L'Ombre du temps

Le roman débute le jour de Noël 1963 à Barcelone, un couple de la bourgeoise catalane est retrouvé assassiné, la maison retournée; ils sont enterrés dans le jardin, les lèvres scellées par de la cire, les mains ligotées en prière sur le torse tenant entre elles une figurine en bois. Cette affaire n'a jamais été résolue, même si un temps le fils aîné a été suspecté.
Nous sommes ensuite transportés à Collioure, en août 1985; nous faisons connaissance de Marianne de Puech, filles d'exilés républicains espagnols, la nouvelle commissaire à la PJ de Perpignan. Sa mère, Lucia, vient de mourir en laissant derrière elle secrets et mensonges qui vont venir au jour à la faveur d'un meurtre sur lequel enquête Marianne dont la vie va être bouleversée.
Le thème était prometteur mais malheureusement mes attentes ont été déçues : un rythme bien trop lent qui ne s'anime qu'à partir de la moitié du livre, une histoire qui part dans tous les sens que je n'ai réussi à à peu près ordonner que là aussi à la moitié du roman. Dommage pour l'aspect polar/thriller.
Il n'en reste pas moins que l'arrière-plan est particulièrement intéressant avec la guerre d'Espagne, la traque des Républicains dont certains se sont réfugiés en France entre 1936 et 1939, exil qui fut appelé la Retirada, les réactions françaises à cet afflux de réfugiés politiques. Est évoqué aussi le drame moins connu des enfants qui ont été enlevés à leurs parents républicains, déclarés morts-nés et remis à des familles franquistes en mal d'enfants.
J'ai également eu plaisir, sous la plume de Laurence Haloche, à revoir Collioure, où j'ai passé un été sportif dans mon jeune temps, et y ai retrouvé l'atmosphère, les ruelles, les plages que j'avais tant appréciées.
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Si l'histoire est forte, la narration pêche un peu. Malgré un peu d'ennui parfois devant le côté linéaire du récit, j'ai apprécié la force de l'histoire la grande avec un grand H et la petite, celles des victimes oubliées de ce régime impitoyable.