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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Que s'est-il passé dans la vie de William Shakespeare entre 1585 et 1592, de ses vingt et un à vint-huit ans ? Personne ne le sait. Ce sont ces « années perdues » que Stéphanie Hochet se plaît ici à imaginer. »

De la quatrième de couverture je n'avais lu que ces quelques lignes. J'ai toujours été fascinée par l'imagination des écrivaines (ou des écrivains) pour combler les trous et en faire quelque chose de plausible.

Shakespeare n'a que 18 ans quand il épouse Anne Hathaway de 8 ans son aînée. Trois ans (et trois bébés) plus tard, il s'enfuit irrésistiblement attiré par le théâtre. L'auteure l'a imaginé intégrer une troupe de théâtre et découvrir son talent de dramaturge.

J'ai donc été surprise quand Stéphanie Hochet a fait un bond dans le temps pour se confier sur sa vie. S'est-elle servie de sa vie pour inventer celle de William ou s'est-elle servie des éléments de celle de William pour raconter la sienne ? le fait est que cela se raccordait bien même si je trouve que finalement j'ai été plus marquée par les confidences de l'auteure et par le destin de son cousin.

« J'ai vu mon oncle écraser la dignité de son fils, le frapper de ses mots, sans pitié. »

C'est terrible. Je ne comprends pas comment on peut ne pas aimer ses enfants autrement que comme ils sont. La famille devrait toujours être un refuge et pas quelque chose qu'il faut fuir pour survivre.

Pour en revenir à Shakespeare, ce roman m'a un peu laissée sur ma faim. J'aurais aimé que cette période mystérieuse de sa vie soit plus étayée. Il m'a quoi qu'il en soit donné envie de lire Richard III.

Lu en LC avec BazaR, c'est toujours un plaisir :)





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Encore un livre hybride, mi roman historique, mi non-fiction. Décidément c'est la série.

« Que s'est-il passé dans la vie de William Shakespeare entre 1585 et 1592, de ses vingt et un à vingt-huit ans ? Personne ne le sait. Ce sont ces « années perdues » que Stéphanie Hochet se plaît ici à imaginer ». Ce pitch ne pouvait que violemment m'attirer, même si je m'attends désormais à tout de la part de Stéphanie Hocher, ayant lu Pacifique.
Et le récit imaginé par l'auteure aime à se laisser croire. Elle imagine le dramaturge régenté par un désir insatiable de faire une carrière théâtrale, et profiter de la venue à Stratford-upon-Avon d'une troupe de comédiens à laquelle il manque un acteur, pour partir avec elle. La joie permanente de William, nullement amenuisée par les risques de peste, les villages branlant traversés et les dangers de la bruyante Londres, est prégnante. Il aime sa nouvelle vie. Il aime sexuellement sans préoccupation de genre. Il apprend le métier d'acteur, écrit de magnifiques poèmes et commence à gribouiller son Henry VI. le texte brille de lumineuses allusions à ses oeuvres futures, le poète voyant un monde de fées autour de sa fille, imaginant deux armées se fracassant l'une sur l'autre ou imaginant déjà le lierre qui permet à l'amoureux d'atteindre le balcon de la belle. Stéphanie Hochet donne aussi voix à Anne, la pauvre épouse abandonnée à Stratford, et il est difficile de pardonner ce choix au dramaturge, malgré l'énorme poids de son oeuvre sur l'autre plateau de la balance.
L'Angleterre de la fin du XVIe siècle qui nous est montrée est dépourvue de fastes et de luxe royaux. Elle est sale, voleuse, violente, saoule, mais assurément pleine de vie… et de mort. Dans ce contexte les comédiens sont présentés ainsi : « Ces renégats de la vie honorable sont le sel de la terre. Méprisés par les notables qui leur prêtent mille et un vices, poursuivis par des lois les accusant de vagabondage, ils sont les artistes dévoués aux imaginations foisonnantes, le miroir des personnalités vertueuses ou vicieuses ». Ils sont donc honnis, mais indispensables. William va en rencontrer deux exemplaires hauts en couleur : l'inquiétant acteur Richard Burbage et l'inquiet auteur Christopher Marlowe.

