dégoutés que s'ils étaient un champ de bataille véritable .
Ce roman est-il subtile ?
Et bien en fait , c'est une vraie question , et d'ailleurs : je vous la pose ... ?