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3,72

sur 2161 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lecture hyper jouissive de ce roman qui mêle habilement des considérations psychologiques ou philosophiques sur le rapport à soi, aux autres, les revendications communautaristes, la sexualité, le tourisme, la mondialisation etc... avec un récit dont les personnages sont des adultes occidentaux qui ont une liberté de conscience et de pensée qui les conduit à s'interroger sur le sens (?!) de la vie et de son organisation en société humaine.
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La découverte de Houellebecq ne peut se faire sans accrochage. L'auteur est cru, parfois au-delà, c'est sa marque de fabrique. J'ai aimé le détester et j'ai trouvé en lui une capacité à nous projeter dans son récit, à se questionner quitte à relire certaines de ses phrases et par l'impact de ses mots à poser l'ouvrage.

Maniant ces derniers avec habilité, faisant preuve de cynisme autour de thèmes qu'il apprécie tant : la solitude, le sexe, le consumérisme, l'humanité, la religion… il m'a littéralement plongé dans son histoire où Michel, fonctionnaire de 40ans, va en Thaïlande (et ce n'est pas anodin) où il rencontra Valérie, cadre d'une agence de voyages. de là vont s'enchainer des questionnements philosophiques sur l'Homme, mêlant habilement besoins, plaisir et consommation (et les disparités qui en résultent suivant l'origine sociale et géographique).

Il est le reflet d'une société qui va mal, peut-être, mais il est également le reflet d'une société qui se cache pour s'assouvir...peut-être.

Un très grand roman que j'ai aimé dévorer, comme un autre : #Sérotonine, et qui, comme peu de roman, a réussi à se graver dans ma mémoire.
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"Plateforme" de Michel Houellebecq (35p)
Ed. J'ai Lu

Bonjour les fous de lectures....

C'est toujours un vrai plaisir de déguster un roman de Houellebecq.

Michel, fonctionnaire quadragénaire et blasé, décide de partir en vacances organisées en Thaïlande.
Comme de nombreux touristes occidentaux, il erre à la recherche du bonheur dans un groupe composé d'individualités flasques et ternes.
Héritier du capitalisme moderne, il dispose de deux semaines pour retrouver la volonté de vivre dans les bras de prostituées thaïlandaises.
Seulement voilà, Valérie fait aussi partie du voyage, et Michel se surprend à être encore capable d'aimer ...

Ce que décrit ce roman est que les occidentaux ne veulent plus consommer à outrance, croire en une religion, aduler leurs dirigeants politiques aveuglément ou faire carrière dans une multinationale bêtement..

Vous voulez découvrir un Houellebecq romantique qui nous parle bien (?) d'amour (et de sexe) ... foncez.
La lecture facile, des pensées peut-être moins puissantes que celles développées dans ses autres ouvrages, mais on se laisse aisément embarquer dans ce roman concret, cynique, sarcastique.
Un régal.

Houellebecq on aime ou on n'aime pas .. pas de demi mesure .. ça passe ou ça casse comme on dit.
Il est vrai que l'auteur parle beaucoup de sexe dans ses ouvrages mais abstraction faite de ces pages "hot", je reste toujours époustouflée par la culture de cet auteur qui aborde de nombreux sujets (de la politique à l'économie, en passant par la science) avec autant de facilité.

Ce livre a suscité de nombreuses polémiques à sa sortie. On accusait l'auteur de faire la promotion du tourisme sexuel.
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Michel,anti-héros s'il en est, homme désabusé et vieux avant l'âge. Il travaille au ministère de la culture. Après la mort de son père il décide de partir en vacances et fait le choix d'un séjour en club en Thaïlande. Il y goute aux plaisirs exotiques. Il fait la connaissance de Valérie, cadre dans une société de voyages.

Michel jette un regard acide et cynique sur la société occidentale où le corps est considéré comme une simple marchandise et où le profit est la seule motivation des tour-operator.
Sa rencontre avec Valérie éclaire sa vie d'un jour nouveau où le plaisir et la volupté sont au centre de toutes préoccupations. Malgré lui Michel est embarqué dans une histoire amoureuse alors qu'il n'attendait rien de la vie. A 40 ans, il vivait comme un petit vieux.
Le discours tout au long de ce roman est à la fois cru et sans concession. Quelles sont les véritables motivations des touristes ? Que cherchent-ils en s'expatriant dans des contrées lointaines ?