Mais voilà. L'auteure ne nous permet pas de nous oublier dans son récit. Elle nous en sort en permanence, soit pour faire un commentaire sur un choix ou une « licence littéraire », soit pour rapprocher sa propre existence de celle du dramaturge. Les débuts de la vie de Stéphanie Hochet n'ont pas été très joyeux, l'ambiance familiale empoisonnée. Durant le récit, l'auteure fait interagir William et elle-même, recherchant similarités et explications croisées, au point qu'on se demande quelle vie influence vraiment l'autre. Je me disais prêt à tout avec Hochet ; ce n'était pas assez vrai. Elle joue avec le style et casse les codes convenus, probablement à la grande joie des critiques littéraires.
Ce que je ne comprends pas, c'est qu'elle nous dit que, étant jeune, elle s'immergeait dans les aventures de ses livres même en présence d'autres personnes. Et là, elle nous refuse ce plaisir en nous extrayant elle-même de son récit pour nous ramener à sa réalité.

Enfin, malgré cet agacement régulier, il faut dire que la lecture est très fluide et que les paragraphes se répondent bien. C'est finalement à chaque lecteur d'accepter le contrat.
J'ai lu ce livre avec Fifrildi et c'est toujours un plaisir d'échanger nos impressions. Merci à elle bizzz. Je n'ai plus qu'à lire une pièce de Shakespeare pour poursuivre l'aventure.
Bientôt.
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Dans ce court roman aux allures d'essai romancé, Stéphanie Hochet va nous livrer un pan méconnu de la vie de Shakespeare. En effet, après avoir rencontré très jeune sa femme Anne et avoir fondé une belle famille avec trois enfants, le jeune homme va se sentir de plus en plus prisonnier de sa vie de famille, et va décider alors de réaliser ses rêves d'écrivain en quittant le foyer familial pendant pas moins de sept sans. de cette expérience, on en sait peu. L'auteure va alors se plaire à imaginer ce qu'il a pu se passer.

J'ai beaucoup aimé ce récit généreux, dans lequel il faudra toujours garder en tête que beaucoup d'événements narrés seront le fruit de l'imagination de l'auteure, qui bien évidemment ne s'en cache pas et nous prévient dès le départ que cela est nécessaire afin de pouvoir spéculer sur les sept années pendant lesquelles Shakespeare a disparu du domicile familial.

J'ignorais tout de cet événement, et j'ai trouvé très original et très intéressant que Stéphanie parte de ce fait afin de nous retracer ce qu'elle pense qu'il aurait pu se passer mais également la belle histoire d'amour de Shakespeare et Anne, ainsi que la passion que nourrissait pour l'écriture le jeune homme.

En filigrane, l'auteure va analyser les éléments qui permettent aux auteurs de devenir prolifiques, et nous donner quelques touches personnelles sur son sa propre expérience en matière d'écriture. Elle va également se livrer sur des éléments personnels, toujours avec beaucoup de pudeur mais également beaucoup d'authenticité.

La plume de l'auteure est est tout en finesse. J'ai beaucoup aimé la manière d'écrire de Stéphanie Hochet, que j'ai trouvée tout en sensibilité et en douceur. Les passages alternent entre la vie de Shakespeare et les pans personnels de l'auteure et j'ai trouvé ce mélange particulièrement réussi.

Un roman retraçant une période inconnue dans la vie de Shakespeare, dans lequel l'auteure se plaît à imaginer certains événements et en filigrane se livre à son lecteur. Un très beau récit.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Qu'est-ce que Shakespeare dit de nous ? Quels sont les fils invisibles qui se tissent et se nouent entre le dramaturge anglais et l'autrice de ce roman ? le postulat de départ de ce texte, c'est la disparition de Shakespeare entre 1585 et 1592. Un sacré trou dans son CV qui a contribué au mythe, à la construction de la légende. Déjà mari, déjà père, Stéphanie Hochet l'imagine sur les routes, quittant le foyer pour une famille de coeur, celle des Comédiens de la Reine. Et comme toute famille qui se respecte, celle-ci aussi est dysfonctionnelle. Richard Burbage notamment, monstre de génie mais monstre quand même, sorte d'oncle tyrannique qui renvoie l'autrice au sien, personnage sombre et on ne peut plus réel.

