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EAN : 9782070329915
143 pages
Gallimard (24/09/1998)
4.19/5   13 notes
Résumé :
Les trois recueils réunis dans ce volume permettront de découvrir Hardellet poète et son registre d'éveilleur populaire. Avec lui la poésie chante (il est l'auteur du célèbre Bal chez Temporel), elle passe par les rues et les nuits pour y trouver sa gouaille et son trouble. La Cité Montgol est à la fois un lieu peu fréquentable, et pourtant fraternel et magique, le lieu où le poème s'invente librement, hors de toute référence et de toute révérence. C'est cet écart, ... >Voir plus
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FILM
XVIII

Je sentais l'Etè presser de toute sa chaleur contre la maison. Une jeune fille appelait quelqu'un dans un corridor; sa voix prenait la résonance des sons perçus dans les cathédrales ou les grottes. Une fenêtre s'écarta dans le mur; elle ne donnait pas sur les champs incendiés par Midi, mais sur un rivage - et le vent iodé de la mer me gifla, aussitôt. Au même instant je me rappelai que le nom prononcé par la jeune fille était le mien. Je la cherchai vainement dans le corridor et sur la plage.
Il y a de cela bien des années; elle n'est jamais revenue.
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LE TREMBLAY

Si tu reviens jamais danser
Chez Temporel, un jour ou l'autre,
Pense à ceux qui tous ont laissé
Leurs noms gravés auprès des nôtres.

Souviens-toi : quand tu l'as choisie
Pour tourner la valse en mineur,
La bonne chance enfin saisie,
Deux initiales dans un cœur.

Pense à ta jeunesse gâchée,
Sans t'en douter, au fil des jours,
Pense à l'image tant cherchée
Qui garderait son vrai contour.

Des robes aux couleurs de valse
Il n'est demeuré qu'un reflet
Sur le tain écaillé des glaces,
Des chansons - à peine un couplet

Mais c'est assez pour que renaisse
Ce qu'alors nous avons aimé
Et pour que tu te reconnaisses
Dans ce petit bal mal famé

Avec d'autres qui sont partis
Vers le meilleur ou vers le pire,
Avec celle qui t'a souri
Et dit les mots qu'il fallait dire.

Oui, si tu retournes danser
Chez Temporel, un jour ou l'autre,
Pense aux bonheurs qui sont passés
Là, simplement, comme les nôtres.
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FILM
(XVII)

La pièce d'eau est toujours là, entre un fouillis de verdure et de barrières vermoulues. Parfois, des sons viennent lécher ses bords; paroles d'écoliers sous un préau, fontaines qui s'égouttent, grelots d'attelages. Parfois tout se tait.
Je n'ose bouger et les heures font virer lentement le tournesol des lumières jusqu'au crépuscule.
Un événement m'a rattaché, jadis, à ce décor; des couples passent, que j'ai connus ailleurs, mais je ne peux leur adresser aucun signe : je suis de marbre.
Ils passent sans me voir et les mots qu'ils prononcent - et que j'entends - n'ont plus de sens pour moi. Mais la pièce d'eau, elle, reste là, bordée par l'Eté et ses guirlandes de violettes noires.
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Les relais -

Couleur de Loire sur fond de sable
lui-même
Couleur des hanches de la source
Couleur de midi sur la mousse
Couleur de loisir au soleil
Couleur de Touraine sur le ciel
Couleur du sommeil des châteaux
Couleur d'Épinal sur les fées
Couleur d'ardoises à l'horizon
Couleur d'aube à la Désirade
Couleur de bon vent sur la rade
Couleur des Îles sur une orange
Couleur d'un plongeon de sirène
Couleur du sourire de l'ange
Couleur du lierre dans l'adieu
Couleur d'enfance sur l'amour
Couleur de la robe du jour
Couleur de beau temps dans tes yeux.

(extrait de "Le Luisant et la Sorgue") - p.70
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CAMPAGNES (extrait)

«Une moisissure légère, respirée par hasard, le transportait dans une auberge ancienne, à l'orée d'un village. Des cartes, des dominos jaunis par la fumée traînaient sur les tables que les joueurs avaient abandonnées – depuis quand ? Il y avait des mouches mortes entre les vitres et les rideaux des fenêtres; par une trappe béante l'odeur du cellier se répandait.
Personne ne venait lui demander ce qu'il désirait. C'était la fin de l'automne. Il pensait aux grosses truites du déversoir, à des palais en fagots, à la chambre un peu humide que surveille un oiseau empaillé.
Puis tout doucement, sur la pointe des pieds, il sortait pour rattraper le présent au passage.»
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