Les éditions le Bélial' se lancent ce mois-ci dans la publication de la série pulp des années 1940 : Captain Future d'
Edmond Hamilton. C'est de la SF ancienne mais c'est la première traduction disponible en français et je trouve cela courageux.
Mais j'y pense ; Captain Future ça ne vous dit probablement rien. Mais si je chante « Caaaa-pi-taine Flam tu n'es paaas, de-no-tre-Voie-Lactéee… », ça vous titille ? Probablement, si vous êtes assez vieux comme moi. C'était un anime manga tiré de l'oeuvre d'Hamilton que je trouvais d'un niveau au-dessus des Goldorak et Albator, au moins du point de vue scénaristique.
Donc pour lancer la série, le Bélial' propose une nouvelle gratuite disponible au téléchargement depuis leur site (https://www.belial.fr/o/blog/les-harpistes-de-titan). Une sorte d'hameçon quoi. Ben j'ai joué au poisson gourmand et je me suis fait pêcher.
Je ne le regrette pas. L'histoire se situe sur Titan, le satellite de Saturne, dans une ville nommé Moneb entourée d'une jungle de lichens (dans la SF des années quarante, toutes les planètes du système solaire foisonnent de vie végétale et animale, et d'être intelligents également). La cohabitation entre Terriens et autochtones est menacée par une faction extrémiste de locaux qui sont prêts à utiliser une arme infernale appelée « Harpistes ». Les Futuristes – Curt Newton (Flam), le puissant robot Grag, l'androïde métamorphe Otho et le cerveau génial Simon Wright – sont là pour rétablir la situation.
La nouvelle est efficace et se lit avec plaisir. L'arme ultime des extrémistes est originale et s'éloigne des canons laser. J'ai été de plus agréablement surpris de découvrir qu'elle offrait plus qu'un peu d'action exotique. L'histoire adopte le point de vue de Simon Wright, qui depuis si longtemps n'est plus qu'un cerveau connecté dans un habitacle de métal augmenté d'appareils sensitifs artificiels. Qu'a-t-il gagné, qu'a-t-il perdu en se libérant de son corps ? Cette question est au centre du récit. Et je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver de la compassion pour Simon.
Une bonne mise en bouche donc. Attention, cependant. L'éditeur annonce en introduction que cette nouvelle date de la fin du cycle (écrite en 1950) et qu'
Edmond Hamilton avait bien fait évoluer son style par rapport aux débuts de la série. Par conséquent, elle n'est probablement pas représentative des volumes qui vont sortir ce mois-ci.