Ce roman n'est pas une biographie romancée de Shakespeare. le titre déjà nous le dit. On est dans une intimité qui nous conduit bien plus sur les chemins d'écriture, sur les méandres de la création et comment l'entourage inspire un destin, quand bien même il faut s'en détacher. J'ai aimé ces aller-retours entre auteurs, le travail sur l'un qui contribue au travail sur soi. J'ai aussi aimé suivre un William possible, dans sa jeunesse, si proche de nous.

Pour autant, le contexte historique est très juste et je n'ai pas eu une sensation d'anachronisme malgré la modernité donnée au personnage. Les tréteaux où William fait ses armes sont bien ceux de l'Angleterre comme on la connaît, un Londres poisseux et noir de suie, une campagne verte et tendre.

Et puis Richard III, l'oeuvre en filigrane. Richard III, personnage machiavélique, tortueux. Sûrement le texte de Shakespeare que j'ai le plus souvent vu sur scène, joué par Thomas Jolly ou Marcial di Fonzo Bo. Ce roman me donne envie de le revoir encore. Et c'est plutôt bon signe.
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Dans ce récit, l'autrice navigue entre ce que l'on sait et ce que l'on ignore de la vie de cet immense écrivain qui on l'oublie souvent a aussi été acteur : William Shakespeare.
Mais il y a tout un pan de sa vie qui reste méconnue, celle à partir du jour où il a quitté femme et enfants et sa ville natale pour suivre une troupe de comédiens, ne refaisant dans les récits historiques surface que 7 ans plus tard.
S'appuyant sur les faits connus de la vie de Shakespeare et sur la vie au quotidien de l'époque, l'auteure nous raconte ce qu'on pu être ces « années perdues », entrecoupant son récit de sa propre vie, mêlant ainsi les expériences qu'elle attribue à William et les siennes.
Un joli livre qui oscille entre biographie et essai et nous plonge dans une époque à laquelle les comédiens n'étaient pas adulés comme ils peuvent l'être maintenant, mais au contraire bien souvent méprisés et tenus à l'écart puisque pour beaucoup ils incarnaient la représentation même du mal.
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Qui n'a pas entendu parler de William Shakespeare? Pas grand monde, vous en conviendrez. Mais figurez-vous que cet homme recèle encore bien des secrets. Ainsi, dans sa biographie, 7 années manquent à l'appel, 7 années pendant lesquelles on ne sait pas ce qu'il a fait, 7 années que l'on appelle "les années perdues".
Avec ce roman, Stéphanie Hochet s'est amusée à imaginer ce qui aurait pu se passer durant cette période ou il est passé de tout jeune homme, marié et père de 3 enfants à dramaturge et comédien dont la carrière commence à décoller.

C'est un roman très intéressant de part ce mystère mais surtout par les parallèles que fait l'auteure entre William et elle. En effet, au fil de notre lecture on comprend pourquoi Stéphanie Hochet est tant attirée par ce personnage dont la vie fait parfois écho à la sienne. Au delà de l'histoire du célèbre dramaturge, c'est sa propre histoire qu'elle nous révèle.
J'ai beaucoup aimé mais ma lecture a souffert de la comparaison avec Hamnet de Maggie O'Farrell que j'avais lu juste avant. Ce n'était pas une bonne idée d'enchaîner les 2 livres car bien qu'ils ne se centrent pas sur les mêmes choses et que les styles soient très différents, j'ai eu du mal à passer de l'un à l'autre et je ne doute pas du fait que je l'aurais beaucoup plus apprécié si je l'avais lu à un autre moment.

William est un roman très intime qui explore des problématiques universelles comme l'emprise de la famille, le besoin de liberté, celui de poursuivre un rêve, l'androgynie ou l'homosexualité qui saura vous charmer tant par le fond que la forme.
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Que s'est-il passé dans la vie de William Shakespeare de 1585 à 1592, ces fameuses «années perdues » ?

J'ignorai cet épisode de la vie de Shakespeare, jeune homme de 21 ans, mariée très tôt, père de famille qui étouffe dans sa ville de Stratfortd-upon-Avon. Il a toujours été fasciné par le théâtre, il écrit des poèmes depuis son adolescence. Shakespeare vit dans l'angoisse de passer à côté de sa vie, pour cela il lui fallut quitter les siens.

Stéphanie HOCHET imagine avec brio ce qu'a pu être sa vie durant cette errance d'apprenti comédien puis comédien accompli qui rencontre les plus grands comme Richard Burbage qui lui inspirera Richard III.

