42 degrés

Surtout, ne vous fiez pas vous au titre car ce thriller climatique est glaçant par son con-tenu ! Alors que les beaux jours sont là et qu'on arrive tout doucement en été, on ne pense qu'à se rafraîchir. Mais si maintenant, vous vous plongez dans ce thriller, vous en aurez que plus chaud.

Ce livre est captivant et hyper intéressant de par son réalisme et le degré (oh, le beau jeu de mots pas fait exprès) de précisions. Il est certain que l'auteur, Wolf Harlander, a effectué un travail d'investigations énorme pour immerger ses lecteurs avec autant de détails dans le monde de l'hydrologie européen. Journaliste de métier, il débute sa carrière d'écrivain sur les chapeaux de roues.

Même si, dans l'histoire, c'est tout le continent européen qui est touché par une énorme vague de chaleur et une sécheresse sans précédent, l'accent est mis sur l'Allemagne. Malgré cela, le lecteur ne peut vivre qu'avec effroi ce qui se déroule au fil des pages. Alors que d'habitude, ce sont les Etats-Unis qui sont mis en avant avec l'une ou l'autre catastrophe, l'originalité est de se retrouver bien plus près de chez nous. Il est digne des meilleurs films ou séries catastrophes déjà disponibles sur le sujet.

Pour un thriller catastrophe, il est bien plus dense et fourni que ce qu'on a l'habitude de trouver dans ce genre de livres. C'est sur le front de plusieurs dangers climatiques que les personnages évoluent : la pénurie d'eau, une sécheresse hors du commun, des lanceurs d'alertes non écoutés, de l'écoterrorisme grandissant, une politique internationale qui se retrouve bousculée, …

Alors qu'il ne s'agit que du premier thriller de cet auteur, il a déjà placé la barre très haute vu les qualités certaines entourant cet ouvrage. En plus de mener à de nombreuses réflexions personnelles, le ton peut sembler peut-être un brin trop alarmiste, mais bien malin celui qui pourrait deviner le destin de la planète.

Franchement, malgré près de 550 pages, le lecteur ne s'ennuie pas. Sous la forme d'une histoire contée par plusieurs voix, les indices égrenés s'entrecroisent finalement dans une enquête digne de très bons thrillers. Agrémentés de textes « officiels » tels qui pourraient être fournis dans la réalité, d'articles de presse, ces changements de style apportent une plus-value certaine au bouquin.

Il convient de saluer le travail de traduction conséquent qui permet aux lecteurs francophones une lecture fluide et agréable.

Une fois la dernière page tournée, vous ne pourrez que vous tourner vers votre robinet et vous offrir un bon verre d'eau. Un geste si simple, qui nous semble si acquis et qui, pourtant, risque un jour de n'être plus si facile…
Lien : https://www.musemaniasbooks...

Merci à Babelio pour l'organisation de Masse Critique et à l'éditeur de 42 degrés pour m'avoir envoyé ce roman tout juste traduit. J'aime cette occasion de découvrir des auteurs qui m'avaient complètement échappés, c'est toujours intéressant!
42 degrés, donc, un roman thrillo-climatique allemand qui nous change un peu de l'habituel thriller catastrophique américain (le nombre de fois où l'apocalypse a choisi les USA est statistiquement ridicule, même en comptant la taille !), en situant le souci dans la vieille Europe, et l'action en elle-même surtout en Allemagne, avec des petits détours en Belgique, aux Pays-Bas, etc....Et le souci, c'est la sécheresse. Plus qu'un souci, même: il n'est pas tombé une goutte depuis des mois et le soleil tape fort, très fort, trop fort. Histoire de simplifier les choses, les réseaux de distribution d'eau se trouvent victimes d'une série de problèmes incompréhensibles dans plusieurs villes à travers le continent. La tension monte, et le mercure continue de faire de même. Bientôt, les premières coupures d'eau courante arrivent et la révolte gronde....
Commençons donc par ce que j'ai préféré dans ce roman chorale: le suspens! Vous me direz, vu le genre, ça tombe plutôt bien, mais j'avoue, je me suis prise au jeu, les deux cent cinquante dernières pages ont été lues d'une traite, je n'arrivais plus à le reposer. Les personnages sont efficaces, même si pas toujours très originaux, mais je me serai passé des romances obligatoires (c'est pas le moment, les gens, ça brûle autour de vous et on vous tire dessus, scrogneugneu). La traduction me semble de qualité, en tout cas la phrase allemande ne reste pas en surimpression comme parfois, et certains petits défauts s'estompent un peu au fil des pages, comme le besoin des personnages d'exposer à leur interlocuteur quelque chose qu'il sait déjà, sous prétexte de renseigner le lecteur. J'ai beaucoup aimé, au passage, le personnage de Kerstin, finalement plus originale qu'Elsa dans ce genre littéraire.
Je ne vais pas m'attarder trop sur la fin, je ne voudrais pas trop en dévoiler , mais disons que oui, ok, ça fiche les jetons publié il y a deux ans, l'auteur a bien compris le régime russe, vu ce qui se passe en ce moment, ça fait froid dans le dos . Non, c'est vraiment un roman qui plaira à tous les amateurs du genre. Je regrette un peu que la question réchauffement climatique passe un peu sous le tapis, ceci dit. Les Russes ont les mains pleines pour l'instant et nous aussi, et un jour, après-demain d'après le GIEC, on va tous s'en mordre les doigts. Mais c'est vrai que les anciens commandos Wagner sabotant l'Allemagne, ça fait plus thriller.

