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La trilogie de Brighton tome 3 sur 3
EAN : 9782812606144
343 pages
Editions du Rouergue (01/10/2014)
3.35/5   10 notes
Résumé :
Pour venir à bout de l'énigme du crime des malles, irrésolue depuis 1934, Robert Watts, l'ancien chef de la police de Brighton, est déterminé à sonder le passé de son père, l'écrivain Victor Tempest. Mais pour identifier l'assassin de la jeune inconnue dont le corps démembré a été retrouvé disséminé dans des valises, il devra remonter jusqu'aux horreurs de la Grande Guerre et aux foules fascistes du Royaume-Uni des années 1930. Alors que la chronique de sang qui end... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il existe des villes qui sont irrémédiablement associées à l'aura maléfique de tueurs mystérieux qui y ont sévis à l'exemple de Jack l'Eventreur pour Londres, du Zodiac pour San Francisco et sa région ou de l'Etrangleur de Boston à … Boston. Pour Brighton, ville balnéaire excentrique du sud de l'Angleterre, ce fut le Tueur de la Malle qui défraya la chronique en 1934 et auquel Pierre Mac Orlan consacra un grand reportage qui s'intéressait d'avantage au climat social de la ville et à son atmosphère qu'à l'investigation à proprement parler.

Basée sur ce fait divers tragique, Abandonnés de Dieu conclut la trilogie de Brighton que Peter Guttridge avait entamée en 2012 avec Promenade du Crime, suivie en 2013 du Dernier Roi de Brighton. Il est important de préciser que les trois livres sont étroitement liés entré eux et ne sauraient être lus dans le désordre, raison pour laquelle il convient d'ailleurs de faire un résumé de la trilogie plutôt que de chacun des ouvrages.

Outre le fait de l'appréhender dans l'ordre, il est recommandé de lire la trilogie d'une traite, tant le découpage est laborieux ce qui contraint le lecteur à garder en mémoire des éléments qui apparaissent lors du premier opus et qui trouveront leurs résolutions dans le dernier ouvrage de la série ce qui est loin d'être aisé car l'auteur assène son récit d'une foultitude de détails qu'il faudra garder à l'esprit tout au long de l'histoire. Outre un récit dense et riche qui part dans toutes les directions il sera également nécessaire de se mémoriser un panel impressionnant de protagonistes qui n'ont pas la même importance en fonction des divers opus de la trilogie.

Avec Promenade du Crime l'auteur pose les deux axes principaux que l'on retrouvera tout au long de la trilogie. Il y a tout d'abord le massacre dans une villa qui se déroule de nos jours et en contrepoint, des extraits d'un journal récemment découvert qui évoque l'affaire sanglante du Tueur de la Malle qui se produisit en 1934. C'est particulièrement l'atmosphère du Brighton des années 30 que l'on appréciera dans cette première partie, même si l'on déplore quelques petites incohérences lorsque l'auteur du journal exprime des regrets au sujet d'évènements qui ne se sont pas encore produit.

Le Dernier roi de Brighton évoque essentiellement l'ascension d'un fils de gangster tout au long des années 60. C'est l'un des passages les plus réussi du roman où l'on découvre une ville de Brighton bercée par la musique de Beatles et des Pink Floyd sur fond d'émancipations et de désillusions. La seconde partie du roman permet de découvrir certains éléments qui ont rapport avec le massacre de la villa. On y découvre également en préambule, la préparation minutieuse ainsi que l'importance des moyens en homme et en matériel afin d'empaler une victime, ce qui donne à cet épisode sanglant une tournure très réaliste peu coutumière.

peter guttridge, la trilogie de brighton, le dernier roi de brighton, promenade du crime, abandonnes de dieu, Babel Noir, Rouergue NoirAbandonnés de Dieu nous permettra de découvrir l'identité du Tueur de la Malle dont on suit le parcours tragique durant son incorporation dans les premiers contingents de soldat engagés lors de la première guerre mondiale. Il s'agit de la meilleure partie du roman avec une succession de passages sanglants émaillés d'instants poignants où nombre de soldats démobilisés et perturbés psychiquement embrassent la carrière de malfrats pour subvenir à leurs besoins. Une autre partie du récit se déroule en Italie durant la fin de le seconde guerre mondiale tout en faisant quelques incursions de nos jours afin de conclure l'affaire du massacre de la villa.

Finalement la trilogie de Brighton sera l'écho de toute une époque qui résonne à travers le monde et dont les retentissements impacteront tous les protagonistes de ce récit bigarré qui manque parfois de cohésion et dont le rythme inégal peu parfois perturber le lecteur qui ne regrettera toutefois pas ce voyage à travers le temps.
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Politique, crime et secrets familiaux dans la bonne ville de Brighton, sur plus de soixante ans : une somptueuse saga policière et humaine.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/11/09/note-de-lecture-la-trilogie-de-brighton-peter-guttridge/

Brighton, Sussex, années 1930 : sur fond de guerres des gangs que ne renieraient pas les « Peaky Blinders » de Steven Knight, de crise économique galopante, de corruption généralisée et de montée des périls fascistes en Europe, deux crimes qui seront appelés rapidement par les échotiers puis par la grande presse les « meurtres à la malle », même s'ils ne sont visiblement pas liés entre eux, défraient la chronique et restent non résolus.