J'ai beaucoup appris sur cette époque, sur Shakespeare dont je n'avais pas imaginé les tourments et les rêves, sur l'époque, l'Angleterre du XVIème siècle où la peste sévit.

Stéphanie HOCHET entrecoupe le récit de passages forts de sa propre vie, elle livre un peu d'elle-même pour la première fois., son départ (sa fuite ?) en Ecosse et le suicide de son cousin.

Un beau récit d'apprentissage en double lecture qui donne envie de s'aventurer d'avantage dans l'oeuvre de Shakespeare et de lire encore Stéphanie HOCHET dont j'avais déjà beaucoup aimé Pacifique.
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Se mêlent au thème central de la fuite, l'ambiguïté de l'identité (androgynie), le rêve et le désarroi au milieu de l'incompréhension familiale violemment attaquée.
Stéphanie Hochet joue sur le parallèle des situations pour imaginer les ressentis de celui qui se voyait comédien, comme une sorte d'exutoire à ses propres désirs et frustrations.
Elle choisit la littérature, comme le comédien a choisi le théâtre, pour se glisser dans la peau de celle qu'elle veut être. L'écriture remplit les « blancs » quand l'imagination remplace « les années perdues ».

Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2023/10/25/stephanie-hochet-william/
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J'ai démarré cette lecture (imposée dans le cadre d'un prix) sur un préjugé. La vie de William Shakespeare ce n'est pas mon domaine de compétence ni d'intérêt. D'ailleurs je n'ai vu qu'une de ses pièces (Romeo et Juliette). Et j'ai eu du mal à accrocher au début du roman. Mais assez rapidement j'ai compris le poids et l'importance de ce récit pour son autrice. Un tout petit récit (173 pages) mais un sacré pavé dans la mare, qu'il vaut mieux coucher sur papier pour s'en libérer que de l'avoir sur le coeur.
Il y a certes l'intrigue principale qui consiste à cogiter sur le vide de sept ans dans la biographie de William Shakespeare qui quitte femme et enfants pour aller vers son destin à Londres, et à imaginer l'histoire qui va bien. Et il faut savoir que Stéphanie Hochet est une spécialiste du théâtre de cette période. Les descriptions qu'elle fait des scènes qu'elle invente sont absolument crédibles.
Mais il y a aussi l'histoire familiale réelle de Stéphanie Hochet, pour le moins malsaine. L'originalité et l'accroche du roman consistent dans la mise en parallèle et dans les points de similitude qui existent entre sa vie et celle de William Shakespeare. de par sa propre expérience on sent qu'elle comprend et incarne complètement Shakespeare quand elle lui donne sa voix. A travers son regard, on comprend mieux le drame shakespearien, on comprend aussi le poids des pervers narcissiques, on est sidéré plus d'une fois.
La plume de Stéphanie Hochet est enchanteresse, habitée, tantôt grave, tantôt exaltée. Entre la qualité d'écriture et l'angle de vue du récit qui ne peut nous laisser indifférent, c'est au final une bien belle surprise qui m'a captivée.
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Avant ma lecture, je ne connaissais absolument pas cette anecdote concernant Shakespeare. Il est quand même assez dingue de disparaître (et de réapparaître surtout) sans savoir ce qu'il s'est passé. Et ça l'est encore plus lorsqu'on se dit que l'écrivain avait tout de même des attaches : une femme, une famille et qu'il se soit tout bonnement volatilisé.

On sait que le dramaturge est devenu très tôt père dans sa vie, de trois enfants et qu'il n'aspire qu'à une chose : devenir acteur. Il essaie alors de s'intégrer à des troupes en quête d'un remplaçant, de se faire un nom à Londres, quitte à faire des sacrifices.

Au destin de William, Stéphanie Hochet apporte sa touche personnelle, en évoquant ponctuellement au cours du récit sa propre vie, la façon dont Shakespeare est entrée dans la sienne, mais d'autres éléments de l'ordre de l'intime, comme son androgynie, l'envie de fuir ou de suicider. Une très belle surprise, un excellent roman qui nous en apprend beaucoup sur cet auteur du théâtre élisabéthain !
Lien : https://commedansunlivre.fr/..
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