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4,03

sur 172 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Birobidjan, lointaine terre sibérienne, patrie 'offerte' aux juifs, par Staline. C'est là que, poursuivie du NKVD et bien que non juive, ira se cacher l'actrice talentueuse Marina.

Le livre débute 10 ans plus tard, en 1950, en plein Maccarthysme, au procès de Marina accusée d'espionnage mais ne serait-ce pas un coup monté par le FBI dans un but électoraliste?

Sautant d'une époque à l'autre, on vit les convictions et les doutes du journaliste Al. Koenigsman devant cette actrice qui joue si bien son rôle, mais aussi sa vie.

J'ai apprécié l'écriture de Marek Halter pleine de maturité, c'est du lourd, ça sent le vécu, le monde du théâtre de Staline, l'accueil des juifs au Birobidjan, les suspicions pesantes du maccarthysme.
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"On ne nait pas Juif on le devient" affirme Marek Halter.
Maria Apron,dite "la Russe", qui s'appelle en fait Marina Gousseiev en est la preuve vivante car c'est elle L'inconnue du Birobidjan, cet état juif, autonome, au climat rude de Sibérie Orientale, créé par Staline. C'est elle qui, jadis antisémite, est venue se cacher là pour fuir Staline (dont elle a été la maîtresse) et d'éventuelles représailles (car il craint un scandale suite au suicide de sa femme et élimine les témoins gênants). C'est elle qui, actrice jouant dans leur théâtre apprendra à aimer ces Juifs solidaires qui ne parlent que le yiddish.
L'héroïne de Marek Halter, belle, forte et romanesque à souhait, conteuse émérite, use de son charisme pour convaincre au présent américain (des années 50), en distillant son passé russe (de 1932 à 45) par bribes, la Commission des activités antiaméricaines qui l'accuse d'espionnage et d'assassinat d'un "agent secret de l'OSS".
Cette passionnée (du style Anna Karénine de Tolstoï) est soutenue par un journaliste juif intuitif et un brin inconscient:Al Koenigsman. Est-elle une mythomane, une menteuse, une manipulatrice?
"Vivre dans un monde nouveau c'est gravir une paroi de glace avec des ongles d'enfants"affirme Marina, en citant le poète Maïakski, alors que Mac Carthy cherche à l'humilier. Mais c'est bec et ongles en avant qu'elle se défendra pour sauver sa peau.
Sur fond historique véridique (totalitarisme de Staline,révolution bolchévique puis traque des communistes aux Etats Unis par la droite conservatrice et le Mac Carthysme), ce roman d'aventures palpitant tient le lecteur en haleine.
Il est intéressant de connaître ce Birobidjan dont on a peu entendu parler alors qu'il a recueilli des milliers de Juifs.Il est émouvant de revivre,à travers l'écriture alerte de Marek Halter, l'angoisse de tous ces acteurs et comédiens pourchassés pour leurs critiques politiques.
Bientôt adapté en film, L'inconnue du Birobidjan est à lire et Marek Halter, défenseur du peuple juif (sa langue maternelle est le yiddish),défenseur des droits de l'homme, fondateur et président du Comité international pour la paix négociée au Proche Orient, homme de paix, en profite ici pour rendre hommage à la culture et aux traditions juives qui lui sont chères.
J'ai eu le plaisir d'interviewer cet homme charismatique (et pourtant simple d'abord), cet écrivain reconnu, intelligent et affable,dimanche matin alors qu'il présentait sur le stand de la librairie Charlemagne (lors de la fête du livre de Toulon 2012) son dernier ouvrage L'odyssée du peuple juif.
Alors qu'il s'en revenait d'Israël (un voyage accompli aux côtés de 17 imams dans un espoir de paix) et que le conflit israélo-arabe était plus que préoccupant, il a délivré un beau message de fraternité et de sagesse , qui a été diffusé sur les ondes d'RCF Méditerranée aux infos de 8 heures dans la semaine.
Ce fut une belle rencontre!
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Depuis fin janvier 2012, le dernier né de Marek Halter, L'inconnue de Birobidjan, trône dans les librairies. Cet auteur connu et reconnu, écrivain du judaïsme, est attendu à chaque parution.
Je découvre son écriture pour la troisième fois. Et pour la troisième fois, c'est un bonheur de se laisser porter par son talent de conteur.