Si un jour, vous avez eu envie de partir en club de vacances, une fois lu ce roman, cette envie vous quittera à jamais. Les personnages y sont pathétiques et vils, moches et écoeurants.

Cependant j'aime toujours autant l'écriture de Houellebecq, ce roman n'est pas le meilleur, mais j'y ai trouvé du plaisir à la lecture. le style y est percutant, les mots justes nous interpellent.

page 247:
« Au même moment, à moins d'un kilomètre, deux adolescents de la cité des Courtillières éclataient la tête d'un sexagénaire à coups de battes de baseball. En entrée j'ai pris des maquereaux au vin blanc » Qui d'autre que Houellebecq est capable d'accoler deux phrases aussi antinomiques ? Je trouve cela extraordinaire !

Du sordide, du pitoresque, du sexe, tels sont les ingrédients de ce roman. Michel Houellebecq est passé maitre dans l'art de la provocation et de la description sans fard de notre société. Bref, vous aurez compris: Je suis une adepte!!
Lien : http://superrollingwords.blo..
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De cette vieille tradition française, les agélastes risquent de n'y rien comprendre.
Scapin et son sac, Panurge bottant des culs, Sade et son vit, le Page disgracié, le Neveu de Rameau...
L'insolence. L'impertinence.
Quel beau mot: l'impertinence.
Si vous ne voyez pas le Plateforme de Houellebecq comme s'inscrivant dans cette lignée, il faut revoir toute l'histoire littéraire...
De ces oeuvres trop rares, que nous reste-t-il? Qui peut se targuer de reprendre le flambeau de l'insolence?
Céline? Queneau? Vian?
Je ne crois pas. Ces romanciers bien sûr ne manquent pas de culot, un peu à la manière de Figaro, toujours poli, toujours soigné, mais sans l'effronterie de Rabelais.



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On aime ou on aime pas le style, le tourisme sexuel vu par Houellebecq est d'une justesse avérée. Aucune glorification dans ce bouquin comme j'ai pu l'entendre de la bouche de certains détracteurs. J'aime les auteurs qui s'attaquent aux sujets sensibles de front sans s'inquiéter du qu'en-dira-t-on...
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Comme je l'ai dit tout génie attire inévitablement sa cohorte de suiveurs moches, médiocres, jaloux et malveillants comme la mouche au beurre qui considèrent que nul n'est prophète en son pays, que tout succès est suspect, qu'il faille démythifier et tutti quanti .. heureusement il en est des remarquables que le talent attire sans doute comme Alain Dual auteur de BD avec le Plateforme de Houellebecq.
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Wouah ! Livre coup de poing, comme on dit parfois, souvent avec excès, mais pas là. Sur un sujet actuel et ambigu (le tourisme de masse(s), le tourisme sexuel, la façon dont on voyage, pour qui, comment et pourquoi...), MH réussi un livre superbe, très bien écrit (comme d'hab') remarquablement documenté et passionnant de bout en bout.
Fin extraordinaire.
C'est mon préféré de Houellebecq, même si je n'ai pas tout lu.
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Une oeuvre percutante qui n'est pas gentille du tout. Ici le trublion des lettres françaises renvoie ici en plein visage ce que le touriste européen veut absolumentdissimuler... Un tel réalisme cru et sans pitié se rapproche de Seidl au cinéma... Ces pages sont un violent réquisitoire contre la débauche des touristes européens en Asie... C'est rude , amer , méchant , mais quelle puissance , quelle force dans ce pamphlet radical et sans pitié !!
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Plateforme/Michel Houellebecq
Après l'« Extension du domaine de la lutte » et « Les Particules élémentaires », « Plateforme » publié en 2001 est le troisième roman de Michel Houellebecq, avant « La possibilité d'une île » et « La Carte et le Territoire », ce dernier lui ayant valu le Prix Goncourt en 2010.
Évidemment, avec Houellebecq il faut s'attendre à tout et les premières lignes du récit ne décevront pas ceux qui aiment les écarts provocateurs et moqueurs de cet écrivain surprenant.
Disons que cela commence un peu comme « L'étranger » de Camus pour les quatre premiers mots. Et vite la suite n'est que du Houellebecq pur jus. Et on se régale…À chaque ligne l'insolite côtoie l'inattendu et on se demande quelle va être la prochaine trouvaille de l'auteur pour nous faire sourire. Car son insolent humour, son goût de l'incongruité et son ironie souvent cruelle, son art de la dérision, font de chaque ligne un moment jubilatoire.
À la suite de la mort de son père, Michel, petit employé dans un ministère, part en Thaïlande avec un petit groupe de touristes. Il va se livrer alors à une véritable étude sociologique du groupe.
Houellebecq aime la sociologie et c'est avec tristesse mais réalisme qu'il déplore la misère affective et sexuelle et la solitude existentielle de l'homme occidental.
Mais : « L'absence d'envie de vivre, hélas, ne suffit pas pour avoir envie de mourir. »
Parlant de quelqu'un : « Pour tout dire il ne ressemblait pas à grand chose, mais il avait vraiment l'air d'un con. »
Et parlant d'un couple : « Ils donnaient l'impression de n'avoir pas baisé depuis trente ans. »
Alors, Houellebecq va exorciser le sexe par tous les moyens, ce sexe tant bridé par la morale judéo-chrétienne occidentale.
Et décrivant un groupe de touristes : « Il y avait également deux Arabes isolés, à la nationalité indéfinissable-leur crâne était entouré de cette espèce de torchon de cuisine auquel on reconnaît Yasser Arafat dans ses apparitions télévisées. En résumé le monde riche ou demi-riche était là, il répondait présent à l'appel immuable et doux de la chatte asiatique. »
De plus Houellebecq adore que ses personnages s'expriment par clichés et lieux communs qui le plus souvent arrivent comme des cheveux sur la soupe ce qui lui permet de se moquer finement de ses personnages et cela toujours dans un style banal, plat, neutre et sans recherche mais qui fait mouche. Pas de grands mots, pas d'envolée lyrique. Son style intertextuel amalgame plusieurs discours concomitamment et en cela rappelle G.Perec, dont il cite d'ailleurs le célèbre roman « La vie, mode d'emploi ».
Il se veut disciple de Schopenhauer qui dit : « La première et pratiquement la seule condition d'un bon style, c'est d'avoir quelque chose à dire. »
Avec Houellebecq il faut s'attendre à tout, aussi bien à des cours d'économie concernant les tours opérateurs en Thaïlande et à Cuba qu'à une soirée dans une boîte SM, réflexions et analyses à l'appui concernant la sexualité des gens qui s'adonnent à ces pratiques.
Sa rencontre avec Valérie qui travaille dans le tourisme va changer sa vie. Ils filent tout deux le parfait amour dans tous les sens du terme et vont aussi se révéler de fins observateurs de leur entourage. Ils vont s'intéresser beaucoup à l'aspect économique et sociologique de la prostitution et du tourisme sexuel qu'ils dénommeront désormais « tourisme de charme ». L'étude de marché annonce une occurrence prometteuse.
Mais l'entropie obsède encore une fois Houellebecq et sa vision désabusée de l'humanité et sa déconsidération de lui-même n'échappent pas à ce roman de même que son iconoclastie.
« Il existe un système de redistribution fiscale évolué qui permet de maintenir en vie les inutiles, les incompétents et les nuisibles, -dont, dans une certaine mesure, je fais partie. »
« Je n'arrive pas à imaginer grand-chose, concernant l'avenir. »
Houellebecq aime les phrases à l'emporte –pièce du genre : « ‘Tout peut arriver dans la vie, et surtout rien. »
Mais aussi le pire, le bonheur pouvant s'éclipser au moment où l'on s'y attend le moins…
Dans le dernier tiers du roman, le couplet sur l'Islam est un morceau d'anthologie ! À ne pas manquer !

Pour la petite histoire concernant l'auteur, il est à noter que malgré un certain désengagement de la vie publique, il s'implique dans la protection des animaux. Il a ainsi a accepté d'être juré du prix littéraire 30 Millions d'Amis en 2011.
Il rédige également « un projet de nouvelle Constitution » basée sur la démocratie directe, qui supprimerait le Parlement, rendrait le président de la République « élu à vie, mais instantanément révocable sur simple référendum d'initiative populaire », et permettrait au peuple d'élire les juges.
Un personnage hors-norme que Michel Houellebecq. Comme son roman.
« Je n'ai aucun message d'espérance à délivrer…et je ne mérite pas que rien me survive. »

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