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Une histoire de famille ! les deux protagonistes de ce roman originaires de Zanzibar vont se retrouver au Royaume Uni et se conter leur vie , un temps partagée , un peu à la manière de Shéhérazade .Car il pourrait s'agir d'un conte oriental ,tellement les événements, les personnages, s'enchevêtrent avant d'arriver au dénouement final.
C'est un roman sur la mémoire ,il dévoile à la façon d'un miroir ,comment chacun a sa propre version des mêmes faits ,sa propre vérité .
C'est également un roman sur l'exil ,l'immigration .Un des personnages va traverser des pays différents comme la RDA ,certains pays d'Afrique de l'Est avant d'arriver au Royaume Uni où il devient écrivain ,le second ,maltraité dans son propre pays , y demandera l'asile .
Le livre permet de mieux connaître cette partie de l'Afrique de l'Est ,anglophone, mais également la région de l'Océan Indien ,du golfe Arabique ,voire de l'Asie du Sud Est où les peuples commerçaient depuis des siècles .
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Le roman semble traiter du thème de l'exil, de l'immigration ; ce n'est pas cependant le coeur du livre. le sujet de la colonisation est également abordé, mais l'auteur décrit plus longuement les atrocités qui ont suivi l'indépendance.
C'est avant tout une histoire de famille et de propriété de maison, et l'intrigue tient en fait en peu de mots ; sur les 372 pages du roman, les répétitions sont donc nombreuses et ce ressassement donne envie d'en précipiter la lecture.
Peut-être est-ce le thème de l'identité qui est le centre de ce roman - c'est du moins l'impression que j'ai eue - : l'un des deux protagoniste emprunte le nom du père de l'autre, et j'ai eu souvent du mal à les différencier dans les dialogues, sans savoir s'il y avait là volonté de confusion de la part de l'auteur.
La langue (l'ouvrage est originellement écrit en anglais) est souple, agréable, proche de l'oral.
Au bilan, un jugement mitigé ; pas sûr d'avoir envie de lire "Paradis" du même auteur.
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Je suis heureuse d'avoir découvert l'auteur qui a reçu le Prix Nobel de littérature en 2021. Abdulrazak Gurnah est originaire de Zanzibar, il a longtemps enseigné à l'université du Kent, c'est donc en anglais qu'il a écrit ses romans.
Le héros de « Près de la mer » arrive à Londres pour demander l'asile, je m'attendais donc à un roman traitant de cette problématique migratoire. C'est bien le cas, mais j'ai découvert tellement plus ! Au fil des pages, c'est le passé du migrant qui se déroule, qui s'emmêle à celui d'un compatriote sensé lui venir en aide, et qui s'avère être un de ses proches. Leur confrontation fera ressurgir du passé les blessures et les rancunes enfouies. C'est à ce prix qu'elles pourront être dépassées.
Ce roman magnifique et haletant parle de notre humanité, de nos bassesses et de nos lâchetés, de nos rêves, de nos vies.
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Dans le sillage revendiqué des mille et une nuits, « By the sea », traduit chez Denoël, fait voyager le lecteur en Europe comme en Afrique, via les aventures racontées par les deux principaux protagonistes , Saleh Omar et Rajah Mahmud qui se retrouvent inopinément en Angleterre. L'un aspirant au statut de « réfugié », l'autre, professeur interprète.
Il s'étaient connus au pays d'origine dans des circonstances conflictuelles qu'ils seront amenés, à grande précaution, à aborder, sinon à éclaircir.
Chaque personnage rencontré (ami d'infortune, compagnon de logis etc.) est un conteur qui interroge ou écoute un autre conteur, dans des récits enchâssés qui ont des points de contact, car le maître de récit a plus d'un tour dans son sac. Récits gigognes.
le ton est d'apparence naïf, mais malicieux ou ironique, il séduit le lecteur à qui il laisse le soin de juger les situations, ou les acteurs. A la manière des commerçants qui sous la courtoisie apparente des conversations, méditent des coups tordus qui peuvent entraîner la ruine, le déshonneur, et la mise à la rue d'une famille.
Corruptions diverses, rapports plus qu'ambigus, conduites suspectes, maintiennent l'intérêt du lecteur dans un univers instable crée par les aléas politiques locaux et la présence des colonisateurs.
On veut savoir la suite des aventures, on remonte les époques tandis que les conteurs s'expliquent, nourrissant avec l'éloignement dans le temps et l'espace, le souvenir du pays d'origine tel le parfum Ud-al-qamari ou la table d'acajou, bien présents dans le contexte. On sera aussi sensible à l'amour de déracinés pour les cartes géographiques.
le lecteur y trouvera son plaisir, immergé dans des récits qui traitent à la fois la situation historique des pays colonisés, et l'accueil à rebrousse poil de ces mêmes colonisés dans les pays prédateurs ;
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Ma dernière lecture de l'année n'aura pas moins été que le prix nobel tout récent.
Je m'attendais donc à une certaine qualité dès le début.
Je ne vais pas le cacher, j'ai eu du mal à rentrer dedans. Car dans le premier tiers, je ne lui trouvais pas d'originalité. Récit d'un réfugié classique, avec ses souvenirs décousus, parfois une écriture un peu ampoulée...Je le trouvais brouillon.
Puis il y a eu le changement de point de vue. le lien entre les deux personnages m'est apparu très interessant, et c'est là que j'ai plongé. Je l'ai trouvé très subtil dans sa manière de distiller les liens, le mystère qui prenait forme, je suis arrivée dans tout ce que j'aime. Des drames familiaux dont on essaye de trouver les tenants et aboutissants, et ces 2 personnages qui se cherchent....Les quelques défauts d'écriture ne me dérangeaient plus du tout.
La résolution de fin est très belle. Si il n y avait pas tout le reste, elle aurait paru classique, mais là elle a pris une tournure tragique.
Je ne veux pas en dire plus pour ne pas gâcher la surprise.
Au final, j'ai adoré l'histoire. Il y avait tout ce qu'il faut là ou il faut, et je comprends son attrait.
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Le Prix Nobel (2021) a fait connaître ce grand écrivain totalement inconnu ici et indisponible alors (les éditeurs se rattrapent depuis). J'ai donc exploré son oeuvre en anglais même si Près de la mer épuisé chez Galaad est réédité maintenant chez Denoël. J'ai adoré paradise et Afterlives qui racontent l'histoire de la Tanzanie du début du XX ème siècle  à l'Indépendance, le premier dans le regard d'un enfant-esclave, le second rappelle la colonisation allemande et le rôle des supplétifs africains dans la Guerre mondiale. 

Près de la mer aborde le thème de l'exil, un vieil homme arrive en Angleterre et demande l'asile, prétendant ne pas comprendre l'Anglais. Il s'est dépouillé de tout, de son identité et voyage sous le nom d'un autre. Seul souvenir de sa vie d'avant : un coffret d'encens qui lui est confisqué. L'encens donne un parfum d'Orient, de voyages très lointain (jusqu'en Indonésie) en passant par la Perse, l'Inde. A lui seul c'est un Conte des Mille et unes nuits dans la réalité très prosaïque de l'Angleterre des demandeurs d'asile. 

Il se trouve que le nom que l'exilé a choisi est celui du père du traducteur que les services sociaux ont trouvé pour communiquer avec celui qui ne parle pas anglais. Si la traduction s'avère totalement inutile, les deux tanzaniens se trouvent, et se reconnaissent. Leur histoire s'est croisée, autrefois. Loin de leur pays d'origine, ils prennent plaisir à reconstituer le puzzle de leurs histoires respectives. Histoires africaines, errances européennes. Un autre objet symbolique : une table marquetée joue un peu le même rôle que le coffret d'encens. Elle renvoie à un moment où le commerce des épices et des belles choses se faisait au rythme de la mousson et des alizés (trade winds) , du cabotage le long des rives de l'océan indien, Pakistan, Aden et Yémen - By the Sea....

Dans la réalité d'aujourd'hui se greffent des histoires anciennes, de commerce, de familles et dynasties, de pouvoirs et d'influences quand le pays est décolonisé. Chez Abdulrazak Gurnah, politique, littérature et contes orientaux s'entremêlent pour le plus grand plaisir du lecteur!
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Le nom de l'île ne sera jamais dévoilé, mais au fil du texte, nous devinons qu'il s'agit de Zanzibar, autrefois anglaise puis devenu indépendante, en face de la Tanzanie.
J'ai aimé découvrir ce vieil homme qui atterrit à Londres sans visa et qui demande l'asile politique que permet l'ancien pays colonisateur.
J'ai aimé la seconde partie où nous suivons la vie de Latif, jeune homme de Zanzibar, ancien voisin du vieil homme avec qui sa famille a eu des démêlés ; son exil en RDA pour faire des études supérieures, sa fuite en Angleterre où il a pris un autre nom.
J'ai aimé Rachel, même si on la voit peu, qui se démène pour que le vieil homme Rajab Shaaban trouve ses marques dans son nouveau pays.
Les deux hommes se rencontrent et se racontent, levant les voiles d'incompréhensions qui pesaient sur leurs rapports et éteignant la colère.
J'ai aimé les leitmotivs : Bartelby qui préférerai ne pas ; le jeune Latif qualifié de moricaud hilare ; les citations empruntés aux classiques anglais ; le besoin de propreté comme une névrose.
Un roman qui berce, même si certaines actions ne sont pas très belles moralement.
Un récit qui montre qu'il faut savoir se détacher de certains objets, des êtres chers, pour continuer d'avancer vers les belles rencontres.
Une écriture magnifique que je découvre avec ravissement.
Les images que je retiendrai
Celle du coffret de ud-al-qamari et ses senteurs de gomme parfumée que le douanier lui retire à l'aéroport et qu'il ne retrouvera jamais.
Disparait aussi le petite table d'ébène sujet de la discorde entre les deux familles.
Lien : https://alexmotamots.fr/pres..
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Le héros se trouve par deux fois Près de la mer , au Zanzibar , pays natal de l'auteur mais dont le nom est juste suggéré , et en Angleterre où le héros Salrh Omar a obtenu ,difficement , un statut d'émigré.
En Angleterre , alors que le héros a environ 65 ans , aura lieu unea rencontre improbable et romanesque avec une ancienne connaissance du pays .
Alors , et les récits sont passionnants , les deux hommes nous racontent leur vie comme on nous raconte une histoire : c'est exotique ,émouvant impressionnant....
L'écriture est magnifique et nous emporte vars ces destins terribles
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Nous sommes en Angleterre, « près de la mer », nous sommes par l'esprit au Zanzibar, « près de la mer », mais surtout nous sommes dans le monde intérieur de deux hommes – l'un plus âgé que l'autre, tous deux solitaires et déracinés. Chacun porte en lui une bulle de souvenirs, qui se rapprochent au fil du roman, se touchent, se rendent compte qu'elles ont un passé en commun, empli de rancunes accumulées au fil des années et de deux générations.
Le présent du récit se déroule donc dans une petite ville côtière d'Angleterre, où le personnage principal, Saleh Omar – dont la voix nous accompagne tout au long des première et troisième parties du roman – vient d'arriver avec l'intention d'obtenir le droit d'asile. Parmi ses rares possessions, un coffret d'un encens rare, dont le parfum le ramène des décennies plus tôt, dans la ville marchande au bord « d'un océan vert et chaud » où il était établi avant l'indépendance. Bien qu'empreints d'un sentiment de perte qui devient plus douloureux au fil du récit, ces souvenirs sont aussi emplis de la vie de cette ville, rythmée par les vents de l'Océan Indien et par les réseaux marchands et familiaux qui rendent soudain Shiraz et la péninsule Malaise si proches.

En introduisant son deuxième personnage, Latif Mahmud, Gurnah apporte une autre vision non seulement de cette ville, mais aussi des souvenirs de Saleh Omar : les deux familles se sont connues, se sont querellées – des querelles lourdes de conséquences pour les deux générations que représentent les deux personnages. Gurnah soulève aussi, brièvement, un autre pan de l'histoire récente du Zanzibar lorsqu'il fait partir Latif Mahmud en Allemagne de l'Est avec une bourse d'étudiant. C'est un épisode court, et important pour le développement de l'histoire, qui ouvre une autre porte inattendue vers l'Afrique mais qui m'intrigue encore tant il est empli de possibilités romanesques inexploitées. Cet épisode de la vie de Latif Mahmud, et d'autres épisodes plus tardifs de la vie de Saleh Omar, sont ceux où la vie des personnages et les développements politiques se télescopent et donnent une dimension plus cruellement réelle à un récit dont les épisodes les plus lointains semblent, sinon, fixés dans un passé immuable.

Tout cela est dépeint couche par couche, au fil d'un récit qui se livre lentement, patiemment, porté par le rythme des souvenirs de ces deux hommes plutôt que par un besoin de l'auteur d'instaurer un mystère guidant le roman. Outre ce contraste entre les vies d'autrefois et la solitude du présent, c'est cette patience dans le déroulement du récit que j'ai le plus apprécié et qui a fait de By the sea ma meilleure lecture (juste devant Une affaire de femmes) de ce mois africain d'octobre.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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Magnifique roman de Gurnah (Nobel 2021) écrit en 2001.

L'auteur nous tient en haleine tout au long du livre avec cette question : pourquoi un homme âgé en provenance de Zanzibar, en l'occurrence le narrateur du récit, a-t-il choisi de demander asile en Angleterre et d'y finir ses jours ? Et cela sous un faux nom ?

Comme dans les 1001 nuits, Gurnah nous partage 1001 histoires de vies, toutes plus ou moins liées à la vie de cet homme. Il y est question de vengeance, de prison, de faillite, de tromperie.

Un roman riche et foisonnant, à savourer.

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