Dans ce livre, Marek Halter nous entraîne dans deux univers. le premier est l'URSS de Staline, de 1932 à 1945, en plein conflit mondial ; le second est le Washington des années 1950. Au sortir de la guerre, un autre affrontement débute : la Guerre Froide, entre les États-Unis et l'URSS.
Maria Apron, alias Marina Andreïeva Gousseïev, comparaît devant la Commission de l'HUAC (commission des activités anti-américaine) : elle est accusée d'espionnage et d'assassinat sur la personne de Michael Apron, espion à la solde de l'OSS (future CIA). Nous sommes en juin 1950 ; c'est l'époque de la loi sur la sécurité intérieure aux États-Unis et de nombreux acteurs hollywoodiens sont entendus. Sur fond de politique américaine, les procureurs et attorneys dirigeants la Commission ne souhaitent pas connaître la vérité. Ils veulent condamner. Marina le comprend et n'a d'autre arme que de raconter son histoire, depuis sa soirée avec Staline en 1932 jusqu'à son arrestation en 1943 avec Michael, en passant par son arrivée fortuite au Birobidjan.
Dans le huis-clos du « procès », un homme va la croire. C'est un journaliste, il est juif, il s'appelle al Koenigsman. Dès le premier jour, il va s'attacher à cette condamnée et n'aura de cesse de vouloir l'innocenter.

Une histoire prenante, où le contexte historique est parfaitement maîtrisé et conté par l'auteur. Une écriture fluide, où chaque mot a sa place. La narration choisie est la suivante : le roman alterne les dialogues et interactions de la Commission en 1950 sous forme de procès et l'histoire de Marina, tels des flash-back. C'est astucieux et tout à fait pertinent. le lecteur peut se faire sa propre opinion sur Marina, tout en se demandant si elle ment ou si tout cela lui est réellement arrivé.

Marina est un personnage charismatique auquel on s'attache très facilement. Sa vie reflète différents aspects de la Seconde Guerre mondiale : exclusion des juifs, Goulag, totalitarisme de Staline, réseau d'espionnage américain et russe, Guerre Froide, suspicion. Cette femme, contrainte d'immigrer dans le premier état juif, le Birobidjan, va devoir jouer de son talent d'actrice pour devenir juive. Étonnamment pour elle, la sympathie et l'accueil chaleureux qui lui seront réservés là-bas faciliteront cet exil forcé. Elle va ainsi découvrir une culture et une langue, le yiddish. Puis l'amour aussi.
le second personnage est Al, ce journaliste américain juif. Un homme avide de justice et partisan de la « Russe » malgré tous les éléments que l'on veut utiliser contre elle. Se fiant à son intuition, sa vie va être bouleversée durant les quatre jours de l'audience. Il est ambitieux, généreux, avec un brin d'inconscience.
Ces deux personnages sont les seuls que l'auteur à inventer. En fin d'ouvrage, une des annexes nous indique tous les personnages réels, que le roman met en scène. Une attention de Marek Halter que j'ai beaucoup apprécié.

Grâce à ce livre, j'ai découvert l'existence du Birobidjan, créé en 1928 par Staline. Situé en pleine Sibérie, il était destiné à être une terre d'accueil pour les Juifs. La vie dans ce petit état permet à l'auteur de nous conter son amour pour sa culture, le judaïsme. Avec cette belle histoire vraisemblable et une connaissance poussée de la géopolitique de cette époque, Marek Halter nous prouve à la fois son talent de raconteur d'histoire mais aussi de véritable historien.
Je vous le conseille vivement.
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Curieusement, le hasard de mes lectures me plonge de nouveau dans l'univers stalinien après le très bon livre d'Olivier Rolin: le météorologue.

Mais cette fois il s'agit bien d'une fiction même si on croise beaucoup de personnages réels .

Marek Halter nous entraine dès les premières phrases dans une histoire captivante avec une narration à deux voix:

Celle de Maria Apron alias Marina Andreïva Gousseïv , actrice d'origine russe accusée d'espionnage et celle de al Koenigsman, un journaliste américain d'origine juive qui assiste au procès de la jeune femme et qui, fasciné par Marina, en oublie toute règle de prudence et de professionnalisme .

Alternant le déroulé du procès et le récit passionnant de la vie de Marina , le roman nous fait vivre une épopée à travers l'URSS menée de main de fer par Iossif (pour les intimes) et qui nous entraine jusqu'au Birobidjan, cet état créé par Staline pour les juifs en Sibérie .

Merveilleux numéro d'actrice ou histoire véridique , Marina envoute certains membres du jury mais pour d'autres comme Nixon et Mc Carthy ce ne sont que mensonges et le verdict est évident avant même la fin du procès dans cette période de chasse aux sorcières où celle qui est devant eux ne peut être qu'espionne !

