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EAN : 9782845902312
152 pages
Arfuyen (15/04/2016)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Il est rare, au bout de 40 ans d’édition, d’être saisi par la simple évidence d’un texte, l’impression qu’il est là, avec une calme et sûre autorité, sans qu’il y ait besoin d’analyser ni de s’interroger. Une voix parle, singulière, étrange même, mais c’est limpide, sans artifice, sans bavure.
Et c’est d’autant plus émouvant lorsqu’il s’agit d’un des tout premiers livres d’une jeune femme venue d’une autre langue, d’une autre culture. C’est le cas de Cécile A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Marie-Hélène Prouteau. Comme on parle de moment musical, l'on pourrait dire que la nuit est le moment poétique de Cécile A.Holdban. La poète, d'origine hongroise, a déjà publié deux recueils, Ciel passager aux éditions L'Échappée Belle et Un nid dans les ronces aux éditions La Part Commune.
La nuit, moment privilégié où la poète accueille sensations, rêveries et impressions du jour. Comme un repère autour duquel se fixe la situation d'écriture. Sur fond de silence si prégnant dans ce recueil. de ce silence nocturne surgissent les visions. « Combien cette vision demeure, cette traversée de nuit », précise-t-elle dans le poème « Lepensky Vir le tourbillon des tilleuls ». Cette vacance du quotidien avec arrêt sur soi est propice au déclenchement de l'imaginaire. Car c'est bien de visions qu'il s'agit ici, étranges, insituables. Il y a une ville, un bord de mer, une forêt. Où ? En quel pays ? Est-ce aujourd'hui, est-ce hier ? Des loups hurlent, une barque vide s'éloigne sur l'eau, souvenir, rêve ou invention imaginaire ? Nous n'en saurons rien.
L'on est frappé par l'afflux vital au coeur de ces vers. Loin d'être réduite à « peu de vie », l'expérience nocturne nourrit au contraire la richesse du monde intérieur de la poète : « la vie s'y déverse et bouillonne invisible ».
On mesure ici l'énergie et le vitalisme de cette écriture :
"Nous serons les saumons à l'amont du combat des eaux
vêtus d'une couleur comblée de l'énergie du sang »
Et ailleurs : « le galop de la horde au ciel fait trembler les étoiles »
Le rouge domine avec ses influx appuyés comme dans un tableau expressionniste. Les nombreux signifiants du mouvement portent trace de cette ardeur : « grandir », « frayer la voie », « danser », « charrier », « remuer le ciel », « fendre l'espace », « circuler », « surgir », « bondir » ».Dans ce moment devant les étoiles et la lune, tout est vécu, senti, donné. Et l'épigraphe à Novalis et à son Hymne à la nuit entourée de son halo mystérieux vient naturellement à l'esprit de celle qui confie :

« J'ai grandi
en dévidant nuit et jour
l'écheveau des rêves ».

Rêveries éveillées, nous y sommes bien : la poète s'adresse aux oiseaux qui traversent presque chaque page. Elle dialogue avec la nature, avec les arbres, tous les arbres, ils sont sa compagnie familière —« je suis l'arbre qui murmure », écrit-elle.

Lien : https://pierresel.typepad.fr..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Si je mâche mes mots, longtemps, infiniment
c'est pour qu'ils soient de l'eau
c'est pour qu'ils soient liquides,
qu'ils soient rendus au bleu
c'est pour que tu y plonges
et que tu m'y retrouves.
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IL N’EST PAS D’AUTRE LIEU QUE CELUI DE L’ABSENT…


Il n’est pas d’autre lieu
que celui de l’absent

d’autre mot que celui d’une épine sous l’écorce
d’autre chair que celle née d’un renoncement
d’autre temps que celui déserté par les os

nulle ombre ne connaît son nom
nulle merveille n’est incorruptible
ce qu’a formé le ciel, le ciel l’a dissout
ce qui vient à la source devra gagner la mer

ni commencement
ni milieu
ni fin

il n’est pas d’autre lieu
que celui de l’absent.
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J'ai grandi
en dévidant nuit et jour
l'écheveau des rêves
venez, oiseaux, venez faire vos nids
dans ma tête de paille
car l'été n'existe plus que
dans ces brindilles sèches
prenez oiseaux, prenez aux herbes
de la morte saison.
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Elle sort de chez elle…


Elle sort de chez elle le trottoir se dérobe et fuit
dimanche matin les ruelles sont nues gouttent encore de nuit
l’écume des étourneaux retourne remue le ciel
les ombres rétrécissent se tapissent sous le soleil
le cœur doit diviser pour survivre et elle court
le jour cède la mesure qu’elle arrachera au vide
quelque chose se prépare dans le sombre des rues
quelque chose bondit.
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L’été, les rêves agitent les voilages
mieux que la brise
et parlent de disparition.

Les roses suspendent un drap bleu aux fenêtres
je reste derrière
ce monde soluble dans la lumière
où les pierres brûlent et renaissent sans qu’on les voie.
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Videos de Cécile A. Holdban (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cécile A. Holdban
Avec Arthur H, Rim Battal, Seyhmus Dagtekin, Maud Joiret, Sophie Loizeau, Guillaume Marie, Emmanuel Moses, Anne Mulpas, Suzanne Rault-Balet, Milène Tournier, Pierre Vinclair & les musiciens Mathias Bourre (piano) et Gaël Ascal (contrebasse) Soirée présentée par Jean-Yves Reuzeau & Alexandre Bord
Cette anthologie reflète la vitalité impressionnante de la poésie francophone contemporaine. Quatre générations partagent des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 17 ans, les plus âgés sont nonagénaires. Ils sont ainsi 94 à croiser leurs poèmes sur la thématique du désir, un mot aussi simple que subversif.

ADONIS – ARTHURH – Olivier Barbarant – Linda MARIA BAROS Joël BASTARD – Rim BATTAL – Claude BEAUSOLEIL – Tahar BEN JELLOUN – Zoé BESMOND DESENNEVILLE – Zéno BIANU – Carole BIJOU – Alexandre BONNET-TERRILE – Alain BORER – Katia BOUCHOUEVA – Julien BOUTREUX – Nicole BROSSARD – Tom BURON – Tristan Cabral – CALI – Rémi Checchetto – William CLIFF – François de CORNIÈRE – Cécile COULON – Charlélie COUTURE – Laetitia CUVELIER – Seyhmus DAGTEKIN – Jacques DARRAS – Michel DEGUY – Chloé DELAUME – René Depestre – Thomas DESLOGIS – Ariane DREYFUS – Renaud EGO – Michèle FINCK – Brigitte FONTAINE – Albane GELLÉ – Guy GOFFETTE – Cécile GUIVARCH – Cécile A. HOLDBAN – Philippe JAFFEUX – Maud JOIRET – Charles JULIET – Vénus KHOURY-GHATA – Anise KOLTZ – Petr KrÁL – Abdellatif LAÂBI – Hélène LANSCOTTE – Jean LEBOËL – Yvon LE MEN – Perrine LEQUERREC – Jérôme LEROY – Hervé LETELLIER – Sophie LOIZEAU – Lisette LOMBé – Mathias MALZIEU – Guillaume MARIE – Sophie MARTIN – Jean-Yves MASSON – Edouard J.MAUNICK –
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