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EAN : 978B005C8F9M4
Editions Seghers (30/11/-1)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Quatrième de couverture de l'édition Seghers:

André Hardellet (1911-1974) commence à prendre la place qui lui revient: celle d'un écrivain qui, dans la suite de Nerval et de Nodier, de Lewis Carroll et de George Du Maurier, a révélé en pleine lumière tout ce qui vit dans l'obscur.
Le poète met au jour -après quoi il rentre dans les coulisses-.
Les trois recueils repris dans ce volume ont paru aux Editions Seghers:
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
CHANSON
                Pour Pierre Mac Orlan



C’est une chanson des bords de la Seine
Des quais de Grenelle à ceux de Bercy
Elle s’abandonne à l’eau qui la mène
Parmi les brouillards ou les éclaircies.

Il faut l’écouter, qui glisse et s’efface
Au fil du courant, sous l’arche d’un pont,
Tandis que l’écho rasant la surface
Porte vers l’aval un peu de l’amont

C’est une comptine autour des marelles
Dans un matin pur, à Ménilmontant,
La complainte des fillettes rebelles
Dans le château du roi des Bons-Enfants.

Et chaque saison reprend le poème
Qui joint l’enchanteur du Pont-Mirabeau
À deux amoureux penchés sur eux-mêmes,
À des vagabonds dormant près de l’eau.

Sur un air venu du temps des sirènes
Un vieux limonaire en moud le refrain
-Et c’est la chanson de Paris sur Seine
Qui s’enlace au jour limpide et serein.

Puis, quand les sommeils vont à la dérive
Par la ville sourde étouffant ses bruits
-O dernier passant, veilleur de la rive,
C’est une chanson des bords de la nuit.
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POÈME


 L'été — c'est l'ombre de la jarre qu'emperle son frais et cette
parole qui traverse encore le dédale de vacances.

 L'Île-au-Trésor — c'est la touffe de parfums entre tes cuisses
salées.

 Le désir — c'est la flèche de rubis qui voie par-dessus 1'Oré-
noque en flammes et décochée sans bruit.

 L'amour — c'est ce pays à l'infini ouvert par deux miroirs qui
se font face.

 L'enfance — c'est la clef rouillée que cachent les buis, celle
qui forcerait toutes les serrures.

 Le rêve — c'est l'instant où tombe enfin la robe des clairières.

 La plus belle récompense de l'homme — c'est encore son som-
meil.

 Et le mien tarde bien à venir.
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Fiche de police

Pour Pierre Seghers Extrait 2


tes mains – pavots qui apprivoisent l’insomnie
tes mains pour les mains nouées et les promesses scellées
tes mains pour tendre les tartines
tes mains pour toucher ton amour
tes hanches comme la péniche pleine
comme l’amphore épousée par les doigts de haut en bas
ton ventre pour les tabliers bleus du matin
et les gaines soyeuses des minuits de luxe
ton ventre la pleine joie de la pleine mer
ton ventre de houle
tes cuisses de flandre
ton sillage de carène heureuse et de menthe volée
ton odeur de servante jeune et de pain bis
ton odeur de vachère et de jachère en avril
ton odeur de renoir et d’auberge calme
ta peau de santé le slalom nègre sur la pente des étés
tes robes de bouquets aux crayons de couleurs
sur un vieux cahier d’école
tes robes en dimanche tes robes de bonjour
tes matinées au lit comme une nage facile par la grande baie

 des fougères
ton envie comme une salve qui salue la rade où brûlent mille

 rochelles
et l’argent des avirons
‒ et te voici dressée, plantée sur ton plaisir et qui délires –
ton envie le suc qui éclate de la figue mûre
ta voix venue des châteaux en Bavière
ta voix qui étonne les légendes dissimulées
ta bouche pour dire oui
ta salive à boire
ton sourire d’enfance retrouvée....
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Fiche de police

Pour Pierre Seghers Extrait 3


 Il y avait ce plus secret de toi
ce blond de toi épanouie
l’étoile de mer encore humide entre deux désirs.


 Il y avait ton attente la première permission
du soldat à la guerre
ton souvenir – et c’est la pluie qui bat tiède
contre les volets clos de la mémoire
ton souvenir à inventer
‒ mais jamais toi tenue certaine
au midi du bonheur
et pourtant quelques-uns t’ont vue en plein jour
ou derrière leurs poèmes
tu es plus vieille que la peine du monde
et plus neuve que la joie de vivre
c’est toi que les hommes ont toujours voulue
dans leur faim de tendresse
au bout des jours au bout des routes
celle qu’ils ont appelée la veille de la chaise électrique
ou du peloton d’exécution
pour qui tous ont trahi leur plus franche parole
et tenu leurs plus dérisoires serments
celle qui embrassait trop tard les gars punis
avant la fosse commune ou les croix de bois.


 Il me reste à te donner un nom
 à te donner vie
 il me reste surtout à te rencontrer
 comme les mains émerveillées de l’aveugle
 trouvent la présence du soleil
 sur un pan de mur.
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Fiche de police

Pour Pierre Seghers Extrait 1


Il y avait ton cœur fermé
ton cœur ouvert
ton cœur de feu couvert
tes cheveux pour filer entre les doigts
pour verser leur sable sur mon sommeil
et pour enchanter la fatigue
tes cheveux comme un treillage entre le regard et les
 vignes qui flambent
tes cheveux de luisant et de sorgue
tes yeux avec la halte à l’ombre
et la colonne de froid sur le puits
tes yeux les anémones ouvertes dans la mer
tes yeux pour plonger droit dans les vaucluses
et dérober leurs paillettes aux fontaines
tes yeux sur les averses qui volent sur les ardoises
tes bras pour les bras tendus
pour le geste cueillant le linge qui sèche
pour tenir la moisson de toile contre ta poitrine
pour maintenir la maison de souvenirs contre le vent
tes bras pour touiller les bassines de confiture
tes seins les dunes d’un beau soir
tes seins pour les paumes calleuses au retour du travail…
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