C'est suffisamment bien écrit dans un contexte historique tendu pour adhérer totalement à cette histoire.

Donc succombez au charme de cette inconnue !
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Quelle découverte que cette inconnue, et ce "Birobidjan", à la fois ville et état autonome au fin fond de la Sibérie, créé par Staline pour les juifs.
Cette page de l'Histoire russe m'a captivée, tout comme l'histoire personnelle et incroyable de Marina Andreïeva Gousseïev, qu'elle nous conte elle-même avec brio.
Ce roman fait la part belle aux personnages historiques (Nixon, Maccarthy, Staline lui-même), mais ce sont les personnages fictifs qui m'ont enthousiasmée, donnant une réalité fascinante à la Grande Histoire.
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Marek Halter est une valeur sûr; c'est pourtant avec a priori et sans enthousiasme que je me suis plongé dans ce roman, à l'ambiance à mes yeux peu attrayant: une jeune actrice est contrainte de s'éxiler aux confins de l'orient russe, où elle découvrira le théâtre yiddish, et rencontrera parmis ses habitants un médecin américain...
C'est pourtant une magnifique histoire, d'une beauté froide, à l'image de Maria, l'héroïne, en proie aux luttes politiques modernes et séculaires.
Le récit est construit avec maîtrise, le style est agréable et sans frioritures. Je recommande ce livre à ceux qui souhaitent sortir de leur genre littéraire de prédilection, à ceux qui apprécient Marek Halter, à ceux qui aiment imaginer la neige et la glace en ayant chaud dans la poitrine. Et aux autres aussi.
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Un véritable coup de coeur!
Une fois de plus, je suis admirative du talent de Marek Halter et de la qualité de son écriture.
Ce livre se passe pour partie en URSS et aux USA. Il traite de la vie d'une femme qui a eu le malheur de croiser la route de Staline au moment du suicide de sa femme. Elle devient alors une femme à abattre. Les gens qui l'approchent meurent tous dans de drôles d'accidents.
Elle se réfugie à Birobidjan, capitale de l'état juif, crée par Staline, au fond de la Sibérie.
Elle y trouve chaleur humaine, amour et jalousie. Elle est envoyée au Goulag et à sa sortie part à la recherche de son mari médecin et américain.
Ces aventures vont la conduire aux États Unis à l'époque du du McCarthisme, c'est à dire la période où les politiques poursuivent les communistes. Elle est emprisonnée et grâce au concours de personnes persuadées de son innocence dont un avocat prestigieux ét à de l'honnêteté du procureur, elle échappe à la chaise électrique.
Ce livre pose la question de savoir comment un être humain peut encaisser autant de souffrances et pourquoi, au nom d'une idéologie, quelques hommes politiques bornés ont le pouvoir de torturer et de mettre à mort des gens qui n'ont jamais été jugés. Il s' git d'une question quasi insoluble.
Un livre à lire absolument.
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C'est le 1er roman que je lis de cet auteur dont j'avais déjà entendu beaucoup de bien, et j'ai adoré. le récit m'a vraiment passionné et l'auteur m'a tenu en haleine jusqu'à la toute fin, en racontant l'histoire comme une excellent conteur qui sait prendre son temps sans pour autant faire de détour inutile. Comme le narrateur qui relate l'histoire incroyable de cette femme russe, j'ai oscillé d'une certitude à l'autre, doutant jusqu'au bout sur la réelle identité de cette inconnue du Birobidjan. Un très bon roman!
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Ce qui m'a le plus séduit, dans ce livre, c'est avant tout une histoire d'amour qui résiste à l'époque, c'est à dire le stalinisme et le maccartisme.
La deuxième chose incroyable, c'et la découverte d'un oblast soviétique qui a existé, société juive réfugiée au Birobidjan, au confins du pays, tout proche de la Chine.
Province autonome qui ressemblait à un goulag et sûrement à une terre promise.
les gens parlaient le yiddish, une université existait que l'auteur sait parfaitement bien décrire.
Un grand livre.
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Marek Halter est sans conteste un véritable conteur.

Paru en 2012, l'inconnue du Birobidjan, est un roman captivant qui se déroule sur 4 jours. Pendant ces 4 journées d'audience au tribunal de Washington en 1950, l'héroïne, accusée d'espionnage, raconte son histoire.
On y découvre l'histoire des juifs au Birobidjan, (une région administrative octroyée aux Juifs par Staline), la campagne anticommuniste qui règne aux États-Unis, la culture yiddish et surtout le théâtre.
Un livre bien rythmé qui fait voyager dans L Histoire.
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