Brighton, Sussex, années 1960 : alors que la station balnéaire à la mode durant l'entre-deux-guerres est devenue une précieuse annexe de ce qui se dessine alors comme le Swinging London, et que des groupes de musiciens rock et pop s'y démènent pour percer, dans l'aspiration de quelques locomotives britanniques se préparant à un envol planétaire, du ménage s'effectue discrètement dans de vieilles archives policières, le braquage d'un train postal défraie la chronique, des familles criminelles disparaissent tandis que d'autres jusqu'alors plus souterraines se préparent à changer d'échelle, et quelque chose se répand sans que l'on n'y prenne forcément garde.

Brighton, Sussex, années 2000 : dans l'un des quartiers les plus mal famés de la grande ville redevenue brillamment touristique, multi-universitaire et désormais quasiment high tech, l'opération de capture d'un braqueur très dangereux tourne au fiasco mortel, entraînant la démission forcée du brillant chef de la police qui entamait à peine l'indispensable réforme d'une institution locale probablement solidement gangrenée par le crime organisé et les compromissions diverses. Mais ce fiasco en était-il vraiment un, ou bien le signe de tout autre chose ?

En trois volumes, trois époques mêlées et irrémédiablement associées, par le jeu des histoires de famille, des transmissions incomplètes, des secrets soigneusement dissimulés, des amitiés et des amours, des menées politiques et des appétits marchands, l'ombre formidable d'une ville prend forme, et semble se dessiner distinctement avant d'exploser en un feu d'artifices inextricables, pour notre plus grand plaisir de lectrice ou de lecteur.

Longtemps journaliste indépendant spécialisé dans la chronique littéraire (il exercera notamment à l'Observer de 1999 à 2011), Peter Guttridge a déjà six romans policiers à son actif lorsqu'il se lance dans cette trilogie peu banale en forme d'hommage ambigu à sa ville adorée, en 2010-2012. « Promenade du crime » (2010, traduit en 2012), « le dernier roi de Brighton » (2011, traduit en 2012) et « Abandonnés de Dieu » (2012, traduit en 2014) composent, en un peu plus de 1 000 pages que l'on lira en français au Rouergue, et désormais en poche (Babel Noir), grâce à la solide traduction de Jean-René Dastugue, une plongée dans trois quarts de siècle d'histoire (sous les angles associés de la politique et du crime, comme eût pu l'écrire Hans Magnus Enzensberger, et à travers des prismes humains et familiaux dangereusement proches, pour notre confort mental, de ceux magnifiquement utilisés ailleurs par le Bob Shacochis de « La femme qui avait perdu son âme ») d'une ville britannique d'apparence presque banale et pourtant fort singulière.

L'impressionnant projet conduit ici par Peter Guttridge ne peut pas se comparer directement à l'inventivité langagière et à la narration multiple et psychotique développée par David Peace pour son « Quatuor du Yorkshire » (1999-2002), mais il manie comme lui, avec une redoutable efficacité et cette fois sur plus de soixante ans, l'inscription d'affaires réelles, élucidées ou non, très célèbres ou moins connues, dans une trame intime et familiale construite en un venimeux assemblage de fusées à plusieurs étages, qui parviennent à être résolument poignantes tout en demeurant délibérément et avant tout factuelles. En y ajoutant des résonances extraites de vies quotidiennes passablement névrosées (par moments, on craindrait presque de croiser le Bunny Munro de Nick Cave au détour d'un trottoir de Brighton) et de malicieux (et extrêmement efficaces) clins d'oeil à la communauté britannique du renseignement et des forces spéciales telle qu'elle apparaît chez John le Carré, Len Deighton ou Charles Cumming, on obtient un cocktail de haute volée qui relie avec brio des données et des vies que l'on aurait jurées étrangères les unes aux autres pour un résultat captivant, dont l'excellent blog polar de Velda nous parle magnifiquement ici et ici.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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J'avais beaucoup aimé les 2 premiers épisodes de la trilogie, et c'est avec beaucoup de d'espoirs que j'ai attaqué, enfin, 3 ans après, le dernier volet. Malheureusement, ces 3 années m'ont coupé des tenants et aboutissants de cette histoire riche et foisonnante. Dans ce dernier opus, je n'ai ressenti aucun suspens, si ce n'est dans le final. Je n'ai pas vibré pour les personnages qui n'évoquaient plus rien.
Alors, si vous voulez apprécier cette série, lisez-la dans un laps de temps réduit, les uns à la suite des autres, sinon vous allez vous ennuyer, comme moi. Reste une écriture belle et agréable, des petites histoires intéressantes qui semblent juxtaposées, sans lien. Bref, raté pour ma part.
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La trilogie nous raconte un pan de l'histoire de Brighton de 1934 à aujourd'hui. Si la ville est vraie, plusieurs emplacements de la narrative sont inventés ; de même pour les personnages, puisque il ya des vrais et des fictionnels ; les crimes de la malle sont véridiques, ainsi que d'autres crimes dans les livres.
Entre fiction et réalité, Guttridge décrit le climat social d'une ville, avec - en prime - des scènes de la première Grande Guerre, de la seconde, des guerres des gangs en Angleterre, Italie, les Balkans. On découvre, avec plaisir, la description de la scène musical des années 60 et la naissance des groups mythiques. Une lecture très plaisante !
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