En Allemagne l'été est bien présent, pour le plus grand bonheur de tous, jusqu'au jour où les journées d'intenses chaleurs se succèdent, asséchant les cours d'eau et rendant les incendies de forêts incontrôlables.
L'accès à l'or bleu, ressource épuisable venant à manquer dans plusieurs régions, devient rapidement un luxe entraînant de facto une migration de la population vers des zones encore fournies en eau potable.
Elsa Forsberg, informaticienne pour l'agence européenne de l'environnement et Julius Denner étudiant en hydrologie tentent d'alerter les politiques et l'opinion publique avant que la société ne s'effondre.

Le duo de lanceur d'alerte rejoint par un expert d'une société de distribution de l'eau retournent ciel et terre pour découvrir les raisons de ce manque d'approvisionnement en eau potable, pendant que des enquêteurs de la police allemande, sont chargés par le ministre de l'intérieur, de faire la lumière sur les agissements malveillants de pyromanes et autres criminels.
En parallèle on suit Florian, volontaire au sein de la sécurité civile, qui aide les pompiers sur le front des incendies et conduit des camions citernes remplis d' eau potable à destination des "réfugiés de l'eau".

Ce thriller écologique a un écho particulier après l'étouffant été 2022 que nous venons de vivre. Anxiogène par son actuelle résonance, il nous pousse à réfléchir sur l'utilisation quotidienne de l'eau.

Ce thriller est tellement crédible qu'il devrait être obligatoire.
La canicule s'abat sur l'Europe et l'Allemagne (où l'action principale se fait).
Le rythme se fait crescendo: au début la chaleur monte doucement mais les conséquences se font immédiates avec l'assèchement des puits dans les campagnes, puis l'eau devient le problème majeur quand en plus de la diminution de la distribution d'eau aux populations, les feux se multiplient de façon inquiétante un peu partout. Tout le monde est débordé et les populations doivent se déplacer jusqu'aux points d'eau ou aux camps de réfugiés. Les personnes les plus faibles meurent, les morgues sont débordées, les mères essayent de protéger leurs enfants et boivent dans les rares flaques au sol. Les maladies se propagent. Des terroristes profitent des circonstances…
Si on enlève le facteur « terroristes » , tout l'histoire prédit ce qui va nous arriver si nous ne faisons rien pour inverser l'aggravation du dérèglement climatique. Il n'y a rien à rajouter, tout est écrit. À lire absolument pour comprendre que le danger est là et que nous sommes acteurs de son parachèvement.
NB: cela me rappelle l'excellent « Black Out » lu il y a quelques années, de Marc Elsberg, qui avait schématisé les conséquence d'une panne électrique. L'auteur était devenu expert international entendu par toutes les grandes puissances et agences internationales.

Avis mitigé pour ce roman qui m'a attiré l'oeil dès sa sortie par le thème crucial et si d'actualité que représente le manque d'eau potable.
J'en attendais sans doute beaucoup, en particulier sur ce côté catastrophe écologique et sociale et ses conséquences sur l'humanité. Malheureusement, au fil des pages, le scénario "comment la terre peut faire face à une pénurie d'eau" s'est transformé en thriller autour d'activistes et écoterroristes en tout genre, dans la continuité des menaces qui ont frappé ou pesé sur la géopolitique occidentale ces dernières décennies. Entre pénurie "naturelle" liée à notre mode de vie et sabotages ou actions artificielles, j'ai fini par me perdre dans l'enquête menée par les protagonistes de l'histoire. Au point que j'ai trouvé la fin complétement décalée par rapport à ce que j'attendais de ce genre de scénario.
Ce mélange n'a pas fonctionné pour moi.
J'attendais surtout de voir comment l'auteur imaginait les conséquences du manque d'eau sur l'équilibre du monde et comment les individus allaient lutter pour survivre, s'entraider ou au contraire basculer dans les émeutes de la soif et la guerre civile, dans une sorte de dystopie finalement pas si loin de ce qui peut nous attendre. Ce côté n'a été qu'esquissé, sans trop de détails.
Au delà de ça, il y a bien de l'action, de l'aventure et un côté enquête avec du suspense qui rappel bien le genre thriller ( c'est bien ce genre qui est inscrit sur la couverture du livre donc pas de "tromperie"). le roman se lit très bien et ce mélange écoterrorisme/catastrophe naturelle qui n'a pas fonctionné pour moi, au point de refroidir et doucher mon enthousiasme au fils des pages, pourrait très bien prendre avec un(e) lecteur/lectrice qui chercherait plus l'aspect thriller dans un contexte de pénurie d'eau potable, et non l